Remacle Le Loup, Le château de Hermal, gravure, 1735 – détail.
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Patrimoine religieux et funéraire




Cette page rassemble et développe des informations sur le patrimoine religieux et funéraire, parsemées dans les pages Histoire de ce site.

À l'époque romaine

Parmi les étymologies avancées pour le nom Harimala, sous lequel le village de Hermalle-sous-Huy est cité en 779, on trouve le nom de la déesse germanique de la guerre Harimella.


Harimella 


Est une déesse germanique de la stratégie et de la tactique, dont subsiste pour unique souvenir une Pierre de consécration (pierre votive) trouvée dans la zone du temple du fort romain de Blatobulgium/Birrens, un fort d’avant-poste du mur d’Hadrien.  Ce mur de ± 120 km, construit en 122-127 après J.-C., a constitué jusqu'au Ve siècle la frontière nord de l’empire romain en Angleterre.

Ce fort fut construit par des légionnaires de la cohors II Tungroreum… venant du pays des Tongres. 

carte géographique

La pierre porte l'inscription

DEAE HARIMELLAE SACRUM

GAMIDIAHUS ARCHITECTUS

VOTUM SOLVIT LIBENS MERITO

Traduction :

Offrande à la déesse Harimella.
Gamidiahus, architecte / trésorier / gardien des armements (?), 

s'est acquitté de son vœu, de bon gré, comme il se doit.

photo de la stèle 

Les scientifiques s’accordent à dire que le donateur se réfère à une déesse qu’il a adorée dans sa région d’origine…


Haut Moyen Âge

Il est intéressant de noter que divers auteurs (dont le Baron de Reinsberg-Düringsfeld) citent un Jean de Hermalle, né en 600 et devenu propriétaire de mille hectares à l'orée du bois de Tihange et le long de la Meuse.  

La tradition dit que ce propriétaire-agriculteur aurait reçu la visite, dans son champ, d'un pèlerin lui annonçant qu'il deviendrait évêque.  Incrédule, Jean aurait répondu, en fichant en terre un bâton qu'il tenait « Ce bois sec portera fruits plus tôt que ne s'accompliront tes paroles. » Aussitôt le bâton se serait couvert de feuilles, de fleurs qui se seraent transformées en fruits (les pommes de Saint-Jean bien connues dans la région).
La tradition indique aussi que la mère de Jean de Hermalle aurait fondé le monastère des Dames blanches à Maastricht.  

La vie de Jean de Hermalle a été relatée par l'historien et mathématicien Hériger de Lobbes (vers 925-1007) ; Hériger précise qu'il emprunte l'histoire du saint à la tradition : « cujus vitam et gesta, ut auditu tantum et relatione a majoribus et aetale provectioribus accepimus, nos quoque perpaucis absolvamus ». (Gesta, chap. XXIX - traduction)

Dans la réalité, Jean fut nommé, par le roi Dagobert, évêque de Tongres (après Saint Ébrégise et avant Saint Amand) ; il fut appelé Dj'han l'Ognê (Jean l'Agneau) en raison de la douceur de son caractère et malgré sa grande taille (un de ses tibias de 53 cm de long constitue une relique de l'église de Nassogne).
Il mourut le 25 juillet 637 et son corps fut transféré en 1230 dans la chapelle des saints Cosme et Damien qu'il avait fait construire au château de Huy. Il est toujours vénéré par la population hutoise qui le fête le 25 juillet.  

tableau représentant Jean l'Agneau

Tableau représentant Saint Dj'han l'Ognê
dans l'église Ste-Marguerite de Tihange © Freddy de Hosdent


Pour mémoire, le VIIe siècle est nommé en Europe le siècle des saints, même si le culte de certains et certaines fut promu par des membres de leur famille soucieux de renforcer les droits d'un sang noble par la légitimité d'un patronage spirituel.
Chrodoara
en est un exemple : Issue d'un célèbre lignage, probablement grand-mère de la célèbre abbesse d'Oeren, devenue veuve après avoir eu des enfants, elle se retira dans une fondation pieuse pour y achever ses jours. Peut-être en fut-elle abbesse… Elle mourut en 634 et fut élevée au rang de sainte sous l'appellation Ode au VIIIe siècle. On peut admirer son superbe sarcophage, découvert en janvier 1977, dans la collégiale Saint-Georges d'Amay, ville que selon la légende elle fonda sous le nom de Sainte-Ode.

photo du buste

Buste de Chrodoara (dite Ode) au pignon de son sarcophage,

dans la collégiale Saint-Georges-et-Sainte-Ode d'Amay, © Okapi07

À la colline du Thier d'Olne de Hermalle-sous-Huy

Les fouilles entreprises depuis 1985 par le cercle archéologique Hesbaye-Condroz ont contribué au classement de cette colline comme site historique.  Elles ont mis en évidence l'existence d'un habitat et de trois lieux de culte en un même endroit, pour trois époques :

plan du site légendé
Du Ve au VIIIe siècle,

sous les Mérovingiens


Dans un enclos, un mausolée comporte
  • une trentaine de tombes
  • deux sarcophages monolithes trapézoïdaux en pierre calcaire de Runelange (près de Esch-sur-Alzette) à motifs chrétiens qui devaient être des sépultures aristocratiques 
À l'extérieur se trouvent d'autres tombes.

Un autel y fut ajouté.

Cette illustration, comme les plans suivants du site du Thier d'Olne,
se base sur les publications du Cercle archéologique Hesbaye-Condroz.


D'autres sépultures ont été mises en évidence en dehors de l'enceinte palissadée. Les squelettes subsistant indiquent une population franque. La présence de motifs chrétiens sur l'un des sarcophages laisse penser qu'une partie au moins de la population est déjà christianisée.

plan légendé
Du VIIe au IXe siècle,

sous les Carolingiens
 

Une chapelle à chœur carré remplace le mausolée.  

Les murs sont peints.

Il existe un vitrail de verres colorés.

Dans la seconde moitié du VIIIe siècle, le mausolée est supplanté par une chapelle chrétienne à chœur carré construite avec un soin particulier : murs de pierre recouverts d'enduits peints, et vitrail de verres colorés ce qui est exceptionnel dans nos régions. Les tombes subsistantes contemporaines de cette chapelle sont celles d'enfants et d'adolescents.

plan légendé
Aux IXe ou Xe siècle 

Un palais remplace l'habitat précédent.

Une église de 21 m de long sur 6,50 de large remplace la chapelle.

Elle est séparée du palais
par une cour bordée d'un mur au sud-est.


Le site est abandonné entre le Xe et le XIe siècle.

Dans le fossé qui borde le complexe palatial au nord-ouest, les chercheurs ont trouvé, notamment, une croix pendentif en fer haute de 7 cm, recouverte de plaques d'argent et qui fut sans doute été ornée de pierres précieuses.

La fonction funéraire du mausolée et de la chapelle antérieure devient secondaire pour l'église carolingienne, répondant à l'accroissement des fidèles avec le statut d'église paroissiale. Seules quatre tombes (soit des propriétaires des lieux, soit de membres du clergé) ont été retrouvées dans le fond de la nef.

Ce centre domanial fut abandonné - sans traces de destruction violente - aux environs de l'an mil au profit d'un autre lieu élevé, le rocher d'Engihoul (à Clermont-sous-Huy), sans doute plus propice à la construction d'un bâtiment fortifié qui permet aussi le contrôle de la Meuse et où l'existence d’un castrum est attesté en 1062 : il s'agit de celui qu'on appelle couramment le château des comtes de Clermont dont descendent les seigneurs de Hermalle (vous trouvez leur généalogie ici).
plan légendé plan situant Olne et Engihoul  plan du château des comtes de Clermont

Situation géographique du site du Thier d'Olne, de Hermalle-sous-Huy et d'Engihoul où se trouve le château des comtes de Clermont.
Le plan de ce château se base sur des documents des Chercheurs de la Wallonie (1975).


Il semble bien que le centre paroissial du Thiers d'Olne ait été transféré à 2 km de là, au milieu du village de Hermalle-sous-Huy (qui, pour rappel, remonte à l'an 779) car on n'a pas trouvé trace d'un espace religieux sur la forteresse d'Engihoul.
Celle-ci dut être édifiée par 
Widrich Ier, comte de Clermont mort vers 1062, un descendant de Charlemagne à la 8e génération.
De la fille de
ce Widrich Ier, Ermengarde, descendent les comtes de Montaigu et Clermont (par son premier mariage) ET les seigneurs d'Hermalle (par ses secondes noces) qui ont joué un grand rôle dans notre région – voir notre liste des seigneurs de Hermalle.
Seigneurs puissants et riches, ils soutiendront de différentes façons l'Église par des donations ou des ventes, par leur soutien direct à la fondation de couvents ou monastères comme celui de Flône sis sur la rive gauche de la Meuse (face à Hermalle), par leurs conseils à d'autres nobles pour qu'ils fassent des dons ou des legs, ou par leur participation aux croisades qui débuteront en 1095.
  
Hermalle va devenir en tout cas le centre d'une paroisse fort étendue, sur la rive droite de la Meuse, allant de la limite d'Ombret et de Rausa à l'ouest au rocher d'Engihoul et à Neuville à l'est, jusqu'au plateau du Condroz au sud
.
D'Hermalle dépendaient
:
  • l'église de Villers-en-Condroz, actuellement Villers-le-Temple,
  • la chapelle de Neuville-en-Condroz, actuelle église Sainte-Marie,
  • la chapelle de Chantemerle à Halledet-sous-Clermont,
  • la chapelle de Sainte-Barbe-sous-Clermont, devenue l'église Sainte-Barbe aux Houx [Jansen].
Vers 1070, dans l'église de Saint-Martin de Hermalle, trônait… peut-être… 

Pourquoi écrire « trônait… peut-être » ?
Parce que nous n'en savons rien !  

La Madone de Hermalle-sous-Huy :


merci à José Antonio Tolosa

Sedes sapientiae de Hermalle-sous-Huy, circa 1070
actuellement aux Musées royaux d'Art et d'Histoire du Cinquantenaire à Bruxelles
© José Antonio Tolosa.

Le Musée royal d’Antiquités, d’armures et d’artillerie (devenu les Musées d'Art et d'Histoire du Cinquantenaire) l'a acquise en 1861 au collectionneur, passionné d'Égypte ancienne, rentier dès ses 21 ans, conservateur du musée de l'Institut archéologique liégeois en 1855-56 et homme politique belge… Gustave Hagemans. Le catalogue de 1878 indique simplement qu’elle a été « Trouvée au château d'Hermalle, près de Huy  », ce qui a justifié son nom : la Madone de Hermalle.
Sa taille modeste (58 cm de haut) devait être en rapport avec celle du lieu qui lui servit d'écrin.
Même si on ne sait quand il l'a trouvé, ni d'où elle venait…, cette statue fait rayonner le nom de notre village dans le monde entier car c'est l'une des plus anciennes statues mosanes conservées en Belgique. 

Les Sedes ont provoqué sur les fidèles de leur époque un effet sans commune mesure avec celui qu'elles provoquent aujourd'hui. Donnant l'illusion de la présence du personnage représenté, elles fascinaient littéralement les croyants – et d'autant plus lorsqu'elles constituaient des reliquaires.

Pour comprendre cela, il faut se rappeler l'importance et l'influence de la religion chrétienne à ses débuts :
« Tu ne te feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux, là-haut, ou sur la terre, ici-bas, ou dans les eaux au-dessous de la terre »
Exode 20,4
Cela explique que la statuaire ne faisait pas partie des arts ; d'autant plus pour les peuples migrants comme les Germains qui privilégiaient un art « utilitaire » ciblant les armes, les outils, les bijoux.

Les populations de nos régions n'ont donc pas eu d'exemples de statues sous les yeux avant le VIIIe siècle, où la sculpture leur est d'ailleurs apparue d'abord sous forme de bas-reliefs méplats sur les couvercles de sarcophages (comme celui de Chrodoara, à Amay).

Au Xe siècle, à l'époque dite préromane ou « ottonienne », la sculpture en ronde-bosse renait avec les Sedes Sapientiae et les Christ en croix, qui constituent des statues en trois dimensions détachées de tout fond.

Ces Sedes sapientiae – Trônes de la Sagesse, en latin – sont des vierges à l'enfant de style hiératique, le Christ étant représenté petit mais adulte, bénissant d’une main et tenant un livre de l’autre, incarnant la sagesse éternelle alors que la Vierge elle-même constitue son trône. 

La «  nôtre », de proportion élancée, les pieds en position verticale, austère mais ébauchant un sourire, est caractéristique de la production mosane de la deuxième moitié du XIe siècle.
Haute de 58 cm, elle est en aulne polychromé et doré, le bois ayant été « recouvert d’une enveloppe de toile enduite d’une couche de plâtre, peinte à l’encaustique et relevée d’Or » [catalogue].  

Quant à la structure :

L'œuvre se compose de plusieurs pièces :
  • La Vierge, le bas et l'avant du siège sont taillés dans une seule pièce de bois d'aulne ;
  • L'enfant est sculpté dans une autre pièce du même bois et fixé par une cheville ;
  • Les mains des personnages devaient être rapportées, de même que les pieds arrière et le dossier du fauteuil original ;
  • Ce dernier fut remplacé par un siège à quatre pieds.  
photo du trône            vue de profil des éléments
D'après les photos de l'IRPA : trône 1977, Vierge et Christ isolés 1972, ensemble 1927.

Quant aux symboles :
  • Vierge en majesté : assise de face sur un trône, la statue décrit Marie comme la mère de Dieu, le temple du verbe incarné, le trône de Dieu depuis le concile de 431 ;
  • Sedes sapientiae : Marie constitue en elle-même le siège de la sagesse que représente l'Enfant-Dieu, nouveau Salomon. Elle tenait probablement de sa main droite un sceptre, symbole de la puissance de la « reine des cieux » ;
  • L'Enfant-Dieu est proportionné comme un adulte miniature : c'est le Christ et non un bébé. De la main gauche il tient l'orbe, symbole du pouvoir, et de la droite il bénit les fidèles comme Luc l'indique (24,30) au moment de l'Ascension.
L'œuvre est donc une représentation postpascale.

Quant aux couleurs :
  • Depuis le XIe siècle, cette statue a reçu huit polychromies qui ont été partiellement mises à jour par les restaurations de 1951-52 (paraffinage et dégagement des couches ajoutées après le XIIIe siècle hormis pour le visage de la Vierge) et 1972 avant le prêt de l'œuvre pour l'exposition Rhin-Meuse..
  • À l'origine le vêtement de Marie était probablement jaune et son voile blanc ; le manteau du Christ bleu parsemé de petits cercles rouges, sa robe jaune avec motifs rouges, ses cheveux noirs. Le bleu indiquait l'humanité, le jaune (ou l'or) la divinité.
  • Telle qu'aujourd'hui, l'œuvre présente le niveau original pour le visage de la vierge, le 3e surpeint du XIIIe siècle pour les vêtements, le 7e surpeint (indatable) pour la carnation de l'Enfant-Dieu.
Les Hermalliens ont pu la voir exposée dans l'église Saint-Mengold de Huy, en 2005, à l'occasion de l'exposition Entre Ciel et Terre. Les portes du Mystère - L'univers du sacré.



À Hermalle-sous-Huy


En 1182, l'arrière-petit-fils d'Ermengarde, Conon de Montaigu et Duras, offre aux religieux de Flône notre église Saint-Martin, avec ses dépendances, et la chapelle Saint-Nicolas de Clermont à condition de célébrer chaque jour une messe en l'honneur de la Vierge. Cinq ans plus tard, il y ajoute la dime (l'impôt qu'il prélève sur les récoltes) de Hottine. Il est à la veille de partir pour la 3e croisade (1189-1192)… dont il ne reviendra pas.  
Il avait pourtant eu l'intention d'être enterré dans l'église de Flône.

Dalles funéraires

Les dalles funéraires ne constituent pas, en elles-mêmes, un patrimoine religieux, mais durant des siècles elles ont fait partie du décor des églises et témoignent du rapport étroit existant entre le temporel et le spirituel.

D'autres nobles de l'époque lointaine de Conon de Montaigu et Duras, ayant offerts à Flône qui une dime [impôt sur les récoltes ou un cens [impôt féodal], qui l'usage d'un bois ou même une forêt entière, qui un hameau et ses terres (comme Hottine en 1262)…, émirent le même désir d'être inhumés à Flône mais la réalité des sépultures est incontrôlable : l'édifice d'alors disparut au profit d'une deuxième construction qui existait encore vers 1650 lorsqu'Henri van den Berck fit le relevé des épitaphes.

La plus ancienne d'entre elles est celle de Ruscela née en 1264, petite-fille de ce Renard de Hermalle, porte-étendard de la milice de Liège, dont descend la lignée des chevaliers bannerets de notre village :
  • Ruscela de Hermalle : ANNO AB INCARNATIONE DNI MCC°LX°IIIJ OBIIT RUSSULA DNA DE HERMALLE IN VIGILIA CONVERSIONIS SANCTI PAULI APOSTOLI ANIMA EJUS REQUISCAT IN PACE AMEN [En l'an 1264 de l'Incarnation du Seigneur, Ruscela, Dame d'Hermalle, est décédée à la veille de la Conversion de Saint Paul Apôtre. Que son âme repose en paix. Amen.]
On trouve aussi les traces de
  • Jacques de Clermont : HIC JACET JACOBUS, FILIUS DNI JACOIBI DE CLERMONT, MILITIS, QUI OBIIT ANNO DNI MCCLXXVII - XIII KL. NOVEMBRIS. ORATE PRO ANOMA EJUS. [Ici repose Jacques, fils de Jacques de Clermont, soldat, décédé en 1277 - 13 Novembre. Priez pour son âme.]
  • Henri II de Hermalle : CHI GIST MESSIR HENRI DE HERMALLE, CHRL, QVI TRESPASSA LAN MCCLXXV LE JOUR ST GILES. [Ci-git Messire Henri de Hermalle, chevalier, qui trépassa 1275 le jour de Saint-Gilles]
  • Louis de Hermalle : ANNO DOMINI MCC OCTUAGESIMO OCTAVO OBIIT DOMINUS LODOVICUS, DOMINUS DE HERMALLE ANIMA EJUS PER MISERICORDIAM DEI REQUIESCAT IN PACE. AMEN. ORATE PRO EO. [L'an de grâce 1288, mourut le seigneur Louis, seigneur d'Hermalle. Que son âme, par la miséricorde de Dieu, repose en paix. Amen. Priez pour lui.]
  • Henri III de Hermalle, son épouse Julienne de Haneffe et leur fille Alix : CHI GIST NOBLE SGR MESSIRE HENRI DE HERMALLE QUI TRESPASSAT L'AN MCCC XXV, XXV JORS ELLE MOYS DAOUST. CHY GIST DEMOISELLE JEHENNE FILLE LE PERSANT DE HANEFFE, SA FEME, KI TRESPASSAT L'AN MCCC XVIIII. CHI GIST AILID LEUR FILHE KI FU FEME A MONSIGNOR ARNULF HAUT VOET DE HESBAING, SIGNOR DE LUMAIN, KI TRESPASSAT L'AN MCCCLVI [Ci-git noble seigneur messire Henri de Hermalle qui trépassa en l'an 1325, le 25e jour du mois d'aout – Ci-git demoiselle Julienne fille du Persant de Haneffe, sa femme, qui trépassa en l'an 1319 – Ci-git Alix leur fille qui fut la femme de monseigneur Arnould haut voué de Hesbaye, seigneur de Lummen, qui trépassa en l'an 1356].
D'autres nobles sont enterrés dans l'église de Hermalle comme le prouvent les plates-tombes que nous reproduisons ci-dessous – la plate-tombe, lame de pierre simplement gravée, sans présenter de relief, servait à la fois de pavement dans l'église et de pierre tombale indiquant l'emplacement de l'inhumation du cadavre cousu dans un linceul de toile - rarement de cuir –, donc sans cercueil. 

  • Marie de Wavre, son époux et leur fils – XVe siècle :
CHI GIEST MESIRE ENGLEBIER DE HACOUR CHEVALIER JADIS SIRE DE HARMALE KI TREPASAT LAN M CCCC ET XV .... CHI GIST DAME MARIE DE WAVERI SON ESPEUSE IADIT DAME DE HERMALLE KI TREPASAT LAN M CCCC ET XIX .... CHI GIST JOHANS LEUS FIES KI TREPASSAT LAN M CCCC ET V LE JOUR S LULZE
[Ci-git messire Englebert de Hacourt chevalier jadis sire de Hermalle qui trépassa en l'an 1415. Ci-git dame Marie de Wavre son épouse jadis dame de Hermalle qui trépassa en l'an 1419. Ci-git leur fils qui trépassa en l'an 1405 le jour de saint Jules]

photo de la dalle funéraire

À g. Le décor recréé par travail graphique.
À dr. La dalle dressée verticalement sur le mur nord de la tour de l'église, à l'entrée du vieux cimetière.

La dalle, en pierre bleue, comportait des incrustations en laiton qui ont disparu : écussons, mains de dieu, visages, mains jointes, accessoires vestimentaires, quadrilobes des angles. Ils ont été recréés symboliquement au début du XXIe siècle par le Centre de créativité engissois.

Les personnages s'inscrivent dans trois portiques – celui de l'enfant étant moins haut et plus étroit – composés d'une arcade avec arc polylobé, reposant sur de fines colonnettes que l'on retrouve dans la partie supérieure de la dalle décorée de six écussons.

Au centre, Marie est représentée portant une guimpe (coiffe descendant le long du cou) et une barbette (pièce de lin passant sous le menton pour couvrir oreilles, cou et parfois menton), une cotte (visible aux poignets) et un manteau, un chapelet et une aumônière (bourse portée à la ceinture, contenant l'argent pour l'aumône).
Son fils et son mari, aux pieds de chacun desquels est couché un chien, portent les cheveux courts et sont armés : le fils d'un poignard, le père, en armure, manteau et éperons, d'une épée.
Chaque personne est surmontée d'une « main de Dieu » bénissante.

L'épitaphe, qui était déjà difficilement lisible au XVIIe siècle, était inscrite en minuscules gothiques sur le pourtour de la dalle pourvue, aux quatre angles, de quadrilobes incrustés présentant probablement les symboles des évangélistes.

Cette dalle funéraire, qui a pu être commandée par Marie entre 1415 et 1419, se trouvait dans l'église. Elle a été déplacée à l'extérieur lors du renouvèlement du carrelage de la nef, sans doute à l'époque de cette photo :

photo de la dalle 2e partie du XXe s.

© Universiteitsbibliotheek Gent

  • Marie de Haccourt et Charles de la Rivière – XVe siècle :

photo de la dalle dessin de la dalle

À g. Ce qui reste, en 2025, de la plate-tombe de Marie de Haccourt et Charles de la Rivière dans l'église de Hermalle.
À dr. Que l'auteur du dessin m'accorde ses excuses : j'ai omis, il y a longtemps, de noter son nom...


L'épitaphe gravée tout autour de la pierre est :
NOUBLE HOMME DAMOISEA CHARLE DE LA RIVIÈRE, SAINGOUR DE HEERS, DE HERMALLE, & DE HORPALLE, QUI TREPASSAT L'AN M. CCCC…[date laissée incomplète] CHY GIST DAMOISELLE MARIE DE HACCOUR SON ÉPOUSE QUI TREPASSAT L'AN M.CCCC.XVII. MOIS DE JANVIER XXIX… [Noble homme damoiseau Charles de la Rivière, seigneur de Heers, de Hermalle & de Horpalle qui trépassa l'an 14... Ci-Git demoiselle Marie de Haccourt son épouse qui trépassa en l'an 1417 au mois de janvier 29]

Un texte complémentaire entoure l'effigie du jeune homme :
MEMOIRE DE MESSIRE ENGLEBIER DE LA RIVIERE CHEVALIER LEUR FIS QUI TRÉPASSAT EN REVENANT DE SAINT SEPULCHRE ENS LE YELLE DE ROODE & FUT ENSEVELIS EN L'ENGLISE DE ST. ANTOINE L'AN M.CCCC.XL. LE JOUR SAINS LAMBIER [En mémoire de messire Englebert de la Rivière chevalier leur fils qui trépassa en revenant du Saint Sépulcre dans la ville de Rhodes et fut enseveli en l'église de Saint-Antoine en l'an 1440 le jour de Saint-Lambert]
DIEUX AIJET DE SON ARME MERCHIS
CAR MOULT ESTOIT PROIS ET HARDIS
SI FUT CORTOIS ET DEBONNAIR
GRACOIS EN TOUT SON AFFAIRE
PARTANT EST ILH CHI FIGUREIS
QUI JAMAIS NE SOIT OBLIES 
PRIJES A VRAIJE ROI JHESU CRISTE
QUI MET NOZ ARME EN PARADI. AMEN
[Que Dieu ait pitié de son âme 
Car il était fort preux et hardi
S'il fut courtois et débonnaire
gracieux en toutes ses affaires
Partant-passant est-il  qu'il figurait [?]
qui jamais ne soit oublié
Priez le vrai roi Jésus-Christ
qu'il mette nos âmes au paradis. Amen]

Ces mentions sont trompeuses pour qui ne connait pas l'histoire de cette époque :

Seule Marie fut enterrée dans l'église.
Son époux, dont la date de décès incomplète laisse penser qu'il devait avoir prévu son inhumation à Hermalle, fut enterré et représenté en armes, au monastère de Saint-Jacques à Liège en 1460.
Leur fils Englebert, décédé une petite vingtaine d'années avant, en revenant du Saint Sépulcre, fut enterré à Rhodes – son nom n'est donc gravé que pour mémoire [Borman] sur une dalle qui dut être commandée entre 1457 et 1460.

Dans la rubrique « infos cachées », il faut ajouter que cette plate-tombe, déjà connue et décrite en 1913, est toujours inconnue de l'IRPA (Institut Royal du Patrimoine Artistique) car, alors cachée par les bancs des fidèles, elle a échappé à la vigilance des fonctionnaires qui firent dans les années 1940 l'inventaire du mobilier de l'église !

Le décor de la dalle est complexe :
  • 3 petites figures aux mains jointes, bénies par 3 mains de Dieu, représentent Marie avec guimpe, barbette et voile, entourée de son mari et de son fils, coiffés court avec raie centrale. Elles s'inscrivent dans
  • 3 portiques semblables placés sous 3 dais à 3 étages, à l'architecture complexe figurant 3 tours accolées et donnant une impression de 3 dimensions ; ils sont ornés notamment au 2e niveau d'écus portant les armoiries de Rivière à droite et gauche, de Rivière-Haccourt au centre), le 3e étage figurant une balustrade d'où émergent des toitures ardoisées.
  • L'épitaphe des adultes est inscrite dans le cadre de la dalle. Celle de l'enfant s'arrondit en arcade autour du personnage.
Plusieurs techniques interviennent comme le semi-méplat pour les figures taillées avec modelé aux contours arrondis, et la taille en champlevé pour les ouvertures.

« L’architecture est mise ici au service d’une présentation héraldique, là où son symbolisme eschatologique avait placé Abraham accueillant l’âme du défunt au paradis. On peut y voir une impertinence, voire un geste répréhensible. Le fait que ces débordements de genre sont rares serait le signe qu’ils auraient été critiqués et tenus pour dévoyés. »  
Victor Kockerols, Salut de l’âme et mémoire du corps.
Typologie et iconographie du mémorial médiéval dans l’ancien diocèse de Liège
,
thèse de doctorat en histoire, Université de Namur, 2014, p.108-9 et 140-42.


  • Marie de Momalle et son époux Arnoul de Bierset – XVIe siècle : 
CHI GIST VENERAHE DISCRETTE PERSONNE ANJOUL DE BIERSET QUI TRESPASSAT LAN DE NOSTRE SEIGNEUR M VE ET XXIII EN MOIS DE DECEMBRE LE XXIII JOUR PRIEZ POVR SON AME [Ci-git la vénérable et discrète personne d'Arnold de bierset qui trépassa en l'an de notre seigneur 1543 le 23 décembre. Priez pour son âme]
CHI GIST DAMOISELLE MARIE DE MOMALLE ESPEUSE AU DIT ARNOUL [Ci-git demoiselle Marie de Momalle épouse du dit Arnold]

photo de la dalle photo du banc cachant la dalle

Dalle funéraire des époux… et sa situation dans l'église (années 1970, © IRPA)

Pour de la discrétion, elle fut complète !
Leur
plate-tombe fut longtemps cachée sous un banc – mais elle a quand même été repérée et figure dans l'inventaire de l'iRPA.
D'autre part, nous n'avons pas trouvé d'auteur qui en traite et nous n'avons encore pu établir le lien de ces personnes avec Hermalle…

Cernés par le cadre qui comporte l'épitaphe, le couple, mains jointes, est représenté en pied, chacun sous son portique, joints par un blason et un armet (casque articulé).
Le mari, moustachu et barbu, cheveux courts, pointe des pieds tournée vers l'extérieur, porte armure et épée, la femme portant guimpe et barbette, pieds joints parallèles, est enveloppée d'un long voile qui cache presque complètement sa robe.

  • Gérard Wailley – XVIIe siècle : 
ICY GIST VENERABLE SIRE GERARD WAILLEY CHANOINE DE FLONNE ET CVRE DE HERMAL QVI TRESPASSA LE 25 DE FEBVRIER 1632  PRIEZ DIEV POVR SON AME [Ci-git le vénérable sire Gérard Wailley chanoine de Flône et curé de Hermalle qui trépassa le 25 février 1632 Priez Dieu pour son âme]

Stop !
Ne remontez pas si loin dans le temps.
Arrêtez-vous en 1992. Imaginez-vous que, venant de la capitale, vous arrivez à Hermalle pour y rester alors que vous n'en connaissez rien.  Que vous êtes curieux de découvrir cet endroit où vous comptez bien vivre.
Passé les tout premiers mois d'installation, vous commencez à chercher activement des informations et vous trouvez, le hasard faisant bien les choses, un article qui concerne le village dans la


Chronique archéologique du Pays de Liège, 5e année, n° 7, juillet 1910, p. 75 :
« Le fief de Cassal à Hermalle-sous-Huy », signé par M. Jules Pety de Thozee


« Originaires d'Italie, les Cassal portent le nom de la capitale du Montferrat, marquisat gouverné de 967 à 1305, par une famille illustre. Casale, résidence de ces petits souverains, se dit aussi en français Cassal. De la ville de ce nom en Lombardie, sur la rive droite du Pô, venait le premier de Cassal, qui pendit la crémaillère dans la Famenne, car il est qualifié «  du Montferat » (…)
Héritiers d'Anne de Wallay [sic], leur aïeule, les de Cassal et leurs descendants possèdent depuis le XVIIe siècle, la ferme, partie censale, partie fief, qui relevait de la terre de Hermalle devant Flône et prit le nom de Cense Cassal. (…) »
Suit une assez courte description des bâtiments où on lit d'ailleurs
« au fond, le logis édifié l'an 1610, œuvre minuscule peut-être de l'architecte qui construisit la maison Curtius à Liège et le château de Grune, non loin de Marche. (…) Les écussons géminés du Wailley, qui la bâtit, et de sa femme, une Welroux, sont sculptés sur l'attique de la porte. C'est là, sans doute, que mourut, en 1632, le chanoine Gérard de Wailley, qui vint reposer dans le chœur de l'église paroissiale. (…) »

Suit l'annonce d'« un long différent, qui n'était pas encore apaisé l'an 1779 » qui provoqua l'apparition d'un document judiciaire donnant des renseignements sur la famille de Cassal, et le fait que
« les de Merode recueillirent cette fortune opulente, qui fut partagée entre sept enfants : mille hectares en Hollande et huit cents en Belgique, notamment la ferme dite de Cassal, échurent de la sorte aux ducs d'Aoste, princes de Savoie, qui sont encore propriétaires de ces biens-fonds. »

Rappelez-vous : vous ne connaissez rien à l'histoire de cette région.
Vous  avez évidemment lié quelques relations avec des villageois mais quand on vous parle de la cense Cassal, c'est pour citer les personnes qui y habitaient – des Flamands, qui s'étaient installés là, qui font le commerce des pommes de terre, qui ont déménagé pour s'installer maintenant près du nouveau cimetière…– mais de l'histoire du bâtiment… personne ne vous raconte rien.
Des mois se passeront avant que quelqu'un ne vous dise, finalement, que la ferme appartient au château, à la famille de Potesta.
Ah ! Vous ne voyez pas le rapport entre les princes d'Aoste et les Potesta…mais, bon, ce sont leurs affaires.
Et le temps passe…
La cense Cassal est à vendre ! Vous apprenez ainsi  que les Potesta  ont cédé ce bâtiment à un néerlandophone.
Flamand ou Hollandais ? On ne sait pas.  Juste qu'il en a transformé la façade... et qu'il revend.
Vous allez donc avoir de nouveaux voisins, mais  le bâtiment n'est plus habitable : il n'y a plus que la carcasse extérieure des murs, plus d'étage à l'intérieur du corps de logis, pas d'eau, pas d'électricité, pas de chauffage, pas de toilette.
Les nouveaux venus doivent tout refaire et, par solidarité, vous les aidez en fournissant l'eau et l'électricité indispensable pour les travaux. Peu à peu un nouvel habitat se recrée.
Le temps passe, de longues années, et puis – une nuit – vous êtes réveillé par le bruit du feu : la cense Cassal flambe !
Pas de blessés heureusement. Mais désormais un chancre en face de chez vous.
Et à cause de cela, vous cherchez à savoir ! À connaitre l'histoire de ce patrimoine disparu.
Le Patrimoine monumental de la Belgique, édité chez Mardaga, ne vous aide pas. Mais vous  aviez photographié la pierre armoriée qui surmontait la porte d'entrée :

armoiries wailley-velroux


L'écusson d'un Wailley…
Wailley comme le nom inscrit sur la pierre tombale encastrée dans le mur de l’église au XXe siècle, lors du remplacement du pavage en carreaux de grès du sol de l'église par des dalles de marbre ?
C'est un point de départ pour découvrir enfin qu'on n'aurait jamais dû parler de cette « cense Cassal  » que les Italiens n'ont jamais habitée, ni de la « ferme aux deux tours » (comme on l'appelle aussi à cause de la configuration architecturale de sa façade nord), mais bien de la cense Wailley, du nom de ce Libert de Wailley qui la construisit avec son épouse.
L'ascendance agnatique de celle-ci, durant 7 générations, vous conduit à Ide de Bombaye, l'épouse de Louis Marteau de Milmort de la Neuville…un arrière-petit-fils de Henri Ier de Hermalle, le seigneur du village…  au XIIe siècle !
 

Gérard de Wailley :

Cet homme nait en 1623 de Libert de Wailley et de Hellewy de Bombaye.

Les seules informations que nous ayons sur lui viennent de la pierre sépulcrale en pierre calcaire à veines jaunes, sculptée en haut-relief, qui porte l'épitaphe indiquée plus haut et qui resta dans l'église Saint-Martin de Hermalle jusqu'au début du XXe siècle :

photo de la pierre

Il y est représenté agenouillé au pied de la croix, mains jointes, portant barbe et moustache, vêtu d'un court manteau doublé de fourrure.  Une aumusse (sorte de large capuchon de fourrure) pend à son bras gauche (sa place normale lorsqu'on ne s'en protège pas la tête). 

Deux femmes l'entourent dont on peut supposer qu'elles sont ses grands-mères.  Aux quatre angles de la pierre se trouvent en effet des écussons qui représentent au-dessus les familles de son père (à g.) et de sa mère (à dr.) et en-dessous celles de sa grand-mère paternelle Marie de Bincken (à g.) et de sa grand-mère maternelle Marguerite de Verleumont (à dr.).

schéma généalogique

Le chanoine Gérard de Wailley semble bien avoir vécu dans la ferme qui faisait face à la façade nord de l'église et qui a été bâtie en 1610. Il s'y serait trouvé en famille avec son frère Jean et sa belle-sœur née Anne de Velroux. 
Il était ainsi proche de l'abbaye de Flône et de l'église de Hermalle, les lieux où il exerçait son ministère.

Entre nobles et puissance ecclésiastique, les liens sont étroits durant des siècles – pour des raisons de foi, de politique ou d'intérêt financier. 
Ces liens furent particulièrement forts entre les seigneurs de Hermalle et l'abbaye de Flône jusqu'au XVIIe siècle inclus où se fait une importante donation disparue dans les oubliettes de l'Histoire :

La donation d'un comte d'Ursel

Transmis de génération en génération, généralement par les filles, la seigneurie de Hermalle finit par être vendue à un « étranger », grand seigneur dans les Flandres et à Bruxelles, devenu bourgeois de Liège : Conrard II d'Ursel – lire sa biographie dans notre page Histoire XVIIe s.

Son cinquième enfant, Pierre-Albert d'Ursel, Comte du Saint-Empire et Comte de Hermalle, offre à Flône les autels latéraux de l'église, ornés de colonnes corinthiennes qui soutiennent des frontons découpés portant en leur centre les médaillons en relief des donateurs : le comte et son épouse Chrestienne. [Jansen]

photo de médaillon   PHOTO D'un médaillon

De g. à dr. Les médaillons représentant Chrestienne de Bernest et Pierre-Albert d'Ursel

phoo de l'église de Flône

La nef centrale de l'église de Flône et les autels latéraux, partiellement visibles. 2016



L'église Saint-Martin de Tours

De Tours ?  Pourquoi, il y a plusieurs Saint Martin ?
Oui, une quinzaine !

Mais celui-ci fut le premier et le plus connu.
Celui qui partagea, avec un pauvre homme frigorifié, sa chlamyde – une sorte de cape en laine (d'où viendrait d'ailleurs le mot chapelle…). Celui qui, à 40 ans, quitte son métier de légionnaire (imposé par son père) pour rejoindre l'évêque de Poitiers Hilaire et s'instruire auprès de lui. Celui qui crée ensuite une communauté de moines, la première en Gaule. Celui que les habitants de Tours enlèvent pour le proclamer évêque, sans son consentement, en 371. Celui qui s'en va prêcher dans les campagnes gauloises et celui qui côtoie les empereurs. Celui qui est choisi comme saint patron du royaume des Francs et de la dynastie des Mérovingiens. Celui auquel on a consacré, rien qu'en Wallonie, …quelques 500 églises et chapelles. 

La toute première église de Hermalle a-t-elle porté son nom ? On ne le sait. par contre il existe toujours, derrière l'autel, une pierre commémorative de la consécration du grand autel, de l'agrandissement du chœur et de la consécration à ce saint, datée du 9 novembre 1597, le curé étant alors Jean Streelle :

texte de la pierre

1. NRE avec tiret suscrit = abréviation de Notre / 2. SR = abréviation de Seigneur / 3. MONS = abréviation de Monseigneur /
4. SCT avec tiret suscrit = abréviation de Saint / 5. Souloir = avoir coutume → que l'on célébrait habituellement /
6. PREDICT = précité / 7. Le liégeois carmélite André Strengnart (†17-03-1615) fut nommé le 28 juin 1578 évêque
auxiliaire de Liège et évêque titulaire de Thagaste, ville natale de St Augustin en Numidie (actuelle Algérie) /
8. EVESQ avec tiret suscrit = abréviation de évêque / 9. SEEL = sceau / 10. DUD = du dit.

Cette pierre, dont on connaissait l'existence mais que l'on ne situait plus, a été redécouverte lors du nettoyage du plancher aménagé derrière l'autel majeur à l'occasion d'une ouverture pour les Journées du Patrimoine, en 1991, puis placée dans le mur de l'abside.


Nous ne connaissons rien de la toute première église construite à Hermalle et, étant donné la petite importance que ce bâtiment représente dans le patrimoine belge, il n'y a vraiment que très peu de chances pour que des fouilles y soient menées.
D'autre part et pour mémoire, nous faisons des recherches avec les moyens du bord : le bénévolat, qui ne nous offre ni le temps ni les moyens financiers d'aller fouiller dans des archives difficilement accessibles…

On peut cependant rappeler que, selon les fouilles du Cercle archéologique Hesbaye-Condroz, la chapelle du IXe siècle au Thier d'Olne mesurait approximativement 12 m de long sur 6 de large, le chœur étant un peu plus étroit que la partie réservée aux fidèles. Il est probable que l'édifice villageois a correspondu à ces dimensions, puis qu'il a été progressivement agrandi.

Aucune information sur la taille de la structure en 1182, lorsque Cono de Montaigu et Duras donne l'église de Hermalle à l'abbaye de Flône. Rien non plus en 1315 lorsque le château des seigneurs de Hermalle – sis à 50 m du lieu de culte ! – est détruit par les Hutois et les Liégeois réunis…
XVIe siècle

L'église existant à Hermalle est rebâtie partiellement en 1597 (et non 1600 comme noté au verso d'une carte postale imprimée par Roger Brose, instituteur en chef à Hermalle au milieu du XXe siècle).

Le pasteur de l'époque était Nicolas Périlheux, qui deviendra abbé de Flône de 1606 à son décès en 1608 comme l'indique son gisant taillé en bas-relief, actuellement encastré dans les murs du transept de l'église de Flône.

Une statue de Sainte-Marguerite d'Antioche piétinant le dragon, actuellement sous le jubé, est datée entre 1501 et 1510.
De 93 cm de haut, elle est de style gothique, en chêne sculpté et peint (ci-contre).

Léon-Ernest Halkin, dans son Histoire religieuse des règnes de Corneille de Berghes et de Georges d'Autriche, princes-évêques de Liège (1538-1557). Réforme protestante et réforme catholique au diocèsde de Liège, affirme que le 9 mars 1545, le curé de Hermalle fut « condamné par l'official [un juge ecclésiastique] pour s'être introduit dans le monastère de Flône à la faveur de la nuit, et avoir blessé grièvement l'orfèvre Collin Zutman. »  Ce n'est pas parce qu'on est prêtre qu'on ne pêche pas...
photo

XVII
e siècle

Comment ? Vous ne connaissez pas Guillaume Renard, dit Wilhelmus Renardi ? Né en 1651 et décédé en 1731 ?

Nous ne résistons pas au plaisir de vous faire découvrir ce Hermallien qui a quitté le village pour aller à Louvain étudier la philosophie dans la Pédagogie du Porc.

Du Porc ?
Oui, l'université à l'époque – et celle de Louvain fut la première, fondée en 1425, dans nos territoires –  était un grand centre culturel et de transmission du savoir. Elle se composait de collèges et de pédagogies, des lieux où on instruisait les jeunes. Chaque « département » avait son nom.  Par exemple,  il y avait la Pédagogie du Lys, celle du Château, celle du Faucon et celle du Porc !  Parce qu'elle était située en face de la taverne du Sanglier ou Porc Sauvage (Wildverken) au coin de la Kraekhovenstraat (un bistro que les étudiants devaient fréquenter… comme ils le font aujourd'hui. Les bonnes habitudes ne se perdent pas, n'est-ce pas ?).

Donc Guillaume y étudie et dès l'âge de 20 ans y enseigne la philosophie tout en étudiant la théologie. Reçu Docteur en 1691, à quarante ans, il devient recteur deux ans plus tard et va diriger pendant quarante ans le célèbre collège de Baïus, le troisième plus riche collège louvaniste. Il sera élu chanoine de St-Martin à Liège, mourra à Louvain et son épitaphe a été placée dans l'église liégeoise St-Michel qui a été démolie en 1824.
On a dit de lui :
« Il avait un esprit vif et prompt, la parole élégante et facile, le discours grave et sentencieux ; et les leçons qui lui valurent les applaudissements généraux dans les cours publics et privés, témoignent de son profond savoir.  Homme du meilleur conseil, dont la vie se résuma dans la prière et l'étude, défenseur convaincu et sincère des constitutions apostoliques et de l'infaillibilité des papes en matière de foi et d'usages, il sut, par sa docte persuasion, ramener à l'obéissance due plus d'un esprit chancelant. »

Pas mal, ma foi…  Il faut pourtant aussi savoir que Guillaume a participé activement au procès d'un autre professeur de Louvain : Martin Étienne Van Velden, admirateur de Descartes, qui a osé en 1691 traiter de la constitution de la matière, et expliquer le système héliocentrique de Nicolas Copernic !
Avec l'aide de ses collègues, Guillaume Renard a réduit au silence un homme qui voulait expliquer, pour la première fois dans l'université de Louvain, que, oui, … la terre tourne autour du soleil…

À l'époque de Guillaume Renard, l'église de Hermalle devait être pourvue d'un clocher car une cloche de ce temps subsiste :
Dédiée à St Martin, de 70 cm de diamètre et 58 de hauteur, elle fut l'œuvre du fondeur Claude Plumère. Son décor présente au centre un lion avec panache rabattu vers l'avant et, surplombant le tout, l'inscription Sancte Martine Ora pro nobis Anno 1670. L'IRPA la mentionne mais n'en a pas de photographie.  
En voici la photo réalisée par Pascale Boudart, de l'Association campanaire wallonne, à notre demande en 2016 :

photo de la cloche et du mécanisme

La cloche de 1670 est à droite.

Mais ce ne fut apparemment pas la première : 
Dans L'Aguesse, journal local de Hermalle-sous-Huy, Roger Brose et Albert Delay ont écrit en février 1988 :
« J. de Sotre, sous le sacerdoce de l'abbé Nollet, convainc alors les habitants de casser la cloche plus ancienne pour en faire couler, avec les débris et l'argent qu'ils récoltent entre eux, une nouvelle, plus petite mais plus forte en tonalité. »
Nous n'avons pas encore pu retrouver leurs sources.


Au XVIIIe siècle, nous trouvons les noms de trois prêtres nommés à la paroisse de Hermalle :
  • Jean Audace, le 1.2.1709,
  • Henri Gerardin (1689-1725), le 13.1.1725 – il fut curé de Hermalle, prêtre à Liège et chanoine de Flône
  • Gonzague Ignace de Kessel (†1756), en 1725
Nous sommes en 1734.
Ce révérend Gonzalès Ignace de Kessel, chanoine régulier de l'abbaye de Flône et curé de l'église Saint-Martin de Hermalle, acte un évènement dans le registre des baptêmes hermalliens : un bébé du village, mort, est ressuscité !

Car le 21 mai, Marie Anne Firket a malheureusement accouché, de son époux hermallien Jean Henry Rasquin, d'un fils mort-né. Le couple, 
profondément croyant, à l'instar de la quasi totalité de la population de ce temps, ne se résoud pas à ce que ce petit innocent ne puisse vivre – où à ce qu'il ne puisse aller au paradis mais seulement dans les limbes, cet « espèce d'enfer mitigé, et proprement bord d'enfer, faubourg d'enfer, où vont les petits enfants morts sans baptême » comme écrivit Voltaire… et qu'il ne puisse donc être enterré dans le cimetière paroissial.

L'enfant est donc aussitôt transporté à l'église Notre-Dame de la Sarte de Huy, à quelque 25 kilomètre de distance ! À cheval ou en charriot… 
Là se trouve un des sanctuaires à répit de Wallonie. Henri-Joseph Du Laurens écrit en 1763 que l'autel y « est continuellement infecté de la corruption de la terre par les enfans morts nés qu'on y apporte de tout côté »

Statue de la Vierge noire

Vierge noire de l'église de notre-Dame de la Sarte

Le cadavre reste exposé devant la statue de la Vierge noire pendant neuf jours… au bout desquels se manifeste le signe de vie qui permet au prêtre recteur de l'église de la Sarte, M. Bayart, de le baptiser, le 30 mai, du nom de Jean Henry en présence du grand-père (Léonard Rasquin) et de l'oncle (Nicolas Minet) du bébé, de deux femmes de Hermalle (Élisabeth Mignolet et Marie Agnès Dumont) et de plus de vingt autres témoins hutois ou des environs.

Ce que le 
prêtre Bayard atteste en signant la déclaration « Die trigesima Maii, Dominus Bayart presbiter Rector ecclesiæ vulgo de la Sarte, prop. Huum baptisavit nona die expositionis in supradicta Capella Joannem Henricum Rasquin, parochianum nostrum, filium legitimum Joannis Henrici Rasquin et Mariæ Anna Firket, conjugum, coram Leonardo Rasquin avo hujus infantis ex pago d'Ouffet, Micolao Minet, ejusdem pagi etiam avunculo dictæ prolis, Elisabetha Mignolet ; Maria-Agnete Dumont ex hermalle, et plusquam viginti aliis Huensibus et extraneis. Hic jungo quod mihi fuit sciptum gallice a Domino Bayart, sacerdote fide digno. » [Traduction]
Cette résurrection est le dernier miracle authentifié de la Vierge de la Sarte, le précédent étant vieux de cent ans, écrit Th. Halflants dans son Histoire de Notre-Dame de la Sarte-lez-Huy [Liège, H. Dessain, 1864, p. 198-200] ; cet auteur affirme avoir reçu, quelque 30 ans après les faits, copie des actes dument authentifiés par le curé Otto et l'échevin L. Muraille, tous deux vivant à Hermalle-sous-Huy.

Un an après ce miracle, en 1735, le dessinateur spadois Remacle Le Loup représente l'église, à côté du château, dans une de ses gravures (reproduite dans le premier tome des Délices du Païs de Liége édité par Pierre-Lambert de Saumery en 1738) :

gravure de remacle le Loup  l'église, en détail de la gravure

Comme le montre l'agrandissement à droite ci-dessus, l'édifice est en forme de croix latine avec des nefs transversales, la toiture de sa nef centrale est à deux niveaux et son clocher est surmonté d'une très haute flèche.

schéma- plan

Tracé bleu : en se basant sur l'emplacement des plate-tombes (rectangles bleu-gris foncé) et  sur le dessin de Remacle le Loup
 essai de plan de l'église en croix latine, avec 4 fenêtres de chaque côté, 
superposé à l'espace (en gris) occupé par l'église Saint-Martin au XXIe siècle .


L'église est remaniée de 1741 à 1760 par le Hermallien Jean-Gille Jacob (l'un des principaux architecte de la Principauté de Liège – lire sa biographie), notamment en ce qui concerne la tour clocher qui prend quasiment son aspect actuel.

La tour-clocher présente en façade principale (ouest) plusieurs baies et une entrée dont le linteau en tas-de-charge repose sur des piédroits non chainés.

La porte d'accès comporte deux battants dont les panneaux ornés de sculptures de style Régence constituent une remarquable menuiserie.

photo de la porte

Alors que la gravure de Remacle Le Loup indiquait une flèche pointue et fort élevée, la nouvelle toiture forme une courte flèche d'ardoises, hexagonale, terminée par un petit bulbe soutenant une croix. Cette dernière sera remplacée par une structure plus élaborée avec croix rayonnante au monogramme IHS et coq au XIX e siècle, dans un style semblable à celui des girouettes placées par la famille de Potesta tant au château qu'à la Ferme castrale :
photo de la tour
photo du sommet de la tour

Le clocher est aussi pourvu d'une horloge dont les cadrans, situés sur les murs nord et sud, dits « à quatre d'horloge » ne comportent qu'une seule aiguille.

Horloge façade sud    photo merci à Pascale Boudart

Mécanisme : © Pascale Boudart, de l'Association Campanaire Wallonne

À l'intérieur de la tour, le mécanisme est placé plus haut que les cadrans et comporte une sonnerie à râteau : une roue de compte originale à doubles encoches permet la sonnerie des heures et demi-heures sur deux cloches.
Jusqu'à ce que la maladie l'en empêche en 1980, le parrain d'une des cloches, Félicien Riga, remontait le mécanisme de l'horloge une fois par semaine.  il semble que personne ne prit sa relève.
L'abbé Maurice Aerts examina le mécanisme à la toute fin des années 1980 et le remit partiellement en ordre. Mais l'horloge ne fut pas relancée…

Quant aux cloches : il y en a trois – mais l'IRPA attribue à Hermalle une 4e cloche que nous ne connaissons pas et dont aucun villageois ne se souvient - et il n'y a pas de place, dans la tour, pour une cloche supplémentaire….

schéma

Position des cloches dans le campanile et sens du balancement. Photos
Pascale Boudart.

Voici un montage réalisé à partir des 3 photos (datées 1943 et 1944) des cloches attribuées à Hermalle par l'IRPA avec, en arrière plan, le détail du décor de la cloche de 1855, fondue par Joseph Michel, natif d'Anhée, dans la fonderie du baron de Rosée… qui possédait la carrière d'Engihoul où fut découverte la grotte qui porte son nom (classée patrimoine exceptionnel de Wallonie) :

photo de 3 cloches

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, en 1943-44, l'armée allemande s'emparera effectivement de deux de nos trois cloches pour en faire de la chair fonte à canon – ce qui correspond d'ailleurs à la moyenne des deux tiers volées par les nazis en Belgique.
Il faudra attendre 1948 pour qu'une décision de remplacement soit prise :

texte manuscrit de la prise de décision

Et attendre 1950 pour que les villageois puissent accueillir sur le parvis de l'église les deux nouvelles campanes – réalisées pour 50 000 frs par Georges II Slegers, de Tellin.

photo des 2 cloches sur la place

En 1950. La présence d'un enfant permet l'estimation de la taille des cloches.

Les nouvelles venues seront, évidemment, placées de part et d'autre du chœur de l'église pour être bénies, le 1er octobre 1950, par Mgr Leroux, avec les abbés Julien Dehalleux de Hermalle, Sterkendries d'Ombret et Stanislas Salmon de Notre-Dame de la Sarte avant que de trouver leur place dans le clocher.

Ci-contre la plus grande des 2 cloches suspendues dans le chœur pour la bénédiction. Il y est inscrit :

Patrinus baro Renatus de Potesta, matrina barona Isabella de potesta [sa mère] Laudo Deum Verum, plebem voco, dissipo ventum
[Parrain René de Potesta, marraine Isabelle de Potesta (sa mère)
Je loue le Dieu véritable, appelle le peuple, abats le vent.]

Ø 90 cm x H 88 cm

L'autre cloche portait comme texte :
Patrinus Felicianus Riga, matrina Constantia Plumier
Ploro defunctos, pestem fugo, festa docoro
[Parrain Félicien Riga, marraine Constance Plumier
Je pleure les défunts, chasse le malheur, embellit les fêtes.]

Ø 80 cm x H 77 cm
Cloche de potesta Cloches du clocher de Hermalle,

Sonnez des heures joyeuses,

des naissances, des jours fastes, des mariages, des Noëls vibrants.

Faites que les hommes modernes ne vous enlèvent pas encore,

pour, avec vous, forger
de la mitraille mortelle.


Sonnez jusqu'à la fin de votre vie l'histoire paisible d'un village au bord de l'eau.


Auteur inconnu.

Documentation de Léon Verdin (1936-2024), sacristain.


L'église est décorée de plusieurs statues d'un artiste de l'École liégeoise, en bois sculpté, peint et doré.

photo

Vierge à l'enfant, hauteur 130 cm.

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De g. à dr. St François d'Assise, St Hubert, St Roch, St Éloi de Noyon.
Statues de 120 cm de haut placées au sommet des piliers de la nef et lui faisant face.

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St Ange Gardien, 120 cm de haut, entre les deux Anges adorateurs de 114 cm de haut.


photo

La statue de Ste-Barbe, sous le jubé, sculptée entre 1701 et 1750, en bois peint et doré, tenant une palme dans les bras
et placée à côté d'une tour plus petite qu'elle, est moins haute (seulement 82,5 cm).


Les fonts baptismaux taillés en pierre bleue, reçoivent leur couvercle en 1760, la date gravée dans la charnière en faisant foi (même si l'IRPA donne comme datation « circa 1760-1770 »). 

photo des fonts baptismaux  charnière du couvercle

Fonts baptismaux avec couvercle en laiton.

Ils auraient été déplacés en 1867 dans la chapelle située à droite de l'entrée, en fin de collatéral, où se trouve aussi un petit autel pour une Vierge de Lourdes avec un antependium de la 2e moitié du XVIIIe siècle, de style Louis XV, en chêne joliment sculpté, doré, de 99 cm de haut sur 176 de large, placé en oblique dans l'angle sud-ouest.

photo du devant d'autel

Antependium (devant d'autel décoratif)

Et pourtant les temps sont durs pour l'Église dans nos régions comme en France…

Fragment de la carte du diocèse de Liège

Paroisse de Hermalle-sous-Huy. Extrait de la Carte du diocèse de Liège en 1789, établie par l'Abbé André Deblon, © A.Ev.L.

La Révolution française de 1789 a modifié l'état clérical en France mais elle a eu des conséquences aussi dans nos régions qui ont d'abord connu leur révolution (la liégeoise) puis leur conquête par les armées de la République française qui les soumet à un nouveau pouvoir gouvernemental.
En résumé, pour que  la religion ne soit plus liée à l'État, la politique française est simple :
  • la liberté de culte est accordée mais
  • les cérémonies doivent être privées, célébrées par des personnes privées, dans des édifices privés.
Il y a en 1795 deux catégories de prêtres : les « jureurs », qui ont prêté serment à l'État entre 1791 et 1795 mais qui n'ont plus beaucoup de paroissiens et doivent trouver un nouvel emploi (instituteurs, fonctionnaire, employés administratifs…) et les « non-jureurs » qui sont restés fidèles à l'Église romaine et qui – pour beaucoup sans évêque, sans subsides, sans salaires – dépendent donc totalement des laïcs qui les entretiennent.
On va exiger de tous un nouveau serment ; en cas de refus, le prêtre sera considéré comme réfractaire et condamné à la déportation (temporaire ou définitive selon les cas)… en Guyane !
Mais cela vaut aussi pour les ecclésiastiques qui simplement troublent la tranquillité publique ou… font sonner une cloche ! (loi du 12 avril 1796)

Le 4 novembre 1798, deux religieux officiant à Hermalle sont déportés : le vicaire Michel-Joseph Nizet et le prêtre Richard Piron – cités dans le tome VI des procès-verbaux du Directoire (aux archives nationales françaises).

Et qu'est-il devenu de l'Abbaye de Flône, si chère aux seigneurs d'Hermalle ?

En 1795, L'Assemblée nationale française, à bout de liquidités, glissait vers la faillite.  Elle a donc décrété la mise en vente des biens du clergé. 

Parmi ceux-ci, l'Abbaye de Flône qui fut adjugée au dernier abbé, devenu simple citoyen, Joseph Paquô le 12 floréal an V – 1er mai 1797 – pour 68 000 francs, un montant à relativiser étant donné la valeur réelle du papier-monnaie de l'époque.

Joseph Paquô, né en 1742 dans une famille d'avocats liégeois, est curé à Engis avant de devenir en 1779 le dernier abbé de l'Abbaye de Flône où il fait construire une orangerie en 1784.
Adepte des idées du siècle des Lumières, il est considéré comme « le bon citoyen Paquot » par l'envoyé de la Première République française, et sa loyauté reconnue permet d'éviter dans un premier temps la mise sous scellé de la bibliothèque.  
Confisqués par les Français, les biens de l'abbaye sont mis en vente – hormis l'église, la prélature, l'orangerie et quelques annexes. Paquô les achète lui-même pour 15 587,5 livres et obtient aussi les concessions minières, perpétuant ainsi l'exploitation des collines par les moines.  
Selon [Jansen], il fait racheter par cinq de ses chanoines la ferme de Hottine et plus de 98 hectares de terres champs, houblonnière, prairies, bois, étang, qui avaient été donnés à l'abbaye en 1262 par les ancêtres des seigneurs de Hermalle.  Un de ces lots, ensuite vendu au baron de Warzée d'Hermalle, passera aux barons de Potesta.
L'ex-abbé ne peut rétablir l'ancien monastère de Flône mais pratique toujours l'esprit de charité : en 1802, il nourrit à ses frais 300 pauvres dans le vieil hospice. Il a été le dernier seigneur de Flône, petit état féodal où l'abbé avait droit de justice, un fief de l'Église de Liège mais qui relevait du pape au spirituel.
Hottine était ainsi revenue dans le giron de Hermalle…

Le baron de Warzée ?  Qui est-ce donc ?

Le
20 janvier 1846, son fils Charles Eugène Joseph Baron De Warzée d'Hermalle, décède à Liège. Ses obsèques se déroulent 7 jours plus tard à Hermalle-sous-Huy et il semble bien qu'il ait été enterré face au porche de l'église St-Martin, dans une parcelle de terrain toujours encore considérée comme cimetière par l'administration du Cadastre mais qui a acquis une aura particulière grâce à une autre construction consacrée dont nous parlerons de suite.  


À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, l'église St-Martin de Hermalle-sous-Huy connait un nouvel âge d'or

Cela se passe sous le ministère du curé Joseph Otto et le règne de nouveaux seigneurs : les Potesta. Ils sont devenus le centre de la vie villageoise par l'achat en 1856 de la seigneurie de Hermalle, terres et château qu'ils transforment, agrandissent et dans lequel ils s'installent.
Charles Marie Louis de Potesta fait faire d'importants travaux à la ferme castrale, commençant d'ailleurs par doubler le volume de l'aile est de celle-ci, englobant de la sorte la parcelle où se trouve le tombeau du baron Charles Eugène Joseph de Warzée d'Hermalle. Ils vont ensuite édifier à cette endroit une grotte de Lourdes.

vue de la grotte


Fort croyants, les Potesta soutiennent évidemment l'œuvre du curé Joseph Otto (Seny, 8 octobre 1804-Hermalle 2 novembre 1880).

plaque photographique

De g. à dr. le baron Édouard de Potesta, le curé Joseph Otto, la baronne Isabelle de Potesta-Géradon, un évêque.
Plaque photographique, Hermalle, sd [entre 1894 et 1911]

Ordonné prêtre à Liège, nommé vicaire à Nandrin en 1834, curé à Burdinne en 1839, Joseph Otto arrive en 1841 à Hermalle – qui dépend alors, comme Clermont, du doyenné de Nandrin alors qu'Engis dépend de celui de Saint-Georges.
Le 9 mai 1842, il comparait chez le notaire Dieudonné Guénair, avec Guillaume S.J. Piette (bourgmestre), Jacques Longrée et Hubert Muraille (cultivateurs), Lambert Dieudonné (potier) et Hubert Dessart (négociant), tous membres de la fabrique d'église, car l'importante propriété située à la Héna (actuelle rue Lecrenier) dont les bâtiments datés de 1641 servent de presbytère et école a été mise en adjudication avec autorisation par arrêté royal.
La vente doit permettre l'acquisition au prix de 10 500 fr d'un bien appartenant au sieur Gaspard Hilgerz : la maison natale du maitre-maçon Jean-Gille Jacob, sise près de l'église de Hermalle et qui servira de nouveau presbytère. L'acquéreur de la propriété de la Héna est un monsieur Alexandre-Florent De Resteau habitant Loncin qui déboursera 14 000 fr.

« C'est à son zèle persévérant que l'on doit la reconstruction des petites nefs, l'agrandissement du sanctuaire et le riche mobilier de cette église » peut-on lire sur la pierre funéraire du curé Otto, dans le cimetière accolé à l'église.
Il se dévoue effectivement sans compter à sa nouvelle paroisse, allant jusqu'à payer certaines belles pièces du mobilier liturgique sur sa propre cassette – le révérend avait le goût des belles choses et fit graver son nom, voire une date, sur certaines d'entre elles.
Exemples ci-dessous : base d'un ostensoir portant son nom, fermoirs de son missel daté 1867 dont nous reproduisons aussi quelques pages.

base gravée d'un ostensoir

nom gravé dans un fermoir

lieu et date gravés
photo du missel fermé

pas de titre illustration et texte
texte bicolore noir et rouge partitions

On lui doit donc un ostensoir-soleil en argent doré, outre un calice et un encensoir de l'orfèvre F. Drion.

Un drame a marqué son sacerdoce chez nous.

Un drame ?
L'assassinat de sa bonne par une Hermalienne !
Non ?! La bonne du curé, celle que le diable qu'est un bon diable la tirait par les pieds ?
Vous vous trompez de siècle : celle-la, c'était en  1974 !
Pour celle-ci, c'est le journal paroissial qui le dit :

« L'histoire est simple, le mari de l'habitante criminelle avait courtisé dans sa jeunesse la servante du curé.  Il ne manquait pas une occasion de dire à sa femme qu'au cas où un malheur la frapperait, il trouverait une autre personne à aimer.

Folle de rage et de jalousie rétrospective, elle alla prendre le goûter avec sa victime. Prétextant la visite de la cave du presbytère, elle tua la servante à l'aide d'un couteau de cuisine. »

Cela dut évidemment marquer les esprits...

Autre fait marquant de l'époque : Hermalle a eu son miraculé – le deuxième donc que nous citons.

Un Hermallien miraculé ?
Grâce à l'eau de Lourdes !
Il y est allé ?
Non, il en a bu.

L'évêque Louis-Gaston de Ségur, fils de la célèbre comtesse de Ségur Sophie Rostopchine dont les livres ont bercé l'enfance de certains d'entre nous, relate dans ses Œuvres (Paris, Lib. Tolra, Tome IX, chapitre XXXIX, p. 390) l'expérience du jeune séminasriste sous-diacre hermallien Henri-Joseph Grenier, malade depuis janvier, en un constant affaiblissement dont les drogues du médecin ne pouvaient venir à bout.

Il cite Henri-Joseph : « M. le curé – donc nécessairement notre Joseph Otto – disait le 13 avril, entre sept et huit heures du soir, que j'étais «  un oiseau pour le chat » ; la persuasion commune était, qu'après avoir langui quelque temps, je passerais doucement à l'éternité. À huit heures et part, la famille était réunie pour commencer la neuvaine (…) Les prières terminées, je pris quelques gouttes d'eau de Lourdes dans une cuillère à café. Aussitôt, sans crise ni douleur, je sentis en moi un bien-être parfait ; au lieu de la lassitude mortelle de tout à l'heure, c'est une fraîcheur, c'est une agilité nouvelle que je me sens aussitôt le besoin d'éprouver ; je ne pouvais pas croire encore : je laisse mes parents en prières, et je descends lentement l'escalier de ma chambre ; mais je sens que je suis tout changé, que j'ai descendu facilement. Je remonte, je vole comme un trait, et je tombe dans les bras de ma famille foudroyée et comme anéantie. (…) »
Le 19 avril, le jeune homme entreprend à pied le pèlerinage de Montaigu et en revient « frais et dispos comme au départ » – 56 lieues aller-retour, soit 280 km !


Pour l'église Saint-Martin, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, c'est le grand chambardement !
Sur le plan immobilier comme mobilier.

En juin 1863, le projet d'agrandissement de l'église par l'édification de bas-côtés, qui implique le remaniement de la nef, est admis par la Commission royale d'archéologie qui a cependant signalé que l'inclinaison de la toiture des bas-côtés n'était pas suffisante et ne se trouvait pas en rapport avec celle de la toiture principale ; le devis estimatif est de 15 004 francs.
L'agrandissement est autorisé par arrêté royal du 26 aout 1863 et un subside de 600 frs lui alloué selon le Moniteur belge n° 177 du 25 juin 1864.

En 1869, comme l'indique ce chronogramme, un accès latéral en façade nord offre l'accès à une sacristie et au clotêt, espace réservé à la famille de Potesta d'où elle peut assister aux offices (la nef accueillant les « simples » fidèles) :

photo de la pierre avec inscription du chronogramme

Puis c'est le chœur, à son tour, qui est modifié : on lui ajoute une abside, à trois pans aveuges avec chaines harpées aux angles. En témoigne une pierre triangulaire inscrustée à mi-hauteur du pan central, avec l'inscription « BENEDICTA / SIT SANCTA TRINITAS / 1870 » [Bénie soit la Sainte Trinité 1870].

photo de la pierre

L'édifice est enfin tel qu'aujourd'hui :

Plan de l'église au XIXe s.

Plan de l'église au XIXe siècle, après son agrandissement. L'entrée des servants se fait par la sacristie nord.
Dimension au sol : 17 m de long x 15,75 m de large. Hauteur de la voute du vaisseau principal et du chœur : 15 m, des collatéraux : 8 m.
La superficie (540 m2) a doublé depuis le XVIIe siècle.

photo de l'église en 2012 photo de l'église ca 1960 chevet

À g. vue du collatéral sud, photographié du sud-ouest © Ludovic Péron 2012.
À dr. vue du chevet photographié du sud-est, carte postale ca 1960.

On a édifié à l'extrémitié ouest de la nef un jubé saillant, accroché à la tour-clocher, soutenu au rez-de-chaussée par deux larges piliers, avec en face avant un cartel encadrant des instruments de musique. L'accès au jubé se fait par un étroit escalier sis dans le clocher, emprunté par l'organiste et les choristes – et même, en période d'affluence, les fidèles qui n'ont pas trouvé de place au rez-de-chaussée de la nef.

photo de fidèles au jubé

Communions solennelles, 2002.
   
Cela permet l'installation d'un orgue :

photo de l'orgue     Ph. Preudhomme, organiste

Orgue de Molinghen au jubé – Le liégeois Philippe Preudhomme au clavier.

Selon Luc Lannoo (Collaborateur scientifique, Conservateur de la collection des claviers historiques) que nous avons consulté, cet instrument a été construit vers les années 1870 par Jean-Mathias Molinghen (qui abandonna son métier de facteur d'orgue en 1875 pour redevenir cultivateur).  La signature sur la barre d’adresse au-dessus du clavier : « Molinghen et frères à MORTIER » indique qu'il a dû travailler avec son frère François-Joseph. 

Cet orgue est composé de Bourdon 8, Flute 8, Gambe 8 Basse et supérieure (à partir de cis 3), Prestant 4, Doublette 2, Fourniture III-II (3e rang manque), Cornet III (à partir de cis3), Trompette 8 Basse et supérieure (à partir de cis3), d'un clavier de 56 touches et d'un pédalier, cet orgue est mieux adapté pour l'interprétation de la musique baroque que pour celle de son époque.
Si l'instrument est fort moyen sur le plan technique, son esthétique a été particulièrement soignée et offre un fort beau buffet à trois tourelles, surmonté d'une statue de Sainte-Cécile, patronne des musiciens.
La restauration de l'orgue, commencée en 1989 par le facteur d’orgues Thomas, n'était pas encore terminée en 2014 ; cela n'a pas empêché la Fabrique d'église d'en faire faire toujours un entretien bisannuel.


En 1869, l'abbé Christophe Grenade, curé de la paroisse Sainte-Véronique de Liège, offre à l'église de Hermalle une série de peintures d'Isidore Lecrenier (1823-1889, d'origine hutoise) représentant les 14 stations du chemin de croix ; la 4e station porte la mention « Qui pourrait retenir ses pleurs / À voir la Mère du Seigneur / Endurer un tel calvaire ? » et la 12e le texte « Pour que je pleure avec toi / Mère, source d'amour, fais-moi / Ressentir ta peine amère !  » Le peintre a réalisé le même travail mais en de plus grandes dimensions pour l'église Saint-Antoine de Liège.
Chaque tableau hermallien mesure 110 cm de haut x 80 de large. L'ensemble a beaucoup souffert au fil du temps : en 1912, la crèche installée pour fêter la Noël a brulé, abimant tant cette œuvre que la peinture de l'autel et la robe de la Vierge – l'assurance intervint à hauteur de 900 frs. Le froid, l'humidité, ont atteint la majorité des autres tableaux de cette série dont trois seulement peuvent encore être exposés, les frais de restauration étant trop importants pour la fabrique d'église. Le vernis rend la photographie très difficile avec nos moyens...

photo     photo

À g. L'une des trois chutes de Jésus sous le poids de la croix. À dr. La mise au tombeau.

Qui dit nouvelles nefs, dit nouveau mobilier réalisé par des artisans de l'époque qui nous sont restés inconnus :

photo

D'abord une imposante armoire de sacristie en deux-corps portant sur ses portes diverses inscriptions pour le rangement des objets liturgiques :
  • Dans la partie inférieure à g. Canons d'autels (3 petits panneaux servant d'aide-mémoire, disposés sur l’autel), à dr. Vins, burettes (paire de flacons contenant le vin et l’eau) et lavabos (vasques pour le lavage des mains)

  • Dans la partie supérieure de g. à dr.
    • Missels (livres donnant les chants, lectures, prières, etc. nécessaires pour la célébration de la messe), rituels (livres donnant la succession des prières, actions rituelles, etc.) romain et liégeois (différence), antiphonaires (recueils de partitions musicales), graduels (recueils des chants grégoriens) et autres livres liturgiques ;
    • Aubes (longs vêtements de lin blanc à manches portés sous la chasuble), amicts (rectangles de toile blanche à deux cordons porté autour du cou sous l'aube), purificatoires (rectangles de 50 x 40 cm en tissu blanc brodé d'une croix au centre) ;
    • Corporaux (linges blancs carrés pour poser patène, calice et ciboire durant la messe et faciliter la récupération des miettes de pain), pales (tissus blancs très rigides posés sur le calice durant la messe), hosties (fragments de pain sans levain utilisés pendant la messe) ;
    • Actes pastoraux, mandements et lettres pastorales année 1801 et la suite, bonnets carrés (barrettes, chapeaux portés par les prêtres).
Puis…
photo de la chaire
  • adossée au pilier, une chaire de vérité élevée à laquelle on accède par un escalier, en chêne sculpté, surmontée d'un abat-voix dont le dessous est agrémenté d'une colombe symbolisant le Saint-Esprit et dont le dessus porte trois anges tenant qui un instrument de musique, qui des clefs, qui un livre ;

  • 2 confessionnaux également en chêne  ;
phot d'un confessionnal
  • 18 bancs d'église avec portillon.
photo


Les fenêtres des collatéraux, à linteau calcaire bombé à clé sur piédroits de briques, offrent l'éclairage aux autels latéraux réalisés en chêne et marbre rouge :

photo autel St Martin au nord               autel de la vierge au sud

Autels latéraux : Saint Martin en collatéral nord, Vierge à l'enfant en collatéral sud.

Le plus important est évidemment l'aménagement du chœur et de l'abside.

Le résumé des procès-verbaux de la Commission royale des monuments, séances de septembre et octobre 1871 indique qu'un avis favorable est donné pour l'installation de stalles. Ce sont les sculpteurs Michel Hoeken et Gerard Jansen de Saint-Trond qui ont signé ce mobilier en 1873.

photo des stalles côté nord         photo des stalles côté sud

Stalles en chêne sculpté avec miséricordes, placées le long des murs nord et sud du chœur.
À g. : les 4 Évangélistes (Jean, Luc, Marc, Mathieu). À dr. : les Pères de l'Église (auteurs) et Docteurs (théologiens)
Ambroise de Milan et Augustin d'Hippone, & les Docteurs Léon Ier et Grégoire Ier qui furent papes.


Et surtout…

En 1893, on place un nouvel autel en marbre blanc dans le chœur.

Les boiseries du tabernacle sont peintes en blanc et or par l'antheitois Adolphe Tassin, l'un des principaux représentants du style néogothique dans la peinture belge de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.

Photo de l'utel majeur

L'autel majeur – autel-sarcophage en marbre – encadré par les deux anges adorateurs, de l'école de Del Cour,  sur socles de marbre.
Le tabernacle, au centre de l'autel, est flanqué de marches disposées sur trois ordres.
L'armoire eucharistique
, ici fermée, pour pyxide – boite contenant la réserve d'hosties – et ciboire – coupe généralement sur pied où sont conservées les hosties à distribuer aux fidèles– est surmontée d'un second compartiment (ici ouvert)
où se place l'ostensoir lors de certaines cérémonies.
Les candélabres (circa 1860-70), sur les côtés, sont en laiton coulé.
Juillet 2016.
 
L'ensemble est d'une grande élégance et le raffinement va jusque dans les détails.  L'intérieur de l'armoire supérieure du tabernacle, par exemple, où l'on range l'ostensoir (qui permet, depuis le XIIIe siècle, d'exposer l'hostie consacrée, dans sa lunule – récipient, en verre transparent, en deux parties cerclées de métal et reliées par une charnière –, à l'adoration des fidèles) est délicatement décoré, ce que le public stationné dans la nef ne peut évidemment apercevoir :

armoire garnie de l'ostensoir    gros plan pour la décoration de l'armoire à ostensoir  

Partie supérieure du tabernacle, posé à l'arrière de l'autel, avec et sans ostensoir..

L'autel est posé sur un socle de pierre bleue comportant quatre marches, au fond du chœur, lui-même surélevé par rapport au sol de la nef et séparé d'elle par le banc de communion en forme de balustrade. Celui-ci délimitait précisément l'espace réservé aux célébrants et celui du public :

extrait d'une carte postale

Séparation des officiants et du public par le banc de communion, fragment de carte postale, XXe siècle (avant 1962).

Les officiants,  pendant une grande partie de la messe dite en latin, tournent le dos aux fidèles qui lisent les prières dans le missel rédigé dans la langue de leur pays. La réforme liturgique de 1962, pour faciliter la participation des fidèles à la célébration, va rapprocher l'autel de l'assemblée et permettre aux prêtres de parler dans l'idiome local, face au public.
À Hermalle, la partie centrale du banc de communion, en marbre et laiton, qui porte la date 1864 sous l'Œil de la Providence sculpté sur le panneau central, deviendra le nouvel autel.

photo vue plongeante

Emplacement du nouvel autel formé avec une partie du banc de communion.

Les deux niches de l'abside accueillent la statue de Marie en Vierge à l'enfant que nous avons présentée ci-dessus et une nouvelle, celle de Saint Joseph avec son lys (auteur inconnu, en terre cuite, de 130 cm de haut, peinte en blanc et or, circa 1841-1860) :

photo

L'aigle-lutrin placé sur le côté du chœur, formé d'un pied en marbre noir et d'un aigle en bronze (le tout donnant 162 cm de hauteur), a une double fonction : rappeler symbolique l'évangéliste Jean dont ce rapace est l'attribut (car il lui aurait servi de pupitre pour la rédaction de son Apocalypse, dernier livre du Nouveau Testament), et offrir un support pratique aux livres ouverts pour la lecture, reposant sur les ailes de l'oiseau.

photo du lutrin

D'autres objets liturgiques existent évidemment, certains étant utilisés encore régulièrement au XXIe siècle, d'autres étant soigneusement gardés à l'abri.
On peut presque dire qu'ils y furent habitués car en temps de guerre, on tentait de les soustraire à l'occupant. Marie Ladry, gouvernante du jeune baron René de Potesta, restée seule responsable au château en 1914, donne une indication de leur cachette à cette époque, dans son carnet à la date du 31 octobre (veille de la Toussaint où l'on fleurit traditionnellement les tombes dans les cimetières) :
« Samedi, 31 8bre

(…) — Journée superbe. Le cimetière est fort beau. Le caveau est bien garni, mais toute la parade est extérieure.  Je m’aperçois que je n’ai pas encore dit que les loges renferment le précieux trésor de l’Église. Les vases sacrés y ont été déposés le 7 Août.  Il ne pourrait donc être question d’ouvrir la chapelle. Le décorum consiste en un joli gradin de chrysanthèmes sur les marches. Trois fleurs mauves terminent la garniture devant. Les bords du pavé et du parterre sont également garnis. De toutes parts, on me dit que l’effet est plus marqué.—  »


photo du monument  tentative de photo de l'interieur de la chapelle
          
Chapelle funéraire de la famille de Potesta, de style néo-gothique, à l'angle nord-ouest du vieux cimetière de Hermalle.
Elle abrite une Pietà [Vierge de pitié] et six obiits, panneaux quadrangulaires
posés sur pointe représentant les armoiries des défunts avec l'année de leur décès.


Les prêtres en charge de la paroisse, le curé Joseph Otto puis le curé Mons, sont des plus actifs !

Le prêtre est en effet un membre essentiel de la société – l'occupant allemand, en 1914, ne s'y trompera d'ailleurs pas 
dans son recours systématique à la prise d’otages : le bourgmestre et le prêtre séculier figurent toujours dans la liste de ses premiers captifs.  Il le restera jusque dans les années 1950 car :
  • Il dit les messes (chaque jour une messe, plus les vêpres à 15 ou 16 h et le salut à 18 h, et deux le dimanche : la petite messe tôt le matin puis la grand-messe agrémentée de chants religieux et de musique sacrée) ;
  • il célèbre les baptêmes, petites et grandes communions, confirmations, mariages et enterrements ;
  • il écoute les pénitents en confession, pratique la catéchèse et enseigne le catéchisme ;
  • il visite ses paroissiens pour s'informer, réconforter les malades, leur donner la communion voire l'extrême onction ;
  • il veille à l'horaire des adorations perpétuelles ;
photo de document
  • il transmet évidemment les directives de ses supérieurs et lit publiquement les Intentions (prières dans un but particulier) – comme celle de septembre 1944 à l'égard des femmes au travail ;
photo de document

  • Il conseille la famille seigneuriale tant sur le plan de la religion que de la politique ;
  • il invite et accueille les missionnaires qui viennent prêcher – comme les Révérends Pères rédemptoristes en 1894 (le curé étant M. Mons), dominicains Roppe et Jérôme en 1935 (le curé étant Jules Sacré), franciscains Égide et Solano en 1937 (le curé étant l'abbé Julien Dehalleux) ;
  • il gère les affaires administratives et financières de l'église paroissiale avec les autres membres de la fabrique d'église ;
  • il supervise les écoles ! Depuis le règne de Guillaume Ier des Pays-Bas, chaque Commune doit disposer d’une école primaire dépendant de l’État et non plus de la hiérarchie ecclésiastique mais la naissance de l'État belge en 1830 a modifié la donne : la liberté d’enseignement a été instituée et, avec elle, est née la rivalité entre le réseau « officiel » organisé par la Communes, et  le « libre » d'un pouvoir organisateur privé. À Hermalle-sous-Huy, des religieuses ont donné cours de 1832 à 1912 dans l’ancienne maison vicariale, au n° 1 de l’actuelle rue du Pont. En 1867, Charles de Potesta d’Engismont, par philanthropie de châtelain paternaliste, a fait bâtir une école située 50 mètres plus au nord où, formée à l’éducation des enfants, la congrégation des sœurs de Saint-Paul de Chartres a prodigué l’enseignement élémentaire de 1887 à 1919. Les curés appuient évidemment de leurs conseils, voire de leurs directives, le travail des maitresses d'école.
très mauvaise reproduction de photo soeurs et élèves
  • il distribue les imprimés qui permettent de gagner des indulgences ;
  • il organise des pèlerinages dans des sanctuaires mariaux (à Foy-Notre-Dame, près de Dinant, ou à Lourdes, en France, par exemple) ;
  • et il s'occupe aussi de divers groupements comme
copie de l'acte fondateur
    • la Confrérie de Sainte-Barbefondée, dans l'église de Hermalle, le 21 novembre 1836, ce qui donnait à ses membres indulgences plénières et quarantaines – ;
    • la Confrérie de Notre-Dame auxiliatrice établie dans l'église de Hermalle le 8 septembre 1842 ;
    • la Confrérie des Saints Anges gardiens ;
    • le Denier de Saint-Pierre, érigée à Hermalle en 1861 ;
    • la Congrégation de l'Assomption de la Très sainte Vierge Marie, établie à Hermalle le 27 mars 1893, dont préfète, assistantes et congréganistes sont uniquement des femmes ;
    • l'Association de Saint François de Sâles (sic), soit comme associé (0,60 fr/personne) soit par abonnement au « petit Courrier ».
« L'inscription dans chaque confrérie coute 0,50 fr, l'annuité est de 0,16 fr.
Chaque confrère a droit, après sa mort, à une messe chantée à 1 prêtre, à 8 h. (célébrant 3 frs, sacristain 1 fr, organiste 1 fr).  Les inscriptions et annuités se payent au mois d'octobre en main du curé, lorsqu'il fait le tour de la paroisse pour recueillir le Denier de Saint-Pierre. Après la 1ère communion (ordin. [ordinairement] le jour même après l'office de l'après-midi, on inscrit dans la confrérie de la Ste Vierge, les enfants qui ont fait leur première communion. »

Louis Mons, curé, octobre 1885, dans un registre de la paroisse.

L'inscription dans une confrérie donne d'autres avantages…  Ainsi, par exemple :

texte de la Confrérie

La population a tellement apprécié le curé Joseph Otto qu'elle l'a surnommé «  le Bienfaiteur ».  Elle a manifestement aussi aimé son successeur, Louis Mons, puisqu'elle lui a offert en 1911 une belle bannière pour ses 50 ans de pastorat…

photo photo

Bannière en velours, soie et broderie représentant Saint-Martin au recto
et un texte d'hommage « Jubilé du pastorat de Mr. L. Mons (…) » au verso, 1911.

  
Voici le plan de l'église et de ses principaux meubles :

plan de l'église numéroté pour le mobilier

1. Autel majeur – 2. Nouvel autel formé d'une partie du banc de communion – 3. Restes du banc de communion – 4. Autel St-Martin
5. Autel de la Vierge – 6. Bénitiers suspendus aux piliers de soutien du jubé – 7. Fonts baptismaux – 8. Antependium – 9. Vierge à l'enfant
10. S
t Joseph – 11. Anges adorateurs – 12. St Ange Gardien – 13. St François d'Assise – 14. St Hubert – 15. Ste Barbe – 16. Ste Marguerite d'Antioche – 17. St Éloi – 18. St Roch - 19. Ange gardien – 20. Christ du Calvaire – 21. Angelots du Calvaire – 22. Partie du chemin de croix
23. Plate-tombe dressée verticalement – 24. Tombe remarquable par son inscription
25. Tombe de l'Abbé Wagelmans (date de décès 2004 manquante) – 26. Épitaphe du chanoine Gérard Wailley
27. Tombe du curé Joseph Otto.

Outre l'église, le village offre d'autres lieux de dévotion dont s'occupe aussi le prêtre : les chapelles. Nous ne citons que pour mémoire, car privée, la petite du XIXe siècle sise dans l'enceinte de la maison de La Héna.

Commençons donc par celle du Calvaire, adossée au mur du cimetière ancien, sur le terrain de la ferme castrale. Son Christ en croix a connu de petites aventures :

Haut de 150 cm, en bois sculpté, il était encore flanqué de deux angelots lorsque l'IRPA le photographie en 1970.
Vingt ans plus tard, il reste seul, badigeonné de blanc, le cartouche INRI disparu, dans la chapelle de briques et pierre calcaire. Le sacristain, Léon Verdin, ayant appris par Charles-Xavier Ménage, habitant de la Ferme castrale, que l'objet est intéressant, décide le le nettoyer et de le vernir. Puis, craignant qu'on ne le vole, il lui trouve (en accord avec le curé Maurice Aerts) un emplacement au bout du collatéral sud de l'église, laissant la chapelle démunie de tout objet religieux.

photographie IRPA  photo  photo du Christ dans l'église

De g. à dr. Photo de l'IRPA 1970, badigeon 1990, dans l'église ca 1993.

Charles-Xavier Ménage comble ce vide par la pose d'un Christ en bronze du XIXe siècle que boulonnent solidement au mur deux ouvriers, l'un chrétien et l'autre musulman. Et tous assistent en bonne entente, sous une pluie battante, à la bénédiction du nouveau Christ par le curé Maurice Aerts et deux jeunes acolytes.

photo sous la pluie photo récente

De g. à dr. Bénédiction du nouveau Christ, et la chapelle du Calvaire telle qu'en 2024.

Mais… les angelots ?
Retrouvés dans une réserve, ils ont été accrochés verticalement à des piliers de la nef, bien loin du Seigneur sur lequel ils veillaient dans la chapelle…


photo          indication de la place des angelots sur photo de la nef           photo

Le vaisseau central avec le jubé et l'orgue au fond.
Les angelots sont accrochés aux deuxièmes piliers, de part et d'autre de la nef.


Le baron Édouard de Potesta est fortement affecté par le décès de sa fille Emma, âgée d'à peine 15 ans lorsqu'elle meurt d'une pneumonie, le 12 avril 1910, «  munie des Saints Sacrements, qu'elle a demandés et reçus plusieurs fois, avec les sentiments de la piété la plus vive. » indique la carte souvenir qui fut distribuée à la famille, aux amis et aux Hermalliens.
Édouard décède un an plus tard à Hermalle, le 28 avril 1911 – de chagrin dit-on –, après avoir fait dresser en souvenir une chapelle de calvaire placée dans le mur de clôture du parc du château, quasiment face au carrefour de la chaussée Terwagne et du Ronheu.

 photo © IRPA

Marie et Joseph étaient placés de part et d'autre du Christ en croix dressé sur un socle de pierre portant l'inscription
«  Piam memoriam Emma de Potesta quae obiit 12 aprilis 1910 ».
Détruite dans la 2e partie du XXe s. pour cause de modification de la voirie.


Le petit édifice néo-gothique en briques et calcaire de la seconde moitié du XIXe siècle, légèrement déplacé au XXe siècle sur le côté du square Lepage, est dénommé Chapelle de l'Ange gardien mais n'abrite plus celui qui lui a donné son nom. L'objet, en effet, a été placé dans le collatéral sud de l'église près de l'autel de la Vierge, sur une crédence en marbre de ca 1865 (n° 19 dans le plan ci-dessus) :

photo   photo

La Chapelle du Sacré-Cœur constituant un petit édifice en briques, de plan carré et surmonté d'une croix, datée 1864, se trouve quant à elle le long de la rue Chaumont, au nord-est du village.

   photo

D'autres chapelles et calvaires ont dû exister dont Hermalle n'a pas gardé le souvenir, à l'exception d'un Crucifix qui figure sur la carte de Ferraris (juste en bordure de la voie rapide à la pointe nord-ouest du triangle schématique ci-dessous) et a donné son nom à un terrain situé le long de la N90. Cet espace est devenu à la fin du XXe siècle l'écoquartier de la Fontaine St-Jean (car traversé par le ruisseau… St-Jean).

carte géographique

Capture d'écran du Portail cartographique de la Région wallonne.

Chapelles, calvaires… ces lieux offraient un moment de repos aux passants, de dévotion pour ceux les habitants éloignés du centre villageois et constituaient les étapes obligées des processionnaires.

Car il y a encore une dernière (si l'on ose dire) tâche à charge du curé : l'organisation de processions qui concernent autant croyants que (rares) non-croyants par la fête qu'elles constituent.

Tous se retrouvent dans un parcours de plusieurs kilomètres dans la campagne et le village : 

photo début XXe s.

Le garde-champêtre en grande tenue précède, avec des enfants en habit de page

photo début XXe s

suivis de garçonnets en tunique de pénitent,

photo début XXe s.

de communiantes de l'année qui portent les bannières,
heureuses de revêtir à nouveau l'aube traditionnelle transmise familialement de génération en génération,

photo début XXe s.

de fillettes vêtues de blanc, portant des paniers de pétales de roses ou de pivoines,

Suivent les scouts en uniforme, des femmes dans leur plus belle robe, et…

jeunes hommes portant le brancard  photo de la décoration du brancard

des jeunes hommes qui portent la statue de la vierge sur le brancard de procession,

photo mi XXe s.

des hommes faits portent le dais sous lequel le prêtre tient l'ostensoir sans le toucher, par l'entremise du voile huméral (l'étole qui couvre ses épaules) – la lunule de la pièce d'orfèvrerie donne à voir l'hostie consacrée, comme diffusant des rayons d'or ou d'argent.

photo début XXe s.

Fanfare Sainte-Cécile locale,

associations avec leurs drapeaux et autorités communales terminent le cortège qui chante les Litanies des Saints pour attirer la bénédiction divine sur les travaux agricoles.

On fait halte aux chapelles mais aussi à tous les endroits où l'on a dressé un reposoir pour que le prêtre y expose le Saint-Sacrement. Bien entendu, le château est de ceux-là : son portail, tendu de draperies, forme le décor idéal pour la cérémonie.

photo

Non, pas de salut nazi ! Simplement le salut traditionnel des scouts : main droite élevée, index,  majeur et annulaire pointés vers le haut,
pouce replié sur l'auriculaire pour rappeler les trois promesses (être loyal, aider les autres, observer la loi scoute) et symboliser
les trois vertus scoutes (franchise, dévouement, pureté), le pouce représentant le fort qui protège le faible (l'auriculaire).


Ces processions ont disparu peu à peu. Celle de la Fête-Dieu qui se déroulait 60 jours après Pâques fut organisée à Hermalle jusqu'au tout début des années 1960.

Nos remerciements à Victor Dardenne et Jules Hastir pour les photos de procession.


XXe siècle

Au début de ce siècle, il est décidé de placer des vitraux colorés aux baies des collatéraux et un appel est lancé à la communauté des fidèles.
La famille de Potesta, le curé Mons, des paroissiens et la Congrégation de la Vierge offrent ces panneaux de verre datés de 1903, portant le nom des donateurs, aux motifs végétaux et floraux semblables, mais différents par leur forme et par l'encadré soit turquoise soit rose.

Ceux de l'aile sud mentionnent la famille de Potesta par les armoiries : les vitraux de la façade sud (ci-dessous) comportent dans le bas l'écusson des Potesta, soit simple, soit double.

photo photo

tandis que le vitrail de la façade ouest présente dans le haut l'écusson du couple Édouard de Potesta-Isabelle de Géradon qui occupe le château à cette époque.

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photo

Les autres vitraux mentionnent les donateurs dans le bas

photo du bas du vitrail photo  photo du bas du vitrail 

…sauf pour le vitrail partiellement caché par le confessionnal, dans chaque aile…, où la mention des donateurs est placée dans le haut pour être bien visible !

photo  photo

À g. Don de Rosalie et François Polard, 1903, dans le collatéral sud.
À dr. Don de la famille Lepage-Renard, 1903, dans le collatéral nord.


En 1950, sous le curé Julien Dehalleux, nefs, chœur et abside sont réparés et repeints par l'entreprise Caponetto de Hermalle-sous-Huy, obligée, évidemment, de bâcher tout le mobilier intransportable avant de boucher des trous, de refaire de la maçonnerie et de peindre.

copie d'une copie de photo copie d'un copie de photo...

copie d'une copie de photo...

Albert Wagelmans, né en 1915 et ordonné prêtre en 1942, devient le responsable de la paroisse en 1963. Voici des images de son installation, communiquées par le Hermallien Benoît Louis que nous remercions.





Très apprécié par les fidèles, l'abbé reste en poste jusqu'en 1982. Il a choisi d'être enterré à Hermalle et y fait placer une pierre tombale où la date de son décès, très logiquement, ne figure pas.  Personne, ensuite, n'y ajoutera de mention. Sachez que décédé le 13 janvier 2004, il fut enterré à Hermalle le 17 du même mois.

photo de la tombe

En 1982, l'abbé Maurice Aerts lui succède jusqu'en 1991 où il est remplacé par le Vietnamien Fernand Nguyen Huu.

À la fin du XXe siècle, quelques concerts sont organisés dans l'église.


XXIe siècle 

L'abbé Fernand Nguyen Huu, étant nommé à Amay en 2013, laisse sa place au Congolais Fulbert Mujiké qui quittera le village pour Loncin en aout 2019. Le poste vacant à Hermalle sera alors octroyé à Étienne Barusanze.

À partir de 2016, les prêtres habitent une toute nouvelle construction sise rue du Pont, une centaine de mètres plus loin de l'église que le bâtiment du XVIIIe siècle qui leur servait de presbytère et que la fabrique d'église a préféré revendre étant donné les importants travaux de rénovation que cet immeuble, classé, devait subir.

La majorité des informations données dans cette page ont été précidément rassemblées en 2016, à l'occasion de l'exposition Patrimoine religieux et culinaire montée par Nicole Hanot à la Ferme castrale de Hermalle-sous-Huy – pour évoquer les rapports entre la gastronomie et les options philosophiques, tant de libre examen que religieuses (juive, catholique, protestante, antoiniste, orthodoxe, bouddhiste, musulmane) –, Natacha Aucuit étant la guide tant à la Ferme qu'à l'église Saint-Martin.

photo visiteurs dans l'expo visiteurs dans l'expo visiteurs devant la plate-tombe extérieure

 photo  photo  guide et visiteurs dans l'église

Nos remerciements à Gilles Ménage pour ses reportages photographiques dont vous ne pouvez apprécier la qualité car nous publions volontairement quelques photos en petit format et mauvaise qualité afin de protéger la vie privée des personnes photographiées.

En 2024, de nouvelles corniches sont installées en façade sud de l'église.
Pour la façade nord, ce sera en 2025...


À Clermont-sous-Huy


Le territoire de Clermont-sous-Huy (dite Clermont-sur-Meuse au XIXe siècle) forme une sorte de triangle dont la base rejoint le plateau du Condroz et les pointes nord et est touchent la Meuse à Engihoul sur 30 mètres et Ombret sur… 3 mètres, enfermant le village de Hermalle-sous-Huy dans une plaine d'alluvions favorables aux cultures le long d'un fleuve traditionnellement utile à la pêche, aux transports et au commerce – ce qui explique un habitat dès le Haut Moyen Âge et le développement de la culture religieuse.

plan donnant l'emplacement des édifices religieux dans l'entité engissoise

Pour Clermont, le relief est marqué, passant du creux de la vallée mosane par des pentes de ± 50 % à travers les bois de l'Ardenne condruzienne dont l'exploitation était difficilement réalisable, jusqu'au début du plateau du Condroz où peuvent se développer à nouveau des cultures.  
Cela explique un faible peuplement – moins de 400 habitants selon le recensement établi par les Français en 1795 – réparti sur plusieurs petits hameaux, et donc… moins de lieux de cultes.

Un document de 1362 ou 64 mentionne une donation à une chapelle Sainte-Barbe à Parfondry (actuel hameau de Sainte-Barbe) qui dépendait de l'Abbaye du Val-Saint-Lambert ; elle passe sous la juridiction des Awirs puis sous celle de Chokier lorsque celle-ci devint autonome.
Au XVIIIe siècle, c'est l'église de Neuville-en-Condroz qui en assure la gestion, de 1790 à 1835 où elle dépend de l'église de Saint-Séverin. Mais  le curé de Saint-Séverin a bien du mal à se déplacer… et la messe se célèbre dans l'école d'Aux-Houx, hameau assez central de Clermont-sur-Meuse comme on disait à l'époque…

C'est Aux Houx, justement, qu'on décide en 1847 de construire une église. Près de deux grosses fermes, de quelques jolies maisons et… de l'école communale.

L'église, qui est désormais le seul monument d'importance sur le plan du patrimoine religieux de Clermont-sous Huy, est inaugurée le 14 septembre 1851 mais consacrée par l'évêque de Liège le 8 octobre 1855.

Nous remercions Jean Flagothier, auteur de Si Clermont m'était conté (imprimé à Herstal, Imprimerie provinciale des Hauts-Sarts, 1995, encore disponible en 2025 chez l'auteur) pour son accueil et ses informations, en 2016.

photo avec legende indiquant à g. une maison privée, au centre le presbytère devenu gite, à dr. l'église elle-même

La particularité de l'église Sainte-Barbe réside dans l'histoire des ses agrandissements et le changement de place du chœur : trois fois en 78 ans !
  • En 1853, son chœur se trouve au nord-est – alors qu'il est traditionnellement érigé à l'est, vers l'Orient. Les fidèles pénètrent par la tour-clocher.
  • En 1868, le chœur change de place pour être orienté au nord-ouest. La raison en est la construction d'une nef perpendiculaire à l'ancienne sous la direction de l'architecte Émile Deshayes ; les fidèles entrent par l'extrémité de la nouvelle construction. Cette « nouvelle » église n'est pas reconsacrée !
  • En 1929, enfin, le chœur déménage au sud-ouest, dans l'agrandissement de la nef qu'on pare d'un revêtement intérieur en moellons et à laquelle on accole une sacristie. L'accès se fait par le percement de la façade nord-ouest, rue Aux Houx. L'ancienne entrée de la tour est dissimulée derrière un parement de moellons qui enrobe tout le clocher.
schéma des 3 églises successives

De gauche à droite : l'église en 1851, en 1868 et en 1929 (état encore actuel en 2025.)

photo de l'arrière de l'église

Vue de la nef et du chœur depuis 1929.

L'architecture est simple et la nef lumineuse grâce aux six baies latérales et aux trois situées à l'arrière du chœur.
Les photos qui suivent datent de 2016.

photo de la nef

photo photo photo

Vitraux signés du peintre verrier Jules Vosch, ca 1919, représentant de g. à dr. l'Annonciation, le Pouvoir de la Messe, la Nativité
(avec, dans le bas de ce vitrail, les outils du bucheron, du mineur, du moissonneur et des ménagères).


Comme souvent les vitraux ont été offerts par des paroissiens, collectivement ou en noms propres.
On note particulièrement ceux de Sainte Anne offert par la baronne de Moffarts de Hemricourt, qui habitait le château de Magnery assez proche, 

photo                          photo

À g. Sainte Anne, à dr. Sainte Barbe

et celui de Sainte Barbe offert par MM. Hilgers, Ernts-Hilgers et la Société des explosifs de Clermont – quoi de plus normal d'ailleurs comme lien étant donné la passion reconnue de Barbe pour les explosifs et la présence de la société Hilgers à Clermont-sous-Huy depuis 1850 ! Lire nos informations sur les Poudreries de Clermont

À l'autre extrémité de la nef qui a gardé ses bancs de la première moitié du XIXe siècle, un vitrail éclaire aussi le jubé où se trouve un petit orgue moderne.

photo vue sur le jubé

Au fond, le narthex et le jubé.

Depuis 1929, le choeur est donc devenu le narthex, le vestibule par lequel on pénétre dans l'édifice qui comporte la tribune d'orgue (que nous appelons aussi jubé en Belgique) elle aussi éclairée par un vitrail portant dans un cartouche la mention « Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes ».

photo 

Le narthex donne accès à une petite chapelle sise à droite. Il est garni de deux confessionnaux du milieu du XIXe siècle placés le long des murs latéraux, d'un Christ du XVIe siècle sur une croix tréflée…

montage photo : Christ en croix et détail du visage

Ce Christ polychromé était précédemment accroché au-dessus de l'autel majeur.

et d'un bénitier sur pied du XVIIIe siècle :

photo

Le chœur est meublé de deux stalles et de deux autels.

photo

Les stalles du XVIIIe siècle placées sur le côté du chœur proviennent d'un édifice désaffecté.


photo de l'autel majeur

L'autel portant le tabernacle, placé au fond du chœur sur trois pieds de pierre et deux colonnes de marbre.

vue des deux autels

L'autel du premier plan, qui rapproche l'officiant des fidèles, avec le poisson symbole du Christ
(car le mot poisson, en grec, s'écrit ichthus et chacune de ses lettres est l'initiale d'un mot dans l'appellation
« Ἰησοῦς Χριστὸς Θεοῦ Υἱός, Σωτήρ » / Jésus-Christ, Fils de Dieu, [notre] Sauveur.)
Portant au dos la mention «  Magdalenae Riga accidentaliter defunctae hoc parentes Riga-Vincent erexerunt 9-3-27, † 16-10-37 »,
il constitue un mémorial pour une fillette décédée accidentellement à l'âge de 10 ans.

L'église est dotée de deux cloches.
  • La petite haute de 59 cm, fabriquée aux usines du baron Alphonse de Rosée à Moulins, fut offerte par le baron de Moffarts de Rosen à l'église en 1851 et provenait peut-être de la chapelle Sainte-Barbe. La cloche de celle-ci, de 670 kg, fut volée par l'occupant allemand en 1943 ;
  • La grosse de 83 cm de haut, fabriquée à Tellin (LE lieu belge de création de cloches) date de 1950.

Sans être une riche paroisse,  Clermont est évidemment attachée à ses objets liturgiques dont certains remontent au XVIe siècle.  L'émotion est donc vive lorsque…

Dans la nuit du 6 au 7 avril 2014, des voleurs s'introduisent par la sacristie et emportent près de 40 objets. La découverte en est faite par Marie Louise Marsin, épouse du sacristain, venue reprendre une plante dans l'église. La police est prévenue, l'évêché aussi, le vol noté dans le livre de l'église, et la presse en parle.

M. Flagothier tenant en main le bloc de pierre utilisé pour fracturer la fenêtre. photo du livre dans lequel le vol est noté

Le sacristain, Jean Flagothier, montrant au journaliste de L'Avenir le bloc de pierre utilisé pour briser la fenêtre de la sacristie.

Il faut malheureusement compter parmi les objets disparus, principalement en laiton, une vierge du XVIe siècle et deux peintures de la toute fin du XVIIIe d'un artiste inconnu, représentant une Vierge en buste vêtue de noir et le martyre de Sainte-Barbe – heureusement photographiées par l'IRPA en 1971 :
photo de l'IRPA   photo copyright IRPA

Mais les malfrats ont laissé sur place la grande statue de celle qui se trouve dans une niche d'angle, à gauche en entrant, et qui a donné son nom à l'édifice.

photo de la statue de Ste Barbe


La dénomination de l'église montre l'attachement réel de la population à cette sainte que l'on fête le 4 décembre.

Sainte Barbe fut pour les uns une vierge baptisée contre la volonté de son père et condamnée au martyre (torture par le feu, arrachage des seins et décapitation).
Pour les autres, ce fut une vierge passionnée d'explosifs : pour défendre sa ville (Hippone au nord-est de l'Algérie) pendant 14 mois, elle catapulta feux de Bengale et autres boules de feu, avant de se faire exploser pour détruire, en même temps que son couvent, la horde de Vandales qui l'assiégeaient…

Elle est donc devenue la patronne des mineurs, des architectes, des métallurgistes, des carillonneurs et des égoutiers comme de toutes les corporations liées au feu et aux travaux souterrains.

On la vénère dans toute notre région, et ce depuis le XIIe siècle. Il existe en effet à Clermont un lieu-dit « Sainte-Barbe » car une chapelle dédiée à la sainte y fut construite en 1182.
L'imposte de porte d'une ferme de cet endroit porte le chronogramme « DIeV soIt La garDe De Ce LIeV / Ie Change DonC MaIs poVr Vn bIen » (soit 1713).

On note ainsi

- dans l'église Sainte-Barbe de Clermont, en plus des effigies que nous avons citées plus haut :
- une statue en terre cuite polychromée (entre 1501 et 1850)

- dans l'église Saint-Martin de Hermalle-sous-Huy :
- une statue en bois sculpté peint en blanc et or (1ère moitié du XVIIIe siècle) 
- la création d'une Confrérie de Sainte-Barbe à Hermalle-sous-Huy le 15 janvier 1843
- une monstrance-reliquaire en métal repoussé argenté (entre 1851 et 1900), contenant au centre une relique de Sainte Barbe, entourée de reliques de Sainte Christine l'Admirable (1150 St-Trond-1224), d'Étienne le Promartyr, de Harlindis et Relindis deux sœurs originaires de Maaseik (Limbourg belge) au VIIIe siècle.

photo de la monstrance-reliquaire

dans l'église Saint-Pierre d'Engis :


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une statue en bois sculpté polychromé (circa 1850)
- au jubé de la petite église paroissiale nommée… Sainte-Barbe (néo-gothique, 1884), à la Mallieue  

photo

une statue en bois sculpté polychromé (circa 1882)
© Kik-Irpa

Cette dévotion a longtemps perduré : une procession se déroulait en son honneur chaque 4 décembre (jusqu'aux années 2000), de cette petite église de la Mallieue jusqu'aux carrières Dumont-Wautier.

photo du cortège processionnel

Procession à la Mallieue vers 1940. Remerciement à M. Mathy.

carte postale avec église, presbytère et enfants

Carte postale, circa 1903. La chapelle est désacralisée au XXIe siècle

Dites, c'est une église ou une chapelle ?
Parce que pour une chapelle…elle est grande, quand même !
Ce n'est pas une question taille – une chapelle EST une église puisque c'est un lieu de culte –, c'est une question de pouvoir : une chapelle, petite église secondaire, n'est pas elle-même le centre d'une paroisse, elle dépend d'un autre centre ecclésiastique.

Cette petite église Sainte-Barbe date des années 1900 et fut construite par la Société de la Nouvelle Montagne pour éviter aux ouvriers, et à leur familles, habitant la Mallieue de devoir se déplacer jusqu'à Flône pour assister à la messe et s'acquitter de leurs devoirs de chrétiens – comme la communion.

certificat de 1ère communion

1897 Certificat de Première Communion de Camille, enfant de la famille Feron
dont plusieurs membres vécurent longtemps à Hermalle. 31 x 23,3 cm, imrpimé à Paris.




Quant aux chapelles de Clermont :

1. Outre celle de 1182, disparue, on en répertorie une dans le parc du château de Magnery, le long d’un chemin jadis utilisé par les Clermontois et Saint-Séverinois voulant se rendre dans l'un ou l'autre de ces villages.
Ancien lieu renommé de pèlerinage, encore utilisée de nos jours (quoique moins) par les habitants de Saint-Séverin ou de Clermont, cette chapelle dédiée à Notre-Dame de Lourdes a été tant bien que mal rénovée par des scouts au début des années 2000.
Ce site privé appartient à la famille Visart de Bocarmé qui a très aimablement répondu à nos questions.

photo de l'autel

Autel de la chapelle avant rénovation. © J.-M. Willems.

2. Au croisement du chemin allant du moulin de Falogne à Haponry et de lui qui débute face à la pointe ouest du cimetière de Clermont pour joindre un chemin parallèle à celui de Falogne-Haponry, une chapelle et un arbre sont signalés sur la carte du dépôt de guerre de 1865-1880. Nous n'en avons pas trouvé d'autre mention.

3. À mi-chemin entre Aux Houx et le centre de Hermalle-sous-Huy, là où se joignent les hameau de Haponry et des Fontaines se trouve également une chapelle construite en 1954 pour marquer le centenaire de la paroisse Ste-Barbe.

4.Tout au nord de Clermont, juste à l'ouest du carrefour route des Poudreries-ancienne route vers Liège, un petit édifice construit en 1950 ou 1951, pendant le sacerdoce de l'abbé Mairlot (curé d'Aux Houx), dessert les habitants du hameau de Clermont-Bas, détaché de Hermalle et rattaché à Clermont -Sainte-Barbe en 1863 par ordre de l'évêque de Liège Théodore-Alexis-Joseph de Montpellier car « le chemin vient d'être construit mettant en communication avec celui d'Aux-Houx celui de Clermont ». Source : Albert Delay in L'Aguesse, journal du centre culturel,12/87-01/88.


À Engis-village


photo de Jean-Pol Grandmont - merci


Engissois ou simples passants, s'ils ne sont pas âgés, ne peuvent savoir que cet édifice bâti en 1974 et consacré à Saint Pierre en 1978 par l'évêque de Liège Guillaume-Marie van Zuylen, a remplacé une église du XVIe siècle, classée par la commission royale des monuments et des Sites… détruite par la volonté des pouvoirs publics – et le bourgmestre local, M. Debaty, prévoyant sans doute la possible désacralisation des édifices religieux, laissa entendre que le nouveau bâtiment pourrait un jour être transformé en salle de fêtes communale… [Dardenne]

Les raisons du changement sont officiellement urbanistiques et sécuritaires : il s'agit
  • d'une part d'élargir à 12 m la rue Reine Astrid avec aménagement d'un carrefour pour faciliter la circulation automobile et « aérer » l'environnement (comme l'a écrit Lucien Dardenne), et donc faire un choix entre la destruction de maisons ou de l'église ;
  • et d'éviter d'autre part de devoir faire des réparations à l'édifice ancien, vétuste et dont l'accès est devenu dangereux. 

photo avec enfants et sans monument aux morts photo de l'église et de la place

Deux vues de l'église au début du XIXe siècle avec pour différence, sur celle de droite, la présence d'un monument aux morts
sous la fenêtre du rez-de-chaussée de la tour romane – cette carte postale est donc postérieure à 1918.


En effet, l'effondrement du plafond de l'église, le 13 décembre 1961, a écrasé une centaine de chaises à un moment où l'église était heureusement vide, obligeant les autorités à aménager une chapelle dans une salle de fêtes proche : la Concorde.

Mais pourquoi ne pas conserver la tour romane ?  Ce témoignage du passé ?  D'abord tour communale de défense, au XIVe siècle sur une base du XIe, à l'emplacement d'un ancien cimetière mérovingien. Sa cloche servait de tocsin. Et au XVIIe, avec l'adjonction successive de deux chapelles et l'ajout d'une deuxième cloche, elle caractérisait l'église…

Le sujet partage la population engissoise en deux camps. Celui de la démolition va l'emporter.

Plus de dix projets sont présentés à l'évêché pour la nouvelle église. Huit ans s'écoulent avant la mise en adjudication des travaux. Les offices sont célébrés par l'abbé Stouten dans un pavillon provisoire :

photo

Nos remerciements à Francine Wéry pour cette photo et d'autres de cette page.

La destruction du bâtiment ancien permet le travail de fouilles menées pendant quinze jours par les services de l'État, l'archéologue Bourgeois – qui en est à sa 15e fouille d'église – et certains habitants comme Jean-Pierre Dardenne.
Ils confirment l'ancienneté du site.  
On découvre notamment des vestiges remontant au Haut Moyen Âge : sépultures du VIIe ou VIIIe siècle (sous le mur actuel de clôture du parvis), mais aussi de religieux dont une dalle funéraire d'un chanoine de St-Barthélemy de Liège, et surtout les traces de la chapelle primitive carolingienne, de 7 m de long sur 5 de large, qui fut ensuite reliée à une tour carrée de défense par des colonnes gothiques soutenant des ogives au XIe siècle.

photo d'archéologues fouillant dans le sol de l'édifice

Il faut rappeler Engis était encore un petit village ne comportant que 31 feux (familles ou ménages) à la fin du XVe siècle. L'église sera agrandie de 3 m. et le chœur recevra ensuite une forme polygonale qu'il conservera jusqu'en 1889 où il sera allongé par une travée et modernisé.

Enfin la démolition commence dans des nuages de poussières qui n'ont pas l'air de gêner les badauds :
photo photo animée

Les matériaux récupérables sont revendus au profit des démolisseurs. Des moellons de calcaire sont utilisés, en 1969-1970, pour la construction d'une maison au 28, Vallée du Hoyoux à Barse.

Et la nouvelle église, de facture contemporaine, se construit d'après les plans de l'architecte Dehasque d'Ampsin, sans clocher pour réduire les couts.

photo en cours de construction

Comment ça, sans clocher ?  
Et les cloches alors ?

L'installation d'un carillon extérieur sur beffroi métallique, le long du mur du cimetière (du côté gauche de l'église quand on la regarde de face), résout le problème en 1981.

Enfin… le résout partiellement car l'objet se trouve malgré tout à portée des personnes mal intentionnées, et donc :
  • le 26 mai 2012, le câblage électrique est volontairement dégradé ;
  • le 30 mai 2012, le même câblage se voit davantage dégradé et le marteau de la petite cloche est volé – montant des frais : 7505,38 €
  • le 6 septembre 2013, à la veille des Journées du Patrimoine, le carillon est mis hors d'usage : des gens ont, vers 5 heures du matin, déboulonné la plus basse des trois cloches, d'une centaine de kilos de bronze et pourtant accrochée à quelque 3 m de haut, probablement pour la voler. Ils n'ont pu l'emporter ! Et la cloche est restée au sol.  La police enquête… La presse annonce une estimation de 50 000 € pour la réparation des dégâts. Cela ne coutera que 7361,15 €.  Quand même…
ConseilVérifiez l'heure avant d'aller photographier l'engin pour ne pas risquer la crise cardiaque lorsque retentiront les coups de cloche ! Cela sonne… très très très fort !
Photo prise en 2010
photo du haut carillon

Les cloches sont récentes :

La plus grosse, de 1100 kg et tonalité en mi, porte une inscription qui témoigne de sa raison d'être puisqu'elle a remplacé la cloche confisquée par les Allemands pendant la Deuxième Guerre mondiale et dont le parrain était René Likin : « Après la guerre, une nouvelle voix claire chante dans le ciel l'action de grâce de la victoire. J'ai été fondue en 1951 par Michiels de Tournai. » Le parrain actuel est M. Streel.

La deuxième, en la, de 490 kg a remplacé la cloche fêlée d'Henri Michel, faite 130 ans plus tôt aux usines du baron Alphonse de Rosée, à Moulin – selon l'inscription qui y figurait et la dédiait à la Vierge et aux apôtres Pierre et Paul.
Elle indique « après l'érection de la nouvelle église, à la place de l'ancienne cloche datant de 1849, je chante en l'an 1981, la gloire de Dieu et de Marie » et son parrain est Georges Dardenne.

La troisième et plus petite, en si et de 325 kg, a pour marraine Mme Bernard et proclame « Dédiée à saint Pierre, je convoque le peuple de Dieu à la table eucharistique ».


Quant à la nef… autre architecture égale autre décor.
 
Il a peut-être été difficile, pour certains, de passer de ceci...

photo de l'ancienne nef

à cela :

photo de la nef actuelle face au chœur

photo du vitral coloré

photo de la nef dos au chœur

La partie non vitrée du fond de la nef, devant laquelle sont les confessionnaux, constitue une petite chapelle.

Si de nouveaux bancs fabriqués par Henri Wilkin accueillent les fidèles, du mobilier de l'ancienne église garnit encore la nef et la sacristie, comme les confessionnaux, un meuble avec inscription et blasons de 1655, une Assomption du XVIIe siècle, une mise en croix du XVIIIe, l'orgue du XIXe siècle de style Louis XV :

photo de l'orgue

et les fonts baptismaux du XVIe siècle coiffés de leur couvercle en laiton gravé d'une croix rayonnante tréflée et surmonté d'une croix grecque aux extrémités lobées :

photo détail du décor des fonts





détail du décor des fonts






détail du décor des fonts





détail du décor des fonts

Les fonts baptismaux du XVIe siècle, encore de style gothique.

D'anciennes pierres tombales ont été placées dans le mur du cimetière à quelque trois mètres de distance de l'église, du côté du carillon :

photo avec 3 flèces donnant l'emplacement des pierres

photo     photo  photo d'une pierre en forme de croix

La plus grande (± 110 cm de haut) présente une Vierge à l'enfant de style gothique, couronnée et rayonnante, encadrée par deux colonnes supportant un arc en plein cintre et reposant sur un cartouche. À ses pieds un couple est agenouillé, l'homme à gauche et la femme à droite. Le texte est difficilement déchiffrable : CY GIST (…) DONNEZ (…) 1573 LE JOUR DE NO (…) PRIEZ DIEU POUR EUX.
À quelques mètres de là, deux pierres portant blasons sont superposées en ± 90 cm de haut, celle du dessus datée de 1722, celle du dessous de 1670.
Encore un peu plus loin, une pierre en forme de croix (± 50 cm de haut) porte un texte également peu lisible, ICI GIS (…) PRIE DIEU POUR (…) AME, daté de 1619 (ou 1669 ?).

On connait peu de choses sur les prêtres qui ont exercé à Engis.
Mais il faut noter Jean-Hérard Janssens, né à Maeseyck le 7 décembre 1783, qui a eu une vie… sulfureuse selon les critères de l'époque :
Enseignant au collège de Fribourg de 1809 à 1816, il rédige un traité critiquant l'herméneutique sacrée, examinant les doctrines condamnées par l'Église et les fausses interprétations qui les fondent. L'ouvrage est publié en 1818 alors qu'il est professeur d'Écriture sainte et de théologie dogmatique au Séminaire de Liège et son opinion, contestée, est considérée comme hérétique.

Cinq ans plus tard, forcé d'abandonner le professorat, il devient curé à Engis et le reste jusqu'en 1828 où il accepte, malgré l'interdiction de ses supérieurs, d'assurer la chaire de logique, anthropologie et métaphysique au Collège philosophique de Louvain – créé en juin 1825 par Guillaume Ier des Pays-Bas pour instaurer un enseignement de qualité en philosophie et belles-lettres… pour le clergé qu'il veut éclairé et instruit, ce que les catholiques comprennent comme une « atteinte sacrilège aux droits de l'Église » [in Collectif, Nouvelle Biographie nationale, Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique, vol. 7, 2003, entrée Jean-Hérard Janssens, p. 147-48.]

En 1830, le Collège philosophique ayant disparu à la suite de la Révolution belge, J.-H. Janssens est mis en non-activité et revient à Engis où il rédige une Histoire des Pays-Bas, fort fouillée, référencée, témoignant d'une grande hardiesse pour un prêtre catholique. Le livre fait aussitôt l'objet d'une critique violente rédigée par Pierre Kersten, dans le Journal historique et littéraire publié à Liège.

Jean-Hérard Janssens meurt à Engis le 23 mai 1853.
2 pages de titre de livres de janssens


Engis compte évidemment elle aussi des chapelles :

La chapelle du Crucifix, aussi appelée Chapelle des Kessales et jadis chapelle du Thier des Ardentes.

Sise à l'angle de la rue Reine Astrid et de celle du Thier Ardent, elle présentait un décor rayonnant pour mettre en évidence le vieux Christ. Le décor est aujourd'hui des plus réduits comme vous pouvez en juger sur la seconde photo…Le texte inscrit au-dessus et à l'avant de l'édifice est identique dans ces photos.

partie de carte postale photo de la chapelle avec auto garée juste devant

Purée ! Le beau parking que ça offre !
Chapelle des Kessales dite aussi du Thier des Ardentes avant 1982 à g. et en 2011 à dr.
N.B. Quelque soit l'angle de prise de vue, il fut impossible de photographier la face de la chapelle en 2011…


Des Kessales ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
Nous n'en savons rien !  Nous cherchons…

Et « des Ardentes »  ? pourquoi ? parce que des femmes y ont brulé ?
Ah ça, m'fi… J'n'en sais rien !  tu comprends, j'étais pas née à c' temps-là !

Mais cela n'empêche pas d'émettre une hypothèse :

Dès l'Antiquité, on a appelé ignis sacer [en latin : le feu sacré] les maladies qui provoquaient de fortes sensations de brulure.
Or nos ancêtres, Celtes et Germains, cultivaient le seigle et le millet, l'épeautre, le blé amidonnier, l'orge, l'avoine, l'engrain. Le seigle était la principale céréale utilisée pour faire le pain, base de l'alimentation, et Hildegarde de Bingen en parle élogieusement dans son ouvrage Physica.
Et il se fait qu'un parasite du seigle est un champignon joliment appelé « ergot du seigle » mais drôlement dangereux ; en ingérer provoque une intoxication, chez l'homme comme chez les animaux herbivores, dont les conséquences peuvent être gravissimes : l'ergotisme gangréneux.
Au Moyen Âge, on ne possédait pas les connaissances scientifiques permettant de comprendre l'action des alcaloïdes ni les moyens de soigner ces personnes qui commençaient par souffrir de démangeaisons, de fourmillements, d'une alternance de sensations de chaleur brulante et de froid intense, puis voyaient se former des ulcères sur leur corps, leur peau se noircir car la gangrène s'installait… Ce qu'on appela le mal des ardents.

Que pouvait-on faire, à part espérer et prier ?
Peut-être  y-a-t-il eu un épisode de ce type à Engis ?
De femmes seraient-elles allées près du vieux Christ pour y demander leur guérison ?
D'habitude on invoquait plutôt Saint Antoine pour cette maladie, mais comme on dit qu'il vaut mieux s'adresser au Bon Dieu qu'à ses saints…

Oufti ! Merci.  …Et le vieux Christ ?  Il est si vieux que ça ?
Ben… non et oui !
Non parce que ce n'est pas le Christ que vous voyez aujourd'hui, aux jambes fléchies et parallèles, n'est pas le Christ original.
Et oui parce que ce dernier, aux jambes allongées, pied droit croisé sur le pied gauche, date du XIVe siècle !  
Regardez attentivement les photos de la chapelle...

En février 2014, la presse fait état d'un examen par imagerie médicale sur un patient vraiment peu courant : le Christ d'Engis qui souffre de deux fractures, à la hanche et à la cuisse) et de deux clous fichés à l'intérieur de la statue.

photo du christ partiellement introduit dans le scanner

Le Christ entrant dans le scanner © L'Avenir.

Et le quotidien L'Avenir s'interroge sur cette œuvre d'art :

« On le nomme « Christ d’Engis ».
 

Mais à Engis, on ne semble avoir entendu parler de cette statue religieuse, au centre de toutes les attentions, hier, à Liège. Parmi la dizaine de « locaux » contactés (échevin, spécialistes du patrimoine local et du tourisme…), personne ne sait
[sic] confirmer s’il a fait partie du patrimoine religieux local.

Sur le site du syndicat d’initiative de Hermalle-sous-Huy, on trouve toutefois une référence à la chapelle du Crucifix (ou des Kessales), celle à l’angle du Thier Ardent. « Elle abritait un christ en croix en bois polychrome du XIVe siècle, entreposé au Musée d’Art religieux et d’Art mosan de Liège (devenu une section du Grand Curtius). »
M.-A.P., « Quand le Christ passe un scanner à Liège » in Lavenir.net 18 février 2014

Les photos du Christ prises à l'hôpital ne concordent pas avec la statue exposée dans la chapelle… Le journal enquête donc auprès de Philippe Joris, conservateur au département art religieux et art mosan du Grand Curtius à Liège, qui confirme les données de notre site :
  • Le Christ d’Engis (confié aux médecins de la Citadelle, à Liège) est bien la statue de la chapelle du Crucifix ;
  • Elle est entrée en dépôt au musée d’art religieux en 1982 ;
  • Le Christ d’Engis est une statue de bois du XIVe siècle.
et explique « (…) une œuvre de l’art mosan. Une statue en bois telle que celle-là, « ça ne court pas les rues ». « Elle a une valeur patrimoniale, historique aussi. C’est une belle pièce », même si elle est en mauvais état. Car elle a été réparée au fil des siècles, enduite de plusieurs couches de peinture aussi. L’objectif aujourd’hui est de lui rendre son aspect originel. L’examen au scanner a permis de détecter certains dégâts. « On a ainsi vu que le bois avait été évidé. Et le détail de la polychromie, on ne l’a plus. La restauratrice doit faire aujourd’hui le tri dans les milliers d’images qu’on a eues pour faire un rapport sur l’état de la statue » en vue d’éventuels travaux de restauration.
Restauration qui dépendra de son état actuel et de la faisabilité de pareils travaux. « S’il faut refaire tout millimètre carré par millimètre carré sur une statue qui fait 1,70 mètre… Il faut désormais voir ce qu’il y a sous les couches de peintures. On sera peut-être obligé de garder la dernière couche car en dessous, ce sera trop abîmé. Ce sont les examens au microscope qui permettront de savoir. »


Catherine Duchâteau, « Le Christ trop abîmé pour être réparé » in Lavenir.net 20 février 2014


Mis à l’abri, le vieux Christ a donc reçu un remplaçant dans la chapelle dont les deux colonnes de pierre datent du XIXe siècle et qui offrait, probablement jusqu'en 1982, un décor rayonnant à la statue.

La chapelle-Calvaire du Val d'Awirs

À la limite de Basse Awirs et d'Engis, au tournant de la rue Nicolas Lhomme et de la rue du Val d'Awirs, voici la deuxième chapelle engissoise, lumineuse, dont la restauration et l'entretien sont assuré par ses riverains.

photo

Le fronton découpé de rinceaux peints et dorés de ce petit édifice a pour support, nous dit l'IRPA, le « remploi en façade de deux colonnes en bois du milieu du XVIIe siècle »… oui sans doute au XVIIe.
La chapelle porte sur le mur du fond un chronogramme bicolore donnant sa date : « O VOUS TOUS QUI PASSEZ PAR LA ROUTE VOYEZ S'IL EST DOULEUR TELLE QUE LA MIENNE », soit 1853.
Elle était ornée d'un Christ polychromé du XVIe siècle (1,20 m de haut) restauré par l'IRPA et réinstallé un vendredi saint mais… qui a été volé.

L'IRPA indique aussi la présence d'une autre chapelle, de type chapelle routière et dite chapelle du Crucifix.  Elle portait encore la mention « Tout passe Hormis Dieu » en 1972, date de la photographie, lieu non indqué.
Nous pensons qu'elle se situait sur la droite (à hauteur du premier tournant) du chemin qui va des Fagnes vers les Awirs et dont la toute première partie est carrossable sous le nom de rue des Fagnes n° 60 à 70.  Elle a été détruite après la construction de la cité ouvrière car les nouveaux habitants la dégradaient et en volaient les aumônes.


Nos très sincères remerciements à notre amie engissoise Lise Dubreucq
pour la relecture de ce long chapitre.


Cette page a été créée le 6 février 2025 et complétée les 14 février et 10 mars suivants.

Commentaires :

Sur la page Facebook Hermalle sous Huy mon village :
Quentin Dupont, d'
Engis, 13-02-2025 : À quand un livre ?   🙂
Albert Untereisenbach, 
d'Engis, 13-02-2025 : Superbe reportage. Des photos inédites, comme l'église d'origine de Engis, etc. Merci beaucoup.

Par Messenger :
Benoît Louis, 
d'Engis, 14-02-2025 : J'ai lu avec intérêt ton excellent travail sur la vie religieuse.

Sur le web :
Doalex, intervenant sur la page de l'Oracle de Wikipédia, 14-2-2025 : Bonjour, je profite de cette occasion pour te féliciter pour ce site que j'avais déjà eu le plaisir de consulter.

Par courriel :
Christian Dury, Archiviste diocésain, 15-02-2025 : J'ai bien reçu votre lien et vous en remercie infiniment. La page sur Hermalle-sous-Huy est bien faite. J'y ai appris beaucoup de choses. Sur les rituels liégeois, il existe une étude: Malherbe (G.), Les rituels liégeois, dans Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, t. 37, 1951, pp. 27-81, disponible dans toute bonne bibliothèque.

Michel Thomas, 
d'Engis, 28-02-2025 : C'est un travail formidable, bien documenté, fruit de recherches approfondies, alliant rigueur et richesse d'informations. Les illustrations présentent un aspect visuel soigné et attrayant.
La valeur éducative de ce travail mériterait une publication et une diffusion dans les écoles afin de sensibiliser à l'histoire locale et au patrimoine. 







Notes  flèche


[Traduction] : « dont la vie et les actes, tels que nous les avons reçus par ouï-dire et par le rapport de nos ainés et de ceux qui étaient plus avancés en âge, nous ne pouvons que les décrire brièvement. »  flèche

[Catalogue] : Catalogue de 1878 du Musée royal d’Antiquités, d’Armures et d’Artillerie de Bruxelles, p.10.  flèche

[Traduction Halflants] : « Le 30e jour de mai. M. Bayart prètre [sic] et recteur de l'église appelée communément la Sarte proche de Huy, baptisa le neuvième jour de son exposition dans ladite chapelle, Jean Henri Rasquin notre paroissien, fils légitime de Jean Henri Rasquin, et de Marie Anne firket, conjoints, en présence de Leonard Rasquin, d'Ouffet, grand-père de l'enfant, de Nicolas Minet, son oncle du même lieu, d'Elisabeth Mignolet, Marie Agnes Dumont, d'Hermalle, et de plus de vingt autres témoins de Huy et des environs. »   flèche

[Différence]: L'expression « rituels romain et liégeois » renvoie à des versions ou éditions différentes dans l'Église universelle (romaine) et dans le diocèse de Liège auquel on a accordé de continuer ses pratiques locales (remontant à l'Ancien régime). Nos remerciements à Christian Dury, archiviste du diocèse de Liège, pour cette précision.   flèche




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