Et au XVIIIe
siècle...
Une nuit de juin 1717, des bateaux s'arrêtent à Hermalle :
il faut bien que le tsar Pierre le Grand passe la nuit en paix avant de
rejoindre Liège puis Spa où il doit prendre les eaux,
mais il n'y a aucune raison pour qu'il débarque chez nous et
visite le domaine de Hermalle...
Celui-ci appartient à la famille de
Moreau qui a acheté la
propriété mise en
vente par le comte Philippe-Albert d’Ursel.
Le château du XVIIIe siècle (avant 1741) - collection privée, reproduction
strictement interdite.
Il s'agit d'un domaine de grande importance car la terre
d’Hermalle consiste en :
• |
haute,
moyenne et basse justice |
• |
droit de chasse et de pêche |
• |
une cour féodale dont
relèvent de nombreux fiefs «
entre lesquels
plusieurs cavailliers relèvent leurs seigneuries hautes et
principales,
comme aussy plusieurs abbez en tiennent quantité de beaux
fiefs », qui
rapporte bon an mal an de 800 à 1.000 florins |
• |
un château en carré ; « environné
d’un grand vivier, défendu par des
tours, une grande bassecourt, aussi défendue par des tours,
avec une
maison pouvant loger un censier, tenir trois cents moutons et
quantité
d’autres bestiaux » |
• |
un beau jardin |
• |
un verger de 32 hectares |
• |
22 hectares de prairies pour lesquels on
offre 58 florins par bonnier et par an |
• |
105 hectares de terres labourables
loués 4 muids
l’épeautre par bonnier et par an |
• |
un moulin banal rendant deux setiers
de froment par semaine |
• |
une brasserie banale |
• |
des cens qui rapportent 200 florins
par an |
• |
deux chauffours (fours à chaux)
rapportant chacun 12 florins d’or par an |
• |
182 hectares de « bois
à taille où il y a de beaux chênes
» |
Philippe-Albert
d'Ursel dit le comte de Milan
(Bruxelles 1668-Bruxelles 1746) a donc fait sortir le domaine
d’Hermalle
des biens de la famille d’Ursel en le vendant pour 40 000
écus ou 96 000 florins, le 20.05.1704, voulant racheter les terres (Avelghem, Heestert et Tiltenhove) de la succession de son oncle le prince de Steenhuyze.
À l'époque, Hermalle est vinculé (n'est
possédé que sous certaines obligations) de
fidéicommis (disposition par laquelle un testateur lègue
des biens à une personne – le grevé de
restitution–, à charge pour ce dernier de les transmettre
sous certaines conditions de temps ou de circonstances à un
tiers) ; ce qui signifie que l’argent provenant de la vente doit
être réemployé dans des biens de même nature
et avec l’accord des proches du vendeur et du roi.
Le nouvel acheteur de Hermalle, en 1704, est
Guillaume
de
Moreau,
baron du Saint-Empire, seigneur et vicomte de Neuville-en-Famenne et
trésorier général du
prince-évêque de
Liège (Liège 17.03.1642-Liège
05.08.1710) + Marie-Pentecôte de Crassier => Jean
Guillaume de Moreau
Jean
Guillaume Baron de Moreau, du Saint-Empire et de Hermalle, conseiller
et trésorier général de S.A.S.E.
Cologne (Liège 05.05.1685-Liège
29.11.1747) qui fait relief le
18.2.1729 + Marie Élisabeth (De ?) Coenen =>
Marie Catherine de Moreau
Le château,
son parc
à la française et son jardin fruitier sont dans
toute leur splendeur.
Remacle Le Loup les
représente en 1735 dans l'un de ses dessins :
Et Pierre-Lambert de Saumery en fait l'éloge dans le premier
tome des Délices
du Païs de Liége paru
en 1738 : [11]
«
De plein pié avec le Vilage qui en dépend, et dont il
n'est ſéparé que par un rang d'arbres, il eſt
embéli de charmantes avenues, & ſur-tout d'une Allée
de Charmilles de deux mile piés de longueur [660 m], qui borde un Jardin fruitier des mieux entretenus, qui ne contient pas moins de vingt Arpens de terre. (…)
C'eſt-là où l'Architecte a élevé un Edifice compoſé de trois gros Corps de logis, bâtis ſur trois faces d'une Cour quarrée de ſoixante piés de Diamètre. Elle est ſéparée d'une grande Avant-Cour où ſont les Remiſes & les Ecuries, par un large ſoſſé toujours plein d'eau vive. Revêtu de pierre de taille juſqu'à hauteur d'apui, il eſt orné d'une Baluſtrade ſoutenuë par des Pilaſtres à une égale diſtance, & coupé par un Pont de pierre garni de garde-foux de fer. La Porte qui eſt une Grille de fer aſſortie d'ornemens dorés, eſt cantonnée de deux Gladiateurs de hauteur naturelle parfaitement bien ſcultés. (…)
L'Avant-Cour eſt ſuivie d'une Baſſe-Cour où ſont placés d'autres Bâtimens néceſſaires & utiles à la Campagne, conſtruits dans le goût moderne. Elle eſt
encore coupée au milieu d'un très-joli Corps de logis,
qui la partage en deux Cours. On voit dans celle qui
précède l'Avant-cour, un jet d'eau avec un grand Baſſin placé au milieu de ce quarré. (…)
Le dedans de ce Château n'eſt pas moins bien aſſorti que ſes dehors. Les Cuiſines & les Offices en ocupent les ſouterrains. Les Appartemens, quoi qu'ils ſoient proprement meublés, empruntent leur plus bel ornement de cent perſpectives,
les plus agréablement variées. Des Tableaux par les
meilleurs Maîtres, & quantité d'autres ornemens
travaillés avec délicateſſe, y satisfont le goût moderne. (…)
Elle [l'ensemble de la propriété] fut venduë en mil ſeptcentquatre, à Guillaume Baron de Moreau, dont le Fils en eſt aujourd'hui en poſſeſſion. (…) »
Le début de ce siècle voit la reconstruction de
la ferme
de
Hottine, au pied du Thier d'Olne, qui existe au moins depuis
1262,
date à laquelle l’abbaye de Flône
l’acquit.
Il connait aussi la construction de la maison
natale
de Jean-Gille Jacob (aujourd'hui presbytère) au chevet de
l'église
Saint-Martin et,
juste à
côté, à front de chaussée,
celle du relai
de
poste
.
La religion catholique empreint la société, depuis 10
siècles, dans chaque fait de la vie ; elle commence à la
naissance par le baptême donné au nouveau-né - pour
autant qu'il soit en vie - les parents ayant
généralement, depuis le Moyen Âge, une peur atroce
du destin d'un enfant non baptisé, même si, dans le cas
d'un enfant mort-né, il est réputé aller
directement dans les limbes, un lieu indéterminé entre enfer et paradis.
Le 21 mai 1734, Marie Anne Firket met malheureusement au monde, de son
époux hermallien Jean Henry Rasquin, un fils mort-né.
L'enfant est transporté à Notre-Dame de la Sarte de Huy,
soit à quelque 25 kilomètre de distance, où se
trouve un des « sanctuaires à répit » de Wallonie.
Le corps reste exposé devant la statue de la Vierge pendant neuf
jours au bout desquels il manifeste le signe de vie qui permet au
prêtre recteur de l'église de la Sarte de le baptiser, le
30 mai, du nom de Jean Henry en présence du grand-père
(Léonard Rasquin) et de l'oncle (Nicolas Minet) du
bébé, de deux femmes de Hermalle (Élisabeth
Mignolet et Marie Agnès Dumont) et de plus de vingt autres
témoins hutois ou des environs.
Ceci est le dernier miracle authentifié de la Vierge de la
Sarte, le précédent étant vieux de cent ans. Le
fait est acté dans le registre des baptêmes de Hermalle
par le révérend Gonzalès Ignace de Kessel,
chanoine régulier de l'abbaye de Flône et curé de
l'église Saint-Martin de Hermalle depuis 1725 [Halflants].
Quant au château, le
pont actuel permettant le passage entre l’avant-cour et la
cour
d’honneur daté 1733, et le bassin circulaire dans
l’avant-cour daté 1741 ont dû
être édifiés par la volonté de la famille de Moreau, alors propriétaire des biens.
Jean-Gille Jacob aurait-il participé aux travaux ?
Jean-Gille
Jacob 12 :
Jean-Gille(s)
Jacob dit Bastin, nait le 13 juillet 1714 à
Hermalle-sous-Huy de Catherine Troquay,
fille
d’un menuisier d’Engis et qui
décède quand
l’enfant est encore en bas-âge, et de
Sébastien
Jacob maitre-maçon, auteur notamment du refuge de
l’abbaye
d’Orval à Huy et du presbytère
d’Amay mais
aussi sacristain.
On
suppose que Jean-Gille a été formé sur
les chantiers de son père auquel il succède comme maître-maçon (architecte-entrepreneur).
En 1745, il est chargé de la modification du
chœur de l'église de Hermalle.
À
l’âge de 39 ans, en 1753, il épouse une
jeune femme
plus jeune de 15 ans, Marie-Anne-Angélique Mataigne, fille
de
Jean, également maitre-maçon à
Hermalle et
bourgmestre du village. Ils vont avoir 7 enfants :
- Anne-Catherine née le 8.5.1753 ;
- Jean-Sébastien né le 16.2.1755 ;
- Marie-Josèphe-Thérèse née le 1.2.1757 ;
- Joseph né le 16.8.1758 ;
- Marie-Josèphe-Florence née le 21.6.1760, †
29 juillet 1849 ;
- Pierre-Joseph né le 5.2.1762 ;
- Jean-Laurent né le 25.4.1765.
L’année de son mariage, il rénove et
réaménage sa maison natale construite par son
père
vers 1712-1717 sur une prairie achetée au chevet de
l’église et près du
cimetière villageois.
Il renouvèle la décoration intérieure,
et y fait
réaliser des peintures murales uniques en Europe. [12]
Salon aux peintures murales, devenu
bureau du presbytère dans les
années 1995.
Le
décor mural
peint des angles du salon, aux instruments de la profession de
maitre-maçon, représente les
activités des quatre métiers de la construction :
charpentier, maçon, « bricqteur » et
tailleur de pierres.
Parmi les outils représentés figure
la bisaigüe, un outil de charpentier typique de France et de
Wallonie ( bizawe
en wallon), constituée d'une lame droite, longue de 120
à
130 cm sur 3 à 4 cm, taillée en biseau simple
à
l'une de ses extrémités, en bédane
à
l'autre, et utilisée pour dégauchir tenons,
mortaises ou
même poutres, et à couper les angles des
mortaises.
Cet outil, et surtout sa représentation,
intéresse
les historiens de l'architecture.
Le
plafond est orné de stucs et d'un
médaillon portant équerre, compas,
règle coulissante, truelle, marteau d'épinceur,
fil à plomb et un chronogramme.
Le
chronogramme :
EXTRVCTVM
LEVITER
FVIT
EX STVDIO
TQVE LABORE
Fut construit aisément par l'étude et le travail
= 1753
L’année suivante, en 1754, Jean-Gille Jacob
reçoit
commande de Florent d’Oultremont pour
réaménager le château de Warfusée
; à la place de l’ancien
donjon, il construit un château de style Louis XV dont les
principaux salons donnent sur le parc vallonné, vers la
Meuse.
Le
château de Warfusée tel que vu de
l'allée d'accès - Auteur
: Siebot ;
la construction de Jacob ne se découvre qu'après
être passé sous le porche à clocher :
Le 2 juin 1757, il est présenté comme
échevin de
la cour de justice de Hermalle et, l’année
suivante, comme
tenant de l’église paroissiale Saint-Martin.
En 1762, l’abbé commendataire Simon-Joseph de Harlez, ami
et conseiller personnel de Charles-Nicolas d'Oultremont - qui va
être prince-évêque de 1763 à
1771 -,
lui demande de participer aux travaux de modification du
monastère médiéval de l'Ordre de
Citeaux,
fondé en l'an 1200, qui constitue la base de l’abbaye du
Val Saint-Lambert.
Jacob conçoit un palais abbatial de conception
néoclassique tourné vers le fleuve, digne
résidence pour un abbé artiste (qui a
écrit les
livrets du Voyage de Chaudfontaine (1757), un opéra-bouffe
en
wallon liégeois, et des Hypocondriaques (1758) qui traite
des
bourgeois souffrant de maladies imaginaires et se rendant aux thermes
de Spa), protecteur des artistes dont, notamment, Jean-Noël
Hamal
et André Grétry, et tenant un salon
littéraire
hebdomadaire qui commente aussi d’autres arts que la
littérature.
Mais Jean-Gille Jacob ne travaille pas toujours pour les plus
notables. Ainsi reconstruit-il la chapelle Saint-Firmin de
Rotheux, qui était dans un état de
délabrement
dangereux, dans des conditions difficiles (1765-1766) : les habitants
n'ont obtenu l’ordre de reconstruction de la part des
responsables du lieu (la cathédrale de Liège et
l’abbaye du Val Saint-Lambert) qu'en échange de
l’engagement de leur part de fournir pour la construction
«
deux cents journées de corvée de
manœuvre »,
d’aller « chercher les charbons pour cuire les
briques, de
mener la chaux (…) à portée de la
chapelle
à bâtir, de transporter à Rotheux les
ardoises
livrées à Yvoz »… [Neupré]
À Huy, le conseil de la commune et les métiers
tenaient séance à la maison du Coq,
à l'angle de la rue des Chevaliers et de la rue du Coq,
maison qui devait remonter au XIV e
s. et se trouvait en piteux état. Un certain Masson, de
Statte,
marchand de bois et entrepreneur en bâtiment, élu
bourgmestre de Huy en 1756, avait proposé la construction
d'un
hôtel-de-ville sur la place du marché, ce qui ne
fut pas
du gout de tous.
L'idée cependant fut conservée et par la vente de
divers
bâtiments dont l'ancien beffroi de la ville situé
près du couvent des Pères mineurs, la somme
nécessaire de quarante mille florins du pays fut
réunie,
et l'adjudication accordée à Jean-Gille Jacob.
C'est au cours des travaux qu'on s'avisa que rien n'avait
été prévu pour le placement d'un
carillon et de la
nouvelle cloche d'alarme qui devait remplacer celle du
beffroi.
Jacob imagina alors la construction, au centre de l'escalier, d'une
colonne supportant un clocher pour la cloche et le carillon de 36 cloches [Gorrissen].
Arpenteur, expert juré pour la cour censale,
échevin de
la cour de justice, tenant de l'église paroissiale et
échevin de Hermalle, il a acquis un statut social
supérieur à la moyenne, ce qui lui vaut
d’être appelé lors de son
décès - à Hermalle-sous-Huy, le 12
avril 1781 -, dans
les registres de la cour censale, Monsieur de Jacob.
Outre les bâtiments déjà
cités, Jean-Gille
Jacob a réalisé ou
complété, notamment :
- le presbytère de Seny (1743)
- l'église d'Ougrée
(1753)
- l'église abbatiale du
Val-Saint-Lambert (1751-1752)
- l'hôtel-de-ville de Huy
(1765-1770)
- l'église de Pair (1767)
- l'église paroissiale
Saint-Pierre et
Paul (Flémalle/Ramet 1767)
- l'église paroissiale
Saint-Joseph
(Sprimont/Dolembreux 1769)
- le château de Bormenville
(1775-1781
- achevé ensuite par son fils)
- le château de Plainevaux
(Neupré-Plainevaux) dont la construction s'étend
du XVIIe au XIXe
siècle avec la participation de Jean-Gille
Jacob au XVIIIe
siècle
- le
pont Saint-Nicolas formant voute sur le Hoyoux à son confluent
avec la Meuse, à Huy ; ce pont, qui permettait l'accès
direct au vieux pont sur la Meuse et à la Collégiale, a
disparu lors de la rectification des berges du fleuve avec la
création du quai Dautrebande12.
On lui doit vraisemblablement un
autre bâtiment de son village natal, la maison
Sacré,
où a habité le
bourgmestre Lepage, et des modifications apportées
à la
façade est du château. On doute en effet
que la
famille de Moreau eut pu faire appel à un autre architecte
que
lui, d'autant que :
Le
style de ses constructions témoigne d'usages et de types
architecturaux traditionnnels au pays de Liège, voire
même
parfois attardés : la toiture à coyau, par
exemple, y est
encore d'un usage général. Il manifeste un
attachement
particulier pour les fenêtres tripartites à
linteau
bombé, la clé cantonnée de deux
volutes. [Lemeunier]
Son œuvre a été
continuée
par son fils ainé, Jean-Sébastien, qui figura sur
la 2 e liste
des révolutionnaires liégeois dont on
ordonna en
1791 la prise de corps, la saisie des biens, meubles et immeubles.
Il faut dire que le 28 avril de l'année
précédente, alors que le tocsin avait
sonné et
qu'une foule d'hommes venant du village et de Clermont était
rassemblée sur la place de l'église et devant la
maison
de Jacob, certains avaient obligé Jean-Sébastien
à
les accompagner dans le tour des censes où l'on savait qu'il
restait du grain pour le réquisitionner... Le fils
Jacob
ne put que s'exécuter et réussit à
empêcher
que cette opération se fit dans le désordre.
La maison natale du maitre-maçon, restée dans la patrimoine familial pendant
quelques générations, a été vendue à
M. Hilgers, un des responsables des Poudreries de Clermont,
puis - en 1842 - à la Fabrique d'église de Hermalle
qui s'en est servi comme presbytère jusqu'en 2016, année
où elle l'a cédée à des particuliers pour
rénovation.
Elle est classée monument historique au patrimoine de la
Région
wallonne depuis le 13 janvier 1977.
En 2013, notre association La Rawète
a proposé au collège
communal
de rendre à la voirie qui longe la maison natale
du
maitre-maçon hermallien le nom qu'elle portait en 1829,
comme l'atteste un plan du cadastre : ruelle Jacob – une
façon de rendre hommage au natif hermallien inconnu du grand
public et de compléter le travail entrepris pour sa
reconnaissance par Albert Lemeunier, Docteur en histoire de
l’art, professeur à l’Université de
Liège et conservateur principal honoraire du Grand Curtius.
Après enquête publique et consultation de la
Commission de toponymie, le conseil communal a décidé, le
28 mai 2013, de renommer cette partie de la rue Gerée en Ruelle
Jean-Gille Jacob.
Jean-Gille
Jacob est en effet l’un des quelques grands architectes de son temps
en Principauté de Liège,
les autres étant les liégeois Barthélemy Digneffe et
Jacques-Barthélemy Renoz qui œuvrèrent
principalement dans l'aire de Liège, Aix-le-Chapelle, et
Maestricht alors que Jacob travailla dans le val mosan et le
Condroz.
Il a dirigé un grand nombre de chantiers qu’ils
relèvent du domaine ecclésiastique, public ou du
privé. Il est aussi connu comme expert,
intervenant en de
nombreux endroits.
Il a de plus exercé avec son épouse Marie-Anne-Angélique Mataigne une
importante
activité commerciale : opérations
hypothécaires et
transactions immobilières.
Comment un homme si important 13, et dont les
constructions sont toujours parcourues par le grand public 250 ans plus
tard, a-t-il pu disparaitre de la mémoire de nos contemporains ?
À défaut de célébrer l'architecte, on
aurait pu au moins le citer comme grand-père d'un de nos premiers
Ministres de la justice et Présidents de la Chambre des
représentants...
Car Jean-Gille, par sa fille Marie Josèphe Florence qui épousa l'avocat liégeois Antoine
Joseph Raikem 14, est
le grand-père du célèbre juriste Jean
Joseph Raikem (28.04.1787-24.01.1875), qui fut
- Représentant aux états généraux du royaume des pas-Bas ;
- Vice-président du Congrès national en 1830 ;
- membre élu de la Chambre des Représentants par
l'arrondissement de Liège en 1831 ;
- Ministre
de la
Justice en 1831-32 puis en 1839-40 ;
- Président de la Chambre de
1832
à 1839 ;
- Procureur
général de la Cour d'appel de Liège de 1848
à 1867 ;
- auteur d'écrits qui ont fait
date et le font encore, tant sur le plan du droit et de la langue
française que sur les us et coutumes du Pays de
Liège durant l'Ancien Régime.
Les biographes de M. Raikem ont choisi de citer son ascendance
paternelle et de passer sous silence la maternelle :
« L'enfance et l'adolescence de Jean-Joseph Raikem eurent
pour cadre la vieille cité de Saint-Lambert. Son
grand-père, jean Raikem, originaire d'Engis, exerçait la
profession de boulanger, quai de la Goffe, à l'enseigne du
« Roi d'Angleterre » et son père, Antoine-Joseph
Raikem, qui avait embrassé la carrière du droit,
était avocat au barreau de Liège. »
Jean Constant, Procureur général près la Cour
d'appel de Liège, « Jean-Joseph Raikem »
dans Revue de Droit pénal et de Criminologie, Organe de l'Union Belge et Luxembourgeoise de Droit Pénal,
Bruxelles, novembre 1969.
« Le Procureur général Joseph Raikem naquit
à Liège le 28 avril 1787, d'une famille essentiellement
liégeoise. Il descendait de ce Jean Raikem que nous voyons au
début du XVIIIe siècle, quitter Engis, pays de ses
ancêtres, et s'installer en notre bonne ville, quai de la
Goffe, à l'enseigne du Roi d'Angleterre, où il exerce la
profession de boulanger. Antoine-Joseph Raikem, père de Joseph,
fut le premier de la famille à s'adonner à la
carrière du droit, et devint très rapidement l'un des
jurisconsultes les plus écoutés du barreau
liégeois. »
P. Hanquet, « Jean-Joseph Raikem » dans Les Gens
de robe liégeois et la révolution belge,
Liège, G. Thone, 1930, pp. 159-191
On se demande encore pourquoi…
|
L'église paroissiale est
dotée
d'une nouvelle tour pourvue de deux cadrans d'horloge
à une aiguille
et d'une porte à deux battants dont les panneaux
ornés de sculptures de
style Régence constituent une remarquable
menuiserie ; le chantier se déroule de 1741 à 1760[kikirpa].
Le clocher, surmonté d'une courte flèche
octogonale
soutenant une croix et un coq, contient trois cloches. À l'autre
extrémité du bâtiment, le chœur est
modifié par Jean-Gille Jacob (1745).
Hermalle se sépare
d'Éhein le 15 février 1748.
Reprenons la succession des propriétaires du domaine
seigneurial :
Marie
Catherine de Moreau (fille ainée de Jean
Guillaume Baron de Moreau) + Charles Louis Joseph Augustin de
Louvrex (écuyer, échevin de Liège,
(décédé en 1754 ?)) qui
fait
relief le 11.6.1753 => Mathias Guillaume II de
Louvrex
Mathias
Guilleaume II de Louvrex, Seigneur de Ramelot et baron de Hermalle
qui fait relief les
17.7.1765, 8.5.1772 et 2.5.1785
Ce Mathias
Guillaume II est un petit-fils issu du second mariage du fort célèbre Mathias-Guillaume
I de Louvrex (Liège 15.11.1665-Liège 13.09.1734)
connu
pour ses brillantes qualité de juriste et d'historien
apprécié tant en Principauté
qu'à l'étranger - on dit qu'un de ses
mémoires de
défense a convaincu l'archevêque de Cambrai
Fénelon
d'abandonner un procès, certain qu'il était de le
perdre
face à Louvrex...-, pour sa
bibliothèque de 1228 volumes et de manuscrits de grande
valeur,et pour les charges publiques acceptées par
dévouement pour son
pays : bourgmestre de Liège en 1702 et négociant
habilement pour garder à la ville ses privilèges
et une
relative tranquillité dans une époque
excessivement
précaire, puis membre du Conseil privé du
Prince-Évêque, diplomate à la
conférence
d'Utrecht, juge au Tribunal des Échevins.
De Mathias
Guillaume II baron de Hermalle,
nous savons à ce jour peu de choses :
Il eut un tuteur, son
oncle Jean Louis Joseph de Louvrex, chanoine à Saint-Denis
(Liège) qui fit relief le 19 juillet 1754.
Il
fut le dernier porteur du titre de seigneur de Ramelot.
Il a épousé en 1766 Marie Isabelle Cornélie de Grady,
puis
devenu veuf, Marie-Josèphe Hougardy. Il
décède sans postérité.
Blason de Louvrex-de Grady en
façade sud du château de Hermalle.
En 1764 s'est
déroulé un procès devant les
échevins de
Liège : Mathias Guillaume II de Louvrex y était
opposé au monastère du Val-Saint-Lambert pour le
droit de pêche ou de faire pêcher dans les eaux de
la Meuse placées sous la
juridiction de Hermalle. [AE T30/14
- 766].
En 1772, Jean-Joseph Hanson,
peintre, graveur et poète, est comme Jean-Gille Jacob
échevin de Hermalle-sous-Huy.
Jean-Joseph Hanson :
Cet Hermallien est nommé professeur
à l'Académie de peinture, de sculpture et de
gravure par le
prince-évêque Velbrück - l'un des huit premiers académiciens de cette importante institution.
Comme peintre
héraldiste de la Ville de Liège, il succède à François-Bernard Racle [Kairis] et, en date du 2 septembre 1776 [Van Lokeren] il est nommé peintre
officiel de la cathédrale Saint-Lambert, titre
décerné par le chapitre par commission spéciale
mais… qui n'était pas toujours décerné à un
artiste.
On lui doit, notamment, le tableau de l'autel majeur
représentant l'Assomption de l'église
Saint-Lambert de la Gleixhe (classée, en contrebas du
château de Hautepenne dont le premier seigneur fut l'allié
malheureux de Henri III de Hermalle) :
Hanson est aussi connu comme poète dialectal.
Outre des
adaptations d'œuvres en wallon - dont La Henriade travestie de
Fougeret de Monbron et les Lusiades de Camoëns, il a écrit
une pasquille
dialoguée à la gloire du prince-évêque François-Charles de Velbrück, sur
l'air de la Botteresse de Montegnée, qui commence par l'interpellation d'une femme à son mari [Piron]:
D'où vins-s ? èst-ce li diâle qui [t’] kirôle ?
Volà treûs djoûs qui t'ès èvôye !
Ti t' moques bin dès bièsses èt dès djins
qwand t'ès-st-ine fèye mètou è trin,
ca ti n'as nole sogne dè manèdje,
tot l'monde èl sét bin dîre è viyèdje.
Ti f'reûs mîs dè d'morer è t' mohon,
ca Lîdje, ç'a stu ti pèrdicion.
- Ho ! tês'-tu, feume, ni d'vise nin tant !
Brês vîvât avou tès-èfants.
Dji creû, si t'eûhes situ è m' plèce,
qui ti t'eûhes moqué dès manèdje ;
li djôye t'eûhe fêt beûre tot come mi
dè savu l' prince qu'on a tchûzi,
ca si l'ârdjint m'eûhe mây mâqué,
dj'eûhe vindou m' cou-d'-tchâsses po 'nnè fé.
Ho ! ti n'as mây vèyou téle djôye
qu'in-y-a d'vins [Lîdje], avâ lès vôyes,
tot l' monde brêt vîvât tot costé.
Ho! nos-avans nosse binamé,
qui Dièw èl rinde è paradis
âs trèfoncîrs qui l'ont tchûzi.
I nos faléve on prince diner
ou nos-eûhîs tos stu bruber.
Tot l'monde brêt, totes lès clokes sonèt.
Lès trompètes, tabeûrs èt hâbwès,
ci n'èst [qu'] vîvât d'vins tot leû son,
on n' s'ôt nin pârler po l' canon.
Lès taviènes sont si plintes di djins
qu'on n'a nin à beûre po si-ârdjint.
Qwâtes èt hènas, tot sâte è l'êr,
dji n'a mây vèyou téle afêre.
Qwand on a fêt l' prince d'Outrèmont,
on vèyéve bin d'ôtes carilions.
C'esteût come Tchirous èt Grignous,
on s'eûhe câzî hagnî è cou,
on s' kibatéve po tot costé
di fwèce qu'on èsteût animé,
li djôye èsteût mèlêye d'arèdje
qu'on vèyéve lûre so lès visèdjes.
Po ci-cial, i n' va nin insi,
ca tot l' monde èst dè minme pârti,
on s' divèrtike come tos frés
èt si nom [n'èst] nin disputé.
Il èst si inmé dès Lîdjwès
qu'i 'nnè f'rè tot çou qu'i vwèrè ;
i-n-y-a nouk qui n' li risk'reût s' v^èye
â fisike tot come à l'èpèye.
- Dji creû qu' t'ès sô ou bin qu' t'ès sot,
ca ti n' m'as nin co loumé s'no.
Ti n' dis nin s' c'èst-on trèfoncîr
ou bin si c'èst-in-ètrindjîr.
Dji vou Fèlbrouck ou dji [n'] vou nouk,
si c'èst-in-ôte, passe vite à l'ouk.
Por lu, dji [n'] rigrète nin l' manôye
qui t'as dispârdou so tès vôyes.
- Feume, ti sohêt èst-acompli,
c'èst lu qu'èst prince di nosse payis.
C'èst-in-ome qu'a bin trop d' mèrite,
il èst-inmé di tot [l'] chapite,
dès bordjeûs tot come dès l' nôblèsse ;
lès p'tits, lès grands, tot lî fêt fièsse,
feumes èt èfants qui sont-à l'ouk
brèyèt tirtos vîvât Fèlbrouck.
- S'il èst vrêye qui c'èst lu qu'èst prince,
dihombe-tu vite, va è l' dispinse
èt hape ine botèye di brand'vin,
ca m' fât d'vèrti avou mès djins.
Va houke bin vite mi soûr Marèye,
mi cuzin Djâke èt totes sès fèyes :
dj'a èvèye dè fé on sopé
po fé oneûr à c' binamé.
- Tot 'nn' alant, djèl dirè â curé
afin qu'i fasse vite triboler.
C'èst-ine corwèye po nosse mârlî,
mês dji creû bin qu'i l' f'rè vol'tî,
èt si dj' veû qu'i n' seûye nin contint,
dji lî vou payî di mi-ârdjint,
ca dji n' vou, ma fwè ! rin mèskeûre
po fé oneûr à c' grand sègneûr.
Ça, dj'a èvèye d' fé on feû d' djôye
cial è nosse coûr ou bin è l' vôye ;
dj'a dès tchèrètes èt dès vîs bwès
qui n' valèt rin po fé ôte tchwè;
[Si n-y-a-t-i co dès-ôtes qu'èl f'ront]
èt qui broûl'ront tote leû mohon.
Fèlbrouck èst-inmé è payis,
n'a nouk qui n' vwèreût fé [di] s' mi.
- Matî, fês oûy [tot] çou qu' ti vous
ca dji [t'] lê mêsse po âdjourdou.
Broûle tès tchèrètes èt tès hèrnas,
totes tès wéres èt tès can'tias.
Tant qu'à mi, divins l' djôye qui dj' so,
dji broûl' reû cotrê èt sabots,
po Fèlbrouck, i-n-y-a rin qu' dji n' freû,
dji spîy'reû mès hièles èt crameûs.
Ça, mès-èfants, priyîz l' bon Dièw
afin qu'i lî done ine longue vèye
" et qu'il le conserve en santé",
ca nos-avans on binamé.
Qui Dièw bènike tot li chapite
qu'on avou fêt on prince di mèrite,
qui Diew li vôye ricompinser :
nos t'nans Fèlbrouck, nosse binamé ! |
D'où viens-tu ? C’est le diable qui t'agite ?
Voilà trois jours que tu es parti !
Tu t' moques bien des bêtes et des gens
une fois que tu es en mouvement,
car tu n'as nul souci du ménage,
tout l’ monde sait bien l' dire au village.
Tu f'rais mieux de rester à ta maison,
car Liège, ça a été ta perdition.
- Ho ! tais-toi, femme, ne médis pas tant !
Braille vivat avec tes enfants.
Je crois, si tu avais été à ma place,
que tu t’ serais moqué du ménage ;
la joie t’aurait fait boire tout comme bibi
de connaitre le prince qu’on a choisi,
car si d’argent j’avais été dépourvu
mes chausses pour une fois j’eusse vendu.
Ho ! Tu n’a jamais vu une telle joie
qu’il y a dans Liège, de par les voies,
tout le monde gueule vivat de tous côtés.
Ho ! nous avons notre bienaimé,
que Dieu le rende au paradis
près des chanoines qui l’ont choisi.
Il fallait un prince nous donner
ou nous serions tous allés mendier.
Tout l’ monde crie, tout’ les cloches sonnent.
Ce ne sont que vivats qui résonnent
par les tambours, hautbois et clairons,
on n’ s’entend pas parler du fait du canon.
Les tavernes sont si pleines de gens
qu’on n’a pas à boire pour son argent.
Pintes et godets, tout vole en l’air,
je n’ai jamais vu une telle affaire.
Quand on a fait l’ prince d’Oultremont,
on voyait bien d’autres mèches à canon.
C’était comme Chiroux et Grignoux,
on se s’rait presque mordu au cul,
on s’battait de tous côtés
car on était excités,
la joie était mêlée d’une rage
qu’on voyait luire sur les visages.
Pour celui-ci, il n’en va pas ainsi,
car tout le monde est du même parti,
tous comme des frères on s’divertit
et son nom n’est pas contredit.
Il est si aimé des Liégeois
qu’il en f’ra tout ce qu’il voudra ;
pour lui chacun risquerait sa vie
à l’épée comme au fusil.
- Je crois que t’es rond ou bien qu’ t’es con,
car tu ne m’a pas encore dit son nom.
Tu ne dis pas si c’est un tréfoncier
ou bien si c’est un étranger.
Je veux Velbrück ou je n’ veux nul autre,
prend vite la porte, si c’est un autre.
Pour lui, je ne regrette pas le gain
que tu as dissipé sur ton chemin.
- Femme, ton souhait est accompli,
c’est lui le prince de notre pays.
C’est un homme qui a bien trop de mérite,
il est aimé de tout le chapitre,
des bourgeois comme de la noblesse ;
les petits, les grands, tous lui font liesse,
femmes et enfants sont à la rue
et tous crient Vive Velbrück.
- S’il est vrai que le prince c’est lui,
dépêche-toi vite, va à l’abri
et happe une bouteille de brandevin
car il me faut divertir avec mes copains.
Va appeler bien vite ma sœur Marie,
mon cousin Jacques et toutes ses filles :
j’ai envie de faire un souper
pour faire honneur à ce bienaimé.
- En y allant, je le dirai au curé
afin qu’il fasse vite carillonner.
C’est une corvée pour not’ marguiller,
mais je crois bien qu’il la f’ra volontiers
et si j’ vois qu’il n’est pas content,
je le veux payer de mon argent,
car je ne veux pas, ma foi ! être lésineur
pour faire honneur à ce grand seigneur.
Ça, j’ai envie de faire un feu de joie
ici dans la cour ou bien sur la voie ;
j’ai des charrettes et des bois anciens
qui pour faire autre chose ne valent rien ;
[il y en a encore des autres qui le f’ront]
et qui bruleront toute leur maison.
Velbrück est aimé dans le quartier,
Personne n’oserait faire de son nez .
- Mathieu, fais ce que tu as en tête
car pour ce jour je te laisse maitre.
Brule tes charrettes et tes engins,
Tous tes chevrons et tes machins.
Pour moi, dans la joie qui m’enclot,
je brulerais jupe et sabots,
pour Velbrück, il n’y rien que je n’ ferais,
je briserais vaisselle et terrines à lait.
Ça, mes enfants, priez l’ Seigneur
pour qu’il lui donne une vie sans heurts
« et qu'il le conserve en santé »,
Car nous avons un bienaimé.
Que Dieu bénisse tout le chapitre
d’ nous avoir fait un prince de mérite,
que Dieu le voie récompenser :
nous tenons Velbrück, notre bienaimé !
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Texte wallon : Maurice Piron, Anthologie de la Littérature wallonne, Mardaga, Liège, 1979.
Traduction en français : Nicole Hanot, avec l'aide de Lucien Mahin. |
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À cette époque, Hermalle
ressemble à ceci :
La fin du siècle connait les aléas de
la révolution française (les villageois doivent
réquisitionner les grains pour ne pas mourir de faim) et ses
conséquences qui concernent dans notre région
davantage les ordres religieux (comme celui des chanoines de
Flône) que la noblesse : elle garde ses châteaux et
ses propriétés mais perd cependant son droit sur
les passages d'eau.
En 1795, l'Assemblée nationale française est à
bout de liquidités et glisse vers la faillite. Elle
décrète donc la mise en vente des biens du clergé
situés dans les territoires actuellement belges qui
étaient, en ce temps, rattachés à la France.
Parmi ceux-ci, on note à Hermalle-sous-Huy la ferme de Hottine qui contenait « 27
bonniers, 8 verges grandes, 17 petites et trois quarts de jardin,
houblonnière et prairies ; 76 bonniers, 12 verges grandes et une
petite de terre ; 8 bonniers, 13 verges grandes et 3 petites de mauvais
bois de raspes et 9 verges grandes, 10 et demie petites d'étang
». Selon [Clerx], elle fut adjugée au citoyen Paquo (dernier et ex-abbé de Flône) le 12 floréal an V - 1er
mai 1797 - pour 68 000 francs, un montant à relativiser
étant donné la valeur réelle du papier-monnaie de
l'époque. Selon [Jansen],
les cinq lots qui la constituaient furent rachetés, sur ordre de
Paquô, par cinq de ses chanoines ; une vingtaine d'années
plus tard, quatre d'entre eux revendirent leur part à la famille
Mouton-Jamotte, le cinquième transmettant son bien au baron de
Warzée qui le vendit avec le château de Hermalle à
la famille de Potesta. À noter : le chanoine-curé
à Hermalle était le citoyen Delroux.
Deux religieux qui officient à Hermalle sont
déportés sous le Directoire, le 4 novembre 1798 :
le
vicaire de Hermalle Michel-Joseph Nizet et le prêtre Richard
Piron[PV-Directoire]. Il faut dire que les lois étaient strictes
: celle
du 12 avril 1796 menaçait d'un an de prison et de
déportation en cas de récidive le
prêtre qui ferait
sonner une cloche ! D'autres prévoyaient la
déportation à Sinnamary et à Counanama
en Guyane
française pour les ecclésiastiques qui
troublaient
la tranquillité publique, ou qui ne voulaient pas
prêter
le serment prescrit par la loi…
Les habitants de la région utilisent un
crépi
composé de chaux additionné de lait et d'alun
pour
protéger les habitats en bois.
Cette
page a été revue ou complétée pour la
dernière fois le 21 mars 2025.
Notes

[11]
Information sur Pierre-Lambert de Saumery.

[12] Cahiers de l'Urbanisme, Wallonie 1789-1958, Mardaga, Liège, septembre 1999, n° 25-26, p. 77 
[13] Nouvelle biographie nationale,
(vol. I, 1988, col. 190-191) établie par l'Académie
royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique (annexe
2) 
[14] L'étude d'Antoine Joseph Raikem était située rue d'Amay, n° 646, au quartier
d'Isle, Liège. 
[PV-Directoire] Archives nationales de France, Index du tome VI des Procès-verbaux du Directoire (FIN-Lh), p. 66 sur 135. 
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