Au XIXe
siècle
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Nicole Hanot, 22 janvier 2025.
De 1795 à 1815, nos régions sont
annexées à
la France et sont réorganisées administrativement
et
juridiquement selon de nouvelles normes. Hermalle se trouve alors dans
le département de l'Ourthe.
Un projet de fusion entre Hermalle et Clermont est repoussé
en
1801 au motif que « la commune de Hermalle possède
assez
de citoyens instruits et n’est point susceptible
d’être réunie à une autre.
»
De 1804 à 1813, on construit la route de Liège
à
Huy sur la rive gauche par Tilleur, Flémalle, Engis
où
l'on établit un quai et Ampsin.
Jusque-là, le trajet était plus que difficile :
« De
Liège à Huy, on prenait le long de la Meuse, par
des
chemins de traverse en très-mauvais état, la
plupart du
temps impraticables, lesquels, d'Engis à Flône,
étaient un véritable coupe-gorge, ce qui a fait
donner
à ce périlleux passage le nom de la Mallieue
».
Ces chemins auraient dû pourtant être praticables
car les
communes étaient tenues de les entretenir comme le mentionne
un
document de 1724 où les
états-députés de
Liège qui, à divers intervalles, ont fait
travailler
à leur amélioration, demandaient que les
réparations à effectuer par les communes fussent
ordonnées sans délai, et que les manants de
Tilleur, de
Jemeppe, de Flémalle, etc., « fussent
obligés de se
servir de charrettes propres à pouvoir charrier à
la
même largeur qu'il se pratique dans les autres endroits du
pays.
» N'oublions pas que le service de la poste aux
lettres se
faisait par des hommes à cheval, qui sortaient de
Liège
par la montagne Saint-Gilles, descendaient la montagne de Tilleur,
puis, au bas des vignobles, suivaient ce qu'on appelait encore en
1846, « le chemin de la poste »,
traversaient
Flémalle entre l'église et le château,
et
poursuivaient « par le pied des
montagnes ».
Il y avait aussi le transport par bateau entre Liège et
Namur,
mais il pouvait être interrompu soit par les crues et la
violence
du courant, soit par le manque d'eau lors de chaleurs excessives.
En temps normal, le temps mis par la malle est sensiblement le
même que par le bateau : en 1843, le trajet
Liège-Namur
met 7 heures en bateau avec une escale à Huy ;
«
pour les autres points intermédiaires, ce sont les fermiers
des
passages d'eau qui conduisent les voyageurs à bord, ou qui
vont
les y chercher, sur le signal donné par le
bateau. » [H.G.]
Mais cela n'a pas toujours été le cas parce que
les
chemins de halage sur la Meuse, qui devaient avoir ainsi la largeur
réglée par la coutume pour les chemins
antérieurs
aux nouvelles
chaussées (trente-deux pieds soit ± 9,5 m), comme
la
route de Liège à Yvoz,
avaient, comme celle-ci, été successivement
rétrécis, et finalement
réduits à peu de chose par les
empiètements des
riverains qui étaient
pourtant tenus légalement à les entretenir. [H.G.]
L’Empire impose l’abornement des limites communales
et la
définition des parcelles pour constituer un cadastre, seule
façon de répartir équitablement
l'impôt
foncier.
Les bornes
étaient des blocs
de granit de 70 cm de haut, taillés pour la partie qui
émerge du sol ; il en subsiste trois sur les seize qui
démarquaient Hermalle de Clermont. La lettre C est
gravée en creux sur la face qui regarde
Clermont et la lettre H sur la face opposée. Elles se
trouvent
au sommet du Sart Lombart, dans une prairie de la ferme
D’Ans-Lamontagne et au Groupe (sommet de la rue Camille
Lecrenier).
La délimitation se fait à Hermalle-sous-Huy le 3
avril
1810 par le géomètre du cadastre, en
présence du
contrôleur des contributions, du
maire hermallien J. J. Ant. Mataigne et des maires des communes
limitrophes. Le procès-verbal dressé en double
exemplaire
décrit précisément la «
frontière
» en citant le trajet parcouru de bornes à bornes,
le long
de ruisseaux, de haies, de prairies, en mentionnant le nom de chacun
des propriétaires des parcelles limitrophes ; il est
accompagné d'un relevé sous forme de carte (un
exemplaire
de ces documents se trouve encore aujourd'hui à la Direction
régionale du Cadastre de Liège, Service du Plan).
Ce document cite clairement, comme appartenant bien à
Hermalle-sous-Huy, un moulin à eau situé
à
l'extrémité ouest du village, au bas de la
colline dite
Thier d'Olne, sur l’une des quelques parcelles de terrains
hermalliens
enclavés dans l'actuelle section administrative de Ombret
(commune
d'Amay).
Assez
peu connu en ce début du XXIe
siècle, sis au
26 de la rue Fouyet qui descend en escaliers
et sentier en forte pente vers la rue du Centre ombrétoise,
il possède
une
grande roue à aubes verticale invisible de la rue car
située à
l’arrière du bâtiment flanqué
d’une habitation en pierre calcaire
formant un L.
Quant à son origine, on ne sait rien – sauf
qu’il
est très ancien. Étant donné
l’occupation du Thier d’Olne par une
famille
aristocratique
au Haut Moyen Âge (lire notre page dédiée
au Thier d'Olne) et le développement des moulins
hydrauliques en Europe occidentale dès avant le XIIe
siècle,
certains pensent que l’origine du moulin
pourrait remonter à cette époque…
Selon une
brochure éditée par l’association
Harimala 779 en 1976,
un document attesterait l’existence d’un moulin
banal sur
l’Oxhe en 1456.
Le moulin est alimenté en eau par une dérivation
du
ruisseau d'Oxhe établie à partir du
Pré Nizet
(coordonnées Lambert x 218882, y 137290) ; elle
amène
l'eau par un tracé parallèle au cours
d’eau, mais
sinuant, longeant la Vignette et passant sous la Grand route d'Ombret
qui, à ± 30 mètres à l'est,
enjambe l'Oxhe.
Ce bief est visible le long des maisons de la rue Thier
d’Olne ; depuis 1967, il est classé en 2e
catégorie par la Région wallonne et
possède donc un statut
public.
Cette dérivation animait aussi trois autres moulins en
contrebas, comme l'indique la signalétique de quatre roues
à aube sur la carte de Ferraris du XVIIIe
siècle.
De droite à gauche, au
fil de l’eau : Moulin
de Hermalle, Moulin d’Ombret, Moulin
dit
Moutons frères au XXe
s., Moulin
en bord de Meuse.
L’eau du bief, dont le débit était
régulé par des vannes placées en
amont, et qui
chute encore en cascade d’une hauteur de plus de quatre
mètres, entrainait la roue à aubes par le
dessous, lui
transmettant une partie de son énergie
cinétique.
Cette roue, par un arbre horizontal et une série
d’engrenages, actionnait les meules à grains
alimentées en céréales par les
trémies
situées au 2e
étage du moulin
et permettait de moudre quelque 150 kg de blé/heure,
remplaçant ainsi le travail manuel de 40 personnes.

Arrivée du bief
près des habitations |

Façade en L, habitation
à gauche, moulin à
droite |

Chute d’eau
derrière le bâtiment |

Roue à aubes, l’eau
arrivant de la droite |

Engrenages
Photos BMG mars 2010 |

Trémies |
L’occupation française
génère d’autres obligations comme
celle, par exemple, de payer l’impôt sur les portes
et fenêtres
; pour y échapper, les propriétaires vont murer
les baies
et celles-ci vont rester closes des décennies durant comme
le
prouve la photographie de la façade nord de la Ferme
castrale,
datée de juillet 1911 :

La tour-porche en juillet 1911. |

Détail des baies
murées. |

Détail de la structure
métallique à l’avant-plan. |
Cette
photographie
— nous n'en connaissons pas l’auteur que nous
remercions
de bien vouloir se faire connaitre —,
datée au verso 12 juillet 1911, montre devant le portail une
structure métallique et des bornes de pierre.
La structure est celle d’une pompe
à
corde (dite aussi pompe à godets), mue à bras par
la
manivelle et dont le fonctionnement est simple :
une chaine sans fin munie de boules ou godets descend dans un puits (le
brin descendant est clairement visible sur le photo) où la
chaine à godets, en remontant dans un tuyau (le 5e
«
pied » que l’on aperçoit sur
la photo), pousse
l’eau à s’élever
jusqu’au bec verseur.
Les bornes servaient à
protéger la
pompe des véhicules (charriots ou camions avec citerne) dans
lesquels l’eau était
déversée.
L’inclinaison de celles de la photo témoigne
à
suffisance des chocs qu’elles ont subi de la part des
véhicules.
Le tout début du XIXe
siècle voit Napoléon Ier
loger au relai
de poste de Hermalle, dit-on.
Ses troupes, tout au moins, y
séjournent puisqu'il existe une lettre adressée
à sa famille par le fantassin Hubert-Joseph Jaminet, depuis
son cantonnement à Hermalle :
«
Est-ce que mon frère Jean-Joseph est encore capable de lire
et écrire ? Envoyez-le à
l'école pour qu'il puisse apprendre ! Un soldat qui ne
connaît pas son ABC est condamné à la
misère. »
Dans
Fairon (Émile ) et Henri Heuse, Lettres
de
grognards,
Liège, 1936, p. 376.
La défaite de Napoléon à Waterloo, en
1815, met
définitivement fin à l'occupation
française de nos
régions.
Les vainqueurs décident de reconstituer les anciens Pays-Bas
bourguignons sous forme d'un nouvel état, le Royaume-Uni des Pays-Bas,
qui doit servir de tampon entre l'Angleterre et la France.
Cette
construction politique ne va pas durer très longtemps
(jusqu'à la Révolution belge de 1830) mais permet
notamment une forme de restauration de la noblesse qui avait perdu le
droit à ses titres depuis l'époque de la
Révolution française.
Le nouveau roi, Guillaume Ier
des Pays-Bas,
rétablit la noblesse et lui attribue une place dans le
système politique. Mais la « restauration
» des
titres ne s'obtient pas sans payer des frais
élevés ce
qui crée une « nouvelle noblesse
» excluant les
anciennes familles appauvries, notamment, par l'émigration
qu'elles avaient connues.
Mathias
Guillaume II de Louvrex, Seigneur de Ramelot et baron de
Hermalle à la fin du XVIIIe
siècle a épousé
Marie-Josèphe
(dite Joséphine) Hougardy, donc devenue baronne de Hermalle.
Les Warzée
d'Hermalle :
Après
le décès de Mathias Guillaume,
Marie-Josèphe
se remarie le 14 mai 1807 avec Charles Nicolas Joseph
Warzée,
ce qui fait passer le domaine de Hermalle dans une nouvelle
famille : la Warzée, bien connue dans le pays de
Liège
comme à l'étranger grâce à
l'éminent
jurisconsulte Charles-François-Joseph Warzée
(également député aux États
de Liège
en 1785).
À peine plus de huit mois après leur mariage,
« Joséphine » et
Charles-Nicolas-Joseph ont un
fils : Charles Eugène
Joseph nait le 27 janvier 1808... et sa
mère décède le 5 février
suivant.
Suivant la tradition familiale, Charles-Nicolas-Joseph, apparemment
l'ainé de 12 frères et soeurs, a fait des
études
de droit (à Paris) puis s'est installé
à
Liège comme avocat ; en janvier 1809, il est
nommé juge
auditeur à la Cour de
Liège, et deux ans plus tard avocat
général. Le 11
juillet 1812, il se remarie avec Georgine-Rose-Joséphine de
Rome
de Hollogne dont il aura aussi un fils.
En 1816, il entre dans le corps équestre de la province
de Liège, où il va siéger de 1817
à 1830 et
où il soutient fortement le point de vue du gouvernement [Dumoulin]
; il
est donc désormais incorporé à la
noblesse
nationale. En 1817, il obtient de Guillaume Ier
la concession du titre de baron et s'appelle donc baron de
Warzée d'Hermalle. Ce n'est pas le fils qu'il a eu de
Joséphine, qui va transmettre ce titre, mais celui de sa
seconde
épouse.
Armes : écartelé ;
aux 1 et 4 de
sable semé de fleurs de lys d'argent ; aux 2 et 3 d'argent
au
lion de sable,
armé et lampassé de gueules ; sur le tout un
écusson d'azur chargé d'une croix
ancréd d'argent.
Pour mémoire, le sable semé de 6 fleurs de lys
d'argent constitue les armoiries de Hermalle-sous-Huy.
Ce serait Charles-Nicolas-Joseph de Warzée d'Hermalle qui
fait
édifier la tourelle d'angle dans la cour d'honneur et la
galerie
vitrée qui orne la façade principale de cette
cour selon l'ouvrage dirigé par Albert de Visscher [Visscher].
Le conditionnel est de mise puisque la tourelle est
surmontée d'une flèche en fer forgé
portant la
date de « 1853 », date à
laquelle la
propriété n'appartient plus aux
Warzée.
D'autres importants travaux interviennent :
«
Mais depuis [le
XVIIe
siècle],
si l'extérieur est resté intact, il n'en est pas
de
même de la décoration intérieure,
profondément remaniée en 1850. De
magnifiques
gladiateurs en plomb, sculptés par Delcour, ont
cédé la place à des
chimères de pierre [de par la volonté
d'une baronne de potesta - voir plus loin], de
grandes fenêtres ont remplacé les embrasures
à
meneaux tandis que subsistait un salon du XVIIIe s. aux moulures
ajourées encadrant des toiles peintes
représentant,
probablement, des scènes de chasse de Louis XIV. »
[Bron
& Bronne de
Potesta].
On
note aussi qu'il y eu contestation
de 1826 à 1834 entre le baron de Warzée
d'Hermalle et la
commune, au sujet d'une place publique située devant le
château ; cet endroit doit être la drève
actuelle de
la ferme castrale, le long de la rue gerée [AR P1/48
- 7].
Jean-Louis Van Hemelryck, lithographie
publiée dans de Cloet, Châteaux
et Monumens des Pays-Bas Faisant suite au Voyage pittoresque,
dédié à S.A.R. la Princesse d'Orange,
vol. II, Jobard Frère, 1829.
En 1829, le baron de Warzée d'Hermalle s'oppose à
la
majorité de ses pairs qui veulent s'affranchir de la tutelle
de
La Haye ; il défend le ministère,
réprime
passionnément les délits de presse et s'attire la
colère de l'opposition. Lors des journées
révolutionnaires, il est contraint de quitter
Liège et
est destitué de ses fonctions par le Gouvernement provisoire
en
1830 [Dumoulin].
Son premier fils, qu'il a eu avec
« Joséphine »
et qui était domicilié à
Hermalle-sous-Huy,
décède le 20 janvier 1846 à
Liège.
Ses obsèques se déroulent 7 jours plus
tard
à Hermalle-sous-Huy. Il
semble bien qu'il ait été enterré face
au porche
de l'église Saint-Martin de Hermalle-sous-Huy.
Lire Les
mystères de la grotte de Lourdes de Hermalle-souHuy...
Charles-Nicolas-Joseph meurt en mars 1852 dans le
château de
Ramelot dont il est devenu propriétaire par son mariage avec
Joséphine, elle-même
héritière de
cette enclave du Duché de Luxembourg en terre
liégeoise, achetée en 1700 comme
résidence de
plaisance par Mathias-Guillaume I de Louvrex.
Le château de Ramelot est vendu au baron de Whettnall, un
noble
anglais établi à Liège, et sort donc
de la
succession Warzée comme Hermalle en est sorti en 1849 :
 |
|
Journal
des débats politiques et littéraires
du mardi 5 juin 1849, Paris, conservé chez Gallica.
VENTES
D'IMMEUBLES.
Vente
de la TERRE
D'HERMALLE-SOUS-HUY, EN BELGIQUE.
Lundi
2
juillet 1849, dix heures du matin, à l'hôtellerie
des
Sieur et dame Dessart, à Lamallieue, commune de
Hermalle-sous-Huy, province de Liège, sur la grande route de
Huy
à Liège (Belgique), il sera
procédé par !e
ministère du notaire Guénair, résidant
audit
Hermalle, à la vente à l'enchère
publique de la
belle TERRE jadis seigneuriale de HERMALLE-SOUS-HUY; consistant, en un
vaste et superbe château d'architecture ancienne. Remises,
écuries, serres, chenils, étangs, jardin anglais,
allées, bosquets, bois taillis, grands batimens
d'exploitation
et logement de fermier, terres arables, prairies, vergers,
légumiers; le tout d'une superficie de 252 hectares, dont
105
hectares en bois d'un seul tenant, faisant suite continue au pourpris
[enceinte qui enferme un espace] du
château, qui contient 21 hectares.
Ce
domaine est situe dans le beau vallon de la Meuse, à deux
myriametres [unité de mesure valant 10 km] de
la ville de Liége, un myriamètre de celle de Huy
; les
terres et prairies en sont presque toutes de première classe
;
une route de l'Etat, le chemin de fer de Namur à
Liège,
un chemin vicinal de grande communication, la navigation à
vapeur de la Meuse, rendent toutes rotations faciies et rapides.
Lorsque le chemin de Namur a Liège, à la veille
d'être terminé, sera livré à
l'exploitation,
le trajet de Hermalle à Paris pourra se faire en douze
heures.
Tous les bâtimens, couverts en ardoises, sont dans le
meilleur
état d'entretien.
La
propriété pourra être
visitée à
volonté par les amateurs jusqu'au jour de la vente.
Descendre au
passage d'eau de la Mallieue, si on arrive par bateau, et à
ladite hôtellerie Dessart, relais des diligences, si on
arrive
par voiture. |
|
Cet extrait d'article permet de douter fortement de ce que raconte la
tradition familiale, révélée par
l'humoriste
Jérôme de Warzée d'Hermalle dans
l'émission Mon
plus beau village,
diffusée sur la RTBF le 22 aout 2020 : M. de
Warzée, son
grand-père, aurait perdu la propriété
en jouant
aux dés !
En résumé :
Mathias
Guillaume II de Louvrex, Seigneur de Ramelot et baron de Hermalle
+ Marie-Josèphe,
dite Joséphine, Hougardy.
Marie-Josèphe,
dite Joséphine, de Louvrex-Hougardy
(Hermalle-sous-Huy 9.12.1782 - Liège 05.02.1808) + Charles-Nicolas-Joseph
Warzée * le 14 mai 1807 =>
Charles-Eugène-Joseph de Warzée d'Hermalle
(Liège 27.01.1808-Liège 20.01.1846), baron de
Hermalle sans transmission
du titre à ses descendants + Marie Isabelle
Adélaïde de Gomzé -
décédé
avant son père :
*
Charles-Nicolas-Joseph (de) Warzée (d'Hermalle)
(Ciney 5 juillet 1776-Ramelot 5 mars 1852) +
Georgine-Rose-Joséphine de Rome de Hollogne
(Liège 19
avril 1790-Hollogne aux Pierres 8 février 1854)
=> Charles-Joseph-Gustave de Warzée d'Hermalle
Charles-Joseph-Gustave, baron de
Warzée d'Hermalle
(Liège 1.05.1813-Bouillon 27.11.1877) –>
transmission du titre de
baron de Hermalle à ses descendants + sa cousine Hortense
Louise
Constance Warzée (Liège
22.07.1813-Liège 22.04.1880)
vente du
château à M. Charles de Potesta
Sur le plan de l'activité industrielle, le
développement
de l'industrie du bois, du charbon et du fer profite de l'invention de
la machine à vapeur mais souffre du peu de moyens de
communication : depuis le XVe
siècle,
le fleuve constitue le
meilleur moyen de réaliser des échanges
interrégionaux mais le caprice des crues peut paralyser le
trafic des marchandises comme des voyageurs ; d'autre part, si le
courant rend assez rapide la descente du cours d'eau, le trajet vers
l'amont est lent puisque les barques sont touées
(tractées) par des chevaux et même par des hommes,
des
femmes ou des enfants qui arpentent le chemin de halage.
Sous le régime français, on l'a
déjà vu, la
rive gauche de la Meuse a été dotée,
enfin, d'une
grand-route carrossable correspondant
à la politique
de développement routier de l'Empire mais dès
l'annonce
de l'invention de la locomotive (1804), les industriels se sont mis
à rêver d'un chemin de fer qui constituerait le
moyen de
transport le plus fiable et le plus rapide.
Dès avant 1830, les industriels liégeois et
anversois ont donc souhaité
l’établissement
d’une voie
ferrée à l’image de ce que les Anglais
ont
commencé à réaliser en 1811. John
Cockerill, qui a
ouvert son usine en 1817 en bord de Meuse et qui doit faire voyager sa
production par [fardiers]
et barques en forme de pontons, soutient évidemment ce
souhait -
et d'autant plus car il va construire des locomotives !
Un
mémoire du Comité
d'industrie et d'agriculture de Liége
propose en
octobre 1830 de construire un chemin de fer d'Anvers à la
frontière prussienne. Le gouvernement de la toute jeune
Belgique
commande une étude sur ce projet en 1831 ; trois ans plus
tard,
le 1er mai 1834, la
mise en place d'un
réseau de base à 4 axes (nord, sud, est, ouest)
est
votée, un emprunt est contracté par
l'État.
Tout va très vite ensuite :
| -
5
mai 1835 : |
la
ligne Bruxelles-Malines est inaugurée avec un triple convoi
tracté par les locomotives « la Flèche
»,
« Stephenson » et «
l'Éléphant ».
Elle constitue la première ligne de
trains de voyageurs à vapeur de Belgique et d'Europe
continentale ; |
| - 1838 : |
Le
chemin de fer, colossale entreprise, percera la montagne douze ou
quinze fois.
À chaque pas, on rencontre des terrassements, des remblais,
des
ébauches de ponts et de viaducs, ou bien on voit au bas
d'une
immense paroi de roche vive une petite fourmilière noire
occupée à creuser un petit trou.
Ces fourmis font œuvre de géants.
Victor Hugo, En voyage, 1838 - à propos de la
Belgique
|
| - fin
1843 : |
559 km
de réseau
sont fonctionnels ; |
| - 21
mai 1845 : |
l’État
cède à des sociétés
privées le droit
de construire de nouvelles lignes, et notamment la construction et
l'exploitation de la ligne Namur—Liège. C'est
la « Société des chemins de
fer
Namur—Liège et Mons—Manage »
qui entreprend
les travaux dont l'achèvement est prévu pour le
21 mai
1847.
Le tracé de cette voie de chemin de fer va emprunter la rive
gauche de la Meuse, doublant en quelque sorte celui de la grand-route,
mais l'obtention difficile des expropriations et les
difficultés techniques de réalisation, qui
obligent au
percement de trois tunnels, entrainent des retards ; |
| - 20
avril 1948 |
La Commission des pétitions de
la Chambre
des Représentants indique qu'une pétition a
été signée par les administrations
communales et
plusieurs habitants de Chokier, Awirs, Engis, Hermalle-sous-Huy et
Flône qui demandent de prendre des mesures pour continuer et
activer les travaux du chemin de fer de Namur à
Liège.
Il en va de même à Ougrée,
Flémalle-Haute, Flémalle-Grande, Seraing et
Jemeppe.
Et aussi à Antheit, Neuville-sous-Huy, Tihange, Amay,
Ombret-Rausa, Villers-le-Bouillet et Ampsin.
Et également à Andenne. |
| -
1850-1851 : |
la
ligne
Namur-Liège, construite
à double voie dans le val mosan, est ouverte par
tronçons en 1850
(Val-Benoît - Bouge) et 1851 (Bouge –
Namur, puis
Val-Benoît – Liège-Guillemins). |
La ligne est officiellement inaugurée le 18 septembre 1851
et
l'arrivée du train en gare de Huy est saluée en
musique
sur l'air de Charles VI « Non, jamais en France
Jamais
l'Anglais ne règnera » - regrettable
maladresse
étant donné que les concessionnaires de la ligne
étaient... anglais [Damoiseaux].
L'exploitation de la ligne (dite aujourd'hui la 125) est reprise,
le 28 juin 1854, par la Compagnie du Nord-Belge, une filiale
administrative
de la « Compagnie du Nord » des Rothschild
français.
La ligne est raccordée aux chemins de fer de
l'État
à
Namur et à Liège. Des travaux
gigantesques ont
été entrepris, notamment la construction d'un mur
d'eau
de 467 mètres à La Mallieue,
partie de la commune de Hermalle-sous-Huy sise sur la rive gauche et
où est installée la « gare de Hermalle
».
Les entreprises se développent grâce au chemin de
fer, le
tourisme aussi, et les guides touristiques nous laissent des
informations précieuses :
Louis Huard, illustration de La Mallieue dans
le Guide du voyageur
de E. Wardy.
« Les
rochers que côtoie le railway continuent de se montrer
à
découvert jusqu'à la Mallieue, un assez pauvre
village
dont les maisons, couvertes en chaume et pittoresquement
groupées au pied des hauteurs, contrastent, dans leur aspect
rustique et délabré, avec les récentes
constructions de la fabrique de zinc qui les avoisinne.
(…)
Au pied d'une roche calcaire qui domine le fleuve sur la rive droite,
on aperçoit un édifice qu'on désigne
sous le nom
de château d'Engihoul. » [Wardy]
Le château
d'Engihoul :
Même si l'on affirme que ce château a
été
édifié en 1840 à
l’initiative du comte
Ferdinand Charles Marie Ghislain
de Marotte de Montigny, on doit supposer qu'il existait auparavant (ou
qu'un autre manoir avait existé à cet endroit)
car il
existe aux archives de l'État un acte
de vente du château d'Engihoul par
Dieudonné-Joseph
Devillers, marchand d'armes à Marie-Barbe comtesse de
Marotte
daté 1839.
En tout cas, la fille du comte Ferdinand, Caroline Marie,
épouse Eugène
Henri Hyppolyte Poswick (fils du général-major
belge du
même nom), bourgmestre d'Éhein et membre de la
Sté
liégeoise de littérature wallonne et
on appelle alors
le manoir « château Poswick ».
Ce couple transmet le bien à leur fille Marie
Éléonore Henriette qui épouse, le 2
octobre 1901 à Éhein, André
Marie Julien
Wielemans, major d'infanterie qui sera fait prisonnier par les
Allemands en novembre 1914.
Et l'appellation du manoir devient
« château
Wielemans »…
Au début de la Première Guerre mondiale, en aout,
près de 5 000 Allemands campent aux alentours de la
propriété. Le 4 septembre, des matelas et autres
objets
du château sont distribués aux pauvres d'Engis par
les
Allemands. Le 14 septembre 1914, le sous-percepteur des Postes Alphonse
Pierre Joseph Dumont, époux de Marie Émerence
Divory, est
emprisonné par l'occupant dans le bâtiment qui
sert aussi
de cachette à deux
soldats allemands qui avaient, sous ivresse, malmené des
personnes à
Clermont-sous-Huy ; pris par l’autorité
allemande, ils sont exécutés.
Marie Éléonore va se réfugier chez le
baron de Macar.
Le manoir a été construit dans le style
néo-classique fort apprécié par la
bourgeoisie de
l'époque, dans un parc doté de quatre
étangs poissonneux. Il comporte deux ailes, de part et
d’autre d’une rotonde bicolore, et un
étage,
la façade principale donnant vue sur la Meuse ; une
ferme
complète la propriété.
En 1969, manoir, ferme et
terrains seront expropriés et détruits pour la
construction de la Nationale 90,
voirie d’évacuation en cas d’accident
nucléaire aux centrales de
Tihange.
Une partie des terrains servira d'emplacement à la
société Knauf à partir de 1974.
|
En 1858, le Dictionnaire
des Communes, Hameaux, Châteaux, Fermes, Hauts Fourneaux,
Charbonnages, etc. du Royaume de Belgique
indique pour Hermalle 530 habitants et 121 maisons auxquels il faut
ajouter ses hameaux : Chaumont 58 habitants, 15 maisons, Ombret 61
habitants et 9 maisons, La Mallieue 123 habitant et 30 maisons.
Un autre guide de voyage, parisien, qui décrit le
tracé de Liège-Namur cite, pour 1859, Hermalle
(772
habitants) comme 9e
station de la ligne
et Engis (1187 habitants) comme 10e.
Six convois circulent chaque jour et mettent 2 h 10 ou 1 h 25 (express)
pour relier Namur à Liège. Le prix en 1ère
classe (appelée « diligence »)
est de 6,20 BEF
pour le trajet express et de 5 BEF pour le voyage ordinaire ; en 2e
classe (dite « char à bancs »)
respectivement
de 4,70 et 4,80 BEF. Les enfants de moins de 8 ans
payent
demi-place ; les chiens sont placés dans le wagon
à
bagage ou soumis au coupon de 3e
classe.
De haut en bas, wagon de 1ère,
2e et 3e classe du Nord
belge - Auteur : A1AA1A
Le guide ne donne pas le prix de la 3e
classe que composaient les «
wagons » mais il précise :
«
II n'est permis de fumer que dans les voitures de 3e
classe ; mais
la race humaine, outre sa division en deux sexes, étant
encore
désormais divisée en gens qui fument et gens qui
ne
fument point, il a fallu réserver, même dans les
diligences, une place spéciale à la classe
importante des
fumeurs. Sur les compartiments qui leur sont
réservés est
écrit le mot : tabagie. De la sorte, les
affinités et les
répulsions sont du moins averties; et les personnes que la
fumée de tabac incommode ne sont point exposées,
une fois
montées dans un wagon, à entendre cette
impertinente
question : « l'odeur du tabac ne vous incommode
point ?
» proférée par un individu qui a
déjà
un cigare allumé à la bouche. »
Cette 3e classe est
pourtant encore trop
couteuse pour que les ouvriers puissent l'utiliser couramment ; ils ne
le feront qu'après la création de l'«
abonnement
ouvrier à la semaine », en 1870.
En 1876, le Nord-Belge remplace la gare d'Engis (qui avait
été inaugurée le 18 novembre 1850 et
était alors flanquée
d'un passage à niveau pour l'accès à
la seconde
voie), et en 1884 celle de
Hermalle sur un même modèle architectural
créé à Paris et utilisé
pour les lignes de
la société :
« Bâtiment central de deux
niveaux sous bâtière, flanqué de part
et d'autre
d'une aile basse sous bâtière. Les
besoins du
service déterminent la longueur de l'aile. Portes et
fenêtres adoptent l'arc bombé. Des
pilastres d'angle
en brique à bossages marquent ailes et corps central.
»
Gares de Hermalle (à gauche) et Engis (à droite)
en aout 2007
Auteur : Sonuwe – Sous
Licence de documentation
libre GNU.
La ligne va être nationalisée le 10 mai 1940 et
électrifiée en septembre 1970, permettant le
passage
à vitesse maximale de 120 km/h. Elle dépend donc
de la SNCB. (Lire Remerciements)
Le chemin de fer a facilité l'accès à
des emplois
éloignés mais pour atteindre la gare de Hermalle
sise sur
la rive gauche, les habitants des hameaux des Houx et des
Fontaines devaient parcourir, à pied le plus souvent,
quelque 3
km de forte pente, par tous les
temps.
La gare de Hermalle servait aussi aux habitants de Saint-Georges qui la
rejoignaient par le chemin de la Boulade reliant la rue de la Baume
à la Mallieue pour aller travailler dans le bassin
industriel
liégeois. Ce chemin a disparu lors de l'extension des
carrières Dumont-Wautier.
On note la présence, face
à face, de deux cafés…
En 1835 parait le le Dictionnaire
géographique et statistique de la province de
Liègede
Henri Del Vaux dont les données permettent de faire une
comparaison entre les trois principaux villages de l'actuelle commune
d'Engis :
|
Superficie |
Habitants |
Maisons |
Ressources
principales |
Bétail |
Industrie |
| Chevaux |
Autres |
| Engis |
331,040 ha |
711 |
132
1 église |
cultures-bois |
25 |
vaches & moutons |
briqueteries
1 four à chaux
1 carrière
1 raffinerie de sel |
| Herm. |
484,016 ha |
590 |
90
1 château
1 église |
cultures-bois |
40 |
100 vaches
550 moutons |
1 moulin à eau (farine)
2 brasseries*,
1 usine alunière |
| Clerm. |
1632,031 ha |
489 |
87
1 château |
cultures-bois |
40 |
100 bêtes à cornes |
1 moulin à eau (farine)
1 poudrerie |
* probablement l'une au château de Hermalle, l'autre à la maison de la Héna.
Quant aux maisons, elles sont :
à Engis : presque toutes bâties en pierres et briques ; couvertes de chaume sauf plusieurs en ardoises et en tuiles ;
à Hermalle : construites en pierres et briques ; couvertes en paille, plusieurs en ardoises et en tuiles ;
à Clermont : construites en pierres et en bois, peu en briques ; quelques-unes couvertes en ardoise, et la majeure partie en paille.
Leur répartition est :
à Engis : 59 à Engis, 16 à Ardens-Thiers, 33 à Oulet, 24 à Fagne et Kosalle (sic) ;
à Hermalle : 66 maisons au centre du village, 14 à la Mallieue, 7
à Chaumont, 2 à Ombret et la ferme de Hottine) ;
à Clermont
: 16 à Clermont, 45 aux Houx & aux Granges, 1 à la
Converterie, 1 à Halledet, 6 aux Fontaines, 2 à Magnery,
3 à Parfondry, 13 au Sart et au Pré.
Les cultures sont :
à Engis : froment, seigle, épeautre, orge, pois, vesce [plante à fourrage], navette [plante oléagineuse] ;
à Hermalle : froment, seigle, épeautre, avoine. Très
peu de
fourrages ;
à Clermont
: froment, seigle, orge, épeautre, avoine, pois, vesce,
trèfle, méteil [froment et seigle mêlés
ensemble], fourrages, fruits et légumes.
Sources des informations :
à Engis : Charles de Potesta, bourgmestre ;
à Hermalle : Monsieur Muraille, bourgmestre et D.
Guénair, notaire ;
à Clermont : non indiqué.
La seconde édition du Dictionnaire
géographique de la Province de Liège
de Henri Del Vaux de Fouron précise, en 1841, que les deux
iles
de la Meuse, à Hermalle, fournissent pour l'une, la Grande-île
(ou Île de
Chaumont dans
la Carte de Ferraris), du foin et des céréales et
pour
l'autre du foin et des osiers. Ces iles vont disparaitre lors
de
la canalisation de la Meuse.
Le nombre d'habitations augmente légèrement :
| Année |
Hermalle |
Mallieue/Maillieux |
Chaumont |
Ombret |
Fermes
isolées |
| 1835 |
66 |
14 |
7 |
2 |
Hottine |
| 1841 |
98 |
19 |
12 |
6 |
Hottine,
Sart-Lombard |
Le 24 juin 1840 est né à Hermalle Léon
Jean Joseph
Degive ; il va devenir bourgmestre d'Ivoz-Ramet et membre du conseil
provincial. Il décède à
Flémalle le 9
novembre 1917.[Mémorial]
Le
28 février 1844, les campagnes de la rive gauche sont
partiellement submergées à Ampsin et à
Amay (rive
gauche) ; le village
d'Ombret ainsi qu'une partie de Hermalle, sur la rive droite, sont sous
l'eau. En fait, les deux
rives sont presque entièrement recouvertes
de l'aval de Flône jusqu'à Liège et
à
Seraing, les
ateliers de John
Cokerill, ayant été envahis par l'inondation, ont
dû suspendre la fabrication du fer. [H.G.]
Les autorités décident la canalisation de la
Meuse mais en décembre 1848 débute une
épidémie de choléra asiatique dans la
province ; elle s’affaiblit en avril puis reprend vigueur
à Herstal où
une foule d’ouvriers travaille à l'endiguement du
fleuve, s’étend
et cause au total 4 909 décès.
Les
autorités tentent en vain de
comprendre le cheminement de la maladie qui ne touche pas
systématiquement des communes contigües.
Ainsi, dans
l’arrondissement de Huy, ne sont atteintes qu’Amay,
Ben-Ahin, Borlez,
Couthuin, Hermalle-sous-Huy, Landenne, Ombret-Rausa, Seilles,
Soheit-Tinlot, Vinalmont et
Warêt-l’Évêque…
Hermalle (5 malades dont 3
décès) est contigüe à Ombret
(6 malades, 2 morts), il est vrai, mais
elle touche aussi à Clermont-sous-Huy qui reste indemne ;
Flémalle perd 78
personnes mais Engis n’a aucun malade…
Selon les déclarations du bourgmestre de Hermalle, G. S. J.
Piette, sa commune et les ateliers de l'usine à zinc de la
Société de la Nouvelle Montagne
(situés partie sur
Hermalle et partie sur Engis) sont exemptés au
fléau en
1849 et 1854.
En
1853, la propriété seigneuriale est vendue au
baron Charles-Louis-Marie de Potesta qui était le bougmestre d'Engis.
La famille de
Potesta - I :
La famille de Potesta descend
de Jean
De Corte dit Curtius,
industriel liégeois du XVIe siècle.
Elle
s’est divisée en deux branches à partir
des
enfants de Charles Louis René de Potesta (Couthuin
1769-3/5/1834) + Henriette de Rosen (1775-1867) : les « de
Potesta de Waleffe » avec Louis Marie René de
Potesta de
Waleffe, et les « de Potesta » avec Charles Marie
Louis de
Potesta qui achète Hermalle et influence son avenir.
Charles
Marie Louis de Potesta est dit d’Engimont ou Engismont
car il possède le château d'Engismont (aujourd'hui
disparu, à l'emplacement approximatif du Royal tennis club
Mosa
actuel).
En rouge car non-respect de notre droit d'auteur : ce texte a été copié-collé
dans
Ernest Olivier, Saint-Georges
sur Meuse. Voyage à travers le temps. Vol. n°1 La
Mallieue,
imprimé à compte d'auteur chez CoolLibri,
Toulouse, 2024.
Il a épousé le 26 avril 1825 une jeune femme fort
riche,
lointaine descendante de Vossius,
Anne Marie Delheid de Paludé (1802-1874).
Il a demandé, lui aussi, à faire partie du corps
équestre [T 008 - 104 /29].
Il est propriétaire
d’un élevage de chevaux
réputés, et est devenu échevin
puis, en 1830, bourgmestre
d'Engis.
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Ernest Olivier, Saint-Georges
sur Meuse. Voyage à travers le temps. Vol. n°1 La
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Toulouse, 2024.
Charles Marie Louis de Potesta
d'Engismont en uniforme d'échevin :
Habit-frac en drap bleu du roi, doublé en soie blanche;
collet
droit; une rangée de neuf boutons en argent; broderies en
argent. Culotte et gilet à une rangée de boutons,
de
casimir blanc; souliers à boucles d'argent. Chapeau
à la
française, avec plumes noires, avec ganse en argent
à
graine d'épinards et cocarde nationale. Epée
droite le
long de la cuisse (nacre et argent) - coll. privée
Il
accroit son
prestige par l'achat du château de Hermalle et souhaite
porter le
nom de Hermalle, mais cela est rendu impossible par l'existence des de
Warzée d'Hermalle.
En 1856, il fait faire d'importants travaux au château et
à la
ferme castrale, commençant d'ailleurs par doubler le volume
de
l'aile est de celle-ci, englobant de la sorte la parcelle, encore
aujourd'hui cadastrée cimetière, qui se trouve
face au
porche de l'église et où se trouvait le tombeau
du baron Charles Eugène Joseph de Warzée
d'Hermalle. Lire notre article Les
mystères de la grotte de Lourdes de Hermalle-sous-Huy.
Suivent les aménagements des dépendances qui
bordent la
grande cour du château et la construction d'un
manège
couvert, évidemment intéressant pour
l'éleveur de
chevaux qu'est Monsieur de Potesta. Cette construction est couverte
d'une charpente métallique « à
la Polonceau
», un type de structure inventée par
l'ingénieur
Camille Polonceau en 1836 qui libère l'espace
intérieur
et réduit la poussée sur les supports.
Ceci
constitue une première à Hermalle, toutes les
charpentes
antérieures ayant été construites en
bois et c'est
également application de la structure Polonceau en Belgique.
Charpente à la Polonceau du
manège de Hermalle
Toutes
ces
nouvelles constructions relèvent d'un même style
architectural proche de l'architecture industrielle et sans rapport
aucun avec le style mosan ancien du château.
À gauche, transformation de
la façade d'une tour cornière du XVIIe
siècle, à la Ferme castrale, par percement de
fenêtres
À droite, façade de la Ferme
après agrandissement de l'aile est.
Façades nord et est des
nouvelles dépendances,
faisant face au celle du château dont la photo suit
Charles Marie de Potesta
fait aussi construire, en son nom propre en 1867, ce qu'on
appelle
désormais au village « les anciennes
écoles » :
et aussi édifier la
Tour Malakoff près du passage d’eau, y installant
un concierge.
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sur Meuse. Voyage à travers le temps. Vol. n°1 La
Mallieue,
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Tour
Malakoff, carte postale envoyée à Anvers par une
excursionniste, oblitération postale de 1911.
Une
mode architecturale s'est développée
après la victoire
de l'armée française contre les Russes le 8 septembre 1855 ; les
vainqueurs avaient remporté la colline
Malakoff située près du port militaire de
Sébastopol et cette victoire provoqua
l'évacuation de
cette ville, annonciatrice de la fin de la Guerre de Crimée.
Au
sommet de cette colline, les défenses
étaient limitées à une tour circulaire en pierre de
deux étages, d'un diamètre de
±15 m, d'une
hauteur de ±9 m. et une épaisseur
des murs de 0,90
à 1,50 m. Abritant une chapelle, des
magasins
à provisions et à munitions, un hôpital
de campagne
et l'état-major russe, elle était
protégée
par un remblai et un glacis, l'ensemble étant appelé
« tour Malakoff » par tous les
belligérants.
Ce nom fut repris pour les
bâtiments de style
néo-médiéval bâtis en
souvenir de cette victoire, tant en France qu'en Belgique, au
Luxembourg et en
Allemagne.
La tour Malakoff de Hermalle
fut
construite en 1860 dans ce style comme, d'ailleurs, les
agrandissements
apportés aux annexes du château de Hermalle par la
famille
de Potesta. Elle fut démolie
en 1938 lors de la canalisation du
fleuve.
La voirie du parc
industriel parallèle à la Meuse,
créée fin du XXe
s. de la rue du pont en direction du hameau de Chaumont, en
garde
le nom – et notre site internet, la mémoire.
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Sur base du département cartographique de la
Région wallonne :
À g. Carte du dépôt de la
Guerre, 1865-1880), 1er
levé topographique officiel du royaume de Belgique : les
cercles
mauves indiquent, du haut vers le bas, l'emplacement de la gare, de la
tour Malakoff, du château.
À dr. Plan du même endroit en 2025.
Charles Marie
Louis de Potesta d’Engismont
(1800-1889) +
Anne Marie Delheid de Paludé (1802-1874) =>
- Delphine de Potesta
- Virginie de Potesta
- Idalie de Potesta
- Charles
Marie Paul de
Potesta qui va devenir bourgmestre de Hermalle [Douxchamps].
|
|
|
| Charles
Marie Paul |
Emma
Marie Justine |
Charles Marie
Paul de Potesta
(Liège 1836-Hermalle-sous-Argenteau 1909) + sa cousine Emma
Marie Justine de Potesta de Waleffe (Liège 1835-Hermalle
1894, fille de Louis Marie René de Potesta de
Waleffe)
le 14 juillet 1859 =>
- Paul de Potesta qui se tue en voiture
à La Reid
(près de Spa) le 26 juillet 1905,
- Mathilde
- Édouard
René Charles de
Potesta
Édouard
René Charles de Potesta (Couthuin 1868-Hermalle
1911) agrandit le domaine par l’achat de la Cense Cassal, de
l'autre
côté de la Gerée, et de la ferme aux
prés
sise à la limite d'Ombret.
Édouard
de Potesta épouse en
1894 une catholique fort pieuse, Isabelle Louise Julie de
Géradon (1873-1957).
C’est elle qui fait fondre les deux gladiateurs en plomb
coulés d'après des sculptures de Delcour parce
qu'elle
les juge indécents [Ch. de
Potesta].
C’est elle aussi qui fait ajouter des hêtres aux
marronniers de l’ « allée verte
» qui conduit
au bas-bois, tandis que la longue allée de 500 m est
composée de charmes et de chênes.
C'est elle encore qui, après de décès
de son
époux, gérera le domaine pendant quelques
années et manifestera publiquement son
désaccord avec les autorités communales.
Édouard de Potesta – dont les pairs disent qu'il
apprécie Lamartine,
s’intéresse à
l’archéologie
liégeoise et est d’un caractère
très
agréable – est fortement affecté par le
décès de sa fille Emma,
âgée
d'à peine 15 ans lorsqu'elle meurt d'une pneumonie, le 12
avril
1910 ; il décède un an plus tard à
Hermalle, le 28
avril 1911, après avoir fait dresser, en souvenir, une
chapelle
de calvaire placée dans le mur de
clôture du parc du château, quasiment face au
carrefour de la
chaussée Terwagne et du Ronheu.
Chapelle du Calvaire en
souvenir d'Emma.
Détruite dans la 2e
partie du XXe s. pour
cause de modification de la voirie.
Édouard et Isabelle ont eu aussi un fils,
prénommé René, qui hérite
du domaine.
Édouard
René Charles de Potesta
(Couthuin 1863-Hermalle 28 avril 1911) + Isabelle Louise
Julie de
Géradon (1873-21 novembre 1957) => Emma et René
Édouard Marie
de Potesta (voir ci-après)
|
Les trois filles du premier de Potesta
propriétaire du manoir (Charles Marie Louis de Potesta
d'Engismont) font des mariages prestigieux :
- Delphine épouse
en 1849 le baron Charles Ferdinand
Antoine Balthazar Guillaume de Macar de Potesta (Valenciennes, 13
décembre 1830-Liège, 30 mars 1913) ; il va
être
bourgmestre de Hermalle-sous-Huy, de 1861 à 1864, et
député pour la circonscription
électorale de Huy
de 1863 à 1892 (date de la dernière prestation de
serment.
- Idalie épouse en 1851 Ferdinand de
Meeûs d'Argenteuil,
fils ainé du premier gouverneur belge de la
Société Générale.
- Virginie Marie Joséphine
épouse, à Engis le 3 juin de l'année
suivante, le baron Gustave
Florentin Joseph Marie Mincé du Fontbaré ; elle
accouche à Hermalle, le 18
décembre 1856,
d'Eugène
Charles Marie Joseph ; cet enfant va
devenir, entre autres, bourgmestre de Fumal et sénateur.
Édouard
de Potesta se sert de la tour Malakoff comme
d'une
d’étape lors de ses voyages en train
: il y laisse
l’équipage avec lequel il est venu du
château et s'y
abrite jusqu'à ce qu'on entende le train arriver ;
à ce
moment, on souffle dans une grande trompe pour informer le
mécanicien de ce que Monsieur le baron va prendre le train
et de
ce qu'il est prié de l'attendre à la gare !
[Ch.
de Potesta] N'oublions pas que Monsieur
le baron devait encore traverser la Meuse par le bac pour atteindre la
gare…
En rouge car non-respect de notre droit d'auteur : ce texte a été copié-collé
dans
Ernest Olivier, Saint-Georges
sur Meuse. Voyage à travers le temps. Vol. n°1 La
Mallieue,
imprimé à compte d'auteur chez CoolLibri,
Toulouse, 2024.
Le nom des passeurs d'eau – Joseph Dony en 1860, Arthur
Lannoy en
1930-34, Mathieu Rulkens, « le dernier »
(ce qui est
logique puisque la Meuse fut élargie alors) en 1938
– est
donné au verso d'une carte postale,
éditée par
Roger Brose, important instituteur qui a travaillé sur
l'histoire de hermalle, donnant une autre vue de la Tour car le baron
Édouard, par commodité, y a fait ajouter une
importante
extension :
Carte postale envoyée en
décembre 1909.
On aperçoit à l'angle inférieur droit
le bac permettant le passage de la Meuse.
La Meuse… Sauf à être adjudicataire
(bénéficiaire d'une adjudication),
il est interdit d'y pêcher ! Que ce soit en
temps de
frai (période de fécondation) ou
non – le
droit de pêche pour tous,
autorisé
à la Révolution française, a
été
annulé sous
le Directoire qui voulait que la pêche soit une source de
revenus
pour l'État…
Un habitant de Hermalle, Gustave Comhaire, surpris le 21 mai 1857
à
pêcher à la ligne flottante tenue à la
main, en fait les frais : acquitté par le tribunal de Huy le
17 juillet, l'homme est
considéré coupable par la Cour d'Appel de
Liège,
le 23 décembre suivant ; ce jugement est
réformé,
le 24 juin 1858, et l'ami Gustave condamné... à
un mois
d'emprisonnement, 20 francs d'amende, 20 francs à titre de
restitution et aux frais [Orts].
Par comparaison des montants d'amende, un procès qui est
allé jusqu'à la Cassation, entre la princesse de
Mérode épouse du prince de la Cisterna, et la
commune de Hermalle-sous-Huy quant à la plantation
justifiée ou
non d'arbres dans des pâtures, s'est conclu par la
condamnation
de la comtesse au versement de 150 francs d'amende, de 150 francs
d'indemnité à la commune et aux
dépens. [Pasicrisie]
p. 7
à 18.
L’habitat traditionnel des petites gens disparait
au profit d'habitations plus confortables, en briques et calcaire,
construites le long de la chaussée principale (actuelle
chaussée F. Terwagne).
Maçons et charpentiers sont les professions les mieux
représentées à Hermalle.
La culture de la betterave se développe vers le milieu du
siècle et certaines exploitations, comme la Ferme castrale,
engagent des saisonniers : Polonais logés dans les combles,
ou
Flamands casés dans la tour cornière au sud-est
de la
ferme – d'où son appellation «
Tour des
Flamands ».
En juin 1863, le projet d'agrandissement de l'église par
l'édification
de bas-côtés, qui implique le remaniement de la
nef, est admis par la Commission royale d'archéologie
qui
a cependant signalé que l'inclinaison de la toiture des
bas-côtés
n'était pas suffisante et ne se trouvait pas en rapport avec
celle de la
toiture principale ; le devis estimatif était de 15 004
francs. La nef est remaniée en 1864, le
chœur
devient une abside à trois pans en 1870. Le
résumé
des procès-verbaux de la Commission royale des monuments,
séances de septembre et octobre 1871 indique qu'un avis
favorable est donné pour l'installation de stalles cette
année-là.
Un nouvel autel en marbre blanc est placé en 1893 ; les
boiseries
du tabernacle sont peintes en blanc et or par l'Antheitois Adolphe
Tassin, l'un des principaux représentant du style
néogothique dans la peinture belge de la fin du XIXe
siècle et du début du XXe
siècle.
L'autel majeur – autel-sarcophage en
marbre – encadré par les deux anges adorateurs.
Derrière lui, le tabernacle flanqué de marches
disposées sur trois ordres ; l'armoire
eucharistique pour
pyxide et ciboire, ici fermée, est
surmontée d'un second compartiment (ici ouvert)
où se
place
l'ostensoir lors de certaines cérémonies.
Dans la niche de gauche : une Vierge à l'enfant
attribuée
à Jean Del Cour. Dans celle de
droite : Saint Joseph avec son lys.
Juillet 2016
On installe en tribune
l'« orgue de
Molinghen ».
Orgue de Molinghen au-dessus de la tribune
– le
liégeois Philippe Preudhomme au clavier.
Cet instrument a été construit vers les
années
1870 par les frères François-Joseph et
Jean-Mathias
Molinghen comme l'indique la signature sur la barre d’adresse
au-dessus du clavier : « Molinghen et frères
à
MORTIER ». Il est composé de Bourdon 8,
Flute
8, Gambe 8 Basse et supérieure (à partir de cis
3),
Prestant 4, Doublette 2, Fourniture III-II (3e rang manque), Cornet III
(à partir de cis3), Trompette 8 Basse et
supérieure
(à partir de cis3), d'un clavier de 56 touches et d'un
pédalier.
Cet orgue est mieux adapté pour
l'interprétation de la musique baroque que pour celle de son
époque.
Si l'instrument est fort moyen sur le plan technique,
son esthétique a été
particulièrement
soignée et offre un fort beau buffet à trois
tourelles, surmonté d'une statue de
Sainte-Cécile, patronne des musiciens.
La
restauration de l'orgue, commencée en 1989 par le facteur
d’orgues Thomas, n'est pas encore terminée en 2014.
Dans la nef centrale se trouvent une statue du tout début du
XVIe
siècle (Sainte-Marguerite d'Antioche
piétinant le dragon), huit autres de la première
moitié du XVIIe
et une Sainte Barbe
en bois doré, tenant une palme dans les bras et
placée
à côté d'une tour plus petite qu'elle.
Cette dernière œuvre a été
sculptée entre 1701 et
1750 ; elle a probablement inspiré les villageois qui ont
fondé, dans l'église de Hermalle, la
Confrérie de
Sainte-Barbe le 21 novembre 1836, ce qui leur donnait indulgences
plénières et quarantaines.
La pierre
tombale du XVe
siècle de Dame de Hermalle Marie de Haccourt, de son
époux et de son fils, comme celle du XVIe
siècle de Marie de Momalle et Arnoul de Biersetn
sont laissées en
place lors de la rénovation du dallage.
Dans le mur extérieur nord du cimetière, on
construit une
chapelle et y place un beau Christ en bois, entouré de deux
angelots, qui regarde la
drève.
Depuis 1995, ce Christ est dans l'église,
près des
fonts baptismaux ; il a été
remplacé dans la chapelle par un Christ en bronze
du XIXe
siècle offert par la Ferme castrale.
Les prêtres en charge de la paroisse, le curé
Joseph Otto puis le curé Mons, sont des plus actifs !
Il s'occupent évidemment de leurs paroissiens, des messes,
mariages,
baptêmes, enterrements, de la Confrérie de
Sainte-Barbe mais aussi de la Confrérie de Notre-Dame
auxiliatrice établie dans l'église de
Hermalle le 8
septembre 1842, et de celle des Saints Anges
gardiens.
« L'inscription
dans chaque confrérie coute 0,50 fr, l'annuité
est de 0,16 fr.
Chaque
confrère a droit, après sa mort, à une
messe
chantée à 1 prêtre, à 8 h.
(célébrant 3 frs, sacristain 1
fr, organiste 1 fr). Les inscriptions et annuités
se
payent au mois d'octobre en main du curé, lorsqu'il fait le
tour
de la paroisse pour recueillir le Denier de Saint-Pierre - autre Confrérie
érigée à Hermalle en 1861. Après la 1ère
communion (ordin. le jour même après l'office de
l'après-midi, on inscrit dans la confrérie de la
Ste
Vierge, les enfants qui ont fait leur première
communion. »
Louis Mons, curé,
octobre 1885, dans un registre de la paroisse.
L'inscription dans une confrérie donne d'autres
avantages… Ainsi, par exemple :
Les
paroissiens peuvent
aussi soutenir l'Association de Saint François de
Sâles
(sic), soit comme associé (0,60 fr/personne) soit
par
abonnement au « petit Courrier ».
Louis Lepage :
Louis
Lepage par Eugène De Bremaeker (1879-1963), en
1955.
Le 6 janvier 1886 à 8 heures du soir, Hermalle voit
naitre Louis, Émile, Henri, Joseph Lepage.
Ses parents sont Émile Henri Joseph, ardoisier,
domicilié
dans la commune, âgé de 32 ans et son
épouse Marie
Renard, ménagère, âgée de 46
ans, au
même domicile. Ils ont déjà
eu un enfant,
quinze ans auparavant : Lambert, Louis, Léopold Lepage qui
va
devenir bourgmestre de Hermalle après la Première
Guerre
mondiale.
Louis va faire
de brillantes études d'ingénieur à
l'université de Liège.
En 1928, il est administrateur de la Société
belge d’Électrochimie.
En
se
basant sur les conceptions du Français Georges Claude, il
réussit la synthèse
industrielle de l’ammoniac à partir de
l’azote de
l’air et de l’hydrogène (qui
n’était
alors qu’un déchet de cokerie) et crée,
après la Première
Guerre mondiale – en 1923 –, la Société
belge de l’Azote
installée à Renory-Ougrée ; il produit
également de l'ammoniac à partir de carbure de
calcium
(CaC 2 ) via du cyanamide de calcium (CaCN 2 ).
Sa
société fusionne avec la
Société des produits chimiques du Marly de
Bruxelles.
Administrateur-délégué
et directeur général de la Société
belge de l’Azote et des produits
chimiques du Marly, souvent intitulée S.B.A.,
il en fait un centre de recherches à la renommée
mondiale dont le siège est à Liège.

Usines
du Marly
L'entreprise
est le plus grand producteur de produits chimiques en Belgique. Elle va
produire des herbicides, des explosifs, des engrais azotés
à partir d'azote liquide, de l'acétone, du
formol, des
résines phénoliques, des résines
urée, des
colles et vernis.
En 1936, elle fabrique aussi des masques à gaz dont le
premier
modèle, le « Masque respiratoire SBA », est destiné
au
marché industriel. D'abord fabriqué en caoutchouc
gris,
il va être remplacé par du caoutchouc brun et un
modèle d'exportation sera fabriqué avec un
diamètre de filtre différent.
Remplacé par le modèle L702 moins cher produit en
4
millions d'exemplaires, le produit est exporté aux Pays-Bas,
en
France, en Suède et en Finlande.
En 1939, la Société
belge de l’Azote et des produits
chimiques du Marly occupe
un stand très remarqué dans la section concernant
l'Épuration des eaux (palais 18) de l'Exposition
internationale
de l'eau à Liège.
En 1939 aussi, la revue La Nature publie dans son n° 3054 du
mois
d'aout, un schéma montrant l'utilisant des gaz à
la SBA
en précisant que cette société produit
quelque
12.000 litres d'alcool éthylique par jour en moyenne
courante.
En 1939 toujours, Louis Lepage est l’un des
représentants,
avec Paul de Launoit, des Amis des Musées
liégeois qui
vont mettre à la disposition de la Ville de Liège
cinq
millions de francs belges (plus de 3 800 000 €) pour acheter
à la vente de Lucerne par Theodor Fischer des
œuvres
d’art majeures raflées par le gouvernement du
Troisième Reich et considérées comme
«
dégénérées »
– car
créées par des artistes juifs, «
bolchéviques » ou « cosmopolites
» – par
Hitler, Goebbels et les Nazis qui voulaient utiliser l’argent
de
la vente pour leur guerre. Un montage financier avec les Amis
des
Musées liégeois, l’État
belge et la Ville de
Liège est approuvé à
l’unanimité par
le Conseil communal liégeois qui compte pourtant cinq voix
rexistes dans ses rangs, la veille de la vente. La maison bleue de
Marc Chagall, La Mort
et les Masques de James Ensor (ci-dessous), Le sorcier d'Hiva Oa
de Paul Gauguin, Monte-Carlo
d’ Oscar Kokoschka, Chevaux
au pâturage de Franz Marc et La famille Soler de
Pablo Picasso, Portrait
de jeune fille de Marie Laurencin , Le cavalier sur la plage
de Max Liebermann, Le
déjeuner de Jules Pascin sont ainsi acquis au
profit de la ville de Liège.
La Mort et les Masques de James Ensor
En
1941, pour
compenser la pénurie de médicaments, Louis Lepage
fonde
une filiale pharmaceutique, la Société des
Laboratoires
Labaz (Laboratoires de la Société Belge de
l’Azote), société de droit
belge… qui va
finir, après bien des péripéties dans
le giron
français puis international.
La politique et l'avenir de la Belgique concernent vivement Louis Lepage :
- Résistant durant la
Deuxième Guerre mondiale, il est nommé
Haut-Commissaire à la Défense de la Population
civile.
Ce Haut commissariat à la défense de la
population civile
est érigé en 1944 au sein du Ministère
de
l'Intérieur pour coordonner les services publics dans
l'assistance à la population et la protection contre le
péril aérien. Peu de mois après sa
création, ce service est transféré au
Ministère des Victimes de la Guerre. Il disparait
définitivement en juin 1945 – selon
Sébastien
Soyer, « Dossier d'étude et de
préparation du
tableau de tri », Archives générales du
royaume et
archives de l'État dans les provinces, Direction
générale de la sécurité
civile, Bruxelles,
2008
- En 1945, il est administrateur du FNRS
(Fonds National de la Recherche Scientifique) qui
bénéficiera de subsides récurrents à partir
de 1947.
- Militant wallon, Lepage va faire
partie du Conseil d’administration du Conseil national wallon
de
Radiodiffusion, créé secrètement pour
préparer l'après-guerre des ondes
radio.
- Il fait partie du comité
directeur du Conseil économique wallon, officiellement
né en septembre 1944.
- Il co-signe l'Accord Schreurs-Couvreur,
le 3
décembre 1952, un manifeste
approuvé et publié par 50 intellectuels wallons
et 50
flamands, qui énonce des principes de base pour la
fédéralisation de la Belgique et va avoir un
énorme retentissement dans tout le pays.
Il exerce la présidence de la société Petrochim
créée en 1951, qui a
constitué la
première entreprise pétrochimique du port
d'Anvers.
Le Conseil
des Ministres du 9 mars 1951 lui octroie la Commanderie de l'Ordre de
Léopold, en
remplacement de la Commanderie de l'Ordre de la Couronne, qui lui avait
été décernée
le 15 novembre 1948.
En 1950, il figure parmi les personnalités qui
célèbrent le centenaire de l'Institut
Archéologique Liégeois
La même année, toujours actif, il lance la
société Tensia, l'un
des fleurons de la stratégie chimique jusqu'au
début
1980, avec la SBA et la Société
Générale de
Belgique ;
Tensia va être intégrée ensuite dans
Gechem qui
en 1983, la revend au groupe pétrolier britannique BP
(British
Petroleum Group) qui, après la Guerre du Golf de 1990-1991,
la
cède à Yplon/MC
Bride. C'est une des
conséquences de l'abandon du secteur chimique
liégeois
par la Société Générale de
Belgique…
L'an suivant, il devient président de la
société Petrochim, créée
à Anvers.
Louis Lepage meurt à Sprimont le 11 mars 1955, dans la
propriété qu'il avait acquise et qui avait
appartenu
précédemment à des proches de la
famille de
Potesta de Hermalle comme le Baron Ferdinand van Macar et le comte le
Grelle.
Louis Lepage était membre de
la Commission Administrative du Patrimoine de
l’université de Liège qui lui a
consacré une notice
nécrologique élogieuse :
« (…) de quelque
côté que le regard contemple ce fier visage, Louis
Lepage
apparaît grand.
Sa
prestigieuse carrière d’industriel a
été
retracée tout empreinte de son
audace réfléchie, de son enthousiasme, de son
besoin
naturel de voir grand et d’élargir
les horizons. On a dit son nom dans la
Résistance, son esprit d’entraide, son courage
indomptable. Aux différentes étapes de
sa vie,
chacun a
retrouvé son sens profond de la dignité humaine,
son
généreux effort pour que
tous puissent accéder à une existence plus libre
et plus
claire.(…) »
|
Le 24 juin 1875, le roi Léopold II signe un
arrêté
annonçant que dans l'intérêt des
communications
entre les
localités que sépare la Meuse, un grand bac pour
voitures
et charrettes sera installé aux frais de l'État
au
passage d'eau de Hermalle et précise le détail
des droits
à percevoir pour l'utilisation de ce bac :
- Pour le passage d'une voiture suspendue
à deux
roues, attelée d'un cheval ou mulet, conducteur compris, 60
centimes ;
- Pour le passage d'une voiture suspendue
à quatre roues, attelée
d'un cheval ou mulet, conducteur compris, 75 centimes ;
- Pour le passage d'une voiture suspendue
à
quatre roues, attelée de deux chevaux ou mulets, conducteur
compris, 90 centimes ;
- Les voyageurs payeront
séparément, par tête, le droit
dû pour
une personne à pied ;
- Pour le passage d'une charrette
chargée, attelée d'un seul cheval,
mulet ou deux bœufs , conducteur compris, 75 centimes ;
- Pour le passage d'une charrette
chargée,
attelée de deux chevaux, mulets ou quatre bœufs,
conducteur compris, 90 centimes ;
- Pour le passage d'une charrette
attelée de trois chevaux ou mulets,
conducteur compris, 1 fr . 15 c. ;
- Pour le passage d'une charrette à
vide, cheval et conducteur compris , 50 centimes ;
- Pour le passage d'une charrette
chargée,
employée au transport des engrais ou à la
rentrée
des récoltes, attelée d'un cheval, mulet ou deux
bœufs, conducteur compris, 25 centimes ;
- Pour le passage d'une charrette à
vide, employée au transport
des engrais ou à la rentrée des
récoltes, attelée d'un cheval, mulet
ou deux bœufs, conducteur compris, 10 centimes ;
- Pour le passage d'une charrette
chargée, attelée d'un âne, conducteur
compris, 10 centimes ;
- Pour le passage d'un chariot de ferme
à quatre
roues chargé, attelé de deux chevaux ou
bœufs ,
conducteur compris, 60 centimes ;
- Pour le passage d'un chariot de ferme
à quatre roues à vide,
attelé de deux chevaux ou bœufs, conducteur
compris, 40 centimes ;
- Pour le passage d'un chariot de roulage
à
quatre roues chargé, attelé d'un cheval,
conducteur
compris, 80 centimes ;
- Pour le passage d'un chariot de roulage
à
quatre roues chargé, attelé de deux chevaux,
conducteur
compris, 1 franc ;
- Pour le passage d'un chariot de roulage
à
quatre roues chargé, attelé de trois chevaux,
conducteur
compris, 1 fr. 50 c. ;
- Pour le passage d'un chariot de roulage
à
quatre roues à vide, attelé d'un cheval,
conducteur
compris, 60 centimes ;
- Il
sera payé, pour chaque cheval, mulet ou paire de
bœufs
excédant les nombres indiqués pour les attelages
ci-dessus, comme pour un cheval ou mulet non chargé
et, par
âne, le droit fixé pour
les ânes non chargés.
- Le
batelier ne pourra être contraint à passer une
voiture,
charrette ou chariot se présentant isolément que
lorsque
le conducteur lui
assurera une recette de 90 centimes.
Autant dire que le passeur devait avoir une bonne
mémoire !
Et que la veuve Hubert Thirion, qui avait été
déboutée en octobre 1870 de sa demande
d'établir
une passage d'eau particulier pour exploiter plus aisément
sa
parcelle arable au-delà de l'eau, a dû refaire ses
calculs… (Moniteur belge, 1870, 10)
Pour comparaison des prix avec notre époque : le prix du
pain de
ménage, en 1867 à Bruxelles, était de
42 centimes
le kilo.
De 1880 à 1895, l’arrivée massive de
blés américains provoque une grave crise qui
oblige nombre de petits agriculteurs de la région
à chercher davantage de ressources dans l'industrie voire
même à s'engager dans les campagnes de
briquèterie
à l'étranger ; femmes et enfants assument alors
la charge des petites exploitations.
Cette
page a été revue ou
complétée pour les dernières fois les 22
janvier et 14 février 2025.
Notes
[fardier]
: charriot à 2 ou 4 roues basses 
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