Remacle Le Loup, Le château de Hermal, gravure, 1735 – détail.
logo SI Hermalle sous Huy

fr nl gb wl recherche

logo engis

partenaires

Valid XHTML 1.0 Transitional

Valid CSS 2.0



Histoire





Toponymie

Le village est cité dès 779 sous le nom de Harimala.
Plusieurs étymologies sont avancées : du teuton hari (armée) et du thiois [1] mael (moulin ou tribunal) ou mallum (terre pour le rassemblement des troupes), ou du germain mathla (assemblée, tribunal) et du germain harja (armée).
 
Le nom évolue (en 947 Harimalla, en 1131 Harmala), jusqu'à devenir en 1524 Hermal devant Floene ou Hermal devant Floene Saint Martin ; c'est simplement Hermal qui est mentionné sur les cartes Namurcum comitatus de Johannes Surhonius en 1579, Luttich de Abraham Ortelius (Anvers, 1612) et sur la Carte des Pays-bas autrichiens de Joseph de Ferraris (publiée entre 1770 et 1778).

Ces appellations disparaissent dès 1800 au profit de Hermalle-sous-Huy, qui signifie « Hermalle en aval de Huy ».

En wallon, le village s'appelle Hèrmåle-dizo-Hu.

Au Moyen Âge, le blason de Hermalle était « de sable aux 6 fleurs de lys d'argent ». [2]   Le cri était « Donmartin ! ».

photo

Sceau de Hermalle
schéma

Schéma du blason de Hermalle



Histoire


Préhistoire  flèche

Les premières traces d'occupation humaine de la région sont celles de l'Homme de Néanderthal [2-2] (250.000 à 25.000 ans avant J.-C.).

On aurait dû d'ailleurs l'appeler l'Homme d'Engis car dès 1830 deux crânes, des vestiges de squelettes humains et animaux (tels que le mammouth ou le rhinocéros laineux) et des outils de cette époque furent trouvés dans les grottes d'Engis et de Engihoul par le Docteur Philippe-Charles Schmerling.

La découverte de l'Homme de Néanderthal est postérieure : elle date de 1886, et celle de l'Homme de Spy de 1856.

L'originalité de Schmerling fut de déduire de ses trouvailles que « les ossemens humains ont été ensevelis à la même époque et par la même cause que ceux des restes des races [animales] éteintes. »

La paléontologie humaine était née mais nul ne le savait…  À l'époque, la  théorie communément admise quant à l'apparition de l'homme était celle de la Genèse : création du monde en 6 jours, par Dieu, il y a quelques 6 000 ans.
L'existence d'un homme fossile habitant sur terre avant le Déluge ne fut donc pas directement admise.
dessin

Philippe-Charles Schmerling

(1790-1836)

considéré aujourd'hui comme le
père de la paléonthologie humaine

On a longtemps représenté cet homme comme une sous-espèce de l'Homo sapiens, se présentant comme un bipède imparfait, aux jambes fléchies et aux bras projetés vers l'avant, au crâne volumineux et allongé, au front fuyant avec d'énormes arcades sourcilières, taillant la pierre, vivant dans un climat froid et humide.
On considère aujourd'hui qu'il s'agit d'une espèce différente, descendant comme Homo sapiens de l'Homo erectus, et on lui reconnait capacités intellectuelles et traditions culturelles. [3]

À Hermalle-sous-Huy même, des fouilles ont révélé la présence de l'homme depuis le paléolithique moyen au lieu-dit Thier d'Olne où des haches, grattoirs et silex taillés ont été retrouvés.

Protohistoire   flèche

Entre 800 et 400 av. J-C. (premier Âge du Fer, période de Hallstatt), la « campagne de Gerée » était occupée par des Celtes ; il en reste 150 structures révélées par l'évaluation archéologique systématique entamée en 2003 dans le parc d'activités industrielles par l’asbl « Les Chercheurs de la Wallonie », et poursuivie sur 2,5 ha, jusqu'au 16 août 2006, par le Service de l’Archéologie (Direction de Liège 1) et la Direction de l’Archéologie du Ministère de la Région wallonne… qui ont retrouvé en outre un millier de vestiges gallo-romains. [4]

schéma

En bleu : la Meuse – parties grises : zones de fouilles – lignes brunes : voies de l'époque gallo-romaine
point rouge : château de Hermalle et ferme castrale – lignes blanches : réseau routier actuel.


Ces fouilles permettent d'affirmer l'existence de deux grands habitats à la période de Halstatt  :

« De l’occupation protohistorique subsistent des fosses d’extraction d’argile et les plans de plusieurs constructions, telles que des greniers et, fait exceptionnel en Wallonie, deux grandes maisons sur poteaux.  Les témoins matériels de la vie quotidienne sont représentés par des céramiques et divers ustensiles (cuillères en terre cuite, fusaïoles…). »


À cette époque existe encore à Hermalle une forêt mixte tempérée (d'érables, hêtres, pins, bouleaux, aulnes, noisetiers) dominée par le chêne et surtout par le tilleul – fait peu courant dans nos régions – qui occupent l'espace jusqu'à la Meuse.

Quelques zones ont été défrichées.  On les utilise comme pâturages ; ce sont des prairies humides où poussent laiche (plante à feuilles souvent coupantes et dont les fleurs sont des épis) et filipendules (comme la reine-des-prés, plante mellifère aux propriétés anti-inflammatoire, diurétique, sudorifique, astringente, tonique, antispasmodique, cicatrisante, antalgique et digestive).



D'autres espaces servent à la céréaliculture (à raison 4 à 6 % du total  des zones défrichées).  Les Celtes y cultivent le millet, l'épeautre (cérale proche du blé), l'amidonnier (blé), l'orge, l'avoine, le seigle et l'engrain.

photo

Millet
photo

Seigle

photo

Épeautre
photo

Amidonnier
photo

Orge

photo

Avoine
photo

Engrain

L'examen carpologique [5] de restes de plantes carbonisées trouvées sur le site permettra peut-être de déterminer sous quelle forme, galette ou bouillie, les habitants consommaient le millet.

Au cours de l'époque gallo-romaine (de 57 av. J.-C. à 486 ap. J.-C.), la déforestation s'intensifie et le tilleul se raréfie ; chênes et hêtres deviennent les plus abondants.

Époque gallo-romaine  flèche

Aux Ier et IIe siècles,  les habitants ajoutent l'industrie à l'agriculture.

Durant les années 1970, Thomas Delarue, du Cercle archéologique Hesbaye-Condroz, avait déjà trouvé deux fours de tuiliers dans la campagne de Gerée.  Il résulte des fouilles de 2003-2006 qu'il s'agissait d'une véritable industrie :

« L’atelier de tuilier date des IIe et IIIe siècles de notre ère.  Ce complexe, remarquable par la nature de ses éléments et leur organisation symétrique, illustre la chaîne opératoire propre à ce type d’activité, depuis l’extraction de l’argile jusqu’à la cuisson des produits.  Le noyau autour duquel il s’articule est constitué par l’espace destiné à la cuisson des matériaux.  Il s’agit d’une aire rectangulaire de 650 m2, parallèle à la Meuse, ceinturée par des fossés de drainage et contenant les deux fours anciennement fouillés.  Cette surface était protégée des intempéries par une couverture dont la charpente reposait sur plusieurs dizaines de poteaux alignés et disposés à intervalles réguliers.  Distants l’un de l’autre de près de 7 m, les fours sont orientés sud-est/nord-ouest et dotés d’une aire de chauffe individuelle.  Parmi les autres éléments importants du site figurent quatre constructions de 25 m2, destinées peut-être à la mise en forme des tuiles, deux halles de séchage et de stockage d’au moins 75 m de long sur 8 m de large, ainsi que des fosses d’extraction et de multiples fossés. »


Moyen Âge  flèche

L'occupation romaine (traces d'un vicus belgo-romain à Ombret) précède l'établissement des Mérovingiens sur la colline du Thier d'Olne, isolée au côté sud-est par une petite vallée et qui domine la Meuse à proximité du gué et du pont romain qui faisait partie de la voie romaine Tongres-Arlon.
C'est endroit constitue une position idéale par l'exploitation de la plaine alluviale en aval, la récolte des produits de la forêt bordant le plateau condruzien et le contrôle de la navigation sur la Meuse avec possibilité d'en percevoir une taxe dite « tonlieu ».

Ci-contre : Vue actuelle de la Meuse
depuis le sommet du Thiers d'Olne, en bordure des fouilles, en regardant vers le pont de Ombret. – Coll. BMG

photo

L'habitat est modeste, en pierres, bois, torchis, chaume, entouré d'un enclos au centre duquel se trouve le mausolée où l'on a trouvé 2 sarcophages, les seuls d'une trentaine de tombes.

La présence de motifs chrétiens sur l'un des sarcophages laisse penser qu'une partie au moins de la population était christianisée. [6]
D'autres sépultures ont été mises en évidence en dehors de l'enceinte palissadée.

croquis

Occupation mérovingienne (milieu VIIe s.- début VIIIe s.) : A= mausolée ; B= habitat ; C= palissade ; D= accès vers le bord du plateau et le cimetière extérieur ; E= alignement de poteaux ; F= fosse ; G= rebord du plateau.
Croquis publié avec l'aimable autorisation de Monsieur Jacques Witvrouw du Cercle archéologique Hesbaye-Meuse


photo Dans la seconde moitié du VIIIe siècle, le mausolée est remplacé par une chapelle chrétienne construite avec un soin particulier : murs de pierre recouverts d'enduits peints, et vitrail. L'habitat s'étend.  On a retrouvé les vestiges de deux mélangeurs à mortier, structures exceptionnelles dans nos régions et qui indiquent l'importance de la famille aristocratique qui règne en ce lieu.

Ci-contre : Vue d'une zone de fouilles en 2003 – coll. BMG

Ce complexe aristocratique est l'objet d'une transformation importante dans le courant du IXe siècle.  Il comprend alors une église et un vaste édifice seigneurial carolingien avec domus, camerae, porches, cellier, étable ou écurie, etc., implanté à une vingtaine de mètres de distance de l'église, relié à elle par un mur limitant une cour intérieure.

À cause de fouilles préventives avant la construction d'un nouvel immeuble au Thier d'Olne au début du XXIe siècle, les archéologues ont mis au jour les fondations d'un double rempart de ce qui fut le palais carolingien.
Jacques Witvrouw, du Cercle archéologique Hesbaye-Meuse, affirme : « C'est une structure impressionnante car c'est une construction importante qui a nécessité des tonnes de terre et une quantité importante de pierres. » Des pierres semblables à celles des bâtiments déjà découverts. Le CAHC espère pouvoir continuer à fouiller ce terrain privé… [7]

Ce centre domanial dut être abandonné - sans traces des destruction violente - aux environs de l'an mil au profit d'un autre site de hauteur, le rocher d'Engihoul (à Clermont-sous-Huy), sans doute plus propice à la construction d'un bâtiment fortifié, qui permet aussi le contrôle de la Meuse et où lexistence d’un castrum est attesté en 1062. 
Le centre paroissial, lui, fut installé à l'emplacement actuel de l'église Saint-Martin de Hermalle-sous-Huy et l'église d'Hermalle avec ses dépendances, de même que la chapelle de Clermont, furent données par Conon de Clermont, comte de Montaigu et de Duras, à l'abbaye de Flône à la condition de célébrer tous les jours une messe en l'honneur de la vierge ; le chapitre Saint-Paul, de Liège, cèda au monastère de Flone ses droits sur l'église d'Hermalle cinq ans plus tard. C'était sous le règne de l'empereur frédéric Barberousse et du prince-évêque Rudolf von Zähringen. [Wauters]

Dans l'église trônait sans doute la Vierge de Hermalle : 

photo

Sedes sapientiae d'Hermalle-sous-Huy
actuellement aux Musées royaux d'Art et d'Histoire du Cinquantenaire à Bruxelles.

Cette statue austère de 58 cm de haut, caractéristique de la production mosane de la deuxième moitié du XIe siècle (vers 1070) est en aulne polychromé et doré, le bois ayant été « recouvert d’une enveloppe de toile enduite d’une couche de plâtre, peinte à l’encaustique et relevée d’Or » (voir le catalogue de 1878 du Musée royal d’Antiquités, d’armures et d’artillerie de Bruxelles, p.10).  La Vierge et l'Enfant ont été sculptés dans des pièces de bois séparées. La partie arrière du trône et les mains constituaient des pièces rapportées.  Depuis le XIe siècle, la statue a reçu huit polychromies.  À l'origine le vêtement était probablement jaune et le voile blanc, le manteau de l'Enfant bleu parsemé de petits cercles rouges, sa robe jaune avec motifs rouges, les cheveux noirs.  La vierge d'Hermalle, de proportion élancée, ébauche un sourire.

Les Sedes sapientiae– Trône de la Sagesse, en latin – sont des vierges à l'enfant de style hiératique, le Christ étant représenté petit mais adulte, bénissant d’une main et tenant un livre de l’autre, incarnant la sagesse éternelle alors que la Vierge constitue son trône.   Celle de Hermalle-sous-Huy est l'une des plus anciennes conservées en Belgique.   On ne sait quand elle a quitté Hermalle… Le Musée royal d’Antiquités, d’armures et d’artillerie (devenu les Musées d'Art et d'Histoire du Cinquantenaire) l'a acquise en 1861 au collectionneur et homme politique belge Gustave Hagemans ; le catalogue de 1878 indique qu’elle a été « trouvée au château d’Hermalle, près de Huy ».


Hermalle-sous-Huy fut probablement l'un des sièges du tribunal malbergique (« tribunal des rois francs, assemblée de sages de deux regions contigües, qui devait régler les conflits de territoire et les « viols de marches » selon le droit oral traditionnel francique » – voir Jean-Jacques Jespers).

Hermalle-sous-Huy fut à coup sûr le siège de l'une des plus anciennes seigneuries de la vallée de la Meuse, qui avait sa cour féodale propre mais relevait de la cour féodale de Liège ; l'histoire du bourg se confond donc avec celle de son château et de ses seigneurs…

Quant au château :

Au XIIe siècle, Hermalle-sous-Huy voit le remplacement du donjon seigneurial en bois par un bâtiment en pierre entouré de fossés, de murs d'enceinte et de tours, dont deux subsistent toujours au centre du village. Il est probable que le donjon lui-même devait ressembler aux tours romanes de la région qui ont résisté au temps - comme celles d'Amay ou de Nandrin - un bâtiment de section carrée, à plusieurs étages, auxquels on accède par un escalier étroit situé dans un des épais murs de façade.

photo de la tour du XIIe s.

Tour du XIIe siècle photographiée en aout 2012
Auteur : Traumrune

Quant aux seigneurs, ils furent, selon le Miroir des Nobles de Hesbaye de Jacques de Hemricourt :

Michel d'Awirs, seigneur de Hermalle, Awir, Chaumont, Engy + épouse inconnue => Hughes d'Awirs

Hugues d'Awirs dit le riche meunier + la soeur du comte de Hozémont => Agnès d'Awirs

Agnès d'Awirs (†1057) + Libert "Suréal" de Warfusée (2e fils de Otto de Warfusée dit Libert le sauret car maigre comme un hareng saur), homme d'église au départ) => Alix de Warfusée

Alix de Warfusée + Raës à la barbe de Dammartin en Gaule (frère du comte de Dammartin en Gaule, mais disgrâcié par le roi de France Philippe et venu s'installer à Huy)  => Libert Suréal II de Warfusée

Libert Suréal II de Warfusée (ca 1116-ca 1165) + épouse non citée  => Otto de Warfusée

Otto de Warfusée + Azéka de Momalle => Thomas de Dammartin de Warfusée dit de Hermalle,

Thomas de Dammartin de Warfusée dit de Hermalle, seigneur de Hermalle + Rusula (†1264) => Henri de Warfusée de Dammartin, dit Henri de Hermalle premier du nom

Henri de Warfusée de Dammartin, dit Henri de Hermalle premier du nom + Agnès  => Louis de Warfusée de Dammartin dit de Hermalle

Louis de Warfusée de Dammartin dit de Hermalle + Oda de Ville => Henri de Warfusée de Dammartin, dit Henri de Hermalle second du nom

Nos recherches sur Michel d'Awirs sont restées vaines jusqu'à ce jour (septembre 2012).  

Divers auteurs ayant d'autre part contesté l'exactitude des écrits de Jacques de Hemricourt, qui se plait à faire frémir d'émotion ses lecteurs par l'histoire émouvante d'Alix et de Raës, nous préférons suivre une ligne généalogique plus crédible, basée sur l'analyse de chartes anciennes et qui tient compte du fait qu'un château de Clermont a bel et bien existé sur le rocher d'Engihoul.  Car d'une part, il fut bien bâti par quelqu'un… et d'autre part il existe de nombreuses mentions des comtes de Clermont qui possédaient des biens à Clermont-sous-Huy, Hermalle-sous-Huy, à Seraing, etc. Nous soulignons ici, en vert, les mentions qui intéressent notre région.

Le premier d'entre eux fut

Widrich I Comte de Clermont (-† avant 1062) ; il épouse (probablement) Hersende
=> Widrich II, Ermengarde ou Ermentrude (-† après 1091) et Mathilde.

De deux de ces enfants descendent divers comtes de Clermont (portant parfois le même prénom…) qui ont joué un rôle dans notre région :

Widrich II comte de Clermont (-† après 1062) + [inconnue] => Giselbert  et Hermann

Giselbert comte de Clermont
 (1083-† après 1091). Il donne l'église de Saint-Symphorien (actuel Patrimoine majeur de Wallonie)  à l'ordre de Cluny en 1091 ; il épouse Longarde

Ermengarde ou Ermentrude de Clermont (-† après 1091) se marie deux fois :

1/ avec Gozelon comte de Montaigu => Conon de Montaigu et 4 autres fils

Conon ou Kuno comte de Montaigu (?-1.5.1106) part lors de la première croisade, est envoyé par Godefroid de Bouillon pour la 1ère rencontre avec l'empereur après l'arrivée des croisés à Constantinople en 1096, prend part au siège de Nicée. Il est témoin à la signature de la charte par laquelle, en 1091, l'évêque de Liège Henri de Verdun approuve la fondation de Flône ; il épouse Ida de Fouron, puis Ida de Boulogne
=>  4 enfants :
- Gozelo II de Montaigu accompagne son père à la croisade, est au siège de Nicée, accompagne Robert comte de Flandre pour attaquer Artasia (Artah), y tombe malade et y est enterré
- Henri de Montaigu
- Thibaut de Montaigu
- Lambert comte de Montaigu et de Clermont

Lambert comte de Montaigu et de Clermont (?-† 1140 ou après) accompagne son père à la croisade, est capturé à Acre en 1098, prend part au siège de Nicée et commande un des corps d'hommes à Antioche. En 1136 par une charte de l'évêque de Liège, il octroie aux moines de Flône le droit de prendre du bois autour de son château ; un des témoins signataires est Herimannus de Harmala (Harmala = Hermalle).
Lambert épouse Gertrud de Louvain (ou [prénom inconnu] de Clermont, fille de Giselbert comte de Clermont) => Conon, Godefroi, Gertrude de Montaigu

- Conon de Montaigu (-† après 1140) Dans une charte de 1140, l'évêque de Liège confirmant les possessions de l'abbaye de Flône, inclut une référence à la donation faite par Lambert le père de Conon (et que Conon confirme) ET par Gislebert d'Esch - ce que confirme aussi Renard, le fils de ce dernier. La forêt de Clermont-sous-Huy appartient donc (au moins) aux deux familles. 

- Godefroi comte de Montaigu et de Clermont, comte de Duras (-1161) confirme en 1157 avec l'accord de Renardus de Harmala (le cousin utérien de Lambert, voir Renard de Hermalle ci-dessous) la donation de bois aux moines de Flône par son père.  Une seconde charte de la même année met les deux hommes sur pied d'égalité quant au don : « Godefridus comes de Durays ET Renardus de Harmala ».
Godefroi a 5 enfants :
- Gilles de Montaigu, Duras et Clermont (-† avant 1193)
- Pierre de Montaigu, chanoine de Saint-Lambert à Liège (-† 1185 ou après)
Cono de Montaigu et Duras donne, en 1182, à l'abbaye de Flône l'église Saint-Martin d'Hermalle et ses dépendances ainsi que la chapelle Saint-Nicolas de Clermont à condition de célébrer chaque jour une messe en l'honneur de la Vierge, avec pour témoins ses frères Gilles et Pierre, et l'homme libre Henricus de Harmala  (-† 1189 ou après)
- Gerberge de Montaigu
- Clarissa de montaigu

2/ avec Fredelon (-27 aout 1083/85) comte d'Esch-sur-Sûre => Giselbert

Giselbert comte d'Esch (-† après 18 mars 1131) En 1131, L'évêque de Liège déclare en 1131 que Giselbert donne l'usage des bois de Clermont à l'abbaye de Flône et que celle-ci paiera un cens à Hermalle (apud Harmalm) ; un des témoins signataires, dont il est précisé qu'ils sont de l'alleu et de la famille du comte, est Fredericus de Harmala.
Giselbert épouse Aelide => Renard 

Renard de Hermalle (-† après 1157), Renier, Renardus de Harmala dans les chartes en latin, ou Reynard porte-étendard de la milice de Liège d'où viendrait le titre de banneret attribué aux seigneurs de Hermalle, confirme comme Conon de Montaigu la donation de bois aux moines de Flône. Une charte du prince-évêque de Liège datée de 1157 établit que Godefroi comte de Duras ET Renard de Hermalle donnent leur forêt de Clermont à l'abbaye de Flône.
Il épouse Lietgarde => Henri de Hermalle, nommément cité avec son épouse dans une charte de 1146 : Heinricus filius domini Reinardi et uxor ipsius Lietgardis, filia quoque Roberti Richiza. À cette époque, deux hommes sont écoutêtes à Hermalle : Robert et Thierry dont le fils, soldat; est assi ministerialis (administrateur domanial) tandis le mayeur est un certain Nithard [Maquet].

Henri I de Hermalle (Henricus de Harmala) (-† après 1187) + Luitgarde => Ruscela

Ruscela de Hermalle (-† 24.1.1264, enterrée à Flône) + Thomas de Warfusée dit de Hermalle => Henri II de Hermalle

Henri II de Hermalle (1242-1275), l'une des 14 personnes qui signent la Paix de Huy en 1271, + Agnès => Louis de Hermalle

Louis de Hermalle (-† 1288) , Chevalier Banneret, Seigneur de Hermalle, qui va s'engager, comme les seigneurs de Beaufort, Clermont, Warfusée, Haneffe et Seraing [Xhayet], dans un pacte d'alliance des villes de Liège, Huy, Dinant et Saint-Trond contre le prince-évêque Henri de Gueldre, pacte signé le 3 février 1271 pour une durée de six ans + Oda de Ville en Hesbaye (+/-1242-1270) => Henri III de Hermalle
Louis et Oda sont enterrés dans l'église de l'Abbaye de Flône.

Ce dernier Henri, très connu pour ses exploits dans la Guerre des Awans et des Waroux, conflit qui a dévasté la contrée pendant 38 ans, serait donc le troisième du nom. [8] 

Henri III de Hermalle :


En 1296 ou 1297, dans un contexte militaire et diplomatique difficile entre le pape, les rois de France et d’Angleterre et le comte de Flandre, et dans un contexte d’opposition entre le peuple et les prince-évêques de Liège, une histoire de femme aiguise la rivalité entre deux seigneurs : Humbert Corbeau, seigneur d'Awans  et Guillaume de Waroux, les deux plus puissants seigneurs de Hesbaye, par ailleurs cousins au 6e ou 7e degré.
Là débute une guerre qui va ravager la Hesbaye pendant 38 ans et faire plus de 30 000 morts avant de se terminer par La Paix des 12.

Deux partis s’opposent : les Awans et les Waroux qui se livrent à tour de rôle à l’attaque des biens de leurs adversaires : des moulins et brasseries sont détruits, les champs sont ravagés, des châteaux sont attaqués – parfois en vain, parfois avec succès - et parfois incendiés, ce qui constitue un délit grave à l'époque.

Chaque parti rameute sa famille et ses amis et le code d’honneur fait que même si quelqu’un n’est pas impliqué directement dans le conflit, il est obligé de s’y engager. 

Henri III de Hermalle, né vers 1265, nommé chevalier banneret en 1282, est devenu seigneur d'Hermalle à la mort de son père en 1288 - soit près de dix ans avant le début de cette guerre.  Il parvient, semble-t-il, à rester à l'écart du conflit jusqu'en 1310.  Mais cette année-là...

Le 25 aout 1310, Henri est au tournoi de Saint-Trond auquel il a été invité par Thierry de Seraing ; il échange quelques âpres propos avec Guillaume de Jeneffe, seigneur de Waremme, du parti des Awans [Bouille]. Lors de son retour vers Hermalle, Henri tombe dans une embuscade organisée à Mielen par Guillaume et ses gens. Un cousin d'Henri est tué, ses serviteurs s'enfuient, Henri couvert de blessures est laissé pour mort.

Jacques de Hemricourt, qui le décrit comme « de petite taille, mais courageux outre mesure (…) de grand sens et subtilité », raconte qu'il fut 

« si maltraité et si blessé en tant d'endroits qu'ils le laissèrent pour mort, ne donnant plus signe de vie. Ils le tournèrent et retournèrent deux ou trois fois afin d'être bien certains de sa mort.  Puis ils montèrent à cheval et le laissèrent gisant dans le sang et s'en allèrent. Mais Arnould de Gehaing qui haïssait plus mortellement que nul autre le sire de Hermalle et qui se doutait qu'il n'était pas mort, revint sur ses pas, descendit de cheval, et le trouva dans le même état où il l'avait laissé, mais par dépit et rage, il tira son épée et lui levant le pan de son habit, lui enfonça son épée dans le haut du ventre en s'écriant :
« Sire de Hermalle, tu t'étais vanté que je mourrai de ta main, mais ton orgueil est abattu et tu n'as pas tenu parole, car tu es mort de la mienne.  » 
Il remonta à cheval et vint rejoindre les autres et leur conta ce qu'il avait fait ; ce dont plusieurs furent mécontents…
Or vous devez savoir que, de ce dernier fait, le sire de Hermalle ne fut pas grandement blessé, car par hasard (fortune singulière) l'épée avait glissé entre le ventre et le pourpoint, de sorte que la chair avait été peu endommagée, mais Messire Arnould ayant retiré son épée toute ensanglantée, c'était du sang de ses autres plaies, car tout son corps était couvert de sang. » 


Contre toute attente, Henri guérit de ses nombreuses blessures et n'a plus qu'un désir, celui de se venger de son ennemi qui est du parti des Awans.

« C'étoit un homme de grand jugement, riche, & remuant, qui brouilla tellement les affaires par ses intrigues & par son adresse, qu'il retira pour lui hors du service de ceux d'Awans, tous ceux de Haneffe & de Warfusée, qui étoient les plus braves Capitaines de ce parti ; ce qu'il fit à dessein de nuire au Châtelain  » ajoute Hemricourt.

il s'engage donc dans le parti des Waroux dont il va devenir le chef.  
La plainte qu'il dépose auprès du mambour (qui était du parti des Awans) n'aboutissant pas, les Waroux décident de faire justice eux-mêmes.
De là découle par exemple le combat de Waremme, le 8 juin 1313, mené par Henri III et après lequel, selon certains, le château waremmien est pillé par les Waroux.

En 1314 se déroule la bataille d'Hansinelle (en province de Namur) qui se conclut par une trève, dit Paix de Hansinelle, suite à laquelle Henri III obtient l'office de maréchal de l'évêché de Liège contre un « prêt » au prince-évêque Adolphe de la Marck.  

Être maréchal signifiait à l'époque avoir le commandement suprême de l'armée en guerre ou en campagne ; mais les prérogatives militaires du chef de l'armée s'étendaient aussi à certains domaines civils [Poncelet] et c'est ainsi qu'en 1315 l'exécution capitale de Eustache, Franc homme de Hognoul qui était accusé d'avoir enlevé les chevaux, les chars et les joyaux de la Dame de Warfusée, est confiée à Henri qui ordonne la décapitation sur un échafaud [Bouille]. Cette exécution ravive la colère des Awans qui parcourent le pays « en brigands » - selon les termes mêmes de Louis Dieudonné Joseph Dewez. Henri intervient aussi, sur ordre de l'évêque, pour mettre en arrêt les biens du seigneur de Pesche dont l'épouse a été chassée par son mari pour être d'une famille alliée aux Waroux et qui se voit refuser l'argent nécessaire à son entretien [Bouille].

Les Awans sont à nouveau en rage.
Un soulèvement général étant à craindre, l'évêque quitte Liège, et les Liégeois alliés aux Hutois chassent partout les Waroux, incendient des églises et assiègent le château de Hermalle dont les occupants capitulent après que les mineurs liégeois aient asséché et comblé les douves [Gaier, 1995].
Selon Mélart, le château est ruiné « de fond en comble » [Gorrissen] .
Cela se passait en 1315.

Son château détruit, Henri devient Gouverneur du château de Logne, dans la Principauté de Stavelot, avec le consentement d'Henri de Boulant, Abbé de Stavelot [Hemricourt].

Tous sont épuisés.  La pluie n'a cessé de tomber pendant un an, la disette est telle que les pauvres gens ne peuvent manger que mauvaises herbes et bêtes mortes. Une épidémie de peste [Kurth] s'ajoute aux malheurs de la guerre.

On conclut donc le 18 juin 1316 la Paix de Fexhe, où Henri III figure parmi les représentants des seigneurs comme Gentilhomme de l'État Noble du pays de Liège & Comté de Looz [Hemricourt].
Cette paix, dont le vrai objet est la correction des malfaiteurs, constitue la base du droit public liégeois. Sans abroger réellement la loi d'escondit - qui permettait à un noble d'échapper à toute sanction simplement en jurant son innocence sur les évangiles alors même que le crime qu'il avait commis aurait été accompli sous les yeux d'un magistrat -, elle lui fait perdre tout pouvoir.

Cette paix n'empêche cependant pas les attaques de reprendre.
Des quarantaines ayant expiré le 23 aout 1325, les Waroux défient le châtelain de Waremme en annonçant l’attaque de Jeneffe pour le mercredi suivant et de chaque côté on rassemble ses alliés. 

Henri désire un allié supplémentaire : il a donc invité Lambert de Harduemont, seigneur de Haultepenne et, celui-ci une fois rendu à Hermalle [Hemricourt], l'empêche littéralement d'en repartir en faisant venir des membres de sa famille et en les faisant festoyer.

« Le sire de Hermalle les fêta et les régala de bon vin, et de bonnes viandes, avec recherche et largesse, comme il savait le faire, trois jours entiers.  »

Lambert accepte de devenir un nouvel allié d'Henri, mais veut rentrer chez lui prendre ses armes.

« Le sire de Hermalle fut alors dans une grande angoisse, car il craignait qu'aussitôt que le dit Messire Lambert serait retourné dans son castel de Haultepenne, ses frères et amis ne le détourneraient de cette guerre. 
Il insista donc pour le faire rester avec lui jusqu'à la dite journée qui arrivait dans cinq jours, lui disant qu'il pourrait faire venir ses armes et son cheval de bataille à Hermalle.  Messire Lambert finit par céder à ses prières et se rendit avec lui à la bataille de Dammartin
(…) »

Le 25 août 1325, quelques 350 chevaliers du côté Waroux, menés par Henri III, s'affrontent dans la plaine de Dommartin (près de Huy) contre 270 chevaliers du côté Awans.  Les Awans l'emportent.

Henri y a perdu la vie sous les coups meurtriers de Arnoul de Jehay.  Lambert y meurt également…



Henri fut enterré « à Hermalle lez Floene » selon Hemricourt, en fait dans dans l'église de l'Abbaye de Flône, près de son épouse Julienne de Haneffe. La pierre portait l'inscription :
« Chy gist noble sgr messire Henri de Hermalle qui trespassat l'an MCCC XXV, XXV jors elle moys daoust. Chy gist demoiselle Jehenne fille le Persant de Haneffe, sa feme, ki trespassat l'an MCCC XVIIII. Chi gist Ailid leur filhe ki fu feme a monsignor Arnulf haut voet de Hesbaing, signor de Lumain, ki trespassat l'an MCCCLVI. »

La Paix des lignages a mis fin à cette guerre précise en 1335 mais la situation politique de la région reste peu stable.
Les bourgeois des villes s'opposent sans cesse au prince-évêque et  parfois dans une extrême violence.
Les Hutois assiègent ainsi et rasent le château de Clermont-sous-Huy qu'avait particulièrement aimé l'évêque Adolphe de La Marck et où il a agonisé – cet édifice, situé au sommet du rocher d'Engihoul et qui contrôlait la navigation sur la Meuse, avait déjà été assiégé à la demande des bateliers, en 1095, par l'évêque Otbert et a fait partie de la mense épiscopale jusqu'à sa destruction par les habitants de Huy ; il n'a jamais été recontruit.

Les Hutois brulent ensuite Chokier et sur leur lancée, aidés des Liégeois et des Dinantais, attaquent et saccagent, en 1346, le château de Hermalle « en vengeance de ce que le pays avait été tant infecté et ravagé de la garnison qui s'y était tenue » [Gorrissen].

Le domaine de Hermalle, au fil du temps, va passer, par successions et mariages, à différentes familles.

Au XIVe siècle :

Henri III de Hermalle + Juliane de Haneffe (†1308) => Alix (ou Aélis ou Aleyde) de Hermalle

Alix de Hermalle + Arnoul (de Wassemberg ?) de Chaumont et de Lummen, dit aussi Arnold II d'Oudenaerde, le 12.10.1318, Haut Voué de Hesbaye qui s'adressa, en 1321, au prince-évêque de Liège Adolphe de la Marck, pour faire préciser les droitures (priviléges) de la Haute Avouerie de Hesbaye ; un acte fut alors rédigé et signé par 62 personnes [Villenfagne] dont Henri III de Hermalle.
Le couple a cinq filles dont

Juliane de Lummen + Jean de Wavre en Brabant qui fait relief le 14.5.1357 => Marie de Wavre

Marie de Wavre en Brabant + Engelbert d'Isle de la Canges dit de Haccourt qui fait relief le 30.6.1381 => Jean (†1405) et Marie de Haccourt
N.B. La dalle funéraire d'Englebert de Haccourt (†1415), de Marie de Wavre (†1419) et de leur fils Jean (†1405), qui se trouvait dans l'église d'Hermalle, a été déplacée contre le mur nord de la tour de l'église lors du renouvellement du carrelage.

Au XVe siècle :

Marie de Haccourt + Charles de la Rivière d'Aerschot (†21.5.1461) qui fait relief le 16.2.1435 => Englebert (†1440), Raës et Aleyde ou Aelid de la Rivière
N.B. La dalle funéraire de Marie de Haccourt (†1457) et Charles de la Rivière est toujours présente dans l'église d'Hermalle ; le nom de leur fils Englebert (†1440), décédé en revenant du Saint Sépulcre et enterré à Rhodes, y est gravé pour mémoire.  Seule Marie, cependant, fut réellement enterrée dans l'église ; son époux fut inhumé au monastère de Saint-Jacques à Liège [Borman]

Aleyde de la Rivière + Guillaume de Corswarem, dit de Momalle d'Emptinnes (échevin et maitre de Liège) [Recueil-Bourguemestres] qui fait relief le 7.11.1464 => Englebert de Corswarem, dit de Momalle

Englebert de Corswarem, dit de Momalle d'Emptinnes, un des nombreux signataires du traité de Maestricht du 5.5.1492 qui ratifiait la Paix de Donchéry, première base de la neutralité liégeoise, + Catherine d'Argenteau de Boulant => Isabelle de Corswarem, dite de Momalle

Isabelle de Corswarem, dite de Momalle qui fait relief le 22.6.1496 + Englebert  de Rougrave ou de Salme qui fait relief le 19.9.1501 => Johan de Salme dit de Héracourt ou Haraucourt

Au Moyen Âge, la population fut taillable et corvéable à merci ; aux XIIIe et XIVe siècle, elle a subi de plus guerres, famine et peste.

Temps modernes  flèche

Au XVIe siècle, Lucas I Van Valckenborch nous livre l'image plaisante d'une fête à Hermalle, gros bourg avec maisons en colombages et torchis près de l'église et sur la colline :

reproduction

Fête paysanne (détail), 1574, Musée Royal des Beaux-Arts, Copenhague

Oubliées les victimes de la peste (ou d'une autre maladie qu'on appela ainsi) qui avait éclaté à Liège et Huy, à l'été 1533 !  Et qui avait fortement limité les transports de personnes et de marchandises bien importants pour le village…

Hermalle est en effet connue pour ses forgerons et son charbon de bois.  Les premiers fournissent en fer étiré la sidérurgie liégeoise comme la huttoise. En 1525, par exemple, ils en livrent par bateaux 45,4 tonnes au débarquadère de Huy !  En 1576, on charge 598 tonnes de charbon de bois à Hermalle, et 997 tonnes l'année suivante… Un charbon de bois utilisé en sidérurgie mais aussi dans l'industrie armurière, pour la fonte des canons.[Suttor] Quand on pense qu'il fallait 100 hectares de forêt par an pour alimenter un fourneau…

La transmission de la seigneurie d'Hermalle continue :

Johan de Rougrave de Salme dit de Héracourt ou Haraucourt († 18.6.1560) qui fait relief lles 19.8.1537, 28.3 & 24.6 1538 + Marguerite de Horion => Englebert de Rougrave de Salm

Englebert III de Rougrave de Salm, faute de payer une dette de 150 florins, voit le bien saisi au profit de Guilleaume Schoeff le 3.9.1582, mais son parent  Dirick de Groesbeeck en opère le retrait lignager, un droit de rachat accordé aux parents du vendeur.
De même après la saisie par Nicolas de Blitterswyck dit Passart, seigneur de Printhagen, drossart de Bilsen pour défaut de paiement d'une rente, un autre parent d'Englebert, Zegher baron de Groisbeck, opère un nouveau retrait linager (27.7.1592).
Englebert est décédé en 1591 sans enfant et ses biens sont revenus à sa soeur :

Mexthel ou Mechtilde de Rougrave de Salm + Évrard de Mérode => Anne de Mérode

Anne de Mérode + Zegher de Groisbeeck, seigneur del Vaulx qui fait relief le 9.12.1692
Veuve, Anne de Mérode relève Hermalle le 26.11.1603


Au XVIIe siècle, la seigneurie d'Hermalle passe ensuite entre les mains de

Jean baron de Berloz, comte de Hozémont, seigneur de Willen, etc., + Anne de Blitterswick => Jean de Berloz
Jean de Berloz + Marie de Hansellere

Suit la cession des biens par la famille de Berlo, le 30 novembre 1638, à « Nicolas de Renesse, des barons d'Elderen, Mansny, baron de Harlem, d'Assendelft, seigneur de Draa, Rosmer, Zeinskerken, Castricum, Dennemercken, etc., pour 153,000 florins de Brabant » selon le relevé établit dans Les Seigneuries féodales de Liége publié dans le Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, T. X, Carmanne, Liège, 1870, p. 139 à 144.  

Étrangement le paragraphe qui suit immédiatement indique que le 16 mai 1639 « Guillaume de Berloz et sa famille vendent la seigneurie à noble et généreux seigneur messire Conrard comte d'Ursel, baron de Hobocque, seigneur de Hinghen. pour 51,000 patacons. »
Il nous manque donc une information qui explique deux ventes successives d'un même bien par la famille de Berlo en l'espace de 167 jours...  Peut-être encore un retrait lignager ?

Conrard II d'Ursel :


Conrard II d'Ursel nait en 1592 d'une famille originaire de Schmalkalden, dans la Hesse , établie à Hasselt et Maestricht au XVe siècle puis à Anvers au début du XVIe s. : les Schetz.

Son père Conrard I Schetz de Grobbendonk, plus connu sous le nom de seigneur d’Hingene puis de Baron d’Hoboken, a été Conseiller et Commis des Domaines et Finances des Gouverneurs généraux, les Archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols, et leur premier ambassadeur en Angleterre.  Il a pris le nom van Ursel - qui va être francisé en d'Ursel - suite à son adoption par une de ses tantes.

Après des études qui l'amènent à voyager en France et en Allemagne, Conrard II  est nommé par les Archiducs, à l'âge de 20 ans, amman de la ville d'Anvers (représentant du souverain en matière civile) en remplacement de son père.  Il épouse épouse Anne-Marie de Robles, fille du capitaine général et gouverneur de Lille Jean de Robles et fréquente la cour des archiducs.

Devenu duc de Hoboken par le décès de son père, Conrard II participe comme député représentant les nobles brabançons aux États généraux de 1632 ; il y joue un rôle fort actif, faisant rapport à l’infante et intervenant dans l’évaluation des monnaies.

Le 22 janvier 1638, pourtant sujet du roi d'Espagne, Conrard est nommé comte du Saint-Empire romain germanique par l’empereur Ferdinand III ; et cette irrégularité est acceptée par Philippe IV d’Espagne.

Conrard est devenu un seigneur des plus riches alors que la fortune de bien d’autres nobles est compromise.  Le 16 mai 1639, il s’offre une nouvelle propriété par l’achat de la seigneurie de Hermalle-sous-Huy à Guillaume de Berloz avec un objectif précis : devenir bourgeois de Liège !
Ce qui est accordé au « seigneur de Hermalle » le 26 juillet suivant par une Lettre de bourgeoisie. Conrard II fait désormais partie du métier des bateliers…
Il jouit donc des franchises, privilèges et autres appartenant aux bourgeois liégeois bien qu’il habite Bruxelles dans les Pays-Bas espagnols et, surtout, cela lui donne un statut neutre qui lui permet de faire fructifier dans les Provinces-Unies les rentes héritées de son grand-père.

carte des pays-Bas espagnols

Carte réalisée d'après celle de David Descamps

Il ne vit donc pas au château de Hermalle mais ses jeunes enfants y demeurent.
Il habite Bruxelles où il dispose de l’hôtel familial acquis par son père au Houtmarkt / Marché-au-Bois
en 1595 – hôtel qui va échapper au bombardement d’aout 1695 par le maréchal de Villeroi et être ensuite loué à la ville de Bruxelles avant de disparaitre en 1960 dans les travaux de la jonction :

gravure représentant l'hôtel à Bruxelles


Conrard a entamé rapidement la rénovation et l’agrandissement du château de Hermalle, lui donnant sa forme encore actuelle : en moellons de grès, calcaire et briques, avec 2 tours cylindriques de trois niveaux et 2 carrées, disposé du côté sud en fer à cheval autour d'une cour d'honneur - à laquelle on accède par le porche de la ferme castrale contigüe, millésimée 1642, dont le pont-levis se pose sur un pont à trois arches qui enjambe les larges douves d'eau vive.

Photo de la façade nord

Silhouette du château, côté nord, après l'agrandissement par Conrard d'Ursel.

De gauche à droite :
1- Tour-porche d'entrée avec bretèche et feuillure du tablier du pont-levis ;
d'après le dessin de Remacle Le Loup, elle aurait été terminée par un pavillon surmonté d'une flèche.
2- espace vide de construction correspondant aux douves
3- tour circulaire du XIIe s. avec toiture en poivrière
4- façade est (qui a été remaniée au XVIII
e s.)
5- tour circulaire de base XII
e s. remaniée au XVIIe
6- striées de nombreux bandeaux continus, façade sud en décrochage (partie de droite)
et l'une des deux tours quadrangulaires coiffées d'un pavillon surmonté d'un lanternon - de l'époque du Comte d'Ursel.
[9]

Le style architectural des agrandissements et ajouts est celui de la « Renaissance mosane », qui reprend le principe de la construction médiévale en colombage, remplaçant le bois de l'ossature par la pierre et n'utilisant que la brique pour le hourdage.
L'alternance du calcaire et de la brique est systématique ; les angles des murs sont harpés et les bandeaux de pierre continus accentuent l'horizontalité comme dans la plupart des bâtiments de ce style durant les trois premiers quarts du XVIIe s.

Ces bandeaux sont de hauteur différentes, les plus étroits étant alors alignés sur les appuis et les linteaux des fenêtres à croisées - ce qui n'apparait plus, toutes les fenêtres du château de Hermalle ayant été remaniées, soit au XVIIIe siècle, soit en 1850 où ont disparu les dernières fenêtres à meneaux.

tour du château de Eijsden   Tour du château de Hermalle

Comparaison de la position des baies et des bandeaux dans les années 2000 :
À gauche, les fenêtres à croisées du château de Eijsden sont telles qu'au XVIIe s. et les bandeaux sont alignés sur les appuis et linteaux.
À droite, les fenêtres remaniées du château de Hermalle ne s'inscrivent plus entre les bandeaux.

Le comte d'Ursel a obtenu le 9 février 1641 la permission de faire conduire par buses l'eau d'une fontaine qui sourd au lieu dit la voie d’Hiergnée, un peu au-dessus de la fontaine de Saint-Martin dans les bois de Hermalle, jusqu’à son château de Hermalle. Ce conduit existe encore au XXIe siècle.

L’époque est toujours difficile et l'Europe ravagée par des armées diverses : la Guerre de Trente ans entre la France et les Habsbourg est à son paroxysme. À deux reprises, en 1646 puis, par l'intermédiaire du duc d'Orléans, en 1651, Conrard reçoit du roi de France Louis XIV, une lettre de sauvegarde pour ses domaines - ce qui doit lui permettre d’éviter ravages et destructions de ses propriétés.

Il termine sa carrière comme maitre d’hôtel (chef du service intérieur de la Maison) du Gouverneur général des Pays-Bas, l’archiduc d’Autriche Léopold-Guillaume de Habsbourg qui a succédé à l'infante Isabelle.

Tableau de Teniers montrant le gouverneur général

Aucun portrait de Conrard d'Ursel n'est connu. Étant donné sa fonction, on peut supposer qu'il fait partie des courtisans qui accompagnent Léolod-Guillaume dans sa galerie d'art. Tableau de David Teniers le Jeune.
Auteur : Gryffindor.

Conrard II d'Ursel, qui fut donc chevalier, baron et seigneur d’Hoboken, Oostcamp, Hermalle, comte du Saint-Empire, vicomte de Vive, décède le 15 mai 1659 à Bruxelles.  Il a eu 7 enfants et c'est son troisième fils qui hérite d'Hermalle.


Conrard II d'Ursel + Anne-Marie de Roblès => entre autres : François comte d'Ursel et Pierre-Albert d'Ursel

Pierre-Albert d'Ursel, baron puis comte de Hermalle (Bruxelles 7.07.1632-Hermalle 17.04.1702) + Chrétienne de Bernet
Très différent de son père, véritable « panier percé », Pierre-Albert accumule les dettes et doit vendre le bien à

Jean-Ernest baron de Surlet le 30 décembre 1686. Mais le frère de Pierre-Albert

François d'Ursel, fils ainé de Conrard II, profite du droit de retrait lignager pour reprendre Hermalle le 7 février 1687 et accorde la jouissance viagère à Pierre-Albert qui continue d’y résider jusqu’à sa mort en 1702, soit pendant 15 ans.


La configuration actuelle du village a commencé à se dessiner avec des bâtiments couverts d'ardoises, dont les encadrements des baies [9-1], les chainages et les soubassements sont souvent en calcaire de Meuse, les murs extérieurs étant réalisés en briques à partir de l’argile et du limon régionaux, les murs intérieurs en colombage :

façade nord de la ferme avec les 2 tours photo du mur
Structure extérieure de la Cense Cassal
dite aussi Ferme aux deux tours
Mur en colombage
dans la Ferme anciennement dite Dacosse

Subsistent de ces bâtiments, au XXIe siècle :
  • La cense Cassal , dite Ferme aux Deux Tours, bâtie en 1610 autour d'un noyau des XVe ou XVIe siècle.
  • La maison vicariale datée de 1610.
  • La ferme Dacosse , érigée en 1630, qui sera habitée jusqu'à la fin du XXe siècle par la même famille.
  • La maison de la Héna, ensemble de bâtiments édifiés à l'extrémité du village. Ce domaine dépend de l'Abbaye de Flône, sise de l'autre côté de la Meuse, fondée vers 1092 par des chanoines de l'ordre de saint Augustin qui exploitent un riche domaine foncier au moyen de fermes cultivées par des frères convers, comme celle de Hottine. [10]
De la même façon, l'église Saint-Martin (de Tours) de Hermalle dépend de l'Abbaye depuis 1182, année où elle fut confiée à l’Abbaye de Flône par Conon de Clermont, comte de Montaigu et Duras.  Elle garde aujourd'hui encore, dans sa façade nord, la mémoire du chanoine de Flône Gérard Wailley qui fut curé à Hermalle.

photo

Dalle funéraire de Gérard Wailley, 1632
Plaque sépulchrale en pierre calcaire à veines jaunes sculptée en haut-relief.  Au pied de la croix, le chanoine est représenté agenouillé, mains jointes. Portant barbe et moustache, il est vêtu d'un court manteau doublé de fourrure.  Une aumusse pend à son bras gauche.  Une table porte l'inscription
ICY GIST VENERABLE SIRE GERARD
WALLEY CHANOINE DE FLONNE ET
CURE DE HERMAL QUI TRESPASSA
LE 25 DE FEBVRIER 1632 PRIEDIEV POVR SON AME
La pierre, ornée des écussons de Walley, Bombay, Bincken et Verlvmont, a été encastrée dans le mur de l’églique au début du XXe siècle, lors du remplacement du pavage en carreaux de grès par des dalles de marbre.

La religion catholique empreint la société, depuis 10 siècles, dans chaque fait de la vie ; la croyance est vive.  Nous nous réservons d'exposer ici un fait authentifié qui concerne Hermalle pour en garder la primeur à nos visiteurs des Journées du Patrimoine 2013.

Un Hermallien connu de cette époque est Guillaume Renard, professeur à l'université de Louvain. Nous nous réservons de révéler ici les intéressantes informations biographiques que nous avons recueillies pour en offrir la primeur à nos visiteurs des Journées du Patrimoine 2013.

À Hermalle, au XVIIe siècle tout comme au Moyen Âge, la majorité des villageois est pauvre ; certains habitent une chaumière en colombage et torchis, cultivent un lopin de terre pour eux-mêmes et sont employés par les grandes fermes en saison. D’autres n’ont que le travail saisonnier et le petit artisanat.
La situation empire lors des guerres de Louis XIV, l'armée française réquisionnant rations et fourrages (1693).


 Au XVIIIe siècle, l'église Saint-Martin (de Tours), reconstruite partiellement au XVIe siècle et consacrée en 1597 sous le règne du Prince Evêque de Liège Ernest de Bavière, est dotée d'une tour pourvue de deux cadrans d'horloge à une aiguille et d'une porte à deux battants dont les panneaux ornés de sculptures de style Régence constituent une remarquable menuiserie.

photo photo photo

Le clocher, surmonté d'une courte flèche octogonale soutenant une croix et un coq, contient trois cloches.
Dans la nef centrale se trouvent une statue du tout début du XVIe siècle (Sainte-Marguerite d'Antioche piétinant le dragon), neuf autres de la première moitié du XVIIIe parmi lesquelles une Sainte Barbe en bois doré, tenant une palme dans les bras et placée à côté d'une tour plus petite qu'elle.  L'œuvre a été sculptée entre 1701 et 1750 ; elle a probablement inspiré les vilageois qui ont fondé, dans l'église de Hermalle, la Confrérie de Sainte-Barbe le 21 novembre 1836, ce qui leur donnait indulgences plénières et quarantaines.   Les pierres tombales du XVe siècle et celles de Arnoul de Bierset (†1543) et Marie de Momalle sont laissées en place.
Dans le mur extérieur nord du cimetière, on construit une chapelle et y place un beau Christ en bois qui regarde la drève.  Depuis 1995, ce Christ est dans l'église, près des fonts baptismaux ;  il a été remplacé dans la chapelle par un Christ en bronze du XIXe siècle offert par la Ferme castrale.


Le domaine d'Hermalle appartient à la famille de Moreau qui a acheté la propriété mise en vente par le comte Philippe-Albert d’Ursel.

Philippe-Albert d'Ursel dit le comte de Milan (Bruxelles 1668-Bruxelles 1746) fait sortir le domaine d’Hermalle des biens de la famille d’Ursel en le vendant pour 40 000 écus, le 20.05.1704, à

Guillaume de Moreau, baron du Saint-Empire, seigneur et vicomte de Neuville-en-Famenne et trésorier général du prince-évêque de Liège + Marie-Pentecôte de Crassier => Jean Guillaume de Moreau

Jean Guillaume Baron de Moreau, du Saint-Empire et de Hermalle, conseiller et trésorier général de « Son Altesse » qui fait relief le 18.2.1729 + Marie Élisabeth Coenen => Marie Catherine de Moreau
C’est Jean-Guillaume baron de Moreau qui  édifie le pont actuel permettant le passage entre l’avant-cour et la cour d’honneur en 1733, et le bassin circulaire dans l’avant-cour en 1741.

Marie Catherine de Moreau + Charles Louis Joseph Augustin de Louvrex (écuyer, échevin de Liège) qui fait relief le 11.6.1753 => Mathias Guillaume de Louvrex

Mathias Guillaume de Louvrex, Seigneur de Ramelot et baron de Hermalle qui fait relief les 17.7.1765, 8.5.1772 et 2.5.1785  
En 1764 se déroule un procès devant les échevins de Liège : Mathias Guillaume de Louvrex y est opposé au monastère du Val-Saint-Lambert pour le droit de pêche ou de faire pêcher dans les eaux de la Meuse placées sous la juridiction d'Hermalle. [AE T30/14 - 766].  Il épouse Marie-Josèphe, dite Joséphine Hougardy.


peinture représentant le château au XVIIIe s.

Le château au XVIIIe siècle - collection privée, reproduction strictement interdite.

Il s'agit d'un domaine de grande importance car la terre d’Hermalle consiste en :

haute, moyenne et basse justice
droit de chasse et de pêche
une cour féodale dont relèvent de nombreux fiefs « entre lesquels plusieurs cavailliers relèvent leurs seigneuries hautes et principales, comme aussy plusieurs abbez en tiennent quantité de beaux fiefs », qui rapporte bon an mal an de 800 à 1.000 florins
un château en carré ; « environné d’un grand vivier, défendu par des tours, une grande bassecourt, aussi défendue par des tours, avec une maison pouvant loger un censier, tenir trois cents moutons et quantité d’autres bestiaux »
un beau jardin
un verger de 32 hectares
22 hectares de prairies pour lesquels on offre 58 florins par bonnier et par an
105 hectares de terres labourables loués 4 muids l’épeautre par bonnier et par an
un moulin banal rendant deux setiers de froment par semaine
une brasserie banale
des cens qui rapportent 200 florins par an
deux chauffours (fours à chaux) rapportant chacun 12 florins d’or par an
182 hectares de  « bois à taille où il y a de beaux chênes »

Le château, son parc à la française et son jardin fruitier sont dans toute leur splendeur.

Remacle Le Loup les représente en 1735 dans l'un de ses dessins :

dessin

Et Pierre-Lambert de Saumery en fait l'éloge dans le premier tome des Délices du Païs de Liége paru en 1738. [11]


Le début de ce siècle voit la reconstruction de la ferme de Hottine, au pied du Thier d'Olne, qui existe au moins depuis 1262, date à laquelle l’abbaye de Flône l’acquit.
Il connait aussi la construction de la maison natale de Jean-Gille Jacob (aujourd'hui presbytère) au chevet de l'église Saint-Martin et, juste à côté, à front de chaussée, celle du relai de poste .

Hermalle se sépare d'Éhein le 15 février 1748.

En 1753, Jean-Gille Jacob (13 juillet 1714-12 avril 1781) est maitre-maçon (entrepreneur en bâtiment dirions-nous aujourd'hui) à Hermalle.

Jean-Gille Jacob :


Jean-Gille(s) Jacob dit Bastin, nait le 13 juillet 1714 à Hermalle-sous-Huy (décès hsH 12 avril 1781 de Catherine Troquay, fille d’un menuisier d’Engis et qui décède quand l’enfant est encore en bas-âge, et de Sébastien Jacob maitre-maçon, auteur notamment du refuge de l’abbaye d’Orval à Huy et du presbytère d’Amay mais aussi sacristain.

On suppose que Jean-Gille a été formé sur les chantiers paternels.

En 1745, il est chargé de la modification du le chœur de l'église de Hermalle.

À l’âge de 39 ans, en 1753, il épouse une jeune femme plus jeune de 15 ans, Marie-Anne-Angélique Mataigne, fille de Jean, également maitre-maçon à Hermalle et bourgmestre du village.  Ils vont avoir 7 enfants.

L’année de son mariage, il rénove et réaménage sa maison natale construite par son père vers 1712-1717 sur une prairie achetée au chevet de l’église et près du cimetière villageois.

façade avant de l'immeuble


Il renouvèle la décoration intérieure, et y fait réaliser des peintures murales uniques en Europe. [12]

photo du salon

Salon aux peintures murales, devenu bureau du presbytère dans les années 1995.

Le décor mural peint des angles su salon, aux instruments de la profession de maitre-maçon, représente les activités des quatre métiers de la construction : charpentier, maçon, « bricqteur » et tailleur de pierres.

Parmi les outils représentés figure la bisaigüe, un outil de charpentier typique de France et de Wallonie (bizawe en wallon), constituée d'une lame droite, longue de 120 à 130 cm sur 3 à 4 cm, taillée en biseau simple à l'une de ses extrémités, en bédane à l'autre, et utilisée pour dégauchir tenons, mortaises ou même  poutres, et à couper les angles des mortaises.  Cet outil, et surtout sa représentation, intéresse les historiens de l'architecture.

une des peintures

Le plafond est orné de stucs et d'un médaillon portant équerre, compas, règle coulissante, truelle, marteau d'épinceur, fil à plomb et un chronogramme. 

photographie noir et blanc du chronogramme

Le chronogramme :

EXTRVCTVM LEVITER FVIT EX STVDIO TQVE LABORE
Fut construit aisément par l'étude et le travail = 1753


L’immeuble est classé monument historique au patrimoine de la Région wallonne. Il  sert de presbytère depuis le milieu du XIXe siècle.

L’année suivante, en 1754, Jean-Gille Jacob reçoit commande de Florent d’Oultremont pour réaménager le château de Warfusée ; à la place de l’ancien donjon, il construit un château de style Louis XV dont les principaux salons donnent sur le parc vallonné, vers la Meuse.

le château vu de la rue
Le château de Warfusée tel que vu de l'allée d'accès ;
la construction de Jacob ne se découvre qu'après être passé sous le porche à clocher.
Auteur : Siebot


Le 2 juin 1757, il est présenté comme échevin de la cour de justice de Hermalle et, l’année suivante, comme tenant de l’église paroissiale Saint-Martin.

En 1762, l’abbé commendataire Simon-Joseph de Harlez, ami et conseiller personnel de Charles-Nicolas d'Oultremont - qui va être prince-évêque de 1763 à 1771 -,  lui demande de participer aux travaux de modification du monastère médiéval de l'Ordre de Citeaux, fondé en l'an 1200, qui constitue la base de l’abbaye du Val Saint-Lambert.
Jacob conçoit un palais abbatial de conception néoclassique tourné vers le fleuve, digne résidence pour un abbé artiste (qui a écrit les livrets du Voyage de Chaudfontaine (1757), un opéra-bouffe en wallon liégeois, et des Hypocondriaques (1758) qui traite des bourgeois souffrant de maladies imaginaires et se rendant aux thermes de Spa), protecteur des artistes dont, notamment, Jean-Noël Hamal et André Grétry, et tenant un salon littéraire hebdomadaire qui commente aussi d’autres arts que la littérature.

façade principale

Façade principale du palais abbatial de Jacob.
Auteur : Velvet


Mais Jean-Gilles Jacob ne travaille pas toujours pour les plus notables.  Ainsi reconstruit-il la chapelle Saint-Firmin de Rotheux, qui était dans un état de délabrement dangereux, dans des conditions difficiles (1765-1766) : les habitants n'ont obtenu l’ordre de reconstruction de la part des responsables du lieu (la cathédrale de Liège et l’abbaye du Val Saint-Lambert) qu'en échange de l’engagement de leur part de fournir pour la construction « deux cents journées de corvée de manœuvre », d’aller « chercher les charbons pour cuire les briques, de mener la chaux (…) à portée de la chapelle à bâtir, de transporter à Rotheux les ardoises livrées à Yvoz »… [Neupré]

porche et clocher de l'église

Chapelle de Rotheux - Auteur : Jean-Paul Grandmont

À Huy, le conseil de la commune et les métiers tenaient séance à la maison du Coq, à l'angle de la rue des Chevaliers et de la rue du Coq, maison qui devait remonter au XIVe s. et se trouvait en piteux état. Un certain Masson, de Statte, marchand de bois et entrepreneur en bâtiment, élu bougmestre de Huy en 1756, avait proposé la construction d'un hôtel-de-ville sur la place du marché, ce qui ne fut pas du gout de tous. 
L'idée cependant fut conservée et par la vente de divers bâtiments dont l'ancien breffoi de la ville situé près du couvent des Pères mineurs, la somme nécessaire de quarante mille florins du pays fut réunie, et l'adjudication accordée à Jean-Gille Jacob.
C'est au cours des travaux qu'on s'avisa que rien n'avait été prévu pour le placement d'un carillon et de la nouvelle cloche d'alarme qui devait remplacer celle du beffroi.  Jacob imagina alors la construction, au centre de l'escalier, d'une colonne supportant un clocher pour le carillon et la cloche [Gorrissen].

façade principale de l'hôtel-de-ville

Hôtel-de-ville de Huy - Auteur : Lycaon

Jean-Gille Jacob est l’un des quelques grands architectes de son temps en Principauté de Liège, les autres étant  Barthélemy Digneffe et Jacques-Barthélemy Renoz à Liège, Laurenz Mefferdatis, Joseph Moretti, Johann Joseph, Jakob Couven, et François, Matheius en Mathias Soiron.

Il a dirigé un grand nombre de chantiers qu’ils relèvent du domaine ecclésiastique, public ou du privé.  Il est aussi connu comme expert , intervenant en de nombreux endroits.
Il a de plus exercé avec son épouse une importante activité commerciale (opérations hypothécaires et transactions immobilières).

Arpenteur, expert juré pour la cour censale, échevin de la cour de justice, tenant de l'église paroissiale et échevin d'Hermalle, il a acquis un statut social supérieur à la moyenne, ce qui lui vaut d’être appelé lors de son décès, dans les registres de la cour censale, Monsieur de Jacob.

Outre les bâtiments déjà cités, Jean-Gille Jacob a réalisé ou complété, notamment :
  • le presbytère de Seny (1743)
  • l'église d'Ougrée (1753)
  • l'église abbatiale du Val-Saint-Lambert (1751-1752)
  • l'hôtel-de-ville de Huy (1765-1770)
  • l'église de Pair (1767)
  • l'église paroissiale Saint-Pierre et Paul (Flémalle/Ramet 1767)
  • l'église paroissiale Saint-Joseph (Sprimont/Dolembreux 1769)
  • le château de Bormenville (1775-1781 - achevé ensuite par son fils)
  • le château de Plainevaux (Neupré-Plainevaux) dont la construction s'étend du XVIIe au XIXe siècle avec la participation de Jean-Gilles Jacob au XVIIIe siècle
  • le pont Saint-Nicolas sur le Hoyoux.
On lui doit vraisemblablement un autre bâtiment de son village natal, la  la maison Sacré, où a habité le bourgmestre Lepage, et des modifications apportées à la façade est du château.  On doute en effet que la famille de Moreau eut pu faire appel à un autre architecte que lui, d'autant que :
 
Le style de ses constructions témoigne d'usages et de types architecturaux traditionnnels au pays de Liège, voire même parfois attardés : la toiture à coyau, par exemple, y est encore d'un usage général. Il manifeste un attachement particulier pour les fenêtres tripartites à linteau bombé, la clé cantonnée de deux volutes. [Lemeunier]

Son œuvre semble avoir été continuée par son fils ainé, Jean-Sébastien, qui figura sur la 2e liste des révolutionnaires liégeois dont on ordonna en 1791 la prise de corps, la saisie des biens, meubles et immeubles.

Jean-Gilles Jacob est l’arrière-grand-père de Jean Joseph Raikem, magistrat liégeois  qui fut ministre de la Justice en 1831, président de la Chambre de 1832 à 1839 et procureur général de Liège.


En 1772, Jean-Joseph Hanson, poète et peintre, est lui aussi échevin de Hermalle-sous-Huy.
Nous nous réservons de donner ici plus d'informations sur cet Hermallien pour en offrir la primeur à nos visiteurs des Journées du Patrimoine 2013.

À cette époque, Hermalle ressemble à ceci :


La fin du siècle connait les aléas de la révolution française (les villageois doivent réquisitionner les grains pour ne pas mourir de faim) et ses conséquences qui concernent dans notre région davantage les ordres religieux (comme celui des chanoines de Flône) que la noblesse : elle garde ses châteaux et ses propriétés mais perd cependant son droit sur les passages d'eau.
Deux religieux qui officient à Hermalle sont déportés sous le Directoire, le 4 novembre 1798 : le vicaire de Hermalle Michel-Joseph Nizet et le prêtre Richard Piron.  Il faut dire que les lois étaient strictes : celle du 12 avril 1796 menaçait d'un an de prison et à la déportation en cas de récidive le prêtre qui ferait sonner une cloche !  D'autres prévoyaient la déportation à Sinnamary et à Counanama en Guyane française pour les ecclésiastiques qui troublaient la tranquillité publique, ou qui ne voulaient pas prêter le serment prescrit par la loi…

Les habitants de la région utilisent un crépi composé de chaux additionné de lait et d'alun pour protéger les habitats en bois.

Époque contemporaine  flèche

De 1795 à 1815, nos régions sont annexées à la France et sont réorganisées administrativement et juridiquement selon de nouvelles normes ; l’Empire impose notamment l’abornement des limites communales et la définition des parcelles pour constituer un cadastre, seule façon de répartir équitablement l'impôt foncier.  

Un projet de fusion entre Hermalle et Clermont est repoussé en 1801 au motif que « la commune de Hermalle possède assez de citoyens instruits et n’est point susceptible d’être réunie à une autre. »

Les bornes étaient des blocs de granit de 70 cm de haut, taillés pour la partie qui émerge du sol ; il en subsiste trois sur les seize qui démarquaient Hermalle de Clermont.  La lettre C est gravée en creux sur la face qui regarde Clermont et la lettre H sur la face opposée. Elles se trouvent au sommet du Sart Lombart, dans une prairie de la ferme D’Ans-Lamontagne et au Groupe (sommet de la rue Camille Lecrenier).  

Relevé cartographique des bornes

Relevé des bornes sur fond d'une carte de Philippe Vandermaelen – © BMG.

La délimitation se fait à Hermalle-sous-Huy le 3 avril 1810 par le géomètre du cadastre, en présence du contrôleur des contributions, du maire hermallien J. J. Ant. Mataigne et des maires des communes limitrophes. Le procès-verbal dressé en double exemplaire décrit précisément la « frontière » en citant le trajet parcouru de bornes à bornes, le long de ruisseaux, de haies, de prairies, en mentionnant le nom de chacun des propriétaires des parcelles limitrophes ; il est accompagné d'un relevé sous forme de carte (un exemplaire de ces documents se trouve encore aujourd'hui à la Direction régionale du Cadastre de Liège, Service du Plan).

Ce document cite clairement, comme appartement bien à Hermalle-sous-Huy, un moulin à eau situé à l'extrémité ouest du village, au bas de la colline dite Thier d'Olne, sur l’une des quelques parcelles de terrains hermalliens enclavés dans l'actuelle section administrative de Ombret (commune d'Amay).
Assez peu connu en ce début du XXIe siècle, sis au 26 de la rue Fouyet qui descend en escaliers et sentier en forte pente vers la rue du Centre ombrétoise, il possède une grande roue à aubes verticale invisible de la rue car située à l’arrière du bâtiment flanqué d’une habitation en pierre calcaire formant un L.

Quant à son origine, on ne sait rien – sauf qu’il est très ancien.  Étant donné l’occupation du Thier d’Olne par une famille aristocratique au Haut Moyen Âge et le développement des moulins hydrauliques en Europe occidentale dès le XIIesiècle,  certains pensent que l’origine du moulin pourrait remonter à cette époque… Selon une brochure éditée par l’association Harimala en 1976, un document attesterait l’existence d’un moulin banal sur l’Oxhe en 1456.

Le moulin est alimenté en eau par une dérivation du ruisseau d'Oxhe établie à partir du Pré Nizet (coordonnées Lambert x 218882, y 137290) ; elle amène l'eau par un tracé parallèle au cours d’eau, mais sinuant, longeant la Vignette et passant sous la Grand route d'Ombret qui, à ± 30 mètres à l'est, enjambe l'Oxhe.  Ce bief est visible le long des maisons de la rue Thier d’Olne ; depuis 1967, il est classé en 2e catégorie par la Région wallonne et possède donc un statut public. 
Cette dérivation animait aussi trois autres moulins en contrebas, comme l'indique la signalétique de quatre roues à aube sur la carte de Ferraris du XVIIIe siècle.

Carte de Ferraris où sont situées les 4 roues des moulins

De droite à gauche, au fil de l’eau : Moulin de Hermalle, Moulin d’Ombret, Moulin dit Moutons frères au XXe s., Moulin en bord de Meuse.

L’eau du bief, dont le débit était régulé par des vannes placées en amont, et qui chute encore en cascade d’une hauteur de plus de quatre mètres, entrainait la roue à aubes par le dessous, lui transmettant une partie de son énergie cinétique.  Cette roue, par un arbre horizontal et une série d’engrenages, actionnait les meules à grains alimentées en céréales par les trémies situées au 2e étage du moulin et permettait de moudre quelque 150 kg de blé/heure, remplaçant ainsi le travail manuel de 40 personnes.

Photo du bief

Arrivée du bief près des habitations
Photo de la façade à rue

Façade en L, habitation à gauche, moulin à droite
Photo de la cascade

Chute d’eau derrière le bâtiment

Photo de la roue

Roue à aubes, l’eau arrivant de la droite
Photo des engrenages

Engrenages

Photos BMG mars 2010
Photo des trémies

Trémies


L’occupation française génère d’autres obligations comme celle, par exemple, de payer l’impôt sur les portes et fenêtres ; pour y échapper, les propriétaires vont murer les baies et celles-ci vont rester closes des décennies durant comme le prouve la photographie de la façade nord de la Ferme castrale, datée de juillet 1911 :

Photo de la tour-porche

La tour-porche en juillet 1911.
Détail : photo des baies murées par des briques

Détail des baies murées.
Détail : photo d’une sctructure métallique à quelques mètres du porche

Détail de la structure métallique à l’avant-plan.

Cette photographie — dont nous ne connaissons pas l’auteur que nous remercions de bien vouloir se faire connaitre —,
datée au verso 12 juillet 1911, montre devant le portail une structure métallique et des bornes de pierre.  

La structure est celle d’une pompe à corde (dite aussi pompe à godets), mue à bras par la manivelle et dont le fonctionnement est simple :
une chaine sans fin munie de boules ou godets descend dans un puits (le brin descendant est clairement visible sur le photo) où la chaine à godets,
en remontant dans un tuyau (le 5e « pied »  que l’on aperçoit sur la photo), pousse l’eau à s’élever jusqu’au bec verseur.  

Les bornes servaient à protéger la pompe des véhicules (chariots ou camions avec citerne) dans lesquels l’eau était déversée.
L’inclinaison de celles de la photo témoigne à suffisance des chocs qu’elles ont subi de la part des véhicules.


Le tout début du XIXe siècle voit Napoléon Ier loger au relai de poste de Hermalle, dit-on. 
Ses troupes, tout au moins, y séjournent puisqu'il existe une lettre adressée à sa famille par le fantassin Hubert-Joseph Jaminet, depuis son cantonnement à Hermalle :

« Est-ce que mon frère Jean-Joseph est encore capable de lire et écrire ?  Envoyez-le à l'école pour qu'il puisse apprendre ! Un soldat qui ne connaît pas son ABC est condamné à la misère. »

Dans Fairon (Émile ) et Henri Heuse, Lettres de grognards, Liège, 1936, p. 376.

La défaite de Napoléon à Waterloo, en 1815, met définitivement fin à l'occupation française de nos régions.
Les vainqueurs décident de reconstituer les anciens Pays-Bas bourguignons sour forme d'un nouvel état, le Royaume-Uni des Pays-Bas, qui doit servir de tampon entre l'Angleterre et la France.  Cette construction politique ne va pas durer très longtemps (jusqu'à la Révolution belge de 1830) mais permet notamment une forme de restauration de la noblesse qui avait perdu le droit à ses titres depuis l'époque de la Révolution française.

Le nouveau roi, Guillaume Ier des Pays-Bas, rétablit la noblesse et lui attribue une place dans le système politique. Mais la « restauration » des titres ne s'obtient pas sans payer des frais élevés ce qui crée une « nouvelle noblesse » excluant les anciennes familles appauvries par, notamment, l'émigration qu'elles avaient connues.

Mathias Guillaume de Louvrex, Seigneur de Ramelot et baron de Hermalle à la Fin du XVIIIe siècle a épousé Marie-Josèphe dite Joséphine Hougardy, donc baronne de Hermalle.
Après le décès de son mari, Marie-Josèphe se remarie, ce qui fait passer le domaine de Hermalle dans une nouvelle famille : la Warzée, bien connue dans le pays de Liège comme à l'étranger grâce à l'éminent jurisconsulte Charles-François-Joseph Warzée (également député aux États de Liège en 1785).
C'est son fils Charles-Nicolas-Joseph, avocat, qui épouse « Joséphine » le 14 mai 1807... et qui, deux ans plus tard, est nommé juge auditeur à la Cour de Liège, puis en 1811 avocat général.

En 1816, Charles-Nicolas-Joseph Warzée, époux de la baronne de Hermalle, entre dans le corps équestre de la province de Liège, où il va siéger de 1817 à 1830 et où il soutient fortement le point de vue du gouvernement ; il est donc désormais incorporé à la noblesse nationale. En 1817, il obtient de Guillaume Ier la concession du titre de baron et s'appelle donc baron de Warzée d'Hermalle. Ce n'est pas le fils qu'il a eu de Joséphine qui va transmettre le titre, mais celui de sa seconde épouse, Georgine de Rome.
Le baron de Warzée d'Hermalle s'oppose, en 1829, à la majorité de ses pairs qui veulent s'affranchir de la tutelle de La Haye ; il défend le ministère, réprime passionnément les délits de presse et s'attire la colère de l'opposition. Lors des journées révolutionnaires, il est contraint de quitter Liège et est destitué de ses fonctions par le Gouvernement provisoire en 1830 [Dumoulin].
Il meurt à Ramelot le 5 mars 1852… et le domaine de Hermalle va être mis en vente.

En résumé :

Mathias Guillaume de Louvrex, Seigneur de Ramelot et baron de Hermalle + Marie-Josèphe, dite Joséphine, Hougardy.

Marie-Josèphe, dite Joséphine, de Louvrex-Hougardy + Charles-Nicolas-Joseph Warzée

Charles-Nicolas-Joseph de Warzée d'Hermalle + Georgine-Rose-Joséphine de Rome =>

Charles-Joseph-Gustave, baron de Warzée d'Hermalle (1.05.1813-27.11.1877) => vente

C'est Charles-Nicolas-Joseph de Warzée d'Hermalle qui a fait édifier la tourelle d'angle dans la cour d'honneur et la galerie vitrée qui orne la façade principale de cette cour [Visscher].  D'autres importants travaux sont aussi intervenus :

«  Mais depuis [le XVIIe siècle], si l'extérieur est resté intact, il n'en est pas de même de la décoration intérieure, profondément remaniée en 1850.  De magnifiques gladiateurs en plomb, sculptés par Delcour, ont cédé la place à des chimères de pierre, de grandes fenêtres ont remplacé les embrasures à meneaux tandis que subsistait un salon du XVIIIe s. aux moulures ajourées encadrant des toiles peintes représentant, probablement, des scènes de chasse de Louis XIV. » [Bron & Bronne de Potesta].

On note aussi qu'il y eu contestation de 1826 à 1834 entre le baron de Warzée d'Hermalle et la commune, au sujet d'une place publique située devant le château ; cet endroit doit être la drève actuelle de la ferme castrale, le long de la rue gerée [AR P1/48 - 7].



Dès avant 1830, les industriels liégeois et anversois avaient souhaité l’établissement d’une voie ferrée à l’image de ce que les Anglais avaient commencé à réaliser en 1811. Un mémoire du Comité d'industrie et d'agriculture de Liége propose en octobre 1830 de construire un chemin de fer d'Anvers à la frontière prussienne. Le gouvernement de la toute jeune Belgique commande une étude sur ce projet en 1831 ; trois ans plus tard, le 1er mai 1834, la mise en place d'un réseau de base à 4 axes (nord, sud, est, ouest) est votée, un emprunt est contracté par l'État.
Tout va très vite ensuite :

- 5 mai 1835 : la ligne Bruxelles-Malines est inaugurée avec un triple convoi tracté par les locomotives « la Flèche », « Stepehenson » et « l'Élephant ».  Elle constitue la première ligne de trains de voyageurs à vapeur de Belgique et d'Europe continentale ;
- fin 1843 : 559 km de réseau sont fonctionnels ;
- 21 mai 1845 : l’État cède à des sociétés privées le droit de construire de nouvelles lignes, et notamment la construction et l'exploitation de la ligne Namur—Liège. C'est la « Société des chemins de fer Namur—Liège et Mons—Manage » qui entreprend les travaux dont l'achèvement est prévu pour le 21 mai 1847. L'obtention difficile des expropriations et les difficultés techniques de réalisation qui obligent au percement de trois tunnels entrainent des retards ;
- 1850-1851 : la ligne Namur-Liège, construite à double voie dans le val mosan, est ouverte par tronçons en 1850 (Val-Benoît - Bouge) et 1851 (Bouge –  Namur, puis Val-Benoît – Liège-Guillemins). 

L'exploitation de la ligne (dite aujourd'hui la 125) est reprise, le 28 juin 1854, par la Compagnie du Nord-Belge, une filiale administrative de la « Compagnie du Nord » des Rothschild français.
La ligne est raccordée aux chemins de fer de l'État à Namur et à Liège.  Des travaux gigantesques ont été entrepris, notamment la construction d'un mur d'eau de 467 mètres à La Mallieue, partie de la commune de Hermalle-sous-Huy sise sur la rive gauche et où est installée la « gare de Hermalle ».
Un guide touristique parisien qui en décrit le tracé cite, pour 1859, Hermalle (772 habitants) comme 9e station de la ligne et Engis (1187 habitants) comme 10e.

Six convois circulent chaque jour et mettent 2 h 10 ou 1 h 25 (express) pour relier Namur à Liège.  Le prix en 1ère classe (appelée «  diligence ») est de 6,20 BEF pour le trajet express et de 5 BEF pour le voyage ordinaire ; en 2e classe (dite «  char à bancs ») respectivement de 4,70 et 4,80 BEF.  Les enfants de moins de 8 ans payent demi place ; les chiens sont placés dans le wagon à bagage ou soumis au coupon de 3e classe.

Le guide ne donne pas le prix de la 3e classe que composaient les « wagons » mais il précise :

« II n'est permis de fumer que dans les voitures de 3e classe ; mais la race humaine, outre sa division en deux sexes, étant encore désormais divisée en gens qui fument et gens qui ne fument point, il a fallu réserver, même dans les diligences, une place spéciale à la classe importante des fumeurs. Sur les compartiments qui leur sont réservés est écrit le mot : tabagie. De la sorte, les affinités et les répulsions sont du moins averties; et les personnes que la fumée de tabac incommode ne sont point exposées, une fois montées dans un wagon, à entendre cette impertinente question : « l'odeur du tabac ne vous incommode point ? » proférée par un individu qui a déjà un cigare allumé à la bouche. »

En 1876, le Nord-Belge remplace la gare d'Engis (qui avait été inaugurée le 18 novembre 1850 et était alors flanquée d'un passage à niveau pour l'accès à la seconde voie), et en 1884 celle de Hermalle sur un même modèle architectural créé à Paris et utilisé pour les lignes de la société : « Bâtiment central de deux niveaux sous bâtière, flanqué de part et d'autre d'une aile basse sous bâtière.  Les besoins du service déterminent la longueur de l'aile. Portes et fenêtres adoptent l'arc bombé.  Des pilastres d'angle en brique à bossages marquent ailes et corps central. »

photo de la gare de Hermalle photo de la gare d'Engis

Gares de Hermalle (à gauche) et Engis (à droite) en août 2007
Auteur : Sonuwe – Sous Licence de documentation libre GNU.

La ligne va être nationalisée le 10 mai 1940 et électrifiée en septembre 1970, permettant le passage à vitesse maximale de 120 km/h. Elle dépend donc de la SNCB. (Lire Remerciements)

Le chemin de fer a facilité l'accès à des emplois éloignés mais pour atteindre la gare de Hermalle sise sur la rive gauche, les habitants des hameaux des Houx et des Fontaines devaient parcourir, à pied le plus souvent, quelque 3 km de forte pente, par tous les temps.


En 1835, Hermalle, dont la superficie est de 484 h. 16 a. 49 c., compte 590 habitants répartis dans 90 habitations construites en pierres et briques, couvertes de paille et parfois d'ardoises et de tuiles (66 maisons au centre du village, 14 à la Mallieue, 7 à Chaumont, 2 à Ombret et la ferme de Hottine).  Le bourgmestre est un certain Muraille et le village compte un notaire, D. Guénair.  La majeure partie des terres est labourable et produit froment, seigle, épeautre, avoine. Très peu de fourrages, selon le Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège qui recense pourtant 40 chevaux, 100 vaches, 550 moutons. Le ruisseau d'Oxhe peuplé de truites, qui serpente à travers bois et taillis, alimente un moulin à farine ; la commune compte aussi deux brasseries et une usine allunière à la Mallieue.  La seconde édition du Dictionnaire géographique de la Province de Liège de Henri Del Vaux de Fouron précise, en 1841, que les deux iles de la Meuse, à Hermalle, fournissent pour l'une, la Grande-île (ou Île de Chaumont dans la Carte de Ferraris), du foin et des céréales et pour l'autre du foin et des osiers.  Ces iles vont disparaitre lors de la canalisation de la Meuse à la fin des années 1860.

carte de Vandermaelen avec l'emplacement des iles

Le nombre d'habitations augmente légèrement :

Année Hermalle Mallieue/Maillieux Chaumont Ombret Fermes isolées
1835 66 14 7 2 Hottine
1841 98 19 12 6 Hottine, Sart-Lombard


En décembre 1848 débute une épidémie de choléra asiatique dans la province ; elle s’affaiblit en avril puis reprend vigueur à Herstal où une foule d’ouvriers travaille à la canalisation de la Meuse, s’étend et cause au total 4 909 décès. Les autorités tentent en vain de comprendre le cheminement de la maladie qui ne touche pas systématiquement des communes contigües.  Ainsi, dans l’arrondissement de Huy, ne sont atteintes qu’Amay, Ben-Ahin, Borlez, Couthuin, Hermalle-sous-Huy, Landenne, Ombret-Rausa, Seilles, Soheit-Tinlot, Vinalmont et Warêt-l’Évêque… Hermalle (5 malades dont 3 décès) est contigüe à Ombret (6 malades, 2 morts), il est vrai, mais aussi à Clermont-sous-Huy qui reste indemne ; Flémalle perd 78 personnes mais Engis n’a aucun malade…

En 1853, la propriété seigneuriale est vendue en 1853 au baron Charles-Louis-Marie de Potesta.

La famille de Potesta - I :


La famille de Potesta descend de Jean De Corte dit Curtius, industriel liégeois du XVIe siècle.
Elle s’est divisée en deux branches à partir des enfants de Charles Louis René de Potesta (Couthuin 1769-3/5/1834) + Henriette de Rosen (1775-1867) : les « de Potesta de Waleffe » avec Louis Marie René de Potesta de Waleffe, et les « de Potesta » avec Charles Marie Louis de Potesta qui achète Hermalle et influence son avenir.

Charles Marie Louis de Potesta est dit d’Engimont ou Engismont car il possède le château d'Engismont (aujourd'hui disparu, à l'emplacement approximatif du Royal tennis club Mosa actuel).

carte postale représentant le château

Il a épousé une jeune femme fort riche, lointainte descendante de Vossius, Anne Marie Delheid de Paludé (1802-1874).

Il est demandé, lui aussi, à faire partie du corps équestre [T 008 - 104 /29].  
Il est propriétaire d’un élevage de chevaux réputés, et est devenu échevin, puis bourgmestre d'Engis.

photo de l'échevin en uniforma

Charles Marie Louis de Potesta d'Engismont en uniforme d'échevin - coll. privée

Il accroit son prestige par l'achat du château de Hermalle et souhaite porter le nom de Hermalle, mais cela est rendu impossible par l'existence des de Warzée d'Hermalle.  

En 1856, il fait faire d'importants travaux au château et à la ferme castrale, commençant d'ailleurs par doubler le volume de l'aile est de celle-ci, englobant de la sorte la parcelle, encore aujourd'hui cadastrée cimetière, qui se trouve face au porche de l'église et où se trouvait le cénotaphe du baron de Warzée d'Hermalle.

Suivent les aménagements des dépendances qui bordent la grande cour du château et la construction d'un manège couvert, évidemment intéressant pour l'éleveur de chevaux qu'est Monsieur de Potesta. Cette construction est couverte d'une charpente métallique « à la Polonceau », un type de structure inventée par l'ingénieur Camille Polonceau en 1836 qui libère l'espace intérieur et réduit la poussée sur les supports.  Ceci constitue une première à Hermalle, toutes les charpentes antérieures ayant été construites en bois.

photo de la charpente

Charpente à la Polonceau du manège d'Hermalle

Toutes ces nouvelles constructions relèvent d'un même style architectural proche de l'architecture industrielle et sans rapport aucun avec le style mosan ancien du château.

photo de la tour   photo aile est de la ferme

À gauche, transformation de la façade d'une tour cornière du XVIIe siècle, à la Ferme castrale, par percement de fenêtres
À droite, façade de la Ferme après agrandissement de l'aile est.

photo de la cour

Façades nord et est des nouvelles dépendances,
faisant face au celle du château dont la photo suit


façade sud du château

Charles de Potesta fait aussi construire, en son nom propre en 1867, ce qu'on appelle désormais au village « les anciennes écoles » :

photo de l'école du baron


Charles Marie Louis de Potesta d’Engismont (1800-1889) + Anne Marie Delheid de Paludé (1802-1874) => 4 filles et un fils : Charles Marie Paul de Potesta.

Charles Marie Paul de Potesta (Liège 1836-Hermalle-sous-Argenteau 1909) + sa cousine Emma Marie Justine de Potesta de Waleffe (Liège 1835-Hermalle 1894, fille de Louis Marie René de Potesta de Waleffe) => Paul de Potesta qui se tue en voiture à La Reid (près de Spa) et Édouard René Charles de Potesta 

Édouard René Charles de Potesta agrandit le domaine par l’achat de la Cense Cassal, de l'autre côté de la Gerée, et de la ferme aux prés sise à la limite d'Ombret.

Il fait construire la Tour Malakoff près du passage d’eau et y installe un concierge.

photo

Tour Malakoff, qui va être démolie en 1938 lors de la canalisation du fleuve.

La tour lui sert d’étape lors de ses voyages en train : il y laisse l’équipage avec lequel il est venu du château et s'y abrite jusqu'à ce qu'on entende le train arriver ; à ce moment, on souffle dans une grande trompe pour informer le mécanicien de ce que Monsieur le baron va prendre le train et de ce qu'il est prié de l'attendre à la gare ! [Ch. de Potesta]

N'oublions pas que Monsieur le baron devait encore traverser la Meuse par le bac pour atteindre la gare…

Édouard René Charles de Potesta a épousé en 1894 une catholique fort pieuse, Isabelle Louise Julie de Geradon.  C’est elle qui fait fondre les deux gladiateurs en plomb coulés d'après des sculptures de Delcour parce qu'elle les juge indécents [Ch. de Potesta].
C’est elle aussi qui fait ajouter des hêtres aux marronniers de l’ « allée verte » qui conduit au bas-bois, tandis que la longue allée de 500 m est composée de charmes et de chênes.
C'est elle encore qui, après de décès de son époux, gère le domaine pendant quelques années et manifeste publiquement son désaccord avec les autorités communales.

Édouard de Potesta est fortement affecté par le décès de sa fille Emma âgée d'à peine 15 ans lorsqu'elle meurt d'une pneumonie (le 12 avril 1910) ; il décède un an plus tard à Hermalle (le 28 avril 1911) après avoir fait dresser, en souvenir, une chapelle de calvaire placée placée dans le mur de clôture du parc du château, au tournant de la chaussée Terwagne et du Ronheu.
Il a eu aussi un fils, prénommé René, qui hérite du domaine.

Édouard René Charles de Potesta (Couthuin 1863-Hermalle 28 avril 1911) +  Isabelle Louise Julie de Geradon (1873-21 novembre 1957) => René Édouard Marie de Potesta (voir ci-après)


La tour Malakoff est en bord de Meuse, près du bac qui permet le passage du fleuve.
Sauf à être adjudicataire (être le bénéficiaire d'une adjudication), il est interdit de pêcher dans celui-ci ! Que ce soit en temps de frai (période de fécondation) ou non.  

Cela ressort d'un procès intenté à un habitant d'Hermalle, Gustave Comhaire, surpris le 21 mai 1857 à pêcher à la ligne flottante tenue à la main - le droit de pêche pour tous a été autorisé à la Révolution française mais annulé sous le Directoire qui voulait que la pêche soit une source de revenus pour l'État.
Acquitté par le tribunal de Huy le 17 juillet, l'homme est considéré coupable par la Cour d'Appel de Liège, le 23 décembre suivant ; ce jugement est réformé, le 24 juin 1858, et l'ami Gustave condamné... à un mois d'emprisonnement, 20 francs d'amende, 20 francs à titre de restitution et aux frais [Orts].

Par comparaison des montants d'amende, un procès qui est allé jusqu'à la Cassation, entre la princesse de Mérode épouse du prince de la Cisterna, et la commune d'Hermalle-sous-Huy quant à la plantation justifiée ou non d'arbres dans des pâtures, s'est conclu par la condamnation de la comtesse au versement de 150 francs d'amende, de 150 francs d'indemnité à la commune et aux dépens. p. 7 à 18 [Pasicrisie].

L’habitat traditionnel des petites gens disparait au profit d'habitations plus confortables, en briques et calcaire, construites le long de la chaussée principale (actuelle chaussée F. Terwagne).

Maçons et charpentiers sont les professions les mieux représentées à Hermalle.
La culture de la betterave se développe vers le milieu du siècle et certaines exploitations, comme la Ferme castrale, engagent des saisonniers Polonais ou Flamands.


En juin 1863, le projet d'agrandissement de l'église par l'édification de bas-côtés, qui implique le remaniement de la nef, est admis par la Commission royale d'archéologie qui a signalé cependant que l'inclinaison de la toiture des bas
côtés n'était pas suffisante et ne se trouvait pas en rapport avec celle de la toiture principale ; le devis estimatif était de 15 004 francs. 
Peu après on installe au jubé l'« orgue de Molinghen ».

photo de l'orgue      autre photo

Orgue de Molinghen au-dessus de la tribune – le lDiégeois Philippe Preudhomme au clavier

Cet instrument a été construit vers les années 1870 par les frères François-Joseph et Jean-Mathias Molinghen comme l'indique la signature sur la barre d’adresse au-dessus du clavier : « Molinghen et frères à MORTIER ».  Il est composé de Bourdon 8, Flute 8, Gambe 8 Basse et supérieure (à partir de cis 3), Prestant 4, Doublette 2, Fourniture III-II (3e rang manque), Cornet III (à partir de cis3), Trompette 8 Basse et supérieure (à partir de cis3), d'un clavier de 56 touches et d'un pédalier.  
L'orgue est mieux adapté pour l'interprétation de la musique baroque que pour celle de son époque.
Si l'instrument est fort moyen sur le plan technique, son esthétique a été particulièrement soignée et offre une fort beau buffet à trois tourelles.
La restauration de l'orgue, commencée en 1989 par le facteur d’orgues Thomas, n'est pas encore terminée en 2012.

De 1880 à 1895, l’arrivée massive de blés américains provoque une grave crise qui oblige nombre de petits agriculteurs de la région à chercher davantage de ressources dans l'industrie voire même à s'engager dans les campagnes de briqueterie à l'étranger ; femmes et enfants assument alors la charge des petites exploitations.

Au XXe siècle


carte postale

Carte postale représentant le château et la cour d'honneur, adressée d'Engis en 1903.

Le 13 juillet 1861, le Conseil provincial de Liège avait débattu d’une demande de scission des communes de Saint-Georges et de Hermalle car la Maillieue désirait être rattachée à Flône.  L’un des enjeux était l’école : il n’y en avait pas sur la rive gauche et les enfants de la Maillieue devaient passer la Meuse quatre fois par jour, par bac, pour se rendre sur la rive droite, à l’école d’Hermalle…   Chacun, d'ailleurs, devait faire de même, s'il devait aller d'une rive à l'autre, que ce soit pour se rendre au travail ou pour prendre le train.  

De cause à effet, l’instauration d’un passage d’eau.
La barque suivait un câble accroché aux poteaux.
Que la Meuse soit calme ou impétueuse,
Il fallait la passer, même par vagues dangereuses.

Gustave Séverin, Souvenirs
(La rue de la Meuse)

Un projet de passerelle en fer, élaboré en 1894, n'aboutit pas. Il faut attendre 1903 pour que les efforts conjoints des autorités communales et du député de Huy-Waremme aboutissent au projet d'un pont qui est construit en béton armé, notamment popur des raisons de rapidité ; le travail se fait en cinq mois (1908-1909).  Il faut aussi noter que c'est le deuxième pont de ce type construit sur la Meuse et l'utilisation du béton armé pour un pont n'existe que depuis une dizaine d'années.

scaphandrier et ouvriers sur une barge

Scaphandrier et ouvriers à Hermalle - coll. BMG

Des scaphandriers sont nécessaires pour déraser le lit du fleuve, enlever des poches de gravier et placer les sacs de béton à la base des deux caissons.

L'inauguration du pont donne lieu à de fastueuses en présence de la famille de Potesta, du bourgmestre Diesmans et des autorités communales. Les journaux hutois en font le reportage :

« (…) Le cortège se remet en marche pour faire à travers les deux parties de la commune, La Mallieue et Hermalle réunies, une promenade triomphante.  Des terrasses de la gare, on peut assister au spectacle du défilé de cet innombrable cortège.  Les cavaliers sont déjà aux portes du château que le dernier groupe est encore sur le terrain de la gare.  Le pont et le village sont décorés de drapeaux, de guirlandes et de fleurs.  Le pont était remarquable par sa décoration de drapeaux nationaux et du Congo.  La soirée était superbe et la foule massée (plus de 10 000 personnes) sur les deux rives put admirer l'éblouissant feu d'artifice.  Le bouquet représentait le pont de Hermalle avec en lettre de feu Hermalle, le 11 juillet 1909. »

Le malheur marque cependant le reste des 50 premières années…

Les deux Guerres mondiales amènent comme partout leur lot de souffrance.  En 1914, une jeune fille préserve pourtant le village :

« La scène se passe à Hermalle-sous-Huy, petit village des bords de Meuse, à quatre ou cinq kilomètres en aval de la cité mosane.  Nous sommes en aout 1914.

Au sud du village dominé par le bois d'Hermalle, un coin paisible, la Trihette.  Quelques modestes demeures campagnardes s'y échelonnent le long du chemin conduisant au bois qu'il traverse pour atteindre Aux Houx, une sorte de lieu-dit.  Marie habite avec ses parents et son frère une maison longue et basse perpendiculaire au chemin.

Soudain, une voisine, brave femme qui habite une humble bâtisse juste avant le bois, fait irruption, hors d'haleine, dans la cuisine.  « Mademoiselle, hoquète-t-elle à Marie, venez un peu.  Il y a chez moi des soldats et je ne comprends pas ce qu'ils veulent. »

Devant le trouble évident de la pauvre femme, Marie n'hésite pas et toutes deux courent à toutes jambes vers la maison du haut du chemin.  En effet, il y a là quelques cavaliers armés, coiffés de curieux casques et vêtus de gris.  Immédiatement, Marie, qui termine l'école moyenne, reconnait la langue allemande. « Ils ont soif, dit-elle à la femme apeurée, et demandent de l'eau pour eux et pour leurs chevaux.  Donne-leur à boire ».

Une fois désaltérés, les cavaliers remontent en selle et reprennent le chemin du bois par où ils étaient venus.
Le lendemain ou le surlendemain, c'était l'invasion. Toutes à leur élan, les armées allemandes submergèrent la contrée.  Une troupe s'arrêta à Hermalle pour y prendre position.  L'officier qui la commandait s'en fut trouver le bourgmestre afin de régler des problèmes d'installation. « Monsieur le Bourgmestre, dit-il au brave homme éberlué, comme nos éclaireurs ont été bien accueillis, vous pouvez être tranquille, il ne sera rien fait à votre village ».

D'heureux effets parfois… pour de bien petites causes !

Marie Maréchal (†), récit recueilli par son neveu, Léopold Maréchal. »

Maréchal, Léopold, Comment Marie Maréchal sauva son village Hermalle-sous-Huy en 1914,
revue Le Guetteur wallon, 1994, 4, p 175.  Nous communiqué par les Archives de l'État de Namur en mars 2007.


Août 1914…
Le 1er, la garde civique liégeoise est arrivée par train pour garder ce pont de Hermalle qui a cinq ans. Les hommes sont logés dans des bâtiments réquisitionnés, sur de la paille.  Le sous-lieutenant Léon Mélotte a décrit le corps de garde :

« Quelle masure ! Quel délabrement ! Il fallait aller vite ; on a occupé le premier bâtiment sous la main. Parmi les marches branlantes, les murs lézardés, les plafonds croulants, où d'énormes araignées courent, les hommes ont jeté leur paille. On entrera la-dedans que s’il pleut ; l'odeur est trop infecte. Cela sent la moisissure, le fumier et les rats dérangés fuient de tous côtés. »

Les officiers ont droit à une chambre à l'auberge ou chez l'habitant.
Le 2, l'Allemagne adresse un ultimatum à la Belgique.
Le 3, la garde arrête un individu qui a tenté de passer inaperçu en se jetant dans le fossé qui borde le chemin. C'est un Allemand !
Le 4, la garde est remplacée par l'armée.

photo

Pont de Hermalle en août 1914. À l'arrière-plan la Tour Malakoff – photo offerte par Georges Plumier † – coll. BMG

Dans la nuit du 4 au 5, l'armée belge fait sauter le jeune pont de Hermalle…  Un pont qui ne sera reconstruit (quasiment à l'identique) qu'en 1923-1924 … pour être miné par le génie belge le 11 mai 1940 et reconstruit péniblement en 1947-48 - péniblement, car l'effondrement d'une arche en septembre 1947 va provoquer la chute de 12 travailleurs dans le fleuve et 7 y perdront la vie.

Plusieurs Hermalliens, faits prisonniers par les Allemands, passent par le camp d’immatriculation et de transit de Gießen ; parmi eux, le receveur communal Camille Lecrenier, honoré ensuite par l’attribution de son nom à la rue de la Héna.

Deux dalles commémorent la mémoire des héros villageois des deux guerres mondiales, l'une sur le côté de l'ancienne maison communale - rue Wérihet, l'autre sur le flanc sud de l'église Saint-Martin - place des Combattants.
Une troisième sur le mur d'enceinte du château – chaussée Freddy Terwagne – rappelle le décès d'un résistant abattu par l'occupant allemand alors qu'il tentait d'échapper à la fouille de la Ferme castrale où il était réfugié.

La famille de Potesta - II :


Pour mémoire  : Édouard René Charles de Potesta (Couthuin 1863-Hermalle 28 avril 1911) +  Isabelle Louise Julie de Geradon (1873-21 novembre 1957) => René Édouard Marie de Potesta

René Édouard Marie de Potesta (Hermalle 22 juillet 1899-Engis 25 juin 1977)

Lorsque les Allemands envahissent la Belgique au début de la Première guerre mondiale, le jeune homme de 15 ans est à Gand avec sa mère.  Le château n'en est pas délaissé pour autant. Nos recherches à ce sujet sont réservées à nos visiteurs des journées du Patrimoine 2014.
René, à son retour à Hermalle brûle de s'engager auprès des alliés et tente de rejoindre l'armée. Trahi par une sentinelle à la frontière, il est emprisonné pendant un an à Anrath, avant d’être transferé à Celle-Schloss.

Ses pairs disent de lui qu'il apprécie Lamartine, s’intéresse à l’archéologie liégeoise, est d’un caractère très agréable.  En famille et dans le village, il est jugé rigoureux voire difficile. Il est fort bon tireur au tir aux pigeons ce qui l’amène à de fréquents voyages ; au retour de l'un d'eux, il ramène un Séquoia dendron giganteum, d'abord placé dans le potager, puis déplacé à l'aide d'une grue dans la drève, en façade nord de la Ferme castrale. Ce séquoïa est répertorié arbre remarquable par la Région wallonne depuis 2000. Le parc compte aussi un orme classé, cité dans le livre des arbres remarquables de Belgique, un catalpa et un tulipier de Virginie. La propriété compte alors 600 hectares.

Fait peu connu (qu'attestent les archives de la Bibliothèque de la Gourmandise), le rexiste Léon Degrelle fut l'invité de la famille de Potesta avant la Deuxième Guerre mondiale.
Mais durant celle-ci, René de Potesta est membre actif de l’Armée Secrète à l'État Major de la Région de Namur durant la Deuxième Guerre mondiale. Arrêté le 13 juin 1944 à Maredsous (Denée), il est détenu dans les prisons de Namur, Mons, Charleroi, puis transféré en Allemagne, d'abord à Buchenwald puis dans le kommando de Blankenburg-Klosterwerke (du nom des usines de la plus grosse entreprise locale) lié au tristement célèbre camp de Dora. Il faut agrandir des galeries existantes pour y installer des machines pour la production d'armes et construire des bâtiments pour la SS. Pendant 7 mois il subit comme les autres la vie décrite par Lucien Defauw ; comme lui, il va devoir faire la marche forcée d'évacuation de 80 km jusqu'à Magdebourg puis être embarqué sur une péniche pour descendre vers Lubeck où grâce à Folke Bernadotte, la Croix-Rouge prend en charge les prisonniers qui ont réussi à survivre et les transfère en Suède. René de Potesta est rapatrié le 5 ou le 6 juillet 1945.

À son décès, il laisse le domaine en indivision entre ses filles Hélène Emma Henriette Marie Ghislaine  (qui épouse l'aviateur Léon Marie Joseph Yves Ghislain Benoit Baron de Villenfagne de Vogelsancx), Anne Marie Claire Ghislaine (qui se marie avec Jean André Marie Joseph Ghislain Baron de Bassompierre, ambassadeur honoraire du Roi des Belges) et Charles Édouard René Marie Ghislain de Potesta.


La fin de la guerre permet de remplacer les deux cloches (sur les trois que possédait l'église) que les soldats allemands avaient réquisitionnées pour les faire fondre et transformer en canons.

Mais il y a eu d'autres catastrophes encore :

En janvier 1926, suite à des pluies torrentielles, la Meuse déborde et inonde complètement le quartier Chaumont; on sauve les gens mais pas la totalité du bétail.

La Meuse autrefois était bien différente ;
Peu draguée, elle devenait facilement envahissante.
Des crues terribles sont restées en mémoire.
Celle de janvier 1926 aura marqué l’histoire.

L’eau monta très vite, créant une vraie crise.
Chaumont était devenu comme un quartier de Venise.
Quelques audacieux devinrent des marins improvisés.
Il fallait ramer pour garder le cap vers les sinistrés.

La ferme Orban devait souffrir davantage.
Le bétail, lui, ne pouvait monter à l’étage.
Bravant les périls, on parvint à sauver l’essentiel,
Devant ce cataclysme, on implorait la clémence du Ciel.

Gustave Séverin, Souvenirs (Mon Chaumont d’autrefois)


reproduction Et surtout…

Du 1er au 5 décembre 1930, un épais brouillard règne sur toute la vallée mosane, de Jemeppe-sur-Meuse à Huy.

Il fait stagner les particules fines et les gaz émanant des usines qui utilisent la combustion du charbon.
Gens et animaux ne peuvent que les respirer.

Dès le troisième jour, de milliers de personnes souffrent d'affection respiratoire et soixante en décèdent.

L'émotion est intense non seulement dans la région, mais dans la Belgique entière et même dans le monde.

Si Engis, sur la rive gauche, est la plus touchée (14 morts), Hermalle ne connait heureusement aucun décès.

Cette catastrophe induit la première étude scientifique au monde sur la mortalité et les maladies liées à la pollution de l'air.

L'étude conclut que

« Si les mêmes conditions se trouvent réunies, les mêmes accidents se reproduiront. (…) Si un désaste survenait à Londres dans des conditions analogues, on aurait à déplorer 3 179 morts immédiates. »

On attribue au brouillard de pollution qui a couvert Londres du 5 au 9 décembre 1952, 12 000 morts « excédentaires » entre décembre 1952 et février 1953… [13]

Extrait d'un article paru dans le New York Times du 6 décembre 1930.

Mais la vie continue… plus agréable à partir de 1924, où Hermalle est enfin dotée de l'électricité.  
En 1929, on inaugure les écoles de la rue du Pont et le kiosque de la place d'Hermalle. (Pour l'histoire des écoles, lire la page dédiée.)

Le projet d'installation d'une distribution d'eau potable, dite « alimentaire » dans le village, est accepté par la province suite à la demande du 13 octobre 1931 signée par le bourgmestre Lepage.  L'arrivée de l'eau alimentaire est vécue comme un évènement d'importance ; le nom de Lambert Lepage va être donné au petit square qui fait face à la Maison communale et au milieu duquel se trouve le buste du « bienfaiteur ». 

Édouard Vandeweghe est nommé bourgmestre de Hermalle en 1946 ; bourgmestre fort actif et apprécié, il va être réélu pour la législature 1952-1958. La cité d'habitations sociales construite au début des années 1960 porte son nom.

La population s'enrichit d'étrangers, et notamment d'Italiens. 
La reconstruction du pays après la Deuxième Guerre mondiale nécessitant une importante main d'oeuvre, un protocole a été signé en 1946 entre la Belgique et l'Italie, garantissant des livraison de charbon contre… 50 000 travailleurs que le gouvernement belge s'engage à loger et à payer décemment. Nous avons trouvé le témoignage d'un enfant d'immigré [14] :

« Au début de 1947, la famille Barcaro vit à Vicenza, près de Venise. Le père, maçon fumiste - donc capable de travailler dans les fours à chaux, a vent de la possibilité d'aller travailler en Belgique, en échange d'un bon salaire. Voyant là une solution à la misère, il décide de tenter le coup. Il signe un contrat avec la carrière des fours à chaux à Hermalle-sous- Huy et part seul au mois de février. Puis revient chercher femme et enfants en octobre.
Armando, cadet de la famille, a alors 4 ans. Il se rappelle…
«On était rassemblé sur le quai numéro 6 à la gare de Milano Centrale. On a voyagé dans des wagons en bois qui servaient au transport des troupes pendant la guerre 14-18. On a changé plusieurs fois de trains, notamment en Suisse. Puis on est arrivé à Liège Guillemins. La rame de wagons a été rattachée à un train de marchandises, jusque Hermalle-sous-Huy, où on est arrivé dans une gare de triage après un voyage de plus de 20 heures.»
La première nuit, les Barcaro seront logés par une famille amie, aussi originaire de Vicenza. Le lendemain, ils s'installent dans la «maison» qui leur a été attribuée par la carrière où travaille le papa. Il s'agit d'une maison de quatre pièces au rez-de-chaussée et quatre pièces à l'étage… à partager à deux familles!  Les Barcaro s'installeront à l'étage.
Il n'y a pas de wc : le papa a lui-même creusé la feuillée au fond du jardin !
Un robinet et un poêle seront les seuls éléments de confort.
L'art de la débrouille, un peu de braconnage et de chapardage sont indispensables pour tenir le coup et manger à sa faim.
Par contre, dès leur arrivée, les enfants sont scolarisés et suivis, au niveau de la santé, par la Croix- Rouge de Belgique. Armando, anémique, sera d'ailleurs soigné pendant quelques temps dans un centre à Dolhain.
Le dimanche, les familles italiennes se réunissent à la Cantina, où les femmes discutent et les hommes jouent aux boules autour de charcuteries ou d'une pizza typiquement de là-bas… Deux ans plus tard, la famille s'installe à Engis, dans une petite maison unifamiliale avec un jardin, appartenant toujours à la carrière. »

Au centre de Hermalle, le cimetière emmuré qui longeait les deux flancs de l'église est réduit de moitié : sa partie sud, rasée, devient la place des Combattants, et la « place de l'église » (au nord de l'autre partie, le long de la Gerée), où se réunissaient les villageois et où jouaient les enfants, perd son attrait public.

Quand je revois cette chère petite place déserte,
Je ressens comme un malaise, une espèce d’angoisse.
Son grand calme actuel me pèse sur le coeur
Quand on a connu naguère, tant de bruit et d’ardeur.

Tout gamin, la place était le privilège de nos ébats.
Elle a connu toutes nos prouesses et nos heureux exploits.
Le talus offrait une belle glissade en face du presbytère.
Notre souci, retrouver la balle dans le vieux cimetière.

Le soir nous rentrions parfois tout penaud [sic].
Lors que nous marchions, le sabot donnait un son faux.
Le dribling trop rude avait créé l’accident ;
Remontrances, et petit cercle, servaient de renforcement.

La ruelle de l’Eglise était propice pour jouer des farces.
Avec une betterave, OSCAR, ce truculent comparse,
Avait fabriqué une tête de mort éclairée par une bougie.
Vue par dessus le mur, la passant RAPHAEL frisa l’apoplexie.

Le jeu de la cachette nous intéressait en particulier
Les murs, les véhicules, tout obstacle devenait un allié
Découvert, un sprint effréné désignait le gagnant ;
Nous avons battu des records, mais le chrono était absent.

Nous étions témoins des activités des fermes du château.

Dès l’aube, c’était le vacarme pour le repas des animaux.
Mélodie champêtre, piaffement et beuglement du bétail.
Pour les travaux, on apprêtait tout l’attirail.

photo des chevaux

Attelage dans la cour de la Ferme castrale. Nous remercions l'auteur de cette photo de se faire connaitre.

La sortie des chevaux était un spectacle inoubliable ;
Tête fière, crinière lissée, leur beauté était remarquable.
Dans le frimas du matin, la buée sortant de leurs naseaux
S’élevait vers le ciel en petits nuages de vapeur d’au.

La saison des pâquerettes retrouvera le troupeau dans le pré.
Pour la traite, les vaches rentreront avec le vacher.
Assises sur un tabouret, les trayeuses collées à la panse
En rayons croisés, tireront le lait en abondance.

La rentrée des moissons nécessitait un nombreux personnel.
Sous le porche, la perte de gerbes était traditionnelle.
Les bras manieront la fourche pour la mise en place,
Un chardon mal placé décochera à l’entasseur une grimace.

Eh oui, bien sûr, c’était le temps de notre jeunesse.
Les décades ont passé amenant une certaine richesse.
L’affirmation n’empêche pas le droit de rêver,
Détruisons le moderne et les jeunes pourront travailler.

La petite place si déserte à présent me fait mal au coeur.
Pareil à la démolition de Flône, me donne la rancoeur.
Le temps passé était difficile mais il faisait bon vivre ;
Epoque d’heureux souvenirs, tu m’enivre.

Gustave Séverin, Souvenirs (La place de l'église)


La famille de Potesta - III :


Pour mémoire  : René Édouard Marie de Potesta (Hermalle 22 juillet 1899-Engis 25 juin 1977) a laissé le domaine en indivision entre ses enfants
- Hélène Emma Henriette Marie Ghislaine  (qui épouse l'aviateur Léon Marie Joseph Yves Ghislain Benoit Baron de Villenfagne de Vogelsancx),
- Anne Marie Claire Ghislaine (qui se marie avec Jean André Marie Joseph Ghislain Baron de Bassompierre, ambassadeur honoraire du Roi des Belges)
- Charles Édouard René Marie Ghislain de Potesta.

Charles Édouard René Marie Ghislain de Potesta va habiter au château de Hermalle avec son épouse Nicole Marie Thérèse de Gaiffier d’Hestroy jusqu'en 1933, date où il s'installe dans une propriété d'Annevoie qui lui de sa mère, car la cohabitation d'un jeune couple dans la demeure familiale régie par un père autoritaire n'est pas toujours aisée.

Charles s'occupe des fermes qui dépendent du château, d'abord de 1947 à 1954 en association avec un monsieur Romedenne, dont on dit qu'il s'est livré au marché noir durant la guerre - la nuit, des chariots quittaient la ferme, tirés par des chevaux dont les sabots étaient emmaillotés de linges - ce qui débouche sur un procès, puis seul - et même après son installation à Annevoie.
Cultivant lui-même, il fait construire vers 1950, sur l’idée de son père, dans les écuries de l’aile ouest de la Ferme qui avaient abrité une vingtaine de chevaux, une dalle en béton armé pour faciliter le pelletage à partir du chariot. La modification d'une baie que cela implique sera corrigée dans les années 1990. La demi-tourelle mitoyenne à l'avantcour du château et à la bassecour de la ferme lui sert de chenil.

Dans un autre poème, Gustave Séverin a écrit :

Chère Gérée, les chevaux t’ont quittée, c’est dommage ;
Les moteurs te [sic] remplacent, ils travaillent davantage.
L’ancienne méthode était pourtant courage et passion,
Ces machines à chômeurs méritent quelques réflexions.

Pourtant, malgré la mécanisation, l'activité agricole générée par le château diminue dans les années 1970.
En cause, pour une grande part au moins, les expropriations prévues dès 1967 et réalisées pour la construction de la nationale 90 à quatre bandes qui coupe le village de ses campagnes mosanes et pour l'ouverture d'un parc industriel dans cette zone. Dans un premier temps, la culture reste possible mais d'une année à l'autre l'entrepreneur agricole peut voir la superficie cultivable fortement réduite.

Charles Édouard René Marie Ghislain de Potesta (6 juin 1925-) et Nicole Marie Thérèse de Gaiffier d’Hestroy ont eu 2 filles (Isabelle Marie Ghislaine et Doris Amélie) et deux fils : Jean Louis René de Potesta et Philippe Paul Guy de Potesta, écuyer, qui épouse Nathalie Raphaëlle Camille baronne de Tornaco.

Philippe Paul Guy de Potesta
Aucun projet de rentabilisation des bâtiments (transformation en centre de détente et de loisirs ou en maison de repos…) n'a abouti. Philippe Paul Guy de Potesta continue l'activité agricole mais dans les mêmes conditions que son père.  
Il rachète le château qui était toujours en indivision mais ne le garde que peu de temps.
Après la vente de la ferme aux deux tours, après celle de la Ferme castrale, il vend le château en 1992 à Geoffroy de Jamblinne de Meux qui le remet sur le marché immobilier deux ans plus tard.

Le château, séparé de sa ferme castrale, n'est plus propriété d'aucune famille noble.


Le moulin hydraulique de Hermalle cesse de travailler, semble-t-il, dans les années 1960, tandis que ses deux plus proches voisins ombrésois vont continuer de produire jusqu’en 1991-1992 de la farine panifiable mais aussi de la farine et des aliments pour le bétail et même des engrais.  Faute d’un entretien que l’activité commerciale n’impose plus, le bâtiment et le mécanisme se délabrent ; la végétation envahit la roue, difficile d’accès et donc pénible à nettoyer, une meule en pierre disparait, et il va être nécessaire d’étançonner la charpente pour éviter son effondrement.  L’axe de la roue, une grosse partie des engrenages et les trémies restent cependant en place. À front de rue, une annexe de stockage du XIXe siècle, sans intérêt architectural, va être démolie en 2009.

L'espace bâti s'accroit de part et d'autre du centre ancien, tout au long de la chaussée principale, et grignote peu à peu le contrefort du plateau condruzien en direction de Clermont-sous-Huy, sans trop de cohésion quant aux matériaux, plans et types de bâtiment.

photo

Panorama du centre de Hermalle vu du sud. Décembre 1992.
Au centre les tours du château.  À l'arrière la découpe de la colline causée par l'exploitation d'une carrière.


La comparaison entre le nombre de commerces à 50 ans d'intervalle indique clairement dans la seconde partie du siècle la modification de l'activité économique du village, sans nul doute due à la construction, en 1987, de la voie express N90 qui allège fortement le charroi automobile… et prive les petits commerces de chalands, mais aussi à l'installation des « grandes surfaces » d'Amay, Engis, Huy, Jemeppe et à la modification des habitudes de consommation qui entraine la clientèle locale à délaisser les petits fournisseurs.

Les villageois ont trouvé emploi dans l'industrie et les services. L'agriculteur est devenu minorité.


Le 1er janvier 1977, Hermalle-sous-Huy « disparait » sur le plan administratif : la fusion des communes décidée par le gouvernement belge réduit son territoire (la Mallieue [15], partie située sur la rive droite de la Meuse passe à la commune de Saint-Georges qui devient Saint-Georges-sur-Meuse) et l'englobe avec l'ancienne commune de Clermont-sous-Huy et une partie de Éhein dans l'entité d'Engis dont Vicky Albert est le bourgmestre socialiste.  La superficie de la nouvelle commune est de 27,7 km2 ; elle va être jumelée avec la ville française Ribécourt-Dreslincourt, dans l'Oise, le 22 septembre 1980.



Le village d'Engis, où se trouve centralisée l'administration, est situé sur la rive droite, à 4 km en aval de Hermalle ; il n'y a pas de moyen de transport en commun direct entre le centre des deux villages ; le préfixe téléphonique est différent (donc le tarif plus élevé) et, surtout, les villageois n'ont ni la même mentalité, ni la même culture.
Pendant plus de 20 ans, les Hermalliens se sentiront frustrés et quelque peu négligés. Leurs anciennes archives officielles ne sont plus accessibles pour diverses raisons ; ils ont parfois l'impression que leur passé leur échappe.
En 2004, malgré de nombreux efforts – notamment des animateurs du Centre culturel –, l'intégration des deux populations n'est toujours pas réalisée.
Malgré plusieurs demandes depuis 1994, il n'existe toujours pas aujourd'hui, à Engis, de signalisation routière qui indique Hermalle et les automobilistes qui ne connaissent pas la région peuvent facilement tourner en rond pendant 20 kilomètres pour trouver Hermalle si par malheur ils se sont d'abord rendus à Engis…

La fusion des communes a offert à Saint-Georges s/ Meuse la gare de Hermalle qui est fermée au public en 1993. Il faut donc se rendre à Engis par le seul bus qui passe dans Hermalle, une fois l'heure, et s'arrête au pont d'Engis, rive droite, puis traverser la pied le pont et monter jusqu'à la gare pour prendre l'omnibus.
Mais en 1994, la SNCB ferme les guichets d’Engis… et la salle d’attente, ne laissant aux voyageurs qu’un abri transparent, sans siège, sur chaque quai. Le souterrain remplaçant l'ancien passage à niveau pour l’accès à la voie 2 est en piteux état, le parking latéral n’a de parking que le nom, la gare elle-même n’est plus qu’un lieu de stockage pour quelques services de la SNCB, l’information manque. La zone d’habitat environnante s’est dégradée, la place où se tenait la fête se meurt…  On comprend que les Hermalliens préfèrent rejoindre Huy par ce même bus qui les dépose à côté d'une gare moderne et fonctionnelle. Ils y perdent 5 minutes mais y gagnent en confort.

En 1991, la Ferme castrale a repris vie avec une nouvelle affectation basée sur la culture et le tourisme.  Le château est devenu l'année suivante propriété de la famille de Jamblinne de Meux, puis deux ans plus tard d'une société de cinéma publicitaire pour l'industrie.

En 1993, on procède à la réfection du pont de Hermalle : l'accroissement du trafic et, surtout, du passage de nombreux camions de fort tonnage l'impose.

L'hiver de cette année-là amène une crue importante de la Meuse et des inondations dans la vallée. Le centre d'Hermalle, plus élévé de niveau, n'est pas touché à l'encontre d'Amay où 73 dossiers sont introduits auprès du Fonds des calamités.  Il en va de même l'année suivante.

L'eau envahissant le bas de la rue du Pont

1993 : la Meuse déborde, envahit le bas de la rue du pont.
Quelques mètres au nord du poteau de signalisation, la ridelle qui marque le bord du 
chemin de halage n'est plus visible.


Et au XXIe siècle…

En septembre 2002, la première pierre de la station d'épuration des eaux d'Engis est posée sur la rive droite, dans le parc d'activités industrielles de Hermalle.
Grâce à deux réseaux de collecteurs (celui du Roua qui dessert Hermalle-sous-Huy et celui d'Engis qui véhicule plus de 90 % de la charge), elle traite  les eaux usées de la rive gauche de la Meuse via un réseau de collecteurs et de stations de pompage établis sur les communes d'Engis, de Flémalle, de Saint-Georges-sur-Meuse et de Grâce-Hollogne. Le collecteur d'Engis traverse la Meuse à hauteur du pont d'Engis et rejoint la station de pompage sur la rive droite où les eaux sont relevées pour pouvoir s'écouler gravitairement vers la station d'épuration.
Cette station est la première à posséder un centre de traitement des huiles, graisses et autres flottants provenant des déshuileurs et fosses à flottants d'autres stations d'épuration et constitue l'un des quatre maillons qui doivent permettre l'assainissement de la Meuse en Province de Liège.  Les travaux, dont cout quelques six millions sept-cents-mille euros, se terminent fin 2004.

En près de 200 ans (de 1807 à 2003), la population est passée de 514 à 1422 habitants, notamment par l'immigration italienne, l'adjonction d'une cité de petits propriétaires terriens (la Cité des Rys) et d'une cité d'habitations sociales (la Cité Vandeweghe dont 6 logements sont conçus pour recevoir des personnes handicapées en chaise roulante) qui ont élargi le centre d'habitat ancestral sans que le village ne verse dans le type de « village-nébuleuse ».
Le nombre des villageois hermalliens représente le quart des 5 694 habitants de l'entité d'Engis.

Le 8 juillet 2003, l’asbl La Rawète est reconnue « Organisme touristique » par le Commissariat général au Tourisme, en tant que Syndicat d’initiative installé dans la Ferme castrale. Le SI met en ligne le 1er décembre suivant le premier site Web consacré à Hermalle-sous-Huy : au fil du temps, le site s’enrichit d’informations relatives à l’ensemble de l’entité engissoise.

Le 8 octobre 2006, les résultats des élections communales confirment l'attachement d'une très forte majorité des citoyens de tous les villages formant l'entité engissoise au parti socialiste qui dirige la commune depuis plus de trente ans.  Sur 4 120 inscrits, 3 512 votes valables offrent 70,03 % aux socialistes et 29,97 % à l'opposition Ensemble qui regroupe les Écolos (23,23 %), les libéraux (12,24 %) et les sociaux-chrétiens (12,24 %).  Serge Manzato est nommé bourgmestre, et continue d'assumer ainsi une fonction que Vicky Albert, son oncle par alliance, lui avait transmise au cours de son mandat et qui avait été officialisée par arrêté du Gouvernement wallon du 23 janvier 2003.

La nuit du 31 décembre 2006 au 1er janvier 2007, une violente tempête s'abat sur la région ; de même le 19 janvier.  Plusieurs toitures sont abimées et des dossiers rentrés au Fonds des Calamités.

Et le 3 juillet 2008, au lendemain d'un très violent orage…

« Foutue matinée ! Après le tumulte d’une nuit torrentielle, le village d’Hermalle-sous-Huy (commune de Saint-Georges) [sic] s’éveille dans la lueur des gyrophares dépêchés sur le lieu d’un accident ferroviaire peu banal. À 6 h 48, le train de voyageurs en provenance de Namur (ligne 125 Namur-Liège) est entré en collision frontale avec un train de marchandises à l’arrêt, provenant de la gare de Kinkempois (Liège). Voyant l’impact arriver, le conducteur de ce dernier a juste eu le temps de se réfugier à l’arrière de la cabine. Dans le train de Namur-Liège, les passagers auront moins de chance. Surpris par l’impact, ils valseront vers l’avant. Bilan : une quarantaine de blessés, sans gravité. Dans les minutes qui suivent, le plan blanc (dispositif médical d’urgence) est déclenché, les secours arrivent sur place.

À 8 heures, une pluie tiède renforce l’atmosphère dramatique du lieu d’impact. Dans ce site industriel poisseux planté en bord de Meuse, des dizaines de secouristes s’animent sous une tente jaune, dressée à la hâte. Premier espace de diagnostic pour la soixantaine de voyageurs en état de choc (…)

Sur les voies de chemin de fer qui s’avancent entre le fleuve et l’entreprise Dumont-Wauthier (groupe Lhoist), le spectacle étrange des locomotives soudées l’une à l’autre trahit la violence de l’impact. Cabines pliées, vitres éclatées, les deux monstres sont immobilisés pour quelques heures encore, le temps de laisser les inspecteurs analyser les lieux et interroger les conducteurs. (…)

Du côté de la SNCB (transport) et d’Infrabel (réseau), les mines sont plombées. Se réfugiant derrière des phrases convenues, des propos assimilés lors de stages de communication de crise, les porte-parole [sic] répètent en boucle qu’« il faut attendre les résultats de l’enquête ». Ministre de la Fonction publique, Inge Vervotte ajoute que tout sera mis en œuvre pour aider les victimes. » [15]

On en parle dans le monde entier [16] comme de la collision de Hermalle-sous-Huy !  Alors que l'accident s'est produit dans la partie de Hermalle cédée à Saint-Georges-sur-Meuse en 1977… L’enquête a ensuite déterminé que l’accident fut dû au non-respect de la signalisation par le conducteur du train de voyageurs.

En 2008 aussi, les autorités communales, constatant que les délais créés par les formalités administratives avec le pouvoir de tutelle peuvent poser problème, dotent la comune d'un nouvel outil : la RCA - Régie communale autonome - qui dispose d'une plus grande liberté et va gérer, sous contrôle du collège communal, le patrimoine immobilier communal. Lui incombera donc, par exemple, de gérer le site des Terres rouges à Engis et l'urbanisation du terrain du Crucifix à Hermalle.

Les 4, 5 et 6 septembre 2009, Engis commémore le 65e anniversaire de la libération de la commune, en présence de vétérans de la deuxième Division blindée américaine "Hell on Wheels" honorés à l'administration communale. Plus de 130 véhicules militaires d'époque, accueillis par quelques centaines de personnes, ont bivouaqué à Hermalle-sous-Huy pour la plus grande joie des photographes avant de repartir vers Engis, Saint-Georges et Maastricht…

premiers véhicules à arriver photo motos véhicule militaire Croix-Rouge
jeeps camion à chenille avec canon

Le 26 janvier 2010, une association engissoise est mise à l'honneur : pour ses initiatives quant à l'accessibilité de la Ferme castrale et de ses musées aux personnes handicapées, l'asbl Syndicat d'initiative de Hermalle-sous-Huy La Rawète se voit décerné le Prix CAP48 de l'entreprise citoyenne 2009.

Le 14 juillet de la même année, l’entité d’Engis essuie une nouvelle tempête qui souffle un morceau du toit de l’école de Clermont, couche un arbre sur l’église d’Engis, abime le parc des Tchafornis. Au centre de Hermalle, dans la drève de la Ferme castrale et dans le parc du château dont les toitures souffrent à nouveau, de nombreux arbres sont découronnés ou fortements abimés en moins d’une minute. Dans la rue Gerée, un mur de branches empêche tout passage…

Arbre complet Arbre découronné

L’arbre du Pendu-Noyé répertorié comme arbre remarquable par la Région wallonne, photographié au printemps (à gauche)
est devenu en 10 secondes l’arbre du Pendu-Noyé-soufflé (à droite, photographié le 14 en début de soirée).


Vue de la rue en 1990. Au bout, le château. Un mur de branches cache complètement le château.

Rue Gerée, avant - après : Si, si, c’est la même rue et le château est toujours au bout…

En 2005, le château et son parc ont été acquis par un Nivellois qui a commencé des travaux de rénovation par la réfection du mur de clôture des douves, rue Gerée.  La reconstruction partielle du mur implique de vider les douves pour repartir de la base de la muraille.  On s'aperçoit alors que l'allée d'accès au porche de la Ferme castrale est, en réalité, le tablier (la partie supérieure) d'un pont à arches sur lequel devait reposer le pont-levis abaissé - ce qui modifie la perception de largeur des douves qu'on avait jusqu'alors.

Las ! Un différend oppose assez rapidement les occupants des dépendances au propriétaire et pendant plus de trois ans celui-ci ne peut pénétrer dans son bien.  Ce n'est que dans la deuxième partie de 2011, que de nouveaux travaux de nettoyage vont être entrepris pour faciliter la remise en vente du château.

photo du château en mars 2012

Le château, vu de la Ferme castrale, en mars 2012.
La tour grise date du XIIe s. À gauche : l'agrandissement du XVIIe dû au comte d'Ursel avec l'une des 2 tours quadrangulaires.
À droite : une partie de la façade proablement remaniée par Jean-Gille Jacob.
À l'avant-plan :  douves et passerelle en encorbellement du XIXe s.


Le 16 janvier 2011 se produit un drame qui émeut le pays : la jeune Amélia Decloux, 6 ans, joue avec sa soeur et son frère au au bord de la Meuse à Engis et, voulant rattrapper son ballon, se retrouve à l'eau.  Alysson - 12 ans - se jette dans le fleuve pour la sauver mais ne réussit pas, malgré l'aide du jeune frère, à se hisser avec elle sur la berge.  Sur l'injonction de l'ainée qui tente de se maintenir à flot avec sa soeur en s'aggripant à une péniche, Corentin court chercher son père mais lorsque celui-ci arrive les deux fillettes ont été emportées par le fleuve.  D'importantes recherches sont lancées tout au long du fleuve et jusqu'aux Pays-Bas, au cours desquelles un homme de la Protection civile, plongeur professionnel et expérimenté, perd la vie (le 25 janvier), aspiré puis coincé sous l'eau contre la 4e porte qu'il inspectait au barrage de l'ile Monsin, le masque emporté par le courant. Le corps d'Amélia est retrouvé par un passant à Liège le 9 février, celui Alison (décorée à titre posthume de la croix civique de première classe) le 17, à quelques mètres de là mais de l'autre côté de la Meuse.
Pour mémoire : d'autres Engissois ont été décorés pour faits de dévouement.  Ainsi Vincent, Joseph Gabirel; ùaréchal-ferrant et boutiquier, qui le 20 septembre 1864, s'est jeté à l'eau avec le pontonnier Mathieu, Joseph Caslety ((tous deux sachant à peine nager) et ont sauvé un enfant jouant sur le bord de la Meuse et tombé à un endroit où l'eau mesurait 1,20 m de profondeur ; ils reçurent respectivement la médaille de vermeil et d'argent.  Le 20 décembre suivant, Frédéric Vandewalle, garde-barrière du chemin de fer du nord, sauva trois personnes d'une maison en feu puis, monté sur le toit, parvint à maitriser l'incendie ; il reçu lui aussi la médaille de vermeil.

La demande de classement de la Ferme castrale, formulée dès juillet 2005, a connu de nombreuses péripéties et l'ouverture de la procédure d'enquête ne démarre finalement, par enquête publique, que fin février 2012.

Début 2012 aussi, le résultat des réunions citoyennes que constitue l'Agenda local 21, entamé en 2011, aboutit à la désignation d'une quarantaine de personnes pour former la Commission Locale de Développement Rural.  Celle-ci doit débattre des enjeux vitaux pour l'entité engissoise et proposer des pistes de solutions aux problèmes et d'amélioration de la qualité de vie dans une optique de développement durable.
En mai, le Tour de Belgique passe à six reprises dans Hermalle et trois fois dans Clermont et Engis où se déroule l'arrivée finale.



Notes  flèche


[1] Thiois = langue du peuple ; mot utilisé pour désigner l’ensemble des dialectes moyen-néerlandais parlés au Moyen Âge.    flèche

[2]  En héraldique, « sable » est la couleur noire.  flèche

[2-2] « Néanderthal », « Neanderthal » ou très souvent « Neandertal » (depuis Henri Vallois, en 1952) car le « h » a disparu lors d'une réforme orthographique de l'allemand. Dans la nomenclature latine, on écrit toujours Homo neanderthalensisflèche

[3]  Information sur l'Homme de Néanderthalflèche

[4]  La Libre Belgique, quotidien belge, 21 septembre 2006. flèche

[5]  La carpologie étudie les graines et les fruits découverts en contexte archéologique.  flèche

[6] Il est intéressant de noter que divers auteurs (dont le Baron de Reinsberg-Düringsfeld) citent un Jean de Hermalle, né en 600.  Il aurait été propriétaire-agriculteur et aurait reçu la visite, dans son champ, d'un pèlerin qui l'ui aurait annoncé qu'il deviendrait évêque.  Incrédule, Jean aurait répondu, en fichant en terre un bâton qu'il tenait « Ce bois sec portera fruits plus tôt que ne s'accompliront tes paroles. » Aussitôt le bâton se couvrit de feuilles, de fleurs qui se transformèrent en fruits (les pommes de Saint-Jean bien connues dans la région).
Jean fut donc nommé par le roi Dagobert évêque de Tongres (après Saint Ébrégise et avant Saint Amand), et fut appelé Jean l'Agneau en raison de la douceur de son caractère et malgré sa grande taille (un de ses tibias de 53 cm de long constitue une relique de l'église de Nassogne). Il mourut le 25 juillet 637 et est toujours vénéré par la population huttoise qui le fête le 25 juillet.   La tradition dit aussi que la mère de Jean de Hermalle aurait fondé le monastère des Dames blanches à Maastricht.  La vie de Jean de Hermalle a été relatée par l'historien et mathématicien Hériger de Lobbes (vers 925-1007) ; Heriger précise qu'il emprunte l'histoire du saint à la tradition : « cujus vitam et gesta, ut auditu tantum et relatione a majoribus et aetale provectioribus accepimus, nos quoque perpaucis absolvamus ». (Gesta, chap. XXIX).
Pour mémoire, le VIIe siècle est nommé le siècle des saints, même si le culte de certains et certaines fut promu par des membres de leur famille soucieux de renforcer les droits d'un sang noble par la légitimité d'un patronage spirituel. Chrodoara, par exemple : elle fut probablement la grand-mère de la célèbre abbesse d'Oeren. Issue d'un célèbre lignage, devenue veuve après avoir eu des enfants, elle se retira dans une fondation pieuse pour y achever ses jours. Peut-être en fut-elle abbesse… Elle mourut en 634 et fut élevée au rang de sainte au VIIIe siècle. On peut admirer son superbe sarcophage, découvert en janvier 1977, dans la collégiale Saint-Georges d'Amay, ville que selon la légende elle fonda sous le nom de Sainte-Ode.  flèche

[7]  Plus de détails sur les fouilles du Thier d'Olneflèche

[8]  Voir la Guerre des Awans et des Waroux, lire le Traité des guerres d'Awans et des Waroux de Jacques de Hemricourtflèche

[9]  Document réalisé à partir d'une plaque photographique du début du XXe s. par suppression des dépendances ajoutées aux XVIIIe et XIXe s. et qui sont actuellement visibles, en perspective, entre la tour-porche et la tour du XIIe s.  Les arbres qui ont été plantés au XIXe et XXe siècles le long des douves ne permettent plus de réaliser cette prise de vue.  flèche

[9-1]  Baie : en architecture, ouverture pratiquée dans les murs ou la charpente d'un édifice pour y mettre une porte ou une fenêtre. (Définition du CNRTLflèche

[10]  Article sur l'Abbaye de Flôneflèche

[11] Information sur Pierre-Lambert de Saumeryflèche

[12] La maison sert aujourd'hui de presbytère ; elle est classée « monument historique » comme d'ailleurs la maison de la Héna, rue Camille Lecrenier).  flèche

[13]  Informations plus détailléesflèche

[14]  Dans http://www.soumagne.beflèche

[15] Mallieue du latin leuca mala, mauvaise portion de chemin.  Ce nom est déjà cité dans le Cantatorium de Saint-Hubert (première moitié du XIIe siècle) : In leuga quae dicitur Mala inter Hoïum et Leodiumflèche

[16] Marc Vanesse, Deux trains en collision frontale, dans Le Soir, quotidien belge, jeudi 3 juillet 2008, 22:47 Archive en ligne   flèche

[17]   Nouvel Obs.com, 3 juillet 2008 – Cyberpress.ca, 3 juillet 2008 – Swissinfo.ch, 3 juillet 2008 – Wprost.pl, 3 juillet 2008 – Mediafax.ro, 3 juillet 2008 – TurkishPress.com, 3 juillet 2008 – Nyhederne.tv2.dk, 3 juillet 2008… flèche




Folklore  flèche

La tradition orale rapporte qu'au Moyen Âge, un manant reconnu coupable d'un grave délit fut condamné à mort par le Seigneur de Hermalle, qui avait droit de haute et basse justice.
Le bourreau allait lui passer la corde au cou devant la population assemblée lorsque surgit un cavalier annonçant la grâce du condamné. Le Seigneur lui-même vint préciser qu'il pardonnait en raison d'un heureux évènement qui venait de se produire au château, et qu'il y aurait fête le dimanche suivant pour en remercier Dieu. Il ajouta qu'en souvenir de ce jour, les festivités se répèteraient d'année en année, le dimanche qui suivrait le 16 juillet.

Légende ? Crédible toutefois, puisque Hermalle eut sa Cour de Justice…

Quoi qu'il en soit, la Fête du Grand Pardon d'Hermalle respecte la tradition et se tient le weekend qui suit le 16 juillet. Voyez l'agenda!  Vous pourrez assister à « la corrida », une course à pied fort prisée des amateurs, et le 21 juillet au feu d'artifice qui rassemble un millier de personnes.

photo de la corrida  photo de la corrida photo de la fête

La corrida : pour enfants et adultes – Stands associatifs sur la place – Photos A. Pirotte

En février, on brûle la Macråle près du Centre culturel qui a recréé cette tradition.

En décembre, Saint Nicolas parcourt les rues principales du village dans un petit train précédé d'une fanfare.

photo

En 2008



Bibliographie  flèche


Pour Hermalle :

Laurent Melart, L'histoire de la ville et chasteau de Huy et de ses antiquitez avec une chronologie des ses Comtes, et Evesques, Jean Tournay, Liège, 1641.

[Recueil-Bourguemestres] Recueil héraldique des Bourguemestres de la noble cité de liège où l'on voit la généalogie des évêques et princes, de la noblesse & des principales Familles de ce Païs avec leurs inscriptions et épitaphes, Jean-Philipe Gramme, Liège, 1720, p. 186. retour au texte

[Bouille] Théodose Bouille, Histoire de la ville et pays de Liège, T. I, Guillaume Barnabé, Liège, 1725, p. 331 (Saint-Trond) retour au texte, p. 340 (échafaud) retour au texte

Saumery, le château de Hermal dans Les Délices du Païs de Liège, Liège, 1738.

[Hemricourt] Jacques de Hemricourt, Miroir des Nobles de Hesbaye, 1398 - nouvelle éd. de Charles-François Jalheau, Bassompierre, Liège, 1741. retour au texte ; pour Lambert de Haultepenne : retour au texte

[AE T30/14 - 766] Archives de l'État, Archives du Val Saint-Lambert, 1764, consulté le 4 octobre 2012. retour au texte

Procès-verbal De Délimitation du Territoire de la Commune de Hermalle-sous-Huy & de sa Division en Sections, 3 avril 1810, (consultable à la Direction régionale du Cadastre de Liège, Service du Plan).

[Villenfagne] Hilarion Noël de Villenfagne D'Ingihoul, Recherches sur l'histoire de la ci-devant principauté de Liège, T.I, Collardin, Liège, 1817, p. 429 à 432. retour au texte

Louis Dieudonné Joseph Dewez, Histoire du pays de Liège, T. I, Delemer, Bruxelles, 1822.

[T 008 - 104 /29] Archives de l'État, Archives Corps équestres du Brabant, 1829, consulté le 4 octobre 2012. retour au texte

Recueil de documens statistiques, Établissement géographique de Bruxelles, Bruxelles, 1833.

[AR P1/48 - 7] Archives de l'État, Archives communales de Hermalle-sous-Huy, 1834, consulté le 4 octobre 2012. retour au texte

Henri Joseph Barthélemi Del Vaux, Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège, Jeunehomme frères, Liège, 1835.

[Gorrissen] F. Gorrissen, Histoire de la ville et du château de Huy d'après Laurent Mélart, Imp. N.-H. Delhaise, Huy, 1839, p. p. 173 (ruine du château d'Hermalle) retour au texte, p. 183 (ravages par la garnison d'hermalle) retour au texte, p. 468 (hôtel-de-ville de Huy) retour au texte

Henri Joseph Barthélemi Del Vaux, Dictionnaire géographique de la province de Liège, 1ère partie, A. Jeunehomme, Liège, 1841.

Exposé de la situation administrative de la province de Liège, fait par la Députation permanente au Conseil provincial, Denoel, Liège, 1850, p. 232 à 236 et 502 à 503.

[Orts] Auguste Orts, Henri Lavallée, Égide-Rodolphe-Nicolas Arntz et A. Payen, La Belgique judiciaire. Gazette des tribunaux belges et étrangers, 16e année, Vanderslaghmolen, Bruxelles, 1858, col. 1179 à 1181. retour au texte

Exposé de la situation administrative de la province de Liège, fait par la Députation permanente au Conseil provincial
, Ledoux, Liège, 1859, p. 144.

Torfs (Louis), Fastes des calamités publiques survenues dans les Pays-Bas et particulièrement en Belgique depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, 1859.

Pasinomie. Collection des lois, décrets, arrêtés et règlements généraux qui peuvent être invoqués en Belgique. Table de 1814 à 1820, Administration centrale de la Pasicrisie, Bruxelles, 1860, p. 184 et 185.

Procès-verbaux des séances du Conseil provincial de Liège, Sessions de 1861, Ledoux, Liège, 1861, p. 113 à 126 et 198 à 214.

[Borman] Camille de Borman, « Notice Historique sur la seignerie de Heers, IV » dans Le Beffroi. Arts, héraldique, archéologie, T. I, Bureaux de la revue chez Edw. Gailliard, Bruges, 1863, p. 88. retour au texte

Augustin Joseph Du Pays, Itinéraire descriptif, historique, artistique et industriel de la Belgique, Hachette, Paris, 1863.

[Pasicrisie] Pasicrisie ou recueil général de la jurisprudence des Cours de France et de Belgique en matière civile, commerciale, criminelle, de droit public et administratif, 3e série - 1863, Partie de Belgique, Administration centrale de la Pasicrisie, Bruxelles, 1863. retour au texte

http://www.archive.org/stream/commroyalesartet02belg/commroyalesartet02belg_djvu.txt

[Halflants] C.Th Halflants, Histoire de Notre-Dame de la Sarte-lez-Huy, Fessain, Liége, 1864, p. 198 à 200. retour au texte

Stanislas Bormans, Chambre des Finances des Princes de Liége. Table des registres aux octrois, rendages, engagères conservés aux Archives de l’Etat à Liége, Imp. de L. Grandmont Donders, Liège, 1865.

Bulletin de l’Institut archéologique liégeois, T. VII, Imp. de L. Grandmont Donders, Liège, 1865, p. 37 et 62.

Adolphe Charles Joseph Borgnet, Histoire de la Révolution liégeoise de 1789 (1785 à 1795) d'après des documents inédits, T. II, L. De Thier, Liège, 1865, p. 43.

S. Bormans, « Les Seigneuries féodales du pays de Liège (suite) » dans le Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, T. X, Liège, Carmanne, 1868, p. 139-144.

[Wauters] Alphonse Wauters, sous la dir. de la Commission royale d'Histoire, T. II (1101-1190), Table chronologique des Chartes et diplômes imrpimés concernant l'histoire la Belgique, M. Hayez, Bruxelles, 1868, p. 266. retour au texte

Collection de mémoires relatifs à l'histoire de Belgique
, Société de l'histoire de Belgique, 1870.

[Stévart] Armand Stévart, Procès de Martin Etienne Van Velden professeur à l'université de Louvain, Bruxelles, Société de l'histoire de Belgique, 1871, en ligne. retour au texte

[Poncelet] Édouard Poncelet, Les maréchaux d'armée de l'évéché de Liège, Imp. Léon De Thier, Liège, 1903. retour au texte

Pety de Thozee (Jules), Le fief de Cassal à Hermalle-sous-Huy, dans Chronique archéologique du pays de Liège, 1910.

[Kurth] Godefroid Kurth, La Cité de Liège au Moyen-Âge, T. II, A. Dewit, Bruxelles, 1910. retour au texte

Jacques Bénigne Bossuet, Charles Ubrain, Eugène Levesque, Correspondance de Bossuet, Hachette, 1920.

Chez nous, au Nord-Belge ! Dialogues de Jean-Jacques ou les Mystères de l'Exploitation Commerciale, Recueil d'extraits de la revue ''Le Tampon'', avril 1920, revue et corrigé en mars 1929.

Fairon (Émile) et Henri Heuse, Lettres de grognards, Liège, 1936, p. 376.

[Dumoulin] R. Dumoulin, entrées « Warzée » et « Warzée d'Hermalle » dans Biographie nationale, vol. 27, 1938, col. 100 à  à 102. retour au texte

Collectif, Hermalle-sous-Huy dans Les Sites mosans de Lucas I et Martin I Van Valckenborgh, Sté royale des Beaux-Arts de Liège, Liège, 1954.

Baar (Armand), Hermalle-sous-Huy dans À propos des bouteilles armoriées liégeoises, Liège, Imp. centrale, s.d.

[Bron & Bronne de Potesta] Baron et Baronne René de Potesta, « Hermalle » dans Guide des 7 Châteaux, 30 juin 1957, Imp. St-Jean, Liège, p. 4 et 5. retour au texte

Monjoie A., La plaine alluviale et les basses terrases de la Meuse à Tihange et à Hermalle-sous-Huy, Annales de la Société Géologique de Belgique, 1968.

Thomas Delarue, L'implantation du tuilier QVA à Hermalle s/ Huy, Bulletin du C.A.H.C., T. XIII, 1973-1974.

Albert Lemeunier, La Maison de Jean-Gille Jacob dans La Maison d'Hier et d'Aujourd'hui, Association royale des Demeures historiques de Belgique, 1974.

E. Humblet, Le facteur d’orgues Greffe Matthieu-François, de Blégny-Trembleur, L’Organiste, VI, 1974.

Bolly (J-J.), Hermalle-sous-Huy dans Répertoire photographique du mobilier des sanctuaires de Belgique - Province de Liège canton de Huy I, Ministère de la culture française, Bruxelles, 1975.

de Meester de Betzenbroeck (Hervé), Épigraphie de la Hesbaye hutoise, Sté des Bibliophiles, sl, 1975.

Serck-Dewaide (M.), Les Sedes Sapientiae romanes de Bertem et de Hermalle-sous-Huy, dans Bulletin de l'IRPA, XVI, 1976/77, p.56-76.

Johan David, Notes sur trois outils ancien du charpentier : le bondax, la bisaiguë, le piochon, Revue des archéologues et historiens d'art de Louvain 10, 1977.

Claude Gaier, Grandes batailles de l'histoire liégeoise au Moyen Âge, Eugène Wahle, Liège, 1980, p.82 à 87.

HUBART J.-M., Observations préliminaires sur la biologie de Proasellus hermallensis Archangeli (Crustacea- Isopoda- Asellota), 1980-1982, T. 25, p.347 à 362.

Collectif, Hermalle-sous-Huy - Monographie, Asbl Foyer culturel d'Hermalle-sous-Huy, 1981.

G. Weyenbergh et Ph. Destinay (Éducation-environnement asbl), Guide pour une promenade à Hermalle-sous-Huy (Engis), Foyer culturel d'Hermalle-sous-Huy (Engis), [après 1981].

R. Forgeur, Un répertoire des orgues de la province de Liège, L’Organiste, XV/3, 1983.

[Visscher] Albert de Visscher (dir.), Les plus beaux châteaux de Belgique, Reader's Digest, Bruxelles, 1984, p. 186-187. retour au texte

M Haine – N Meeùs, Dictionnaire des facteurs d’instruments de musique en Wallonie et à Bruxelles du IXe siècle à nos jours,  1986.

[Lemeunier] Albert Lemeunier, entrée « Jacob Jean-Gilles(s) » dans Nouvelle biographie nationale, vol. I, 1988, col. 190-191. retour au texte

Collectif, Hermalle-sous-Huy dans Le Patrimoine monumental de la Belgique, Pierre Mardaga, Liège, 1992, T. 16/1, pp. 355-372.

Nathalie de Harlez de Deulin, Serge Delsemme, Catherine Guisset-Lemoine et Marie-Hélène Sohet, Parcs et jardins historiques de Wallonie, T. I Liège, Arrondissement de Huy-Waremme, Ministère de la Région wallonne, Division des Monuments, Sites et Fouilles, 1993.

[Hanot (Nicole)], Hermalle-sous-Huy Village des Antiquités, de la Brocante et des Arts - Circuit du Patrimoine, Hermalle-sous-Huy VAP, Engis, 1994.

Collectif, Hermalle-sous-Huy dans Bulletins du Cercle Archéologique Hesbaye-Condroz asbl, Amay.

Flagothier (Jean), Hermalle-sous-Huy dans Si Clermont était conté…, Ed. Jean Flagothier, 1995.

[Gaier, 1995] Claude Gaier, Armes et combats dans l'univers médiéval, De Boeck Université, 1995, p. 82. retour au texte

Verstraeten (Jacques), Moreau (Claire) et Charles-Xavier Ménage, la Ferme castrale d'Hermalle-sous-Huy dans Le Patrimoine rural du Pays d'Amay, Ministère de la Région wallonne, 1996.

Hugues Dumont, Le pluralisme idéologique et l'autonomie culturelle en droit public belge, Facultés St-Louis, 1996.

Inventaires thématiques Orgues en Wallonie, Luc De Vos, Arrondissement Huy, Volume 1, Tome 1, Namur, 1997, p. 32-33.

[Xhayet] Geneviève Xhayet, Réseaux de pouvoir et solidarités de parti à Liège au Moyen Âge (1250-1468), Droz, 1997, p. 236. retour au texte

Lemonnier (Arlette) & Cl. Marlaire, le Pont de Hermalle-sous-Huy - la Ferme castrale d'Hermalle-sous-Huy dans Ponts d'hier et d'aujourd'hui - Le Pays hutois, MET, 1999.

Martine Marchal, « Le Val Saint-Lambert à Seraing. Évolution d'un site depuis le XIIIe siècle » dans Les Cahiers de l'Urbanisme, n° 24, 1999, p. 69.

Du Ry (Chantal), Huy : histoire d'une ville médiévale à travers ses légendes et ses monuments, CEFAL, 2000

Forrest (Alan), Napoleon's MenThe Soldiers of the Revolution and Empire, Continuum International
Publishing Group, 2002.

Witvrouw (Jacques), Gava (Giani), Dardenne (Léon) et Serge Gava,  Le Thier d'Olne à Engis. Centre domanial du Haut Moyen Age, Cercle archéologique Hesbaye-Meuse, 2003.

B. Nemery, The Meuse Valley disaster of December 1930, 2004.

Avis du Comité consultatif des usagers auprès de la SNCB,  2004.

Gaier (Claude) et André Joris, Armes et combats dans l'univers médiéval, T. II, De Boeck Université, 2004

Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Racine, 2005.

[Suttor] Marc Suttor, Vie et dynamique d'un fleuve : La Meuse de Sedan à Maastricht (des origines à 1600), De Boeck Université, 2006, p. 363 (fer étiré), p. 413 (charbon de bois). retour au texte

Marchal (J.-P.) et S. Loicq, Engis/Hermalle-sous-Huy : sondages d'évaluation dans le parc industriel dans Chronique de l'Archéologie wallonne 12, 2006, p. 141-143.

Frébutte (Christian) et Michèle Gustin, Engis/Hermalle-sous-Huy : fouille de prévention dans la zone d'actvité économique dans Chronique de l'Archéologie wallonne 13, 2006, p. 159-161.

Frébutte (Christian) et Michèle Gustin, Engis/Hermalle-sous-Huy : fouille d'une installation protohistorique et d'une tuilerie gallo-romaine à la « Campagne de la Gerée » dans Chronique de l'Archéologie wallonne 14, 2006, p. 129-131.

Frébutte (Christian), Gustin (Michèle), Marchal (J.-.P.), Collette (Olivier), Defgnée (Ann) et Christine Laurent, Occupation du Hallstatt C à la « Campagne de la Gerée », à Hermalle-sous-Huy (Province de Liège), Lunula, Archaeologia protohistorica, XV, 2007, p. 97-105.

Frébutte (Christian), Gustin (Michèle), Marchal (J.-.P.), Collette (Olivier), Defgnée (Ann) et Christine Laurent, Engis/Hermalle-sous-Huy : fin de la fouille de prévention à la « Campagne de la Gérée » dans Chronique de l'Archéologie wallonne 15, 2008, p. 120-122.

[Maquet] Julien Maquet, "Faire justice" dans le diocèse de Liège au Moyen Âge (VIIIe-XIIe siècles). Essai de droit judiciaire reconstitué, Bibliothèque de la Faculté de philosophie et Lettres de l'Université de Liège, Liège, 2008, p. 380, 637, 665, 671, 768, 772, 777. retour au texte

Nicole Hanot, « Engis » dans Histoire & Patrimoine des communes de Belgique. Province de Liège, Racine, 2010, p. 162 à 167.

Jacques Vertraeten, Le Moyen Âge et son héritage en Hesbaye-Meuse. Histoire et patrimoine. Guide de découverte, Kirk-Irpa, coll. Les Thématiques de Hesbaye-Meuse, n° 1, Bruxelles, s.d. [2012]

Jacques Vertraeten, Les fermes et le Patrimoine rural en Hesbaye-Meuse. Patrimoine et paysage. Guide de découverte, Kirk-Irpa, coll. Les Thématiques de Hesbaye-Meuse, n° 2, Bruxelles, s.d. [2012]

[Ch. de Potesta] Entretiens accordés par le baron Charles de Potesta à Nicole Hanot en août, septembre et octobre 2012. retour au texte

www.prcv.eu/spip.php?article33

http://www.larousse.fr/ref/contrib/Jean-de-Hermalle-dit-l-Agneau-_11011390.htm

Archives de http://warvictims.fgov.be/fr/index.htm

Portail cartographique de la Région wallonne : http://cartographie.wallonie.be

http://www.neupre.be/document.asp?document_id=93 consulté le 28 septembre 2012 retour au texte


Pour Engis :

Journal des instituteurs, T. III, De Prez-Parent, Bruxelles, 1845, p.42.

Chez nous, au Nord-Belge ! Dialogues de Jean-Jacques ou les Mystères de l'Exploitation Commerciale, Recueil d'extraits de la revue Le Tampon, avril 1920, revue et corrigé en mars 1929.

Dictionnaire géographique de la province de Liège précédé d'un fragment du Mémorial de l'Établissement géographique de Bruxelles fondé par Ph. Vander Maelen, Établissement géographique, Bruxelles, 1831, p. 59.

Recueil de documens statistiques, Établissement géographique de Bruxelles, Bruxelles, 1833.

Enquête sur la condition des classes ouvrières et sur le travail des enfants, T. I, Rapport de la Commission instituée par arrêté Royal du 7 septembre 1843, Ministère de l'Intérieur, Th. Lesigne, Bruxelles, 1848, p. XVIII.

Auguste Bury, Traité de la Législation des mines, des minières, des usines et des carrières en Belgique et en France, T. II, F. Renard, Liège, 1859, p. 290 à 293.

Exposé de la situation administrative de la province de Liège, fait par la Députation permanente au Conseil provincial, Ledoux, Liège, 1863, p. 205.

S. Bormans, « Les Seigneuries féodales du pays de Liège (suite) » dans le Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, T. X, Liège, Carmanne, 1868, p. 457-461.

Collectif, Hermalle-sous-Huy dans Le Patrimoine monumental de la Belgique, Pierre Mardaga, Liège, 1992, T. 16/1, pp. 346 à 354.

Collectif, Hermalle-sous-Huy dans Le Patrimoine monumental de la Belgique, Pierre Mardaga, Liège, 1992, T. 16/2, p. 616.

Nathalie de Harlez de Deulin, Serge Delsemme, Catherine Guisset-Lemoine et Marie-Hélène Sohet, Parcs et jardins historiques de Wallonie, T. I Liège, Arrondissement de Huy-Waremme, Ministère de la Région wallonne, Division des Monuments, Sites et Fouilles, 1993.

Nicole Hanot, « Engis » dans Histoire & Patrimoine des communes de Belgique. Province de Liège, Racine, 2010, p. 162 à 167.

« Un mois après sa disparition, le corps d'Alison a été retrouvé » dans Le Vif, 18 février 2011.

Points d'arrêts de la SNCB

Ligne 125 de la SNCB

Site des Terres rouges



Pour Clermont :

Henri Joseph Barthélemi Del Vaux, Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège, Jeunehomme frères, Liège, 1835.

Henri Joseph Barthélemi Del Vaux, Dictionnaire géographique de la province de Liège, 1ère partie, A. Jeunehomme, Liège, 1841.

Gilles Joseph Nautet, Notices historiques sur le pays de Liège, Typ. G. Nautet-Hans, Verviers, 1853.

Jean-Louis Kupper, Liège et l'église impériale, XIe-XIIe siècles, Les Belles Lettres, Paris, 1981.

Jacques Witvrouw, La villa romaine d'Arvy à Clermont-sous-Huy, in Bulletin du Cercle archéologique Hesbaye-Condroz asbl - Amay, T. XX - 1987-1988, p. 27 à 54.

Collectif, Hermalle-sous-Huy dans Le Patrimoine monumental de la Belgique, Pierre Mardaga, Liège, 1992, T. 16/1, pp. 343 à 346, 354, 372 à 376.

Nathalie de Harlez de Deulin, Serge Delsemme, Catherine Guisset-Lemoine et Marie-Hélène Sohet, Parcs et jardins historiques de Wallonie, T. I Liège, Arrondissement de Huy-Waremme, Ministère de la Région wallonne, Division des Monuments, Sites et Fouilles, 1993.

Flagothier (Jean), Hermalle-sous-Huy dans Si Clermont était conté…, Ed. Jean Flagothier, 1995.

Susan B. Edgington (trad.), Albert de Aachen. Historia Ierosolimitana. History of the journey to Jerusalem, Oxford university press, 2007.

http://www.grip.org/fr/siteweb/images/RAPPORTS/2007/2007-4.pdf

Plan communal d'aménagement, 2002.

Clément Dumas et Luc Mampaey, Radiographie de l'industrie d'armements en Belgique, GRIP, 2007.

www.pb-clermont.be

Les 12 heures de Huy

Nicole Hanot, « Engis » dans Histoire & Patrimoine des communes de Belgique. Province de Liège, Racine, 2010, p. 162 à 167.



Remerciements  flèche

Nos chaleureux remerciements vont à l'asbl Cercle archéologique Hesbaye-Condroz et, surtout, à Virginie Delvaux et Paul Renoir †, Georges Plumier †, Emile Desmet, Jules Feron, Léon Verdin, Cyrille Meunier † le 29/4/2007, Patrick Hoyoux †, François Delchambre, Robert Streel et Jacques Berten pour les documents qu'ils ont bien voulu nous offrir ou nous prêter, et pour les souvenirs qu'ils nous ont confiés.

Étant donné la disparition d'une grande partie des archives communales dans les années 1980, nous n'aurions pu, sans leur aide, reconstituer certains éléments de l'histoire récente du village.

Nous remercions également madame Cécile Medaets, du Centre de documentation ferroviaire de la SNCB, pour les recherches qu'elle a faites et qui nous ont servi de base pour les paragraphes sur la ligne 125 et les gares de Hermalle et Engis. retour au texte

Il va de soi que nous sommes toujours à la recherche de documents anciens sur Hermalle.
Contact : info[arobase]hermalle-sous-huy.be





Ce site internet est protégé par le droit d'auteur.  Ses textes, rédigés par Nicole Hanot dans l’orthographe commandée depuis 1990, ne peuvent donc être copiés.  Les images peuvent l’être s'il est explicitement indiqué qu'elles appartiennent au domaine public, ou sont sous licence de type free documentation (avec lien vers l'oeuvre concernée).
Asbl Syndicat d'Initiative d'Hermalle-sous-Huy (La Rawète) dans la Ferme Castrale d'Hermalle-sous-Huy