Histoire
Toponymie
Le village est cité dès 779 sous le nom de Harimala.
Plusieurs étymologies sont avancées : du teuton hari
(armée) et du thiois [1]
mael
(moulin ou tribunal) ou mallum
(terre pour le rassemblement des
troupes), ou du germain mathla
(assemblée, tribunal)
et du germain harja
(armée).
Le nom évolue (en 947 Harimalla,
en 1131 Harmala),
jusqu'à
devenir en 1524 Hermal
devant
Floene ou Hermal
devant
Floene Saint Martin ; c'est simplement Hermal
qui est
mentionné sur les cartes Namurcum
comitatus de Johannes Surhonius en 1579, Luttich de Abraham
Ortelius
(Anvers, 1612) et sur la Carte
des
Pays-bas autrichiens de Joseph de Ferraris
(publiée entre 1770
et 1778).
Ces appellations
disparaissent dès 1800 au profit de Hermalle-sous-Huy,
qui
signifie « Hermalle en aval de Huy ».
En wallon, le village s'appelle Hèrmåle-dizo-Hu.
Au Moyen Âge, le blason de Hermalle était
« de sable aux 6 fleurs de lys d'argent ». [2]
Le
cri
était « Donmartin ! ».
Sceau de Hermalle |
Schéma du blason de Hermalle |
Histoire
Préhistoire
Les premières traces d'occupation humaine de la
région sont celles de l'Homme de Néanderthal [2-2]
(250.000
à 25.000 ans avant J.-C.).
On
aurait dû d'ailleurs l'appeler l' Homme
d'Engis car
dès 1830 deux crânes, des vestiges de squelettes
humains et animaux (tels que le mammouth ou le rhinocéros
laineux) et des outils de cette époque furent
trouvés dans les grottes d'Engis et de Engihoul par le
Docteur Philippe-Charles Schmerling.
La découverte de l'Homme de Néanderthal est
postérieure : elle date de 1886, et celle de l'Homme de Spy
de 1856.
L'originalité de Schmerling fut de déduire de ses
trouvailles que «
les
ossemens humains ont été ensevelis
à la même époque et par la
même cause que ceux des restes des races [animales]
éteintes. »
La paléontologie humaine était née
mais nul ne le
savait… À l'époque,
la
théorie
communément admise quant à l'apparition de
l'homme
était celle de la Genèse
: création du monde en 6 jours, par Dieu, il y a quelques 6
000
ans.
L'existence d'un homme fossile habitant sur terre avant le Déluge
ne fut donc pas directement admise.
|
Philippe-Charles Schmerling
(1790-1836)
considéré aujourd'hui comme le
père de la paléonthologie humaine
|
On a longtemps représenté cet homme comme une
sous-espèce de l'Homo
sapiens, se présentant comme un
bipède imparfait, aux jambes fléchies et aux bras
projetés vers l'avant, au crâne volumineux et
allongé, au front fuyant avec d'énormes arcades
sourcilières, taillant la pierre, vivant dans un climat
froid et humide.
On considère aujourd'hui qu'il s'agit d'une
espèce différente, descendant comme Homo
sapiens de l'Homo
erectus,
et on
lui reconnait capacités intellectuelles et
traditions culturelles. [3]
À Hermalle-sous-Huy même, des fouilles ont
révélé la présence de
l'homme depuis le paléolithique moyen au lieu-dit Thier d'Olne
où des haches, grattoirs et silex taillés ont
été retrouvés.
Protohistoire
Entre 800 et 400 av. J-C. (premier Âge du Fer,
période de Hallstatt), la
« campagne de Gerée » était
occupée par des Celtes ; il en reste 150 structures
révélées par l'évaluation
archéologique systématique entamée en
2003 dans le parc d'activités industrielles par
l’asbl « Les Chercheurs de la Wallonie
», et poursuivie sur 2,5 ha, jusqu'au 16 août 2006,
par le Service de l’Archéologie (Direction de
Liège 1) et la Direction de
l’Archéologie du Ministère de la
Région wallonne… qui ont retrouvé en
outre un
millier de vestiges gallo-romains. [4]
En
bleu : la Meuse – parties grises : zones de fouilles
– lignes brunes : voies de l'époque gallo-romaine
point rouge : château de Hermalle et ferme castrale
– lignes blanches : réseau routier actuel.
Ces fouilles permettent d'affirmer l'existence de deux grands habitats
à la période de Halstatt :
«
De l’occupation protohistorique subsistent des fosses
d’extraction d’argile et les plans de plusieurs
constructions, telles que des greniers et, fait exceptionnel en
Wallonie, deux grandes maisons sur poteaux. Les
témoins matériels de la vie quotidienne sont
représentés par des céramiques et
divers ustensiles (cuillères en terre cuite,
fusaïoles…). »
À cette époque existe encore à
Hermalle une forêt mixte tempérée
(d'érables, hêtres, pins, bouleaux, aulnes,
noisetiers) dominée par le chêne et surtout par le
tilleul – fait peu courant dans nos régions
– qui occupent l'espace jusqu'à la Meuse.
Quelques zones ont été
défrichées. On les utilise comme
pâturages ; ce sont des prairies humides où
poussent laiche (plante à feuilles souvent coupantes et dont
les fleurs sont des épis) et filipendules (comme la
reine-des-prés, plante mellifère aux
propriétés anti-inflammatoire,
diurétique, sudorifique, astringente, tonique,
antispasmodique, cicatrisante, antalgique et digestive).
D'autres espaces servent à la
céréaliculture (à raison 4
à 6 % du total des zones
défrichées). Les Celtes y cultivent le
millet, l'épeautre (cérale proche du
blé), l'amidonnier (blé), l'orge, l'avoine, le
seigle et l'engrain.
L'examen carpologique [5]
de restes de plantes carbonisées trouvées sur le
site permettra peut-être de déterminer sous quelle
forme, galette ou bouillie, les habitants consommaient le millet.
Au cours de l'époque gallo-romaine (de 57 av. J.-C.
à 486 ap. J.-C.), la déforestation s'intensifie
et le tilleul se raréfie ; chênes et
hêtres deviennent les plus abondants.
Époque
gallo-romaine
Aux Ier et IIe
siècles, les habitants ajoutent
l'industrie à l'agriculture.
Durant les années 1970, Thomas Delarue, du Cercle
archéologique Hesbaye-Condroz, avait
déjà trouvé deux fours de tuiliers
dans la campagne de Gerée. Il résulte
des fouilles de 2003-2006 qu'il s'agissait d'une véritable
industrie :
«
L’atelier de tuilier date des IIe
et IIIe
siècles
de notre ère. Ce complexe, remarquable par la
nature de ses éléments et leur organisation
symétrique, illustre la chaîne
opératoire propre à ce type
d’activité, depuis l’extraction de
l’argile jusqu’à la cuisson des
produits. Le noyau autour duquel il s’articule est
constitué par l’espace destiné
à la cuisson des matériaux. Il
s’agit d’une aire rectangulaire de 650 m2,
parallèle à la Meuse, ceinturée par
des fossés de drainage et contenant les deux fours
anciennement fouillés. Cette surface
était protégée des
intempéries par une couverture dont la charpente reposait
sur plusieurs dizaines de poteaux alignés et
disposés à intervalles
réguliers. Distants l’un de
l’autre de près de 7 m, les fours sont
orientés sud-est/nord-ouest et dotés
d’une aire de chauffe individuelle. Parmi les
autres éléments importants du site figurent
quatre constructions de 25 m2,
destinées
peut-être à la mise en forme des tuiles, deux
halles de séchage et de stockage d’au moins 75 m
de long sur 8 m de large, ainsi que des fosses d’extraction
et de multiples fossés. »
Moyen
Âge
L'occupation
romaine (traces d'un vicus belgo-romain à Ombret)
précède l'établissement des
Mérovingiens sur la colline du Thier d'Olne,
isolée au côté sud-est par une petite
vallée et qui domine la Meuse à
proximité du gué et du pont romain qui faisait
partie de la voie romaine Tongres-Arlon.
C'est endroit constitue une position idéale par
l'exploitation de la plaine alluviale en aval, la récolte
des produits de la forêt bordant le plateau condruzien et le
contrôle de la navigation sur la Meuse avec
possibilité d'en percevoir une taxe dite « tonlieu
».
Ci-contre
: Vue actuelle de la Meuse
depuis le sommet du Thiers d'Olne, en bordure des fouilles, en
regardant vers le pont de Ombret. – Coll. BMG
|
|
L'habitat est modeste, en pierres, bois, torchis, chaume,
entouré d'un enclos au centre duquel se trouve le
mausolée où l'on a trouvé 2
sarcophages, les seuls d'une trentaine de tombes.
La présence de motifs chrétiens sur l'un des
sarcophages laisse penser qu'une partie au moins de la population
était christianisée. [6]
D'autres sépultures ont été mises en
évidence en dehors de l'enceinte palissadée.
Occupation
mérovingienne (milieu VIIe
s.- début VIIIe
s.) :
A=
mausolée ; B= habitat ; C= palissade ; D= accès
vers le bord du plateau
et le cimetière extérieur ; E= alignement de
poteaux ; F= fosse ; G=
rebord du plateau.
Croquis publié avec l'aimable
autorisation de
Monsieur Jacques Witvrouw du Cercle archéologique Hesbaye-Meuse
|
Dans la seconde moitié du VIIIe
siècle, le mausolée est remplacé par
une chapelle chrétienne construite avec un soin particulier
: murs de pierre recouverts d'enduits peints, et vitrail. L'habitat
s'étend. On a retrouvé les vestiges de
deux mélangeurs à mortier, structures
exceptionnelles dans nos régions et qui indiquent
l'importance de la famille aristocratique qui règne en ce
lieu.
Ci-contre : Vue d'une zone de fouilles
en 2003 – coll. BMG |
Ce complexe aristocratique est l'objet d'une transformation importante
dans le courant du IXe
siècle. Il comprend alors
une église et un vaste édifice seigneurial
carolingien avec domus,
camerae,
porches, cellier, étable
ou
écurie, etc., implanté à une vingtaine
de mètres de distance de l'église,
relié à elle par un mur limitant une cour
intérieure.
À cause de fouilles préventives avant la
construction d'un nouvel immeuble au Thier d'Olne au début
du XXIe
siècle, les
archéologues ont mis au jour les fondations d'un double
rempart de ce qui fut le palais carolingien.
Jacques Witvrouw, du Cercle archéologique Hesbaye-Meuse,
affirme : «
C'est une structure impressionnante car c'est une construction
importante qui a nécessité des tonnes de terre et
une quantité importante de pierres. »
Des pierres semblables à celles des bâtiments
déjà découverts. Le CAHC
espère pouvoir continuer à fouiller ce terrain
privé… [7]
Ce centre domanial
dut être abandonné - sans
traces des destruction violente - aux environs de l'an mil au profit
d'un autre site de hauteur, le rocher d'Engihoul (à Clermont-sous-Huy),
sans doute plus propice à la construction d'un
bâtiment fortifié, qui permet aussi le
contrôle de
la Meuse et où lexistence d’un castrum est
attesté
en 1062.
Le centre paroissial,
lui, fut installé à l'emplacement actuel de
l'église Saint-Martin de Hermalle-sous-Huy et
l'église d'Hermalle avec ses dépendances, de
même
que la chapelle de Clermont, furent données par Conon de
Clermont, comte de Montaigu et de Duras, à l'abbaye de
Flône à la condition de
célébrer tous les
jours une messe en l'honneur de la vierge ; le chapitre Saint-Paul, de
Liège, cèda au monastère de Flone ses
droits sur
l'église d'Hermalle cinq ans plus tard. C'était
sous le
règne de l'empereur frédéric
Barberousse et du
prince-évêque Rudolf von Zähringen. [Wauters]
Dans l'église trônait sans doute la Vierge de
Hermalle
:
Sedes sapientiae
d'Hermalle-sous-Huy
actuellement aux Musées royaux d'Art et d'Histoire du
Cinquantenaire à Bruxelles.
Cette statue austère de 58 cm de haut,
caractéristique de la production mosane de la
deuxième moitié du XIe
siècle
(vers 1070) est en aulne polychromé et doré, le
bois
ayant été « recouvert
d’une enveloppe de
toile enduite d’une couche de plâtre, peinte
à
l’encaustique et relevée d’Or
» (voir le
catalogue de 1878 du Musée royal
d’Antiquités,
d’armures et d’artillerie de Bruxelles, p.10).
La
Vierge et l'Enfant ont été sculptés
dans des
pièces de bois séparées. La partie
arrière
du trône et les mains constituaient des pièces
rapportées. Depuis le XIe
siècle, la statue a reçu huit polychromies.
À l'origine le vêtement était
probablement
jaune et le voile blanc, le manteau de l'Enfant bleu parsemé
de
petits cercles rouges, sa robe jaune avec motifs rouges, les cheveux
noirs. La vierge d'Hermalle, de proportion
élancée,
ébauche un sourire.
Les Sedes sapientiae–
Trône de la Sagesse, en latin – sont des
vierges à l'enfant de style hiératique, le Christ
étant représenté petit mais adulte,
bénissant d’une main et tenant un livre de
l’autre, incarnant la sagesse éternelle alors que
la
Vierge constitue
son trône.
Celle de Hermalle-sous-Huy est l'une des plus anciennes
conservées en Belgique.
On
ne sait quand elle a quitté Hermalle… Le
Musée
royal d’Antiquités, d’armures et
d’artillerie
(devenu les
Musées d'Art
et d'Histoire du Cinquantenaire) l'a acquise en 1861 au collectionneur
et homme
politique belge Gustave Hagemans ; le catalogue de 1878 indique
qu’elle a été
« trouvée au
château d’Hermalle, près de Huy
».
Hermalle-sous-Huy fut probablement l'un des
sièges du tribunal malbergique (« tribunal des
rois francs, assemblée
de sages de deux regions
contigües, qui devait régler les conflits de
territoire et les « viols
de marches » selon le droit oral traditionnel francique
» –
voir Jean-Jacques Jespers).
Hermalle-sous-Huy fut à coup sûr le
siège de l'une
des plus anciennes
seigneuries de la vallée de la Meuse, qui avait
sa cour
féodale propre mais relevait de la cour
féodale de
Liège ; l'histoire du bourg se confond donc
avec celle de son château et de ses seigneurs…
Quant
au château :
Au XIIe
siècle, Hermalle-sous-Huy
voit le remplacement du donjon seigneurial en bois par un
bâtiment en pierre entouré de fossés,
de murs d'enceinte et de tours, dont deux subsistent toujours au centre
du village. Il est probable que le donjon lui-même devait
ressembler aux tours romanes de la région qui ont
résisté au temps - comme celles d'Amay
ou de
Nandrin - un bâtiment de section carrée, à
plusieurs étages, auxquels on accède par un escalier
étroit situé dans un des épais murs de
façade.
Quant
aux seigneurs, ils furent, selon le
Miroir des Nobles de Hesbaye de Jacques
de Hemricourt :
Michel
d'Awirs, seigneur de Hermalle, Awir, Chaumont, Engy +
épouse inconnue => Hughes d'Awirs
Hugues
d'Awirs dit le riche meunier + la soeur du comte de
Hozémont => Agnès d'Awirs
Agnès
d'Awirs (†1057) + Libert
"Suréal" de Warfusée (2e
fils de Otto de Warfusée dit Libert le sauret car maigre
comme
un hareng saur), homme d'église au départ)
=> Alix de Warfusée
Alix de
Warfusée +
Raës à la barbe de Dammartin en Gaule
(frère du
comte de Dammartin en Gaule, mais disgrâcié par le
roi de
France Philippe et venu s'installer à Huy)
=> Libert
Suréal II de Warfusée
Libert
Suréal II de Warfusée (ca 1116-ca
1165) + épouse non citée => Otto
de Warfusée
Otto de
Warfusée + Azéka de Momalle
=> Thomas de Dammartin de Warfusée dit de Hermalle,
Thomas de
Dammartin de Warfusée dit de Hermalle, seigneur
de Hermalle + Rusula (†1264) => Henri de
Warfusée de Dammartin, dit Henri de Hermalle premier du nom
Henri de
Warfusée de Dammartin, dit Henri de Hermalle
premier du nom + Agnès => Louis de
Warfusée de Dammartin dit de Hermalle
Louis de
Warfusée de Dammartin dit de Hermalle +
Oda de Ville => Henri de Warfusée de
Dammartin, dit Henri de Hermalle second
du nom
Nos recherches sur Michel d'Awirs sont restées vaines
jusqu'à ce jour (septembre 2012).
Divers auteurs ayant d'autre part contesté l'exactitude des
écrits de Jacques de Hemricourt, qui se plait à
faire
frémir d'émotion ses lecteurs par l'histoire
émouvante d'Alix et de Raës, nous
préférons
suivre une ligne généalogique plus
crédible,
basée sur l'analyse de chartes anciennes et qui tient compte
du
fait qu'un château de Clermont a bel et bien
existé sur le
rocher d'Engihoul. Car d'une part, il fut bien bâti
par
quelqu'un… et d'autre part il existe de nombreuses mentions
des
comtes de Clermont qui possédaient des biens à
Clermont-sous-Huy, Hermalle-sous-Huy, à Seraing,
etc. Nous soulignons ici, en vert,
les mentions qui intéressent notre région.
Le premier d'entre eux fut
Widrich
I Comte de Clermont (-† avant
1062) ; il épouse (probablement) Hersende
=> Widrich
II,
Ermengarde ou Ermentrude (-† après 1091) et
Mathilde.
De deux de ces enfants descendent divers comtes de Clermont
(portant parfois le
même prénom…) qui ont joué
un rôle
dans notre région :
Widrich II comte de
Clermont (-† après 1062) +
[inconnue] => Giselbert et Hermann
Giselbert comte de Clermont (1083-† après
1091). Il
donne l'église de Saint-Symphorien (actuel
Patrimoine majeur de Wallonie) à l'ordre de Cluny
en 1091 ; il épouse Longarde
Ermengarde ou Ermentrude de
Clermont (-† après 1091) se marie
deux fois :
1/ avec Gozelon comte de Montaigu => Conon de Montaigu et 4
autres fils
Conon
ou Kuno comte de Montaigu (?-1.5.1106)
part lors de la première croisade, est
envoyé par
Godefroid de Bouillon pour la 1ère
rencontre avec l'empereur
après l'arrivée des croisés
à
Constantinople en 1096, prend part au siège de
Nicée. Il est
témoin à la signature de la charte par laquelle,
en
1091, l'évêque de Liège Henri de Verdun
approuve la
fondation de Flône ; il épouse Ida de
Fouron, puis Ida de Boulogne
=> 4 enfants :
- Gozelo II de
Montaigu accompagne son père à la
croisade, est au
siège de Nicée, accompagne Robert comte de
Flandre
pour attaquer Artasia (Artah), y tombe
malade et y est enterré
- Henri de
Montaigu
- Thibaut de
Montaigu
- Lambert comte de Montaigu et de Clermont
Lambert
comte de Montaigu et de Clermont (?-†
1140 ou après) accompagne
son
père à la croisade, est capturé
à Acre en
1098, prend part au siège de Nicée et commande un
des
corps d'hommes à Antioche. En
1136 par une charte de l'évêque de
Liège, il
octroie aux moines de Flône le droit de prendre du bois
autour de
son château ; un des témoins signataires est Herimannus de Harmala (Harmala = Hermalle).
Lambert épouse Gertrud de Louvain (ou
[prénom inconnu] de Clermont, fille de Giselbert comte de
Clermont) => Conon, Godefroi, Gertrude de Montaigu
- Conon
de Montaigu (-† après 1140) Dans
une charte de 1140, l'évêque de Liège
confirmant
les possessions de l'abbaye de Flône, inclut une
référence à la donation faite par
Lambert le
père de Conon (et que Conon confirme) ET par Gislebert
d'Esch -
ce que confirme aussi Renard, le fils de ce dernier. La forêt
de
Clermont-sous-Huy appartient donc (au moins) aux deux
familles.
- Godefroi
comte de Montaigu et de Clermont, comte de Duras (-1161)
confirme
en
1157 avec l'accord de Renardus de Harmala
(le cousin utérien de Lambert, voir Renard de
Hermalle ci-dessous) la
donation de bois aux moines de Flône par son père.
Une seconde charte de la même année met
les deux
hommes sur pied d'égalité quant au don :
« Godefridus
comes de Durays ET Renardus de Harmala ».
Godefroi a 5 enfants :
- Gilles
de Montaigu, Duras et Clermont (-† avant 1193)
- Pierre de Montaigu, chanoine de Saint-Lambert à
Liège (-† 1185 ou après)
- Cono
de Montaigu et Duras donne, en 1182, à l'abbaye de
Flône l'église
Saint-Martin d'Hermalle et ses
dépendances ainsi que la chapelle Saint-Nicolas
de Clermont à condition de célébrer
chaque jour une messe en l'honneur de la Vierge, avec pour
témoins ses frères Gilles et Pierre, et l'homme
libre Henricus de Harmala (-† 1189 ou
après)
- Gerberge de Montaigu
- Clarissa de montaigu
2/ avec
Fredelon (-27 aout 1083/85) comte d'Esch-sur-Sûre
=> Giselbert
Giselbert
comte d'Esch (-† après 18 mars 1131)
En 1131, L'évêque de Liège
déclare en
1131 que Giselbert donne l'usage des bois de Clermont à
l'abbaye
de Flône et que celle-ci paiera un cens à Hermalle
(apud
Harmalm) ;
un des témoins signataires, dont il est
précisé qu'ils sont de l'alleu
et de la famille du comte, est Fredericus
de Harmala.
Giselbert épouse Aelide => Renard
Renard
de Hermalle (-† après 1157), Renier,
Renardus
de Harmala dans les chartes en latin, ou Reynard porte-étendard
de la milice de Liège d'où viendrait le titre de
banneret
attribué aux seigneurs de Hermalle, confirme
comme Conon de Montaigu la donation de bois aux moines de
Flône. Une
charte du prince-évêque de Liège
datée de
1157 établit que Godefroi comte de Duras ET Renard de
Hermalle
donnent leur forêt de Clermont à l'abbaye de
Flône.
Il épouse Lietgarde => Henri de Hermalle, nommément
cité avec son épouse dans une charte de 1146 : Heinricus filius domini Reinardi
et uxor ipsius Lietgardis, filia quoque Roberti Richiza. À
cette époque, deux hommes sont écoutêtes à
Hermalle : Robert et Thierry dont le fils, soldat; est assi
ministerialis (administrateur domanial) tandis le mayeur est un certain
Nithard [Maquet].
Henri
I de Hermalle ( Henricus de
Harmala) (-† après 1187) + Luitgarde
=> Ruscela
Ruscela
de Hermalle
(-† 24.1.1264, enterrée à
Flône) + Thomas de
Warfusée dit de Hermalle => Henri II de Hermalle
Henri
II de Hermalle (1242-1275), l'une des 14 personnes qui
signent la Paix de Huy en 1271, + Agnès => Louis de
Hermalle
Louis
de Hermalle (-† 1288) , Chevalier
Banneret, Seigneur de Hermalle, qui va s'engager, comme les seigneurs
de Beaufort, Clermont, Warfusée, Haneffe et Seraing [Xhayet],
dans un pacte d'alliance des villes de Liège, Huy,
Dinant et Saint-Trond contre le prince-évêque
Henri de
Gueldre, pacte signé le 3 février 1271 pour une
durée de six ans + Oda de Ville en Hesbaye
(+/-1242-1270) => Henri III de Hermalle
Louis et Oda sont enterrés dans l'église de
l'Abbaye de Flône.
Ce dernier Henri, très connu pour ses exploits dans
la
Guerre des
Awans et
des Waroux, conflit qui a dévasté la
contrée
pendant 38 ans, serait donc le troisième du nom. [8]
Henri
III de Hermalle :
En
1296 ou 1297,
dans un contexte militaire et diplomatique difficile entre le pape, les
rois de France et d’Angleterre et le comte de Flandre, et
dans un
contexte d’opposition entre le peuple et les
prince-évêques de Liège, une histoire
de femme
aiguise la rivalité entre deux seigneurs : Humbert Corbeau,
seigneur d'Awans et Guillaume de Waroux, les
deux plus puissants seigneurs de Hesbaye, par ailleurs cousins au 6 e
ou
7 e degré.
Là débute une guerre qui va ravager la
Hesbaye pendant 38 ans et faire plus de 30 000 morts avant de se
terminer par La Paix
des 12.
Deux partis s’opposent : les Awans et les Waroux qui se
livrent
à tour de rôle à l’attaque
des biens de leurs
adversaires : des moulins et brasseries sont détruits, les
champs
sont ravagés, des châteaux sont
attaqués –
parfois en vain, parfois avec succès - et parfois
incendiés, ce qui constitue un délit
grave à
l'époque.
Chaque parti rameute sa famille et ses amis et le code
d’honneur
fait que même si quelqu’un n’est pas
impliqué
directement dans le conflit, il est obligé de s’y
engager.
Henri
III de Hermalle,
né vers 1265, nommé chevalier banneret en 1282,
est devenu seigneur d'Hermalle à la mort de son
père en
1288 - soit près de dix ans avant le début de
cette guerre. Il
parvient, semble-t-il, à rester à
l'écart du conflit jusqu'en
1310. Mais cette année-là...
Le 25 aout 1310, Henri est au tournoi de Saint-Trond auquel il a
été invité par Thierry de Seraing ; il
échange quelques âpres propos
avec Guillaume de
Jeneffe, seigneur de Waremme, du parti des Awans [Bouille].
Lors de son retour vers Hermalle, Henri tombe dans une embuscade
organisée à Mielen par Guillaume et ses
gens. Un
cousin d'Henri est
tué, ses serviteurs s'enfuient, Henri couvert de blessures
est
laissé pour mort.
Jacques de Hemricourt, qui le décrit comme «
de petite taille, mais courageux outre mesure (…) de grand
sens et subtilité », raconte qu'il
fut
«
si maltraité et si blessé en tant d'endroits
qu'ils le
laissèrent pour mort, ne donnant plus signe de vie. Ils le
tournèrent et retournèrent deux ou trois fois
afin
d'être bien certains de sa mort. Puis ils
montèrent
à cheval et le laissèrent gisant dans le sang et
s'en
allèrent. Mais Arnould de Gehaing qui haïssait plus
mortellement que nul autre le sire de Hermalle et qui se doutait qu'il
n'était pas mort, revint sur ses pas, descendit de cheval,
et le
trouva dans le même état où il l'avait
laissé, mais par dépit et rage, il tira son
épée et lui levant le pan de son habit, lui
enfonça son épée dans le haut du
ventre en
s'écriant :
« Sire de Hermalle, tu t'étais
vanté que je
mourrai de ta main, mais ton orgueil est abattu et tu n'as pas tenu
parole, car tu es mort de la mienne. »
Il remonta à cheval et vint rejoindre les autres et leur
conta
ce qu'il avait fait ; ce dont plusieurs furent
mécontents…
Or vous devez savoir que, de ce dernier fait, le sire de Hermalle ne
fut pas grandement blessé, car par hasard (fortune
singulière) l'épée avait
glissé entre le
ventre et le pourpoint, de sorte que la chair avait
été
peu endommagée, mais Messire Arnould ayant retiré
son
épée toute ensanglantée,
c'était du sang de
ses autres plaies, car tout son corps était couvert de sang.
»
Contre toute attente, Henri guérit de ses nombreuses
blessures et
n'a plus qu'un désir, celui de se venger de son ennemi qui
est
du parti des Awans.
« C'étoit
un homme de grand jugement, riche, & remuant, qui brouilla
tellement les affaires par ses intrigues & par son adresse,
qu'il
retira pour lui hors du service de ceux d'Awans, tous ceux de Haneffe
& de Warfusée, qui étoient les plus
braves Capitaines
de ce parti ; ce qu'il fit à dessein de nuire au
Châtelain » ajoute Hemricourt.
il s'engage donc dans le parti des Waroux dont il va devenir le
chef.
La plainte qu'il dépose auprès du mambour
(qui
était du parti des Awans) n'aboutissant pas, les Waroux
décident de faire justice eux-mêmes.
De là découle par exemple le combat de Waremme,
le 8 juin 1313,
mené par Henri III et après lequel, selon
certains, le château
waremmien est pillé par les Waroux.
En 1314 se déroule la bataille d'Hansinelle (en province de
Namur) qui se conclut par une trève, dit Paix de Hansinelle,
suite à laquelle Henri III obtient l'office de
maréchal de l'évêché de
Liège contre
un « prêt » au
prince-évêque Adolphe de
la
Marck.
Être
maréchal signifiait à l'époque avoir
le commandement suprême de l'armée en
guerre ou en
campagne ;
mais les prérogatives militaires du chef de
l'armée
s'étendaient aussi à certains domaines civils [Poncelet]
et
c'est
ainsi qu'en 1315 l'exécution capitale de Eustache, Franc
homme de
Hognoul qui était accusé d'avoir
enlevé les chevaux, les chars et les joyaux de la Dame de
Warfusée, est
confiée à Henri qui ordonne la
décapitation sur un échafaud [Bouille].
Cette exécution ravive la
colère des Awans qui parcourent le pays
« en
brigands » - selon les termes mêmes de
Louis
Dieudonné Joseph Dewez.
Henri intervient aussi, sur ordre de l'évêque,
pour mettre
en arrêt les biens du seigneur de Pesche dont
l'épouse a
été chassée par son mari pour
être d'une
famille alliée aux Waroux et qui se voit refuser l'argent
nécessaire à son entretien [Bouille].
Les Awans sont à nouveau en rage.
Un soulèvement
général étant à craindre,
l'évêque quitte Liège, et les
Liégeois
alliés aux Hutois chassent partout les Waroux, incendient
des
églises et assiègent le château de
Hermalle dont les occupants capitulent
après que les mineurs liégeois aient
asséché et comblé les douves [Gaier,
1995].
Selon Mélart, le château est ruiné
« de fond en comble » [Gorrissen] .
Cela se passait en 1315.
Son château détruit, Henri devient Gouverneur du château de Logne, dans
la Principauté de Stavelot, avec le consentement d'Henri de
Boulant, Abbé de Stavelot [Hemricourt].
Tous
sont épuisés. La pluie n'a
cessé
de tomber pendant un an, la disette est telle que les pauvres gens ne
peuvent manger que mauvaises herbes et bêtes mortes. Une
épidémie de peste [Kurth]
s'ajoute aux malheurs de la guerre.
On conclut donc le 18 juin 1316 la Paix de Fexhe,
où Henri III figure parmi les représentants des
seigneurs
comme Gentilhomme de l'État Noble du pays de
Liège &
Comté de Looz [Hemricourt].
Cette paix, dont le vrai objet est la correction des malfaiteurs,
constitue la base du droit public liégeois. Sans abroger
réellement la loi
d'escondit - qui permettait à un noble
d'échapper à toute sanction simplement en jurant
son
innocence sur les évangiles alors même que le
crime qu'il
avait commis aurait été accompli sous
les yeux d'un
magistrat -, elle lui fait perdre tout pouvoir.
Cette paix n'empêche cependant pas les attaques de reprendre.
Des quarantaines ayant expiré le 23 aout 1325, les Waroux
défient le châtelain de Waremme en
annonçant
l’attaque de Jeneffe pour le mercredi suivant et de chaque
côté on rassemble ses alliés.
Henri désire un allié supplémentaire :
il
a donc
invité Lambert de Harduemont, seigneur de Haultepenne et,
celui-ci une fois rendu à Hermalle [Hemricourt],
l'empêche littéralement d'en repartir en
faisant venir des membres de sa famille et en les faisant festoyer.
« Le
sire de Hermalle les fêta et les régala de bon
vin, et de
bonnes viandes, avec recherche et largesse, comme il savait le faire,
trois jours entiers. »
Lambert accepte de devenir un nouvel allié d'Henri, mais
veut rentrer chez lui prendre ses armes.
«
Le sire de Hermalle fut alors dans une grande angoisse, car il
craignait qu'aussitôt que le dit Messire Lambert serait
retourné dans son castel de Haultepenne, ses
frères et
amis ne le détourneraient de cette guerre.
Il insista donc pour le faire rester avec lui jusqu'à la
dite
journée qui arrivait dans cinq jours, lui disant qu'il
pourrait
faire venir ses armes et son cheval de bataille à
Hermalle. Messire Lambert finit par céder
à ses
prières et se rendit avec lui à la bataille de
Dammartin (…)
»
Le 25 août 1325, quelques 350 chevaliers du
côté Waroux, menés par Henri III,
s'affrontent dans la plaine de Dommartin (près de Huy)
contre 270 chevaliers du côté Awans. Les
Awans l'emportent.
Henri y a perdu la vie sous les coups
meurtriers de Arnoul de Jehay. Lambert y meurt
également…
|
Henri
fut enterré « à Hermalle lez
Floene »
selon Hemricourt, en fait dans dans l'église de
l'Abbaye de
Flône,
près
de son épouse Julienne de Haneffe. La pierre portait
l'inscription :
« Chy gist noble sgr messire Henri de Hermalle qui trespassat
l'an MCCC XXV, XXV jors elle moys daoust. Chy gist demoiselle Jehenne
fille le Persant de Haneffe, sa feme, ki trespassat l'an MCCC XVIIII.
Chi gist Ailid leur filhe ki fu feme a monsignor Arnulf haut voet de
Hesbaing, signor de Lumain, ki trespassat l'an MCCCLVI. »
La Paix des lignages a mis fin
à cette guerre précise en 1335
mais la situation politique de la région reste peu stable.
Les bourgeois des villes s'opposent sans cesse au
prince-évêque et parfois dans une
extrême
violence.
Les Hutois assiègent ainsi et rasent
le château de Clermont-sous-Huy qu'avait
particulièrement
aimé l'évêque Adolphe
de La Marck
et où il a agonisé – cet
édifice, situé
au sommet du rocher d'Engihoul et qui contrôlait la
navigation
sur la Meuse, avait déjà
été
assiégé à la demande des bateliers, en
1095,
par l'évêque Otbert et a fait partie de la mense
épiscopale jusqu'à sa destruction par les
habitants de Huy ; il n'a
jamais été recontruit.
Les Hutois brulent ensuite Chokier et sur leur
lancée, aidés des Liégeois et des
Dinantais,
attaquent et saccagent, en 1346, le château de Hermalle
«
en vengeance de ce que le pays avait été tant
infecté et ravagé de la garnison qui s'y
était
tenue » [Gorrissen].
Le domaine de Hermalle, au fil du temps, va passer, par successions et
mariages,
à différentes familles.
Au
XIVe
siècle :
Henri III de
Hermalle + Juliane de Haneffe (†1308) =>
Alix (ou Aélis ou Aleyde) de Hermalle
Alix de
Hermalle + Arnoul (de Wassemberg ?) de Chaumont
et de Lummen, dit aussi Arnold II d'Oudenaerde, le
12.10.1318, Haut
Voué de Hesbaye qui s'adressa, en 1321, au
prince-évêque de Liège Adolphe de la
Marck, pour
faire préciser les droitures (priviléges) de la
Haute
Avouerie de Hesbaye ; un acte fut alors rédigé et
signé par 62 personnes [Villenfagne] dont
Henri III de Hermalle.
Le couple a cinq filles dont
Juliane de
Lummen + Jean de Wavre en Brabant qui fait
relief le 14.5.1357 => Marie de Wavre
Marie de Wavre
en Brabant + Engelbert d'Isle de la Canges dit de Haccourt qui
fait relief le 30.6.1381 => Jean (†1405)
et Marie de Haccourt
N.B. La dalle
funéraire d'Englebert de Haccourt (†1415), de
Marie de Wavre
(†1419) et de leur fils Jean (†1405), qui se
trouvait
dans l'église d'Hermalle, a été
déplacée contre
le mur nord de la tour de l'église lors du renouvellement du
carrelage.
Au
XVe
siècle :
Marie de
Haccourt + Charles de la Rivière d'Aerschot
(†21.5.1461) qui fait relief le 16.2.1435
=> Englebert (†1440),
Raës et Aleyde ou Aelid de la Rivière
N.B.
La dalle funéraire de Marie de Haccourt (†1457) et
Charles de la Rivière est
toujours présente dans l'église d'Hermalle ;
le
nom de
leur fils
Englebert (†1440), décédé
en revenant du Saint
Sépulcre et enterré à Rhodes, y est
gravé pour mémoire. Seule Marie,
cependant, fut réellement enterrée
dans l'église ; son époux fut inhumé
au monastère de Saint-Jacques à
Liège [Borman]
Aleyde de la
Rivière + Guillaume de Corswarem, dit
de Momalle d'Emptinnes (échevin et maitre de
Liège) [Recueil-Bourguemestres]
qui fait relief le 7.11.1464
=> Englebert de Corswarem, dit de Momalle
Englebert de Corswarem,
dit de Momalle d'Emptinnes,
un des nombreux signataires du traité de Maestricht du
5.5.1492
qui ratifiait la Paix de Donchéry, première base
de la
neutralité liégeoise, + Catherine d'Argenteau de
Boulant
=> Isabelle de Corswarem, dite de Momalle
Isabelle de
Corswarem, dite de Momalle qui fait relief
le 22.6.1496 + Englebert de Rougrave ou de
Salme qui fait relief le 19.9.1501
=> Johan de Salme dit de Héracourt ou Haraucourt
Au Moyen Âge, la population fut taillable et
corvéable à merci ; aux XIIIe
et XIVe siècle,
elle a subi de plus guerres, famine et peste.
Temps
modernes
Au
XVIe
siècle, Lucas I Van Valckenborch nous
livre l'image plaisante d'une fête à Hermalle,
gros bourg avec maisons en colombages et torchis près de
l'église et sur la colline :
Fête paysanne
(détail), 1574, Musée Royal des Beaux-Arts,
Copenhague
Oubliées les victimes de la peste (ou d'une autre maladie
qu'on appela ainsi) qui avait éclaté à
Liège et Huy, à l'été 1533
! Et qui avait fortement limité les transports de
personnes et de marchandises bien importants pour le village…
Hermalle est en effet connue pour ses forgerons et son charbon de
bois. Les premiers fournissent en fer
étiré la sidérurgie
liégeoise comme la huttoise. En 1525, par exemple, ils en
livrent par bateaux 45,4 tonnes au débarquadère
de Huy ! En 1576, on charge 598 tonnes de charbon de bois
à Hermalle, et 997 tonnes l'année
suivante… Un
charbon de bois utilisé en sidérurgie mais aussi
dans l'industrie armurière, pour la fonte des canons.[Suttor]
Quand
on pense qu'il fallait 100 hectares de forêt par an pour
alimenter un fourneau…
La transmission de la seigneurie d'Hermalle continue :
Johan de
Rougrave de Salme dit de Héracourt ou
Haraucourt († 18.6.1560) qui fait relief lles
19.8.1537, 28.3 & 24.6 1538 + Marguerite de
Horion => Englebert de Rougrave de Salm
Englebert III
de Rougrave de Salm, faute de payer une dette de 150
florins, voit le bien saisi au profit de Guilleaume Schoeff le
3.9.1582,
mais son parent Dirick de Groesbeeck en opère le
retrait
lignager, un droit de rachat accordé aux parents du vendeur.
De même après la saisie par Nicolas de
Blitterswyck dit
Passart, seigneur de Printhagen, drossart de Bilsen pour
défaut
de paiement d'une rente, un autre parent d'Englebert, Zegher baron de
Groisbeck, opère un nouveau retrait linager (27.7.1592).
Englebert est décédé en 1591 sans
enfant et ses biens sont revenus à sa soeur :
Mexthel ou
Mechtilde de Rougrave de Salm + Évrard de
Mérode => Anne de Mérode
Anne de
Mérode + Zegher
de Groisbeeck, seigneur del Vaulx qui fait relief le
9.12.1692
Veuve, Anne de Mérode relève Hermalle le
26.11.1603
Au
XVIIe siècle,
la seigneurie d'Hermalle passe ensuite entre les mains de
Jean baron de
Berloz, comte de Hozémont, seigneur de Willen,
etc., + Anne de Blitterswick => Jean de Berloz
Jean de Berloz
+ Marie de Hansellere
Suit la cession des biens par la famille de Berlo, le 30 novembre 1638,
à « Nicolas
de Renesse,
des barons d'Elderen, Mansny, baron de Harlem, d'Assendelft, seigneur
de Draa, Rosmer, Zeinskerken, Castricum, Dennemercken, etc., pour
153,000 florins de Brabant » selon le relevé
établit dans Les Seigneuries féodales de
Liége
publié dans le Bulletin
de l'Institut archéologique liégeois,
T. X, Carmanne, Liège, 1870, p. 139 à 144.
Étrangement le paragraphe qui suit immédiatement
indique
que le 16 mai 1639 « Guillaume de Berloz et sa
famille
vendent la seigneurie à noble et
généreux seigneur
messire Conrard
comte d'Ursel, baron de Hobocque, seigneur de Hinghen.
pour 51,000 patacons. »
Il nous manque donc une information qui explique deux ventes
successives d'un même bien par la famille de Berlo en
l'espace de
167 jours... Peut-être encore un retrait lignager ?
Conrard II
d'Ursel :
Conrard II
d'Ursel nait en 1592 d'une famille originaire de
Schmalkalden, dans la Hesse , établie à Hasselt
et Maestricht au XV e
siècle puis à Anvers au début du XVI e
s. : les Schetz.
Son père Conrard I Schetz de Grobbendonk, plus connu sous le
nom
de seigneur d’Hingene puis de Baron d’Hoboken, a
été Conseiller et Commis des Domaines et Finances
des
Gouverneurs généraux, les Archiducs Albert et
Isabelle,
gouverneurs des Pays-Bas espagnols, et leur premier ambassadeur en
Angleterre. Il a pris le nom van Ursel - qui va
être francisé en d'Ursel - suite
à son adoption par une de ses tantes.
Après des études qui l'amènent
à voyager en
France et en Allemagne, Conrard II est nommé par
les
Archiducs, à l'âge de 20 ans, amman de la ville
d'Anvers (représentant du souverain en matière
civile) en
remplacement de son père. Il épouse
épouse
Anne-Marie de Robles, fille du capitaine général
et
gouverneur de Lille Jean de Robles et fréquente la cour des
archiducs.
Devenu duc de Hoboken par le décès de son
père,
Conrard II participe comme député
représentant les
nobles brabançons aux États
généraux de
1632 ; il y joue un rôle fort actif, faisant rapport
à
l’infante et intervenant dans
l’évaluation des
monnaies.
Le 22 janvier 1638, pourtant sujet du roi d'Espagne, Conrard est
nommé comte du Saint-Empire romain germanique par
l’empereur Ferdinand III ; et cette
irrégularité
est acceptée par Philippe IV d’Espagne.
Conrard est devenu un seigneur des plus riches alors que la fortune de
bien d’autres nobles est compromise. Le 16 mai
1639, il
s’offre une nouvelle propriété par
l’achat de
la seigneurie de Hermalle-sous-Huy à Guillaume de Berloz
avec un
objectif précis : devenir bourgeois de Liège !
Ce qui est accordé au « seigneur de Hermalle
» le 26
juillet suivant par une Lettre de bourgeoisie. Conrard II fait
désormais partie du métier des
bateliers…
Il jouit donc des franchises, privilèges et autres
appartenant aux bourgeois liégeois bien qu’il
habite
Bruxelles dans les Pays-Bas espagnols et, surtout, cela lui donne un
statut neutre qui lui permet de faire fructifier dans les
Provinces-Unies les rentes héritées de son
grand-père.
Il ne vit donc pas au château de Hermalle mais ses jeunes
enfants y demeurent.
Il habite Bruxelles où il dispose de
l’hôtel
familial acquis par son père au Houtmarkt /
Marché-au-Bois
en 1595 – hôtel qui va échapper au
bombardement
d’aout 1695 par le maréchal de Villeroi et
être
ensuite loué à la ville de Bruxelles avant de
disparaitre
en 1960 dans les travaux de la jonction :
Conrard a entamé rapidement la rénovation et
l’agrandissement du château de Hermalle, lui
donnant sa
forme encore actuelle : en moellons de
grès,
calcaire et briques, avec 2 tours cylindriques de
trois niveaux et 2 carrées, disposé du
côté
sud en fer
à cheval autour d'une cour d'honneur - à
laquelle
on accède par le porche de la ferme
castrale contigüe,
millésimée 1642, dont le
pont-levis se pose sur un pont à trois arches qui enjambe
les larges douves d'eau vive.
Silhouette du château,
côté nord, après l'agrandissement par
Conrard d'Ursel.
De gauche à droite :
1-
Tour-porche d'entrée avec bretèche et feuillure
du tablier du pont-levis ;
d'après le dessin de Remacle Le Loup, elle aurait
été terminée par un pavillon
surmonté d'une
flèche.
2-
espace vide de construction correspondant aux douves
3-
tour circulaire du XIIe
s. avec toiture en poivrière
4-
façade est (qui a été
remaniée au XVIIIe
s.)
5-
tour circulaire de base XIIe
s. remaniée au XVIIe
6-
striées de nombreux bandeaux continus, façade sud
en décrochage (partie de droite)
et l'une des deux tours quadrangulaires coiffées d'un
pavillon
surmonté d'un lanternon - de l'époque du Comte
d'Ursel. [9]
Le style architectural des agrandissements et ajouts est celui de la
« Renaissance mosane », qui reprend le principe de
la
construction médiévale en colombage,
remplaçant le
bois de l'ossature par la pierre et n'utilisant que la brique pour le hourdage.
L'alternance du calcaire et de la brique est systématique ;
les
angles des murs sont harpés et les bandeaux de pierre
continus
accentuent l'horizontalité comme dans la plupart des
bâtiments de ce style durant les trois premiers quarts du XVII e
s.
Ces bandeaux sont de hauteur différentes, les plus
étroits étant alors alignés sur les
appuis et les
linteaux des fenêtres à
croisées
- ce qui n'apparait plus, toutes les fenêtres du
château de
Hermalle ayant été remaniées, soit au
XVIII e
siècle, soit en 1850 où ont disparu les
dernières fenêtres à meneaux.
Comparaison de la position des baies et
des bandeaux dans les années 2000 :
À gauche, les fenêtres à
croisées du château de Eijsden sont telles qu'au
XVIIe s. et les
bandeaux sont alignés sur les appuis et linteaux.
À droite, les fenêtres remaniées du
château de Hermalle ne s'inscrivent plus entre les bandeaux.
Le
comte d'Ursel a obtenu le 9 février
1641 la
permission de faire conduire par buses l'eau d'une fontaine qui sourd
au lieu dit la voie
d’Hiergnée,
un peu au-dessus de la fontaine de Saint-Martin dans les bois de
Hermalle, jusqu’à son château de
Hermalle. Ce conduit
existe encore au XXIe
siècle.
L’époque est toujours difficile et l'Europe
ravagée
par des armées diverses : la Guerre de Trente ans entre la
France et les Habsbourg est à son paroxysme. À
deux
reprises, en 1646 puis, par l'intermédiaire du duc
d'Orléans, en 1651, Conrard reçoit du roi de
France Louis
XIV, une lettre de sauvegarde pour ses domaines - ce qui doit lui
permettre d’éviter ravages et destructions de ses
propriétés.
Il termine sa carrière comme maitre
d’hôtel (chef du
service intérieur de la Maison) du Gouverneur
général des Pays-Bas, l’archiduc
d’Autriche
Léopold-Guillaume de Habsbourg qui a
succédé
à l'infante Isabelle.
Aucun portrait de Conrard d'Ursel n'est
connu. Étant donné sa fonction, on peut supposer
qu'il fait partie des courtisans qui accompagnent
Léolod-Guillaume dans sa galerie d'art. Tableau de David
Teniers le Jeune.
Auteur : Gryffindor.
Conrard II d'Ursel, qui fut donc chevalier, baron et seigneur
d’Hoboken, Oostcamp, Hermalle, comte du Saint-Empire, vicomte
de
Vive, décède le 15 mai 1659 à
Bruxelles. Il
a eu 7 enfants et c'est son troisième fils qui
hérite
d'Hermalle.
|
Conrard II d'Ursel +
Anne-Marie de
Roblès => entre autres : François comte
d'Ursel et Pierre-Albert d'Ursel
Pierre-Albert d'Ursel,
baron puis comte de Hermalle (Bruxelles 7.07.1632-Hermalle 17.04.1702)
+ Chrétienne de Bernet
Très différent de son père,
véritable
« panier percé », Pierre-Albert accumule
les dettes et doit
vendre le bien à
Jean-Ernest
baron de Surlet le 30 décembre 1686. Mais le
frère de Pierre-Albert
François
d'Ursel,
fils ainé de Conrard II, profite du droit de retrait
lignager
pour reprendre Hermalle le 7 février 1687 et accorde la
jouissance viagère à Pierre-Albert qui continue
d’y résider jusqu’à sa mort
en 1702, soit
pendant 15 ans.
La configuration actuelle du village a commencé à
se dessiner avec des
bâtiments couverts d'ardoises, dont les encadrements des
baies [9-1],
les chainages et les soubassements sont souvent en calcaire
de Meuse, les murs extérieurs étant
réalisés en briques à partir de
l’argile et du limon régionaux, les murs
intérieurs en colombage :
|
|
Structure
extérieure de la Cense Cassal
dite aussi Ferme aux deux tours |
Mur
en colombage
dans la Ferme anciennement dite Dacosse |
Subsistent de ces bâtiments, au XXIe
siècle :
- La cense
Cassal
, dite Ferme aux Deux Tours, bâtie en 1610 autour d'un noyau
des XVe
ou XVIe
siècle.
- La maison
vicariale
datée de 1610.
- La ferme
Dacosse
, érigée
en 1630, qui sera habitée jusqu'à la fin du XXe
siècle par la même famille.
- La maison
de
la Héna, ensemble de bâtiments
édifiés à
l'extrémité
du village. Ce domaine dépend de l'Abbaye de
Flône, sise de l'autre côté de la Meuse,
fondée vers 1092 par des chanoines de l'ordre de saint
Augustin qui exploitent un riche domaine foncier au moyen de fermes
cultivées par des frères convers, comme celle de
Hottine. [10]
De la
même façon, l'église Saint-Martin
(de Tours) de Hermalle
dépend de l'Abbaye depuis
1182, année où elle fut confiée
à l’Abbaye de Flône par Conon de
Clermont, comte
de Montaigu et Duras. Elle garde
aujourd'hui encore, dans sa façade nord, la
mémoire du chanoine de
Flône Gérard Wailley qui fut curé
à Hermalle.
Dalle funéraire de
Gérard Wailley, 1632
Plaque sépulchrale en pierre calcaire à veines
jaunes sculptée
en haut-relief. Au pied de la croix, le chanoine est
représenté agenouillé, mains jointes.
Portant
barbe et moustache, il est vêtu d'un court manteau
doublé
de fourrure. Une aumusse
pend à son bras gauche. Une table
porte l'inscription
ICY GIST VENERABLE SIRE GERARD
WALLEY CHANOINE DE FLONNE ET
CURE DE HERMAL QUI TRESPASSA
LE 25 DE FEBVRIER 1632 PRIEDIEV POVR SON AME
La pierre, ornée des écussons de Walley, Bombay,
Bincken
et Verlvmont, a été encastrée dans le
mur de
l’églique au début du XXe
siècle, lors du
remplacement du pavage en carreaux de grès par des dalles de
marbre.
La religion catholique empreint la société,
depuis 10
siècles, dans chaque fait de la vie ; la croyance est vive.
Nous
nous réservons d'exposer ici un fait authentifié
qui concerne Hermalle pour en garder la primeur à nos
visiteurs des Journées
du Patrimoine 2013.
Un Hermallien connu de cette époque est Guillaume Renard,
professeur à l'université de Louvain. Nous
nous réservons de révéler ici les
intéressantes informations biographiques que nous avons
recueillies pour en offrir la primeur à nos visiteurs des Journées
du Patrimoine 2013.
À Hermalle, au XVIIe
siècle tout comme au Moyen Âge, la
majorité des villageois est
pauvre ; certains habitent une chaumière en colombage et
torchis, cultivent un lopin de terre pour eux-mêmes et sont
employés par les grandes fermes en saison.
D’autres n’ont que le travail saisonnier et le
petit artisanat.
La situation empire lors des guerres de Louis XIV, l'armée
française réquisionnant rations et fourrages
(1693).
Au XVIIIe siècle,
l'église Saint-Martin (de Tours), reconstruite partiellement
au XVIe
siècle et consacrée en 1597 sous le
règne du Prince Evêque de Liège Ernest
de
Bavière, est
dotée
d'une tour pourvue de deux cadrans d'horloge
à une aiguille
et d'une porte à deux battants dont les panneaux
ornés de sculptures de
style Régence constituent une remarquable
menuiserie.
Le clocher, surmonté d'une courte flèche
octogonale
soutenant une croix et un coq, contient trois cloches.
Dans la nef centrale se trouvent une statue du tout début du
XVIe
siècle (Sainte-Marguerite d'Antioche
piétinant le dragon), neuf autres de la première
moitié du XVIIIe
parmi lesquelles une Sainte Barbe
en bois doré, tenant une palme dans les bras et
placée
à côté d'une tour plus petite qu'elle.
L'œuvre a été
sculptée entre 1701 et
1750 ; elle a probablement inspiré les vilageois qui ont
fondé, dans l'église de Hermalle, la
Confrérie de
Sainte-Barbe le 21 novembre 1836, ce qui leur donnait indulgences
plénières et quarantaines.
Les pierres
tombales du XVe
siècle et celles de Arnoul de Bierset
(†1543) et Marie de Momalle sont laissées en
place.
Dans le mur extérieur nord du cimetière, on
construit une
chapelle et y place un beau Christ en bois qui regarde la
drève.
Depuis 1995, ce Christ est dans l'église,
près des
fonts baptismaux ; il a été
remplacé dans la chapelle par un Christ en bronze
du XIXe
siècle offert par la Ferme castrale.
Le domaine d'Hermalle appartient à la famille de
Moreau qui a acheté la
propriété mise en
vente par le comte Philippe-Albert d’Ursel.
Philippe-Albert
d'Ursel dit le comte de Milan
(Bruxelles 1668-Bruxelles 1746) fait sortir le domaine
d’Hermalle
des biens de la famille d’Ursel en le vendant pour 40 000
écus, le 20.05.1704, à
Guillaume de
Moreau,
baron du Saint-Empire, seigneur et vicomte de Neuville-en-Famenne et
trésorier général du
prince-évêque de
Liège + Marie-Pentecôte de Crassier => Jean
Guillaume de Moreau
Jean
Guillaume Baron de Moreau, du Saint-Empire et de Hermalle, conseiller
et trésorier général de « Son Altesse » qui fait relief le
18.2.1729 + Marie Élisabeth Coenen =>
Marie Catherine de Moreau
C’est Jean-Guillaume baron de Moreau qui édifie le
pont actuel permettant le passage entre l’avant-cour et la cour
d’honneur en 1733, et le bassin circulaire dans
l’avant-cour en 1741.
Marie
Catherine de Moreau + Charles Louis Joseph Augustin de
Louvrex (écuyer, échevin de Liège) qui fait
relief le 11.6.1753 => Mathias Guillaume de Louvrex
Mathias
Guillaume de Louvrex, Seigneur de Ramelot et baron de Hermalle qui fait relief les
17.7.1765, 8.5.1772 et 2.5.1785
En 1764 se déroule un procès devant les échevins de
Liège : Mathias Guillaume de Louvrex y est opposé au monastère du Val-Saint-Lambert pour le
droit de pêche ou de faire pêcher dans les eaux de la Meuse placées sous la
juridiction d'Hermalle. [AE T30/14 -
766]. Il épouse Marie-Josèphe, dite Joséphine Hougardy.
Le château au XVIIIe
siècle - collection privée, reproduction
strictement interdite.
Il s'agit d'un domaine de grande importance car la terre
d’Hermalle consiste en :
• |
haute,
moyenne et basse justice |
• |
droit de chasse et de pêche |
• |
une cour féodale dont
relèvent de nombreux fiefs «
entre lesquels
plusieurs cavailliers relèvent leurs seigneuries hautes et
principales,
comme aussy plusieurs abbez en tiennent quantité de beaux
fiefs », qui
rapporte bon an mal an de 800 à 1.000 florins |
• |
un château en carré ; « environné
d’un grand vivier, défendu par des
tours, une grande bassecourt, aussi défendue par des tours,
avec une
maison pouvant loger un censier, tenir trois cents moutons et
quantité
d’autres bestiaux » |
• |
un beau jardin |
• |
un verger de 32 hectares |
• |
22 hectares de prairies pour lesquels on
offre 58 florins par bonnier et par an |
• |
105 hectares de terres labourables
loués 4 muids
l’épeautre par bonnier et par an |
• |
un moulin banal rendant deux setiers
de froment par semaine |
• |
une brasserie banale |
• |
des cens qui rapportent 200 florins
par an |
• |
deux chauffours (fours à chaux)
rapportant chacun 12 florins d’or par an |
• |
182 hectares de « bois
à taille où il y a de beaux chênes
» |
Le château,
son parc
à la française et son jardin fruitier sont dans
toute leur splendeur.
Remacle Le Loup les
représente en 1735 dans l'un de ses dessins :
Et Pierre-Lambert de Saumery en fait l'éloge dans le premier
tome des Délices
du Païs de Liége paru
en 1738. [11]
Le début de ce siècle voit la reconstruction de
la ferme
de
Hottine, au pied du Thier d'Olne, qui existe au moins depuis
1262,
date à laquelle l’abbaye de Flône
l’acquit.
Il connait aussi la construction de la maison
natale
de Jean-Gille Jacob (aujourd'hui presbytère) au chevet de
l'église
Saint-Martin et,
juste à
côté, à front de chaussée,
celle du relai
de
poste
.
Hermalle se sépare
d'Éhein le 15 février 1748.
En 1753,
Jean-Gille Jacob (13 juillet 1714-12 avril 1781) est
maitre-maçon (entrepreneur
en
bâtiment
dirions-nous aujourd'hui) à Hermalle.
Jean-Gille
Jacob :
Jean-Gille(s)
Jacob dit Bastin, nait le 13 juillet 1714 à
Hermalle-sous-Huy
(décès hsH 12 avril 1781 de Catherine Troquay,
fille
d’un menuisier d’Engis et qui
décède quand
l’enfant est encore en bas-âge, et de
Sébastien
Jacob maitre-maçon, auteur notamment du refuge de
l’abbaye
d’Orval à Huy et du presbytère
d’Amay mais
aussi sacristain.
On
suppose que Jean-Gille a été formé sur
les chantiers paternels.
En 1745, il est chargé de la modification du le
chœur de l'église de Hermalle.
À
l’âge de 39 ans, en 1753, il épouse une
jeune femme
plus jeune de 15 ans, Marie-Anne-Angélique Mataigne, fille
de
Jean, également maitre-maçon à
Hermalle et
bourgmestre du village. Ils vont avoir 7 enfants.
L’année de son mariage, il rénove et
réaménage sa maison natale construite par son
père
vers 1712-1717 sur une prairie achetée au chevet de
l’église et près du
cimetière villageois.
Il renouvèle la décoration intérieure,
et y fait
réaliser des peintures murales uniques en Europe. [12]
Salon aux peintures murales, devenu
bureau du presbytère dans les
années 1995.
Le
décor mural
peint des angles su salon, aux instruments de la profession de
maitre-maçon, représente les
activités des quatre métiers de la construction :
charpentier, maçon, « bricqteur » et
tailleur de pierres.
Parmi les outils représentés figure
la bisaigüe, un outil de charpentier typique de France et de
Wallonie ( bizawe
en wallon), constituée d'une lame droite, longue de 120
à
130 cm sur 3 à 4 cm, taillée en biseau simple
à
l'une de ses extrémités, en bédane
à
l'autre, et utilisée pour dégauchir tenons,
mortaises ou
même poutres, et à couper les angles des
mortaises.
Cet outil, et surtout sa représentation,
intéresse
les historiens de l'architecture.
Le
plafond est orné de stucs et d'un
médaillon portant équerre, compas,
règle coulissante, truelle, marteau d'épinceur,
fil à plomb et un chronogramme.
Le
chronogramme :
EXTRVCTVM
LEVITER
FVIT
EX STVDIO
TQVE LABORE
Fut construit aisément par l'étude et le travail
= 1753
L’immeuble
est classé monument historique au patrimoine de la
Région
wallonne. Il sert de presbytère depuis le milieu
du XIX e
siècle.
L’année suivante, en 1754, Jean-Gille Jacob
reçoit
commande de Florent d’Oultremont pour
réaménager le château de Warfusée
; à la place de l’ancien
donjon, il construit un château de style Louis XV dont les
principaux salons donnent sur le parc vallonné, vers la
Meuse.
Le
château de Warfusée tel que vu de
l'allée d'accès ;
la construction de Jacob ne se découvre qu'après
être passé sous le porche à clocher.
Auteur
: Siebot
Le 2 juin 1757, il est présenté comme
échevin de
la cour de justice de Hermalle et, l’année
suivante, comme
tenant de l’église paroissiale Saint-Martin.
En 1762, l’abbé commendataire Simon-Joseph de Harlez, ami
et conseiller personnel de Charles-Nicolas d'Oultremont - qui va
être prince-évêque de 1763 à
1771 -,
lui demande de participer aux travaux de modification du
monastère médiéval de l'Ordre de
Citeaux,
fondé en l'an 1200, qui constitue la base de l’abbaye du
Val Saint-Lambert.
Jacob conçoit un palais abbatial de conception
néoclassique tourné vers le fleuve, digne
résidence pour un abbé artiste (qui a
écrit les
livrets du Voyage de Chaudfontaine (1757), un opéra-bouffe
en
wallon liégeois, et des Hypocondriaques (1758) qui traite
des
bourgeois souffrant de maladies imaginaires et se rendant aux thermes
de Spa), protecteur des artistes dont, notamment, Jean-Noël
Hamal
et André Grétry, et tenant un salon
littéraire
hebdomadaire qui commente aussi d’autres arts que la
littérature.
Mais Jean-Gilles Jacob ne travaille pas toujours pour les plus
notables. Ainsi reconstruit-il la chapelle Saint-Firmin de
Rotheux, qui était dans un état de
délabrement
dangereux, dans des conditions difficiles (1765-1766) : les habitants
n'ont obtenu l’ordre de reconstruction de la part des
responsables du lieu (la cathédrale de Liège et
l’abbaye du Val Saint-Lambert) qu'en échange de
l’engagement de leur part de fournir pour la construction
«
deux cents journées de corvée de
manœuvre »,
d’aller « chercher les charbons pour cuire les
briques, de
mener la chaux (…) à portée de la
chapelle
à bâtir, de transporter à Rotheux les
ardoises
livrées à Yvoz »… [Neupré]
À Huy, le conseil de la commune et les métiers
tenaient séance à la maison du Coq,
à l'angle de la rue des Chevaliers et de la rue du Coq,
maison qui devait remonter au XIV e
s. et se trouvait en piteux état. Un certain Masson, de
Statte,
marchand de bois et entrepreneur en bâtiment, élu
bougmestre de Huy en 1756, avait proposé la construction
d'un
hôtel-de-ville sur la place du marché, ce qui ne
fut pas
du gout de tous.
L'idée cependant fut conservée et par la vente de
divers
bâtiments dont l'ancien breffoi de la ville situé
près du couvent des Pères mineurs, la somme
nécessaire de quarante mille florins du pays fut
réunie,
et l'adjudication accordée à Jean-Gille Jacob.
C'est au cours des travaux qu'on s'avisa que rien n'avait
été prévu pour le placement d'un
carillon et de la
nouvelle cloche d'alarme qui devait remplacer celle du
beffroi.
Jacob imagina alors la construction, au centre de l'escalier, d'une
colonne supportant un clocher pour le carillon et la cloche [Gorrissen].
Jean-Gille
Jacob est l’un des quelques grands architectes de son temps
en Principauté de Liège,
les autres étant Barthélemy Digneffe et
Jacques-Barthélemy Renoz à Liège,
Laurenz
Mefferdatis, Joseph Moretti, Johann Joseph, Jakob Couven, et
François, Matheius en Mathias Soiron.
Il a dirigé un grand nombre de chantiers qu’ils
relèvent du domaine ecclésiastique, public ou du
privé. Il est aussi connu comme expert ,
intervenant en de
nombreux endroits.
Il a de plus exercé avec son épouse une
importante
activité commerciale (opérations
hypothécaires et
transactions immobilières).
Arpenteur, expert juré pour la cour censale,
échevin de
la cour de justice, tenant de l'église paroissiale et
échevin d'Hermalle, il a acquis un statut social
supérieur à la moyenne, ce qui lui vaut
d’être appelé lors de son
décès, dans
les registres de la cour censale, Monsieur de Jacob.
Outre les bâtiments déjà
cités, Jean-Gille
Jacob a réalisé ou
complété, notamment :
- le presbytère de Seny (1743)
- l'église d'Ougrée
(1753)
- l'église abbatiale du
Val-Saint-Lambert (1751-1752)
- l'hôtel-de-ville de Huy
(1765-1770)
- l'église de Pair (1767)
- l'église paroissiale
Saint-Pierre et
Paul (Flémalle/Ramet 1767)
- l'église paroissiale
Saint-Joseph
(Sprimont/Dolembreux 1769)
- le château de Bormenville
(1775-1781
- achevé ensuite par son fils)
- le château de Plainevaux
(Neupré-Plainevaux) dont la construction s'étend
du XVIIe au XIXe
siècle avec la participation de Jean-Gilles
Jacob au XVIIIe
siècle
- le pont Saint-Nicolas sur le Hoyoux.
On lui doit vraisemblablement un
autre bâtiment de son village natal, la la maison
Sacré,
où a habité le
bourgmestre Lepage, et des modifications apportées à la
façade est du château. On doute en effet que la
famille de Moreau eut pu faire appel à un autre architecte que
lui, d'autant que :
Le
style de ses constructions témoigne d'usages et de types
architecturaux traditionnnels au pays de Liège, voire
même
parfois attardés : la toiture à coyau, par
exemple, y est
encore d'un usage général. Il manifeste un
attachement
particulier pour les fenêtres tripartites à
linteau
bombé, la clé cantonnée de deux
volutes. [Lemeunier]
Son œuvre semble avoir été
continuée
par son fils ainé, Jean-Sébastien, qui figura sur
la 2 e
liste des révolutionnaires liégeois dont on
ordonna en
1791 la prise de corps, la saisie des biens, meubles et immeubles.
Jean-Gilles Jacob est
l’arrière-grand-père de Jean
Joseph Raikem, magistrat liégeois qui fut ministre
de la
Justice en 1831, président de la Chambre de 1832
à 1839
et procureur général de Liège.
|
En 1772, Jean-Joseph Hanson,
poète et peintre, est lui aussi
échevin de Hermalle-sous-Huy.
Nous
nous réservons de donner ici plus d'informations sur cet
Hermallien pour en offrir la primeur à nos visiteurs des Journées
du Patrimoine 2013.
À cette époque, Hermalle
ressemble à ceci :
La fin du siècle connait les aléas de
la révolution française (les villageois doivent
réquisitionner les grains pour ne pas mourir de faim) et ses
conséquences qui concernent dans notre région
davantage les ordres religieux (comme celui des chanoines de
Flône) que la noblesse : elle garde ses châteaux et
ses propriétés mais perd cependant son droit sur
les passages d'eau.
Deux religieux qui officient à Hermalle sont
déportés sous le Directoire, le 4 novembre 1798 :
le
vicaire de Hermalle Michel-Joseph Nizet et le prêtre Richard
Piron. Il faut dire que les lois étaient strictes
: celle
du 12 avril 1796 menaçait d'un an de prison et à
la
déportation en cas de récidive le
prêtre qui ferait
sonner une cloche ! D'autres prévoyaient la
déportation à Sinnamary et à Counanama
en Guyane
française pour les ecclésiastiques qui
troublaient
la tranquillité publique, ou qui ne voulaient pas
prêter
le serment prescrit par la loi…
Les habitants de la région utilisent un
crépi
composé de chaux additionné de lait et d'alun
pour
protéger les habitats en bois.
Époque
contemporaine
De 1795 à 1815, nos régions sont
annexées à
la France et sont réorganisées administrativement
et
juridiquement selon de nouvelles normes ; l’Empire impose
notamment l’abornement des limites communales et la
définition des parcelles pour constituer un cadastre, seule
façon de répartir équitablement
l'impôt
foncier.
Un projet de fusion entre Hermalle et Clermont est repoussé
en
1801 au motif que « la commune de Hermalle possède
assez
de citoyens instruits et n’est point susceptible
d’être réunie à une autre.
»
Les bornes
étaient des blocs
de granit de 70 cm de haut, taillés pour la partie qui
émerge du sol ; il en subsiste trois sur les seize qui
démarquaient Hermalle de Clermont. La lettre C est
gravée en creux sur la face qui regarde
Clermont et la lettre H sur la face opposée. Elles se
trouvent
au sommet du Sart Lombart, dans une prairie de la ferme
D’Ans-Lamontagne et au Groupe (sommet de la rue Camille
Lecrenier).
La délimitation se fait à Hermalle-sous-Huy le 3
avril
1810 par le géomètre du cadastre, en
présence du
contrôleur des contributions, du
maire hermallien J. J. Ant. Mataigne et des maires des communes
limitrophes. Le procès-verbal dressé en double
exemplaire
décrit précisément la «
frontière
» en citant le trajet parcouru de bornes à bornes,
le long
de ruisseaux, de haies, de prairies, en mentionnant le nom de chacun
des propriétaires des parcelles limitrophes ; il est
accompagné d'un relevé sous forme de carte (un
exemplaire
de ces documents se trouve encore aujourd'hui à la Direction
régionale du Cadastre de Liège, Service du Plan).
Ce document cite clairement, comme appartement bien à
Hermalle-sous-Huy, un moulin à eau situé
à
l'extrémité ouest du village, au bas de la
colline dite
Thier d'Olne, sur l’une des quelques parcelles de terrains
hermalliens
enclavés dans l'actuelle section administrative de Ombret
(commune
d'Amay).
Assez
peu connu en ce début du XXIe
siècle, sis au
26 de la rue Fouyet qui descend en escaliers
et sentier en forte pente vers la rue du Centre ombrétoise,
il possède
une
grande roue à aubes verticale invisible de la rue car
située à
l’arrière du bâtiment flanqué
d’une habitation en pierre calcaire
formant un L.
Quant à son origine, on ne sait rien – sauf
qu’il
est très ancien. Étant donné
l’occupation du Thier d’Olne par une famille
aristocratique
au Haut Moyen Âge et le développement des moulins
hydrauliques en Europe occidentale dès le XIIesiècle,
certains pensent que l’origine du moulin
pourrait remonter à cette époque…
Selon une
brochure éditée par l’association
Harimala en 1976,
un document attesterait l’existence d’un moulin
banal sur
l’Oxhe en 1456.
Le moulin est alimenté en eau par une dérivation
du
ruisseau d'Oxhe établie à partir du
Pré Nizet
(coordonnées Lambert x 218882, y 137290) ; elle
amène
l'eau par un tracé parallèle au cours
d’eau, mais
sinuant, longeant la Vignette et passant sous la Grand route d'Ombret
qui, à ± 30 mètres à l'est,
enjambe l'Oxhe.
Ce bief est visible le long des maisons de la rue Thier
d’Olne ; depuis 1967, il est classé en 2e
catégorie par la Région wallonne et
possède donc un statut
public.
Cette dérivation animait aussi trois autres moulins en
contrebas, comme l'indique la signalétique de quatre roues
à aube sur la carte de Ferraris du XVIIIe
siècle.
De droite à gauche, au
fil de l’eau : Moulin
de Hermalle, Moulin d’Ombret, Moulin
dit
Moutons frères au XXe
s., Moulin
en bord de Meuse.
L’eau du bief, dont le débit était
régulé par des vannes placées en
amont, et qui
chute encore en cascade d’une hauteur de plus de quatre
mètres, entrainait la roue à aubes par le
dessous, lui
transmettant une partie de son énergie
cinétique.
Cette roue, par un arbre horizontal et une série
d’engrenages, actionnait les meules à grains
alimentées en céréales par les
trémies
situées au 2e
étage du moulin
et permettait de moudre quelque 150 kg de blé/heure,
remplaçant ainsi le travail manuel de 40 personnes.
Arrivée du bief
près des habitations |
Façade en L, habitation
à gauche, moulin à
droite |
Chute d’eau
derrière le bâtiment |
Roue à aubes, l’eau
arrivant de la droite |
Engrenages
Photos BMG mars 2010 |
Trémies |
L’occupation française
génère d’autres obligations comme
celle, par exemple, de payer l’impôt sur les portes
et fenêtres
; pour y échapper, les propriétaires vont murer
les baies
et celles-ci vont rester closes des décennies durant comme
le
prouve la photographie de la façade nord de la Ferme
castrale,
datée de juillet 1911 :
La tour-porche en juillet 1911. |
Détail des baies
murées. |
Détail de la structure
métallique à l’avant-plan. |
Cette
photographie
— dont nous ne connaissons pas l’auteur que nous
remercions
de bien vouloir se faire connaitre —,
datée au verso 12 juillet 1911, montre devant le portail une
structure métallique et des bornes de pierre.
La structure est celle d’une pompe
à
corde (dite aussi pompe à godets), mue à bras par
la
manivelle et dont le fonctionnement est simple :
une chaine sans fin munie de boules ou godets descend dans un puits (le
brin descendant est clairement visible sur le photo) où la
chaine à godets,
en remontant dans un tuyau (le 5e
«
pied » que l’on aperçoit sur
la photo), pousse
l’eau à s’élever
jusqu’au bec verseur.
Les bornes servaient à
protéger la
pompe des véhicules (chariots ou camions avec citerne) dans
lesquels l’eau était
déversée.
L’inclinaison de celles de la photo témoigne
à
suffisance des chocs qu’elles ont subi de la part des
véhicules.
Le tout début du XIXe
siècle voit Napoléon Ier
loger au relai
de poste de Hermalle, dit-on.
Ses troupes, tout au moins, y
séjournent puisqu'il existe une lettre adressée
à sa famille par le fantassin Hubert-Joseph Jaminet, depuis
son cantonnement à Hermalle :
«
Est-ce que mon frère Jean-Joseph est encore capable de lire
et écrire ? Envoyez-le à
l'école pour qu'il puisse apprendre ! Un soldat qui ne
connaît pas son ABC est condamné à la
misère. »
Dans
Fairon (Émile ) et Henri Heuse, Lettres
de
grognards,
Liège, 1936, p. 376.
La défaite de Napoléon à Waterloo, en 1815, met
définitivement fin à l'occupation française de nos
régions.
Les vainqueurs décident de reconstituer les anciens Pays-Bas bourguignons sour forme d'un nouvel état, le Royaume-Uni des Pays-Bas,
qui doit servir de tampon entre l'Angleterre et la France. Cette
construction politique ne va pas durer très longtemps
(jusqu'à la Révolution belge de 1830) mais permet
notamment une forme de restauration de la noblesse qui avait perdu le
droit à ses titres depuis l'époque de la
Révolution française.
Le nouveau roi, Guillaume Ier des Pays-Bas,
rétablit la noblesse et lui attribue une place dans le
système politique. Mais la « restauration » des
titres ne s'obtient pas sans payer des frais élevés ce
qui crée une « nouvelle noblesse » excluant les
anciennes familles appauvries par, notamment, l'émigration
qu'elles avaient connues.
Mathias Guillaume de Louvrex, Seigneur de Ramelot et baron de Hermalle à la Fin du XVIIIe siècle a épousé Marie-Josèphe dite Joséphine Hougardy, donc baronne de Hermalle.
Après le décès de son mari, Marie-Josèphe
se remarie, ce qui fait passer le domaine de Hermalle dans une nouvelle
famille : la Warzée, bien connue dans le pays de Liège
comme à l'étranger grâce à l'éminent
jurisconsulte Charles-François-Joseph Warzée
(également député aux États de Liège
en 1785).
C'est son fils Charles-Nicolas-Joseph, avocat, qui épouse
« Joséphine » le 14 mai 1807... et qui, deux
ans plus tard, est nommé juge auditeur à la Cour de
Liège, puis en 1811 avocat général.
En 1816, Charles-Nicolas-Joseph Warzée, époux de la
baronne de Hermalle, entre dans le corps équestre de la province
de Liège, où il va siéger de 1817 à 1830 et
où il soutient fortement le point de vue du gouvernement ; il
est donc désormais incorporé à la noblesse
nationale. En 1817, il obtient de Guillaume Ier
la concession du titre de baron et s'appelle donc baron de
Warzée d'Hermalle. Ce n'est pas le fils qu'il a eu de
Joséphine qui va transmettre le titre, mais celui de sa seconde
épouse, Georgine de Rome.
Le baron de Warzée d'Hermalle s'oppose, en 1829, à la
majorité de ses pairs qui veulent s'affranchir de la tutelle de
La Haye ; il défend le ministère, réprime
passionnément les délits de presse et s'attire la
colère de l'opposition. Lors des journées
révolutionnaires, il est contraint de quitter Liège et
est destitué de ses fonctions par le Gouvernement provisoire en
1830 [Dumoulin].
Il meurt à Ramelot le 5 mars 1852… et le domaine de Hermalle va être mis en vente.
En résumé :
Mathias Guillaume de Louvrex, Seigneur de Ramelot et baron de Hermalle + Marie-Josèphe, dite Joséphine, Hougardy.
Marie-Josèphe, dite Joséphine, de Louvrex-Hougardy + Charles-Nicolas-Joseph Warzée
Charles-Nicolas-Joseph de Warzée d'Hermalle + Georgine-Rose-Joséphine de Rome =>
Charles-Joseph-Gustave, baron de Warzée d'Hermalle (1.05.1813-27.11.1877) => vente
C'est Charles-Nicolas-Joseph de Warzée d'Hermalle qui a fait
édifier la tourelle d'angle dans la cour d'honneur et la galerie
vitrée qui orne la façade principale de cette cour [Visscher]. D'autres importants travaux sont aussi intervenus :
«
Mais depuis [le
XVIIe siècle],
si l'extérieur est resté intact, il n'en est pas
de
même de la décoration intérieure,
profondément remaniée en 1850. De
magnifiques
gladiateurs en plomb, sculptés par Delcour, ont
cédé la place à des
chimères de pierre, de
grandes fenêtres ont remplacé les embrasures
à
meneaux tandis que subsistait un salon du XVIIIe s. aux moulures
ajourées encadrant des toiles peintes
représentant,
probablement, des scènes de chasse de Louis XIV. »
[Bron & Bronne de Potesta].
On note aussi qu'il y eu contestation
de 1826 à 1834 entre le baron de Warzée d'Hermalle et la
commune, au sujet d'une place publique située devant le
château ; cet endroit doit être la drève actuelle de
la ferme castrale, le long de la rue gerée [AR P1/48 -
7].
Dès avant 1830, les industriels liégeois et
anversois
avaient souhaité l’établissement
d’une voie
ferrée à l’image de ce que les Anglais
avaient
commencé à réaliser en 1811. Un
mémoire du
Comité d'industrie et d'agriculture de Liége
propose en
octobre 1830 de construire un chemin de fer d'Anvers à la
frontière prussienne. Le gouvernement de la toute jeune
Belgique
commande une étude sur ce projet en 1831 ; trois ans plus
tard,
le 1er mai 1834, la
mise en place d'un
réseau de base à 4 axes (nord, sud, est, ouest)
est
votée, un emprunt est contracté par
l'État.
Tout va très vite ensuite :
-
5
mai 1835 : |
la
ligne Bruxelles-Malines est inaugurée avec un triple convoi
tracté par les locomotives « la Flèche
»,
« Stepehenson » et «
l'Élephant ».
Elle constitue la première ligne de
trains de voyageurs à vapeur de Belgique et d'Europe
continentale ; |
- fin
1843 : |
559 km
de réseau
sont fonctionnels ; |
- 21
mai 1845 : |
l’État
cède à des sociétés
privées le droit
de construire de nouvelles lignes, et notamment la construction et
l'exploitation de la ligne Namur—Liège. C'est
la « Société des chemins de
fer
Namur—Liège et Mons—Manage »
qui entreprend
les travaux dont l'achèvement est prévu pour le
21 mai
1847. L'obtention difficile des expropriations et les
difficultés techniques de réalisation qui
obligent au
percement de trois tunnels entrainent des retards ; |
-
1850-1851 : |
la
ligne
Namur-Liège, construite
à double voie dans le val mosan, est ouverte par
tronçons en 1850
(Val-Benoît - Bouge) et 1851 (Bouge –
Namur, puis
Val-Benoît – Liège-Guillemins). |
L'exploitation de la ligne (dite aujourd'hui la 125) est reprise,
le 28 juin 1854, par la Compagnie du Nord-Belge, une filiale
administrative
de la « Compagnie du Nord » des Rothschild
français.
La ligne est raccordée aux chemins de fer de
l'État
à
Namur et à Liège. Des travaux
gigantesques ont
été entrepris, notamment la construction d'un mur
d'eau
de 467 mètres à La Mallieue,
partie de la commune de Hermalle-sous-Huy sise sur la rive gauche et
où est installée la « gare de Hermalle
».
Un guide touristique parisien qui
en décrit le tracé cite, pour 1859, Hermalle (772
habitants) comme 9e
station de la ligne
et Engis (1187 habitants) comme 10e.
Six convois circulent chaque jour et mettent 2 h 10 ou 1 h 25 (express)
pour relier Namur à Liège. Le prix en 1ère
classe (appelée « diligence »)
est de 6,20 BEF
pour le trajet express et de 5 BEF pour le voyage ordinaire ; en 2e
classe (dite « char à bancs »)
respectivement
de 4,70 et 4,80 BEF. Les enfants de moins de 8 ans
payent
demi place ; les chiens sont placés dans le wagon
à
bagage ou soumis au coupon de 3e
classe.
Le guide ne donne pas le prix de la 3e
classe que composaient les «
wagons » mais il précise :
«
II n'est permis de fumer que dans les voitures de 3e
classe ; mais
la race humaine, outre sa division en deux sexes, étant
encore
désormais divisée en gens qui fument et gens qui
ne
fument point, il a fallu réserver, même dans les
diligences, une place spéciale à la classe
importante des
fumeurs. Sur les compartiments qui leur sont
réservés est
écrit le mot : tabagie. De la sorte, les
affinités et les
répulsions sont du moins averties; et les personnes que la
fumée de tabac incommode ne sont point exposées,
une fois
montées dans un wagon, à entendre cette
impertinente
question : « l'odeur du tabac ne vous incommode
point ?
» proférée par un individu qui a
déjà
un cigare allumé à la bouche. »
En 1876, le Nord-Belge remplace la gare d'Engis (qui avait
été inaugurée le 18 novembre 1850 et
était alors flanquée
d'un passage à niveau pour l'accès à
la seconde
voie), et en 1884 celle de
Hermalle sur un même modèle architectural
créé à Paris et utilisé
pour les lignes de
la société :
« Bâtiment central de deux
niveaux sous bâtière, flanqué de part
et d'autre
d'une aile basse sous bâtière. Les
besoins du
service déterminent la longueur de l'aile. Portes et
fenêtres adoptent l'arc bombé. Des
pilastres d'angle
en brique à bossages marquent ailes et corps central.
»
Gares de Hermalle (à gauche) et Engis (à droite)
en août 2007
Auteur : Sonuwe – Sous
Licence de documentation
libre GNU.
La ligne va être nationalisée le 10 mai 1940 et
électrifiée en septembre 1970, permettant le
passage
à vitesse maximale de 120 km/h. Elle dépend donc
de la SNCB. (Lire Remerciements)
Le chemin de fer a facilité l'accès à
des emplois
éloignés mais pour atteindre la gare de Hermalle
sise sur
la rive gauche, les habitants des hameaux des Houx et des
Fontaines devaient parcourir, à pied le plus souvent,
quelque 3
km de forte pente, par tous les
temps.
En 1835, Hermalle, dont la superficie est de 484 h. 16 a. 49
c.,
compte 590 habitants répartis dans 90 habitations
construites en
pierres et briques, couvertes de paille et parfois d'ardoises et de
tuiles (66 maisons au centre du village, 14 à la Mallieue, 7
à Chaumont, 2 à Ombret et la ferme de Hottine).
Le
bourgmestre est un certain Muraille et le village compte un notaire, D.
Guénair. La majeure partie des terres est
labourable et
produit froment, seigle, épeautre, avoine. Très
peu de
fourrages, selon le Dictionnaire
géographique et statistique de la province de
Liège
qui recense pourtant 40 chevaux, 100 vaches, 550 moutons. Le ruisseau
d'Oxhe peuplé de truites, qui serpente à travers
bois et
taillis, alimente un moulin à farine ; la commune compte
aussi
deux brasseries et une usine allunière à la
Mallieue. La seconde édition du Dictionnaire
géographique de la Province de Liège
de Henri Del Vaux de Fouron précise, en 1841, que les deux iles
de la Meuse, à Hermalle, fournissent pour l'une, la Grande-île
(ou Île de
Chaumont dans
la Carte de Ferraris), du foin et des céréales et
pour
l'autre du foin et des osiers. Ces iles vont disparaitre lors
de
la canalisation de la Meuse à la fin des années
1860.
Le nombre d'habitations augmente légèrement :
Année |
Hermalle |
Mallieue/Maillieux |
Chaumont |
Ombret |
Fermes
isolées |
1835 |
66 |
14 |
7 |
2 |
Hottine |
1841 |
98 |
19 |
12 |
6 |
Hottine,
Sart-Lombard |
En décembre 1848 débute une
épidémie de choléra asiatique dans la
province ; elle s’affaiblit en avril puis reprend vigueur
à Herstal où
une foule d’ouvriers travaille à la canalisation
de la Meuse, s’étend
et cause au total 4 909 décès. Les
autorités tentent en vain de
comprendre le cheminement de la maladie qui ne touche pas
systématiquement des communes contigües.
Ainsi, dans
l’arrondissement de Huy, ne sont atteintes qu’Amay,
Ben-Ahin, Borlez,
Couthuin, Hermalle-sous-Huy, Landenne, Ombret-Rausa, Seilles,
Soheit-Tinlot, Vinalmont et
Warêt-l’Évêque…
Hermalle (5 malades dont 3
décès) est contigüe à Ombret
(6 malades, 2 morts), il est vrai, mais
aussi à Clermont-sous-Huy qui reste indemne ;
Flémalle perd 78
personnes mais Engis n’a aucun malade…
En 1853, la propriété seigneuriale est vendue en 1853 au
baron Charles-Louis-Marie de Potesta.
La famille de Potesta - I :
La famille de Potesta descend de Jean De Corte dit Curtius, industriel liégeois du XVI e siècle.
Elle s’est divisée en deux branches à partir des
enfants de Charles Louis René de Potesta (Couthuin
1769-3/5/1834) + Henriette de Rosen (1775-1867) : les « de
Potesta de Waleffe » avec Louis Marie René de Potesta de
Waleffe, et les « de Potesta » avec Charles Marie Louis de
Potesta qui achète Hermalle et influence son avenir.
Charles Marie Louis de Potesta est dit d’Engimont ou Engismont
car il possède le château d'Engismont (aujourd'hui
disparu, à l'emplacement approximatif du Royal tennis club Mosa
actuel).
Il a épousé une jeune femme fort riche,
lointainte descendante de Vossius, Anne Marie Delheid de Paludé (1802-1874).
Il est demandé, lui aussi, à faire partie du corps équestre [T 008 - 104 /29].
Il est propriétaire d’un élevage de chevaux
réputés, et est devenu échevin, puis bourgmestre
d'Engis.
Charles Marie Louis de Potesta d'Engismont en uniforme d'échevin - coll. privée
Il accroit son
prestige par l'achat du château de Hermalle et souhaite porter le
nom de Hermalle, mais cela est rendu impossible par l'existence des de
Warzée d'Hermalle.
En 1856, il fait faire d'importants travaux au château et à la
ferme castrale, commençant d'ailleurs par doubler le volume de
l'aile est de celle-ci, englobant de la sorte la parcelle, encore
aujourd'hui cadastrée cimetière, qui se trouve face au
porche de l'église et où se trouvait le cénotaphe
du baron de Warzée d'Hermalle.
Suivent les aménagements des dépendances qui bordent la
grande cour du château et la construction d'un manège
couvert, évidemment intéressant pour l'éleveur de
chevaux qu'est Monsieur de Potesta. Cette construction est couverte
d'une charpente métallique « à la Polonceau
», un type de structure inventée par l'ingénieur
Camille Polonceau en 1836 qui libère l'espace intérieur
et réduit la poussée sur les supports. Ceci
constitue une première à Hermalle, toutes les charpentes
antérieures ayant été construites en bois.
Charpente à la Polonceau du manège d'Hermalle
Toutes ces
nouvelles constructions relèvent d'un même style
architectural proche de l'architecture industrielle et sans rapport
aucun avec le style mosan ancien du château.
À gauche, transformation de la façade d'une tour cornière du XVIIe siècle, à la Ferme castrale, par percement de fenêtres
À droite, façade de la Ferme après agrandissement de l'aile est.
Façades nord et est des nouvelles dépendances,
faisant face au celle du château dont la photo suit
Charles de Potesta
fait aussi construire, en son nom propre en 1867, ce qu'on appelle
désormais au village « les anciennes écoles » :
Charles Marie Louis de Potesta d’Engismont (1800-1889) +
Anne Marie Delheid de Paludé (1802-1874) => 4 filles et un fils : Charles Marie Paul de Potesta.
Charles Marie Paul de Potesta
(Liège 1836-Hermalle-sous-Argenteau 1909) + sa cousine Emma
Marie Justine de Potesta de Waleffe (Liège 1835-Hermalle 1894, fille de Louis Marie René de Potesta de Waleffe)
=> Paul de Potesta qui se tue en voiture à La Reid
(près de Spa) et Édouard René Charles de
Potesta
Édouard René Charles de Potesta
agrandit le domaine par l’achat de la Cense Cassal, de l'autre
côté de la Gerée, et de la ferme aux prés
sise à la limite d'Ombret.
Il fait construire la Tour Malakoff près du passage d’eau et y installe un concierge.
Tour
Malakoff, qui va être démolie en 1938 lors de la canalisation du fleuve.
La tour lui sert
d’étape lors de ses voyages en train : il y laisse
l’équipage avec lequel il est venu du château et s'y
abrite jusqu'à ce qu'on entende le train arriver ; à ce
moment, on souffle dans une grande trompe pour informer le
mécanicien de ce que Monsieur le baron va prendre le train et de
ce qu'il est prié de l'attendre à la gare ! [Ch. de Potesta]
N'oublions pas que Monsieur le baron devait encore traverser la Meuse par le bac pour atteindre la gare…
Édouard René Charles de Potesta a épousé en
1894 une catholique fort pieuse, Isabelle Louise Julie de Geradon.
C’est elle qui fait fondre les deux gladiateurs en plomb
coulés d'après des sculptures de Delcour parce qu'elle
les juge indécents [Ch. de Potesta].
C’est elle aussi qui fait ajouter des hêtres aux
marronniers de l’ « allée verte » qui conduit
au bas-bois, tandis que la longue allée de 500 m est
composée de charmes et de chênes.
C'est elle encore qui, après de décès de son
époux, gère le domaine pendant quelques années et manifeste publiquement son désaccord avec les autorités communales.
Édouard de Potesta est fortement affecté par le
décès de sa fille Emma âgée
d'à peine 15 ans lorsqu'elle meurt d'une pneumonie (le 12 avril
1910) ; il décède un an plus tard à Hermalle (le 28
avril 1911) après avoir fait dresser, en souvenir, une chapelle
de calvaire placée placée dans le mur de
clôture du parc du château, au tournant de la
chaussée Terwagne et du Ronheu.
Il a eu aussi un fils, prénommé René, qui hérite du domaine.
Édouard René Charles de Potesta
(Couthuin 1863-Hermalle 28 avril 1911) + Isabelle Louise Julie de
Geradon (1873-21 novembre 1957) => René Édouard Marie
de Potesta (voir ci-après)
|
La tour Malakoff est en bord de Meuse, près du bac qui permet le
passage du fleuve.
Sauf à être adjudicataire (être le
bénéficiaire d'une adjudication),
il est interdit de pêcher dans celui-ci ! Que ce soit en
temps de
frai (période de fécondation) ou non.
Cela ressort d'un procès intenté à un
habitant
d'Hermalle, Gustave Comhaire, surpris le 21 mai 1857 à
pêcher à la ligne flottante tenue à la
main - le
droit de pêche pour tous a été
autorisé
à la Révolution française mais
annulé sous
le Directoire qui voulait que la pêche soit une source de
revenus
pour l'État.
Acquitté par le tribunal de Huy le 17 juillet, l'homme est
considéré coupable par la Cour d'Appel de
Liège,
le 23 décembre suivant ; ce jugement est
réformé,
le 24 juin 1858, et l'ami Gustave condamné... à
un mois
d'emprisonnement, 20 francs d'amende, 20 francs à titre de
restitution et aux frais [Orts].
Par comparaison des montants d'amende, un procès qui est
allé jusqu'à la Cassation, entre la princesse de
Mérode épouse du prince de la Cisterna, et la
commune
d'Hermalle-sous-Huy quant à la plantation
justifiée ou
non d'arbres dans des pâtures, s'est conclu par la
condamnation
de la comtesse au versement de 150 francs d'amende, de 150 francs
d'indemnité à la commune et aux
dépens. p. 7
à 18 [Pasicrisie].
L’habitat traditionnel des petites gens disparait
au profit d'habitations plus confortables, en briques et calcaire,
construites le long de la chaussée principale (actuelle
chaussée F. Terwagne).
Maçons et charpentiers sont les professions les mieux
représentées à Hermalle.
La culture de la betterave se développe vers le milieu du
siècle et certaines exploitations, comme la Ferme castrale,
engagent des saisonniers Polonais ou Flamands.
En juin 1863, le projet d'agrandissement de l'église par
l'édification
de bas-côtés, qui implique le remaniement de la
nef, est admis par la Commission royale d'archéologie
qui a signalé cependant que l'inclinaison de la toiture des
bas
côtés
n'était pas suffisante et ne se trouvait pas en rapport avec
celle de la
toiture principale ; le devis estimatif était de 15 004
francs.
Peu après on installe au jubé
l'« orgue de
Molinghen ».
Orgue de Molinghen au-dessus de la tribune
– le
lDiégeois Philippe Preudhomme au clavier
Cet instrument a été construit vers les
années
1870 par les frères François-Joseph et
Jean-Mathias
Molinghen comme l'indique la signature sur la barre d’adresse
au-dessus du clavier : « Molinghen et frères
à
MORTIER ». Il est composé de Bourdon 8,
Flute
8, Gambe 8 Basse et supérieure (à partir de cis
3),
Prestant 4, Doublette 2, Fourniture III-II (3e rang manque), Cornet III
(à partir de cis3), Trompette 8 Basse et
supérieure
(à partir de cis3), d'un clavier de 56 touches et d'un
pédalier.
L'orgue est mieux adapté pour
l'interprétation de la musique baroque que pour celle de son
époque.
Si l'instrument est fort moyen sur le plan technique,
son esthétique a été
particulièrement
soignée et offre une fort beau buffet à trois
tourelles.
La
restauration de l'orgue, commencée en 1989 par le facteur
d’orgues Thomas, n'est pas encore terminée en 2012.
De 1880 à 1895, l’arrivée massive de
blés américains provoque une grave crise qui
oblige nombre de petits agriculteurs de la région
à chercher davantage de ressources dans l'industrie voire
même à s'engager dans les campagnes de briqueterie
à l'étranger ; femmes et enfants assument alors
la charge des petites exploitations.
Au XXe
siècle
Carte
postale représentant le château et la cour
d'honneur, adressée d'Engis en 1903.
Le 13 juillet 1861, le Conseil provincial de Liège
avait débattu
d’une demande de scission des communes de Saint-Georges et de
Hermalle car la Maillieue désirait être
rattachée
à Flône. L’un des enjeux
était
l’école : il n’y en avait pas sur
la rive gauche
et les enfants de la Maillieue devaient passer la Meuse quatre fois par
jour, par bac, pour se rendre sur la rive droite, à
l’école d’Hermalle…
Chacun,
d'ailleurs, devait faire de même, s'il devait aller d'une
rive
à l'autre, que ce soit pour se rendre au travail ou
pour prendre le
train.
De cause
à effet, l’instauration d’un passage
d’eau.
La
barque
suivait un câble accroché aux poteaux.
Que
la
Meuse soit calme ou impétueuse,
Il
fallait
la passer, même par vagues dangereuses.
Gustave
Séverin, Souvenirs
(La rue de la Meuse)
Un projet de passerelle en fer, élaboré en 1894,
n'aboutit pas. Il faut attendre 1903 pour que les efforts conjoints des
autorités communales et du député de
Huy-Waremme
aboutissent au projet d'un pont qui est construit en béton
armé, notamment popur des raisons de rapidité ;
le
travail se fait en cinq mois (1908-1909). Il faut aussi noter
que
c'est le deuxième pont de ce type construit sur la Meuse et
l'utilisation du béton armé pour un pont n'existe
que
depuis une dizaine d'années.
Scaphandrier et ouvriers à Hermalle
- coll. BMG
Des scaphandriers sont nécessaires pour déraser
le lit du
fleuve, enlever des poches de gravier et placer les sacs de
béton à la base des deux caissons.
L'inauguration du pont donne lieu à de fastueuses en
présence de la famille de Potesta,
du bourgmestre Diesmans et des autorités communales. Les
journaux hutois en font le reportage :
«
(…) Le
cortège se remet en marche pour faire à
travers les deux parties de la commune, La Mallieue et Hermalle
réunies, une promenade triomphante. Des terrasses
de la gare, on peut assister au spectacle du
défilé de cet innombrable
cortège. Les cavaliers sont
déjà aux portes du château que le
dernier groupe est encore sur le terrain de la gare. Le pont
et le village sont décorés de drapeaux, de
guirlandes et de fleurs. Le pont était remarquable
par sa décoration de drapeaux nationaux et du
Congo. La soirée était superbe et la
foule massée (plus de 10 000 personnes) sur les deux rives
put admirer l'éblouissant feu d'artifice. Le
bouquet représentait le pont de Hermalle avec en lettre de
feu Hermalle, le 11 juillet 1909. »
Le malheur marque cependant le reste des 50 premières
années…
Les deux Guerres mondiales amènent comme partout leur lot de
souffrance. En 1914, une jeune fille préserve
pourtant le village :
«
La scène se passe à Hermalle-sous-Huy, petit
village des bords de Meuse, à quatre ou cinq
kilomètres en aval de la cité mosane.
Nous sommes en aout 1914.
Au
sud du village dominé par le bois d'Hermalle, un coin
paisible, la Trihette. Quelques modestes demeures
campagnardes s'y échelonnent le long du chemin conduisant au
bois qu'il traverse pour atteindre Aux Houx, une sorte de
lieu-dit. Marie habite avec ses parents et son
frère une maison longue et basse perpendiculaire au chemin.
Soudain,
une
voisine, brave femme qui habite une humble bâtisse juste
avant le bois, fait irruption, hors d'haleine, dans la
cuisine. « Mademoiselle, hoquète-t-elle
à Marie, venez un peu. Il y a chez moi des soldats
et je ne comprends pas ce qu'ils veulent. »
Devant
le
trouble évident de la pauvre femme, Marie
n'hésite pas et toutes deux courent à toutes
jambes vers la maison du haut du chemin. En effet, il y a
là quelques cavaliers armés, coiffés
de curieux casques et vêtus de gris.
Immédiatement, Marie, qui termine l'école
moyenne, reconnait la langue allemande. « Ils ont
soif, dit-elle à la femme apeurée, et demandent
de l'eau pour eux et pour leurs chevaux. Donne-leur
à boire ».
Une
fois désaltérés, les cavaliers
remontent en selle et reprennent le chemin du bois par où
ils étaient venus.
Le
lendemain ou le surlendemain, c'était l'invasion. Toutes
à leur élan, les armées allemandes
submergèrent la contrée. Une troupe
s'arrêta à Hermalle pour y prendre
position. L'officier qui la commandait s'en fut trouver le
bourgmestre afin de régler des problèmes
d'installation. « Monsieur le Bourgmestre, dit-il au brave
homme éberlué, comme nos éclaireurs
ont été bien accueillis, vous pouvez
être tranquille, il ne sera rien fait à votre
village ».
D'heureux
effets
parfois… pour de bien petites causes !
Marie
Maréchal
(†), récit recueilli par son
neveu, Léopold Maréchal. »
Maréchal,
Léopold, Comment
Marie Maréchal sauva son village Hermalle-sous-Huy en 1914,
revue Le Guetteur wallon,
1994, 4, p 175. Nous communiqué par les Archives
de l'État de Namur en mars 2007.
Août 1914…
Le 1er, la garde
civique liégeoise est arrivée
par train pour garder ce pont de Hermalle qui a cinq ans. Les hommes
sont logés dans des bâtiments
réquisitionnés, sur de la paille. Le
sous-lieutenant Léon Mélotte
a décrit le corps de garde :
«
Quelle masure ! Quel délabrement ! Il fallait aller vite ;
on
a occupé le premier bâtiment sous la main. Parmi
les marches branlantes, les murs lézardés, les
plafonds croulants, où d'énormes
araignées courent, les hommes ont jeté leur
paille. On entrera la-dedans que s’il pleut ; l'odeur est
trop infecte. Cela sent la moisissure, le fumier et les rats
dérangés fuient de tous
côtés. »
Les officiers ont droit à une chambre à l'auberge
ou chez l'habitant.
Le 2, l'Allemagne adresse un ultimatum à la Belgique.
Le 3, la garde arrête un individu qui a tenté de
passer inaperçu en se jetant dans le fossé qui
borde le chemin. C'est un Allemand !
Le 4, la garde est remplacée par l'armée.
Pont
de Hermalle en août 1914. À
l'arrière-plan la Tour Malakoff – photo offerte
par Georges Plumier † – coll. BMG
Dans la nuit du 4 au 5, l'armée belge fait sauter le jeune
pont de Hermalle… Un pont qui ne sera reconstruit
(quasiment à l'identique) qu'en
1923-1924 … pour être miné par
le
génie belge le 11 mai 1940 et reconstruit
péniblement en
1947-48 - péniblement, car l'effondrement d'une arche en
septembre 1947 va provoquer la chute de 12 travailleurs dans le fleuve
et 7 y perdront la vie.
Plusieurs Hermalliens, faits prisonniers par les Allemands, passent par
le camp d’immatriculation et de transit de Gießen ;
parmi
eux, le receveur communal Camille Lecrenier, honoré ensuite
par
l’attribution de son nom à la rue de la
Héna.
Deux dalles commémorent la mémoire des
héros villageois des deux guerres mondiales, l'une sur le
côté de l'ancienne maison communale - rue
Wérihet, l'autre sur le flanc sud de l'église
Saint-Martin - place des Combattants.
Une troisième sur le mur d'enceinte du château
– chaussée Freddy Terwagne – rappelle le
décès d'un résistant abattu par
l'occupant allemand alors qu'il tentait d'échapper
à la fouille de la Ferme castrale où il
était réfugié.
La famille de Potesta - II :
Pour mémoire : Édouard René Charles de Potesta
(Couthuin 1863-Hermalle 28 avril 1911) + Isabelle Louise Julie de
Geradon (1873-21 novembre 1957) => René Édouard Marie
de Potesta
René Édouard Marie de Potesta (Hermalle 22 juillet 1899-Engis 25 juin 1977)
Lorsque les Allemands envahissent la Belgique au début de la
Première guerre mondiale, le jeune homme de 15 ans est à
Gand avec sa mère. Le château n'en est pas
délaissé pour autant. Nos recherches à ce sujet sont réservées à nos visiteurs des journées du Patrimoine 2014.
René, à son retour à Hermalle brûle de
s'engager auprès des alliés et tente de rejoindre
l'armée. Trahi par une sentinelle à la frontière,
il est emprisonné pendant un an à Anrath, avant
d’être transferé à Celle-Schloss.
Ses pairs disent de lui qu'il apprécie Lamartine,
s’intéresse à l’archéologie
liégeoise, est d’un caractère très
agréable. En famille et dans le village, il est
jugé rigoureux voire difficile. Il est fort bon tireur au tir
aux pigeons ce qui l’amène à de fréquents
voyages ; au retour de l'un d'eux, il ramène un Séquoia
dendron giganteum, d'abord placé dans le potager, puis
déplacé à l'aide d'une grue dans la drève,
en façade nord de la Ferme castrale. Ce séquoïa est
répertorié arbre remarquable par la Région
wallonne depuis 2000. Le parc compte aussi un orme classé,
cité dans le livre des arbres remarquables de Belgique, un
catalpa et un tulipier de Virginie. La propriété compte
alors 600 hectares.
Fait peu connu (qu'attestent les archives de la Bibliothèque
de la Gourmandise), le rexiste Léon Degrelle fut
l'invité de la famille de Potesta avant la
Deuxième Guerre mondiale.
Mais durant celle-ci, René de Potesta est membre actif de l’Armée Secrète
à l'État Major
de la Région de Namur durant la Deuxième Guerre mondiale. Arrêté le 13 juin 1944 à
Maredsous (Denée), il est détenu dans les prisons de Namur,
Mons, Charleroi, puis transféré en Allemagne, d'abord
à Buchenwald puis dans le kommando de Blankenburg-Klosterwerke
(du nom des usines de la plus grosse entreprise locale) lié
au
tristement célèbre camp de Dora. Il faut agrandir
des
galeries existantes pour y installer des machines pour la production
d'armes et construire des bâtiments pour la SS. Pendant 7
mois il
subit comme les autres la vie décrite par Lucien Defauw
; comme lui, il va devoir faire la marche forcée
d'évacuation de 80 km jusqu'à Magdebourg puis
être
embarqué sur une péniche pour descendre vers
Lubeck
où grâce à Folke Bernadotte,
la Croix-Rouge prend en charge les prisonniers qui ont
réussi
à survivre et les transfère en Suède.
René
de Potesta est rapatrié le 5 ou le 6 juillet 1945.
À son décès, il laisse le domaine en indivision
entre ses filles Hélène Emma Henriette Marie
Ghislaine (qui épouse l'aviateur Léon Marie Joseph
Yves Ghislain Benoit Baron de Villenfagne de Vogelsancx), Anne Marie
Claire Ghislaine (qui se marie avec Jean André Marie Joseph
Ghislain Baron de Bassompierre, ambassadeur honoraire du Roi des
Belges) et Charles Édouard René Marie Ghislain de Potesta. |
La fin de la guerre permet de remplacer les deux cloches (sur les trois
que possédait l'église) que les soldats allemands
avaient réquisitionnées pour les faire fondre et
transformer en
canons.
Mais il y a eu d'autres catastrophes encore :
En janvier 1926, suite à des pluies torrentielles, la Meuse
déborde et inonde complètement le quartier
Chaumont; on sauve les gens mais pas la totalité du
bétail.
La Meuse
autrefois était bien différente ;
Peu
draguée, elle devenait facilement envahissante.
Des
crues terribles sont restées en mémoire.
Celle
de janvier 1926 aura marqué l’histoire.
L’eau
monta très vite, créant une vraie crise.
Chaumont
était devenu comme un quartier de Venise.
Quelques
audacieux devinrent des marins improvisés.
Il
fallait ramer pour garder le cap vers les sinistrés.
La
ferme Orban devait souffrir davantage.
Le
bétail, lui, ne pouvait monter à
l’étage.
Bravant
les périls, on parvint à sauver
l’essentiel,
Devant
ce cataclysme, on implorait la clémence du Ciel.
Gustave
Séverin, Souvenirs
(Mon Chaumont d’autrefois)
|
Et surtout…
Du 1er au 5 décembre 1930, un épais brouillard
règne sur toute la vallée mosane, de
Jemeppe-sur-Meuse à Huy.
Il fait stagner les particules fines et les gaz émanant des
usines qui utilisent la combustion du charbon.
Gens et animaux ne peuvent que les respirer.
Dès le troisième jour, de milliers de personnes
souffrent d'affection respiratoire et soixante en
décèdent.
L'émotion est intense non seulement dans la
région, mais dans la Belgique entière et
même dans le monde.
Si Engis, sur la rive gauche, est la plus touchée (14
morts), Hermalle ne connait heureusement aucun
décès.
Cette
catastrophe induit la première étude
scientifique au monde sur la
mortalité et les maladies liées à la
pollution de l'air.
L'étude conclut que
«
Si les mêmes conditions se trouvent réunies, les
mêmes accidents se
reproduiront. (…) Si un
désaste survenait à
Londres dans des
conditions analogues, on aurait à déplorer 3 179
morts immédiates. »
On
attribue au brouillard de pollution qui a couvert Londres du 5 au 9
décembre 1952, 12 000 morts «
excédentaires » entre décembre 1952 et
février 1953… [13]
Extrait d'un article paru dans le New York Times du 6
décembre 1930. |
Mais la vie continue… plus agréable à
partir de
1924, où Hermalle est enfin dotée de
l'électricité.
En 1929, on inaugure les écoles de la rue du Pont et le
kiosque de la
place d'Hermalle. (Pour l'histoire des écoles, lire
la page dédiée.)
Le projet d'installation d'une distribution d'eau potable, dite
«
alimentaire » dans le village, est accepté par la
province
suite à la demande du 13 octobre 1931 signée par
le
bourgmestre Lepage. L'arrivée de l'eau alimentaire
est
vécue comme un évènement d'importance
; le nom de
Lambert Lepage va être donné au petit square qui
fait face
à la Maison communale et au milieu duquel se trouve le buste
du
« bienfaiteur ».
Édouard Vandeweghe est nommé bourgmestre de
Hermalle en
1946 ; bourgmestre fort actif et apprécié, il va
être réélu pour la
législature 1952-1958. La
cité d'habitations sociales construite au début
des
années 1960 porte son nom.
La population s'enrichit d'étrangers, et notamment
d'Italiens.
La reconstruction du pays après la Deuxième
Guerre mondiale nécessitant une importante main d'oeuvre, un
protocole a été signé en 1946 entre la
Belgique et l'Italie, garantissant des livraison de charbon
contre…
50 000 travailleurs que le gouvernement belge s'engage à
loger et à payer décemment. Nous avons
trouvé le témoignage d'un enfant
d'immigré [14]
:
«
Au début de 1947, la famille Barcaro vit à
Vicenza, près de Venise. Le père,
maçon fumiste - donc capable de travailler dans les fours
à chaux, a vent de la possibilité d'aller
travailler en Belgique, en échange d'un bon salaire. Voyant
là une solution à la misère, il
décide de tenter le coup. Il signe un contrat avec la
carrière des fours à chaux à
Hermalle-sous- Huy et part seul au mois de février. Puis
revient chercher femme et enfants en octobre.
Armando,
cadet
de la famille, a alors 4 ans. Il se rappelle…
«On
était rassemblé sur le quai numéro 6
à la gare de Milano Centrale. On a voyagé dans
des wagons en bois qui servaient au transport des troupes pendant la
guerre 14-18. On a changé plusieurs fois de trains,
notamment en Suisse. Puis on est arrivé à
Liège Guillemins. La rame de wagons a
été rattachée à un train de
marchandises, jusque Hermalle-sous-Huy, où on est
arrivé dans une gare de triage après un voyage de
plus de 20 heures.»
La
première nuit, les Barcaro seront logés par une
famille amie, aussi originaire de Vicenza. Le lendemain, ils
s'installent dans la «maison» qui leur a
été attribuée par la
carrière où travaille le papa. Il s'agit d'une
maison de quatre pièces au rez-de-chaussée et
quatre pièces à l'étage…
à partager à deux familles! Les Barcaro
s'installeront à l'étage.
Il
n'y a pas de wc : le papa a lui-même creusé la
feuillée au fond du jardin !
Un
robinet et un poêle seront les seuls
éléments de confort.
L'art
de
la débrouille, un peu de braconnage et de chapardage sont
indispensables pour tenir le coup et manger à sa faim.
Par
contre, dès leur arrivée, les enfants sont
scolarisés et suivis, au niveau de la santé, par
la Croix- Rouge de Belgique. Armando, anémique, sera
d'ailleurs soigné pendant quelques temps dans un centre
à Dolhain.
Le
dimanche, les familles italiennes se réunissent à
la Cantina, où les femmes discutent et les hommes jouent aux
boules autour de charcuteries ou d'une pizza typiquement de
là-bas… Deux ans plus tard, la famille s'installe
à Engis, dans une petite maison unifamiliale avec un jardin,
appartenant toujours à la carrière. »
Au centre de Hermalle, le cimetière emmuré qui
longeait
les deux flancs de l'église est réduit de
moitié :
sa partie sud, rasée, devient la place des Combattants, et
la
« place de l'église » (au nord de
l'autre partie, le long de la Gerée),
où se
réunissaient les villageois et où jouaient les
enfants,
perd son attrait public.
Quand je
revois
cette chère petite place déserte,
Je
ressens comme un malaise, une espèce d’angoisse.
Son
grand calme actuel me pèse sur le coeur
Quand
on a connu naguère, tant de bruit et d’ardeur.
Tout
gamin, la place était le privilège de nos
ébats.
Elle
a connu toutes nos prouesses et nos heureux exploits.
Le
talus offrait une belle glissade en face du presbytère.
Notre
souci, retrouver la balle dans le vieux cimetière.
Le
soir nous rentrions parfois tout penaud [sic].
Lors que nous marchions, le sabot donnait un son faux.
Le dribling trop rude avait créé
l’accident ;
Remontrances, et petit cercle, servaient de renforcement.
La ruelle de l’Eglise était propice pour jouer des
farces.
Avec une betterave, OSCAR, ce truculent comparse,
Avait fabriqué une tête de mort
éclairée par une bougie.
Vue par dessus le mur, la passant RAPHAEL frisa l’apoplexie.
Le jeu de la cachette nous intéressait en particulier
Les murs, les véhicules, tout obstacle devenait un
allié
Découvert, un sprint effréné
désignait le gagnant ;
Nous avons battu des records, mais le chrono était absent.
Nous étions témoins des activités des
fermes du château.
Dès
l’aube, c’était le vacarme pour le repas
des animaux.
Mélodie
champêtre, piaffement et beuglement du bétail.
Pour
les travaux, on apprêtait tout l’attirail.
Attelage dans la cour de la Ferme castrale.
Nous
remercions l'auteur de cette photo de se faire connaitre.
La sortie
des
chevaux était un spectacle inoubliable ;
Tête
fière, crinière lissée, leur
beauté était remarquable.
Dans
le frimas du matin, la buée sortant de leurs naseaux
S’élevait
vers le ciel en petits nuages de vapeur d’au.
La
saison des pâquerettes retrouvera le troupeau dans le
pré.
Pour
la traite, les vaches rentreront avec le vacher.
Assises
sur un tabouret, les trayeuses collées à la panse
En
rayons croisés, tireront le lait en abondance.
La
rentrée des moissons nécessitait un nombreux
personnel.
Sous
le porche, la perte de gerbes était traditionnelle.
Les
bras manieront la fourche pour la mise en place,
Un
chardon mal placé décochera à
l’entasseur une grimace.
Eh
oui, bien sûr, c’était le temps de notre
jeunesse.
Les
décades ont passé amenant une certaine richesse.
L’affirmation
n’empêche pas le droit de rêver,
Détruisons
le moderne et les jeunes pourront travailler.
La
petite place si déserte à présent me
fait mal au coeur.
Pareil
à la démolition de Flône, me donne la
rancoeur.
Le
temps passé était difficile mais il faisait bon
vivre ;
Epoque
d’heureux souvenirs, tu m’enivre.
Gustave
Séverin, Souvenirs
(La place de l'église)
La famille de Potesta - III :
Pour mémoire : René Édouard Marie de Potesta (Hermalle 22 juillet 1899-Engis 25 juin 1977) a laissé le domaine en indivision entre ses enfants
- Hélène
Emma Henriette Marie Ghislaine (qui épouse l'aviateur Léon Marie
Joseph Yves Ghislain Benoit Baron de Villenfagne de Vogelsancx),
- Anne
Marie Claire Ghislaine (qui se marie avec Jean André Marie Joseph
Ghislain Baron de Bassompierre, ambassadeur honoraire du Roi des
Belges)
- Charles Édouard René Marie Ghislain de Potesta.
Charles
Édouard René Marie Ghislain de Potesta va habiter au château de
Hermalle avec son épouse Nicole Marie Thérèse de Gaiffier d’Hestroy
jusqu'en 1933, date où il s'installe dans une propriété d'Annevoie qui lui de
sa mère, car la cohabitation d'un jeune couple dans la demeure
familiale régie par un père autoritaire n'est pas toujours aisée.
Charles
s'occupe des fermes qui dépendent du château, d'abord de 1947 à 1954 en
association avec un monsieur Romedenne, dont on dit qu'il s'est livré
au marché noir durant la guerre - la nuit, des chariots quittaient la
ferme, tirés par des chevaux dont les sabots étaient emmaillotés de
linges - ce qui débouche sur un procès, puis seul - et même après son
installation à Annevoie.
Cultivant lui-même, il fait construire
vers 1950, sur l’idée de son père, dans les écuries de l’aile ouest de
la Ferme qui avaient abrité une vingtaine de chevaux, une dalle en
béton armé pour faciliter le pelletage à partir du chariot. La
modification d'une baie que cela implique sera corrigée dans les années
1990. La demi-tourelle mitoyenne à l'avantcour du château et à la
bassecour de la ferme lui sert de chenil.
Dans un autre poème, Gustave Séverin a
écrit :
Chère Gérée, les chevaux t’ont quittée, c’est dommage ;
Les moteurs te [sic] remplacent, ils travaillent davantage.
L’ancienne méthode était pourtant courage et passion,
Ces machines à chômeurs méritent quelques réflexions.
Pourtant, malgré la mécanisation,
l'activité agricole
générée par le château
diminue dans les années 1970.
En cause, pour une grande part au moins, les expropriations
prévues dès 1967 et réalisées pour la
construction de la nationale 90 à quatre bandes qui coupe le
village de ses campagnes mosanes et pour l'ouverture d'un parc
industriel dans cette zone. Dans un premier temps, la culture reste
possible mais d'une année à l'autre l'entrepreneur
agricole peut voir la superficie cultivable fortement réduite.
Charles
Édouard René Marie Ghislain de Potesta (6 juin 1925-) et
Nicole Marie Thérèse de Gaiffier d’Hestroy ont
eu 2 filles (Isabelle Marie Ghislaine et Doris Amélie) et
deux fils : Jean Louis René de Potesta et Philippe Paul Guy de
Potesta, écuyer, qui épouse Nathalie Raphaëlle
Camille baronne de Tornaco.
Philippe Paul Guy de Potesta
Aucun projet de
rentabilisation des
bâtiments (transformation en centre de détente et
de loisirs ou en maison de repos…) n'a abouti. Philippe Paul Guy
de Potesta continue l'activité agricole mais dans les
mêmes conditions que son père.
Il rachète le château qui était toujours en indivision mais ne le garde que peu de temps.
Après la vente de la ferme aux deux tours, après celle de
la Ferme castrale, il vend le château en 1992 à Geoffroy
de Jamblinne de Meux qui le remet sur le marché immobilier deux
ans plus tard.
Le château, séparé de sa ferme castrale, n'est plus
propriété d'aucune famille noble.
|
Le moulin hydraulique de Hermalle cesse de travailler,
semble-t-il, dans les
années 1960, tandis que ses deux plus proches voisins
ombrésois vont continuer de produire
jusqu’en
1991-1992 de la farine panifiable mais aussi de la farine et des
aliments pour le bétail et même des
engrais. Faute
d’un
entretien que l’activité commerciale
n’impose plus,
le bâtiment et le
mécanisme se délabrent ; la
végétation
envahit la roue, difficile d’accès et donc
pénible
à nettoyer, une meule en pierre disparait,
et il va être nécessaire
d’étançonner
la
charpente pour éviter son effondrement.
L’axe de la
roue, une grosse
partie des engrenages et les trémies restent cependant en
place.
À front de rue, une annexe de stockage du XIXe
siècle, sans intérêt
architectural, va être démolie en 2009.
L'espace bâti s'accroit de part et d'autre du
centre ancien, tout au long de la chaussée principale, et
grignote peu à peu le contrefort du plateau condruzien en
direction de Clermont-sous-Huy, sans trop de cohésion quant
aux matériaux, plans et types de bâtiment.
Panorama
du centre de Hermalle vu du sud. Décembre 1992.
Au centre les tours du château. À
l'arrière la découpe de la colline
causée par l'exploitation d'une carrière.
La comparaison
entre le nombre de commerces
à 50 ans d'intervalle indique clairement dans la
seconde partie du siècle la modification de
l'activité économique du village, sans nul doute
due à la construction, en 1987, de la voie express N90 qui
allège fortement le charroi automobile… et prive
les
petits commerces de chalands, mais aussi à l'installation
des « grandes surfaces » d'Amay, Engis, Huy,
Jemeppe et à la modification des habitudes de consommation
qui entraine la clientèle locale à
délaisser les petits fournisseurs.
Les villageois ont trouvé emploi dans l'industrie et les
services. L'agriculteur est devenu minorité.
Le 1er
janvier 1977, Hermalle-sous-Huy « disparait » sur
le plan administratif : la fusion des communes
décidée par le gouvernement belge
réduit son territoire (la Mallieue [15], partie
située sur la
rive droite de la Meuse passe à la commune de
Saint-Georges qui devient Saint-Georges-sur-Meuse) et l'englobe avec
l'ancienne commune de
Clermont-sous-Huy et une partie de Éhein dans l'entité d'Engis
dont Vicky Albert est le bourgmestre socialiste. La
superficie de la nouvelle commune est de 27,7 km2
; elle va être jumelée avec la ville
française Ribécourt-Dreslincourt,
dans l'Oise, le 22 septembre 1980.
Le village d'Engis, où se trouve centralisée
l'administration, est situé sur la rive droite, à
4 km en aval de Hermalle ; il n'y a pas de moyen de transport en commun
direct
entre le centre des deux villages ; le préfixe
téléphonique est
différent (donc le tarif plus élevé)
et, surtout, les villageois n'ont ni la même
mentalité, ni la même culture.
Pendant plus de 20 ans, les Hermalliens se sentiront
frustrés et quelque peu négligés.
Leurs anciennes archives officielles ne sont plus accessibles pour
diverses raisons ; ils ont parfois l'impression que leur
passé leur échappe.
En 2004, malgré de nombreux efforts – notamment
des animateurs du Centre culturel –, l'intégration
des deux populations n'est toujours pas réalisée.
Malgré plusieurs demandes depuis 1994, il n'existe toujours
pas
aujourd'hui, à Engis, de signalisation routière
qui
indique Hermalle et les automobilistes qui ne connaissent pas la
région peuvent facilement tourner en rond pendant 20
kilomètres pour trouver Hermalle si par malheur ils se sont
d'abord rendus à Engis…
La fusion des communes a offert à Saint-Georges s/ Meuse la
gare
de Hermalle qui est fermée au public en 1993. Il faut donc
se
rendre à Engis par le seul bus qui passe dans Hermalle, une
fois
l'heure, et
s'arrête au pont d'Engis, rive droite, puis traverser la pied
le
pont et monter jusqu'à la gare pour prendre l'omnibus.
Mais en 1994, la SNCB ferme les guichets d’Engis…
et la
salle d’attente, ne laissant aux voyageurs qu’un
abri
transparent, sans siège, sur chaque quai. Le souterrain
remplaçant l'ancien passage à niveau pour
l’accès à la voie 2 est en piteux
état, le
parking latéral n’a de parking que le nom, la gare
elle-même n’est plus qu’un lieu de
stockage pour
quelques services de la SNCB, l’information manque. La zone
d’habitat environnante s’est
dégradée, la
place où se tenait la fête se meurt…
On
comprend que les Hermalliens préfèrent rejoindre
Huy par
ce même bus qui les dépose à
côté
d'une gare moderne et fonctionnelle. Ils y perdent 5 minutes mais y
gagnent en confort.
En 1991, la Ferme castrale a repris vie avec une nouvelle affectation
basée sur la culture et le tourisme. Le
château est
devenu l'année suivante propriété de
la famille
de Jamblinne de Meux, puis deux ans plus tard d'une
société de cinéma publicitaire pour
l'industrie.
En 1993, on procède à la réfection du
pont de
Hermalle : l'accroissement du trafic et, surtout, du passage de
nombreux camions de fort tonnage l'impose.
L'hiver de cette année-là amène une
crue importante de la Meuse et des
inondations dans la vallée. Le centre d'Hermalle, plus
élévé de niveau, n'est pas
touché à
l'encontre d'Amay où 73 dossiers sont introduits
auprès
du Fonds des calamités. Il en va de même
l'année suivante.
1993 : la Meuse déborde,
envahit le bas de la rue du pont.
Quelques mètres au nord du poteau de signalisation, la
ridelle qui marque le bord du chemin
de halage n'est plus visible.
Et au XXIe
siècle…
En septembre 2002, la première pierre de la station
d'épuration des eaux d'Engis est posée sur la
rive droite, dans le parc d'activités industrielles de
Hermalle.
Grâce à deux réseaux de collecteurs
(celui du Roua qui dessert Hermalle-sous-Huy et celui d'Engis qui
véhicule plus de 90 % de la charge), elle traite
les eaux usées de la rive gauche de la Meuse via un
réseau de collecteurs et de stations de pompage
établis sur les communes d'Engis, de Flémalle, de
Saint-Georges-sur-Meuse et de Grâce-Hollogne. Le collecteur
d'Engis traverse la Meuse à hauteur du pont d'Engis et
rejoint la station de pompage sur la rive droite où les eaux
sont relevées pour pouvoir s'écouler
gravitairement vers la station d'épuration.
Cette station est la première à
posséder un centre de traitement des huiles, graisses et
autres flottants provenant des déshuileurs et fosses
à flottants d'autres stations d'épuration et
constitue l'un des quatre maillons qui doivent permettre
l'assainissement de la Meuse en Province de Liège.
Les travaux, dont cout quelques six millions sept-cents-mille
euros, se terminent fin 2004.
En près de 200 ans (de 1807 à 2003), la
population est
passée de 514 à 1422 habitants, notamment par
l'immigration italienne, l'adjonction d'une cité de petits
propriétaires terriens (la Cité des Rys) et d'une
cité d'habitations sociales (la Cité Vandeweghe
dont 6
logements sont conçus pour recevoir des personnes
handicapées en chaise roulante) qui ont élargi le
centre
d'habitat ancestral sans que le village ne verse dans le type de
« village-nébuleuse ».
Le nombre des villageois hermalliens représente le quart des
5 694 habitants de l'entité d'Engis.
Le 8 juillet 2003, l’asbl La Rawète est reconnue
« Organisme touristique » par le
Commissariat
général au Tourisme, en tant que Syndicat
d’initiative installé dans la Ferme castrale. Le
SI met en
ligne le 1er
décembre suivant le premier site Web
consacré à Hermalle-sous-Huy : au fil du temps,
le site
s’enrichit d’informations relatives à
l’ensemble de l’entité engissoise.
Le 8 octobre 2006, les résultats des élections
communales confirment l'attachement d'une très forte
majorité des citoyens de tous les villages formant
l'entité engissoise au parti
socialiste qui dirige la commune depuis plus de trente ans.
Sur 4 120 inscrits, 3 512 votes valables offrent 70,03 % aux
socialistes et 29,97 % à l'opposition Ensemble qui regroupe
les Écolos (23,23 %), les libéraux (12,24 %) et
les sociaux-chrétiens (12,24 %). Serge Manzato est
nommé bourgmestre, et continue d'assumer ainsi une fonction
que Vicky Albert, son oncle par alliance, lui avait transmise au cours
de son mandat et qui avait été
officialisée par
arrêté du Gouvernement wallon du 23 janvier 2003.
La nuit du 31 décembre 2006 au 1er janvier 2007, une
violente tempête s'abat sur la région ; de
même le 19 janvier. Plusieurs toitures sont
abimées et des dossiers rentrés au Fonds des
Calamités.
Et le 3 juillet 2008, au lendemain d'un très violent
orage…
«
Foutue matinée ! Après le tumulte d’une
nuit torrentielle, le village d’Hermalle-sous-Huy (commune de
Saint-Georges) [sic]
s’éveille dans la lueur des gyrophares
dépêchés sur le lieu d’un
accident ferroviaire peu banal. À 6 h 48, le train de
voyageurs en provenance de Namur (ligne 125 Namur-Liège) est
entré en collision frontale avec un train de marchandises
à l’arrêt, provenant de la gare de
Kinkempois (Liège). Voyant l’impact arriver, le
conducteur de ce dernier a juste eu le temps de se réfugier
à l’arrière de la cabine. Dans le train
de Namur-Liège, les passagers auront moins de chance.
Surpris par l’impact, ils valseront vers l’avant.
Bilan : une quarantaine de blessés, sans gravité.
Dans les minutes qui suivent, le plan blanc (dispositif
médical d’urgence) est
déclenché, les secours arrivent sur place.
À
8 heures, une pluie tiède renforce
l’atmosphère dramatique du lieu
d’impact. Dans ce site industriel poisseux planté
en bord de Meuse, des dizaines de secouristes s’animent sous
une tente jaune, dressée à la hâte.
Premier espace de diagnostic pour la soixantaine de voyageurs en
état de choc (…)
Sur
les voies de chemin de fer qui s’avancent entre le fleuve et
l’entreprise Dumont-Wauthier (groupe Lhoist), le spectacle
étrange des locomotives soudées l’une
à l’autre trahit la violence de
l’impact. Cabines pliées, vitres
éclatées, les deux monstres sont
immobilisés pour quelques heures encore, le temps de laisser
les inspecteurs analyser les lieux et interroger les conducteurs. (…)
Du
côté de la SNCB (transport) et
d’Infrabel (réseau), les mines sont
plombées. Se réfugiant derrière des
phrases convenues, des propos assimilés lors de stages de
communication de crise, les porte-parole [sic]
répètent en boucle qu’« il
faut attendre les résultats de l’enquête
». Ministre de la Fonction publique, Inge Vervotte ajoute que
tout sera mis en œuvre pour aider les victimes. »
[15]
On en parle dans le monde entier [16]
comme
de la collision de Hermalle-sous-Huy ! Alors que
l'accident s'est produit dans la partie de Hermalle
cédée à Saint-Georges-sur-Meuse en
1977… L’enquête a ensuite
déterminé
que l’accident fut dû au non-respect de la
signalisation
par le conducteur du train de voyageurs.
En 2008 aussi, les autorités communales, constatant que les
délais créés par les
formalités
administratives avec le pouvoir de tutelle peuvent poser
problème, dotent la comune d'un nouvel outil : la RCA -
Régie communale autonome - qui dispose d'une plus grande
liberté et va gérer, sous contrôle du
collège communal, le patrimoine immobilier communal. Lui
incombera donc, par exemple, de gérer le site
des Terres rouges à Engis et l'urbanisation du
terrain du Crucifix à Hermalle.
Les 4, 5 et 6 septembre 2009, Engis commémore le 65e
anniversaire
de
la libération de la commune, en présence
de vétérans de la deuxième Division
blindée
américaine "Hell on Wheels" honorés à
l'administration communale. Plus de 130 véhicules militaires
d'époque, accueillis par quelques centaines de personnes,
ont bivouaqué à Hermalle-sous-Huy pour la plus
grande
joie des photographes avant de repartir vers Engis, Saint-Georges et
Maastricht…
Le
26 janvier 2010, une association engissoise est mise à
l'honneur
: pour ses initiatives quant à l'accessibilité de
la
Ferme castrale et de ses musées aux personnes
handicapées, l'asbl Syndicat d'initiative de
Hermalle-sous-Huy
La Rawète se voit décerné le Prix
CAP48 de
l'entreprise citoyenne 2009.
Le 14 juillet de la même année,
l’entité
d’Engis essuie une nouvelle tempête qui souffle un
morceau
du toit de l’école de Clermont, couche un arbre
sur
l’église d’Engis, abime le parc des
Tchafornis. Au centre de Hermalle, dans la drève de la Ferme
castrale et dans le parc du château dont les toitures
souffrent
à nouveau, de nombreux arbres
sont découronnés ou fortements
abimés
en moins d’une minute. Dans la rue Gerée, un mur
de
branches empêche tout passage…
|
|
L’arbre du
Pendu-Noyé répertorié comme arbre
remarquable par la Région wallonne, photographié
au
printemps (à gauche)
est devenu en 10 secondes l’arbre du
Pendu-Noyé-soufflé (à droite,
photographié
le 14 en début de soirée).
|
|
|
Rue Gerée, avant -
après : Si, si, c’est la même rue et le
château est toujours au
bout… |
En 2005, le château
et son parc ont été acquis par un Nivellois qui a
commencé des travaux de rénovation par la
réfection du mur de clôture des douves, rue
Gerée.
La reconstruction partielle du mur implique de vider les
douves
pour repartir de la base de la muraille. On
s'aperçoit
alors que l'allée d'accès au porche de la Ferme
castrale
est, en réalité, le tablier (la partie
supérieure)
d'un pont à arches sur lequel devait reposer le pont-levis
abaissé - ce qui modifie la perception de largeur des douves
qu'on avait jusqu'alors.
Las ! Un différend oppose assez rapidement les
occupants
des dépendances au propriétaire et pendant plus
de trois
ans celui-ci ne peut pénétrer dans son bien.
Ce
n'est que dans la deuxième partie de 2011, que de nouveaux
travaux de nettoyage vont être entrepris pour faciliter la
remise en vente
du château.
Le
château, vu de la Ferme castrale, en mars 2012.
La tour grise date du XIIe s. À
gauche :
l'agrandissement du XVIIe dû au comte d'Ursel avec l'une des
2
tours quadrangulaires.
À droite : une partie de la façade proablement
remaniée par Jean-Gille Jacob.
À l'avant-plan : douves et passerelle en
encorbellement du XIXe s.
Le 16 janvier 2011 se produit un drame qui émeut le pays :
la
jeune Amélia Decloux, 6 ans, joue avec sa soeur et son
frère au au bord de la Meuse à Engis et, voulant
rattrapper son ballon, se retrouve à l'eau.
Alysson - 12 ans - se jette dans le fleuve pour la sauver
mais ne réussit pas, malgré l'aide du jeune
frère,
à se hisser avec elle sur la berge. Sur
l'injonction
de l'ainée qui tente de se maintenir à flot avec
sa soeur en
s'aggripant à une péniche, Corentin court
chercher son
père mais lorsque celui-ci arrive les deux fillettes ont
été emportées par le fleuve.
D'importantes
recherches sont lancées tout au long du fleuve et jusqu'aux
Pays-Bas, au cours desquelles un homme de la Protection civile,
plongeur professionnel et expérimenté, perd la
vie (le 25
janvier), aspiré puis coincé sous l'eau contre la
4e
porte qu'il inspectait au barrage de l'ile Monsin, le masque
emporté par le courant. Le corps d'Amélia est
retrouvé par un passant à Liège le 9
février, celui Alison (décorée
à titre
posthume de la croix civique de première classe) le 17,
à
quelques mètres de là mais de l'autre
côté
de la Meuse.
Pour mémoire : d'autres Engissois ont
été
décorés pour faits de dévouement.
Ainsi
Vincent, Joseph Gabirel; ùaréchal-ferrant et
boutiquier,
qui le 20 septembre 1864, s'est jeté à l'eau avec
le
pontonnier Mathieu, Joseph Caslety ((tous deux sachant à
peine
nager) et ont sauvé un enfant jouant sur le bord de la Meuse
et
tombé à un endroit où l'eau mesurait
1,20 m de
profondeur ; ils reçurent respectivement la
médaille de
vermeil et d'argent. Le 20 décembre suivant,
Frédéric Vandewalle, garde-barrière du
chemin de
fer du nord, sauva trois personnes d'une maison en feu puis,
monté sur le toit, parvint à maitriser l'incendie
; il
reçu lui aussi la médaille de vermeil.
La demande de classement de la Ferme castrale, formulée
dès juillet 2005, a connu de nombreuses
péripéties
et l'ouverture de la procédure d'enquête ne
démarre
finalement, par enquête publique, que fin février
2012.
Début 2012 aussi, le résultat des
réunions citoyennes que constitue l'Agenda local 21,
entamé en 2011, aboutit à la
désignation d'une
quarantaine de personnes pour former la Commission Locale de
Développement Rural. Celle-ci doit
débattre des enjeux vitaux pour l'entité
engissoise
et proposer des pistes de solutions aux problèmes et
d'amélioration de la qualité de vie dans une
optique de
développement durable.
En mai, le Tour de Belgique passe à six reprises dans
Hermalle
et trois fois dans Clermont et Engis où se
déroule
l'arrivée finale.
Notes
[1]
Thiois = langue du peuple ; mot utilisé pour
désigner l’ensemble des dialectes
moyen-néerlandais parlés au Moyen
Âge.
[2]
En héraldique, « sable » est
la couleur noire.
[2-2]
« Néanderthal », « Neanderthal
» ou très souvent « Neandertal
» (depuis Henri Vallois, en 1952) car le « h
» a disparu lors d'une réforme orthographique de
l'allemand. Dans la nomenclature latine, on écrit toujours Homo neanderthalensis.
[3]
Information sur l'Homme de Néanderthal.
[4]
La
Libre Belgique, quotidien belge, 21 septembre
2006.
[5]
La carpologie étudie les graines et les fruits
découverts en contexte archéologique.
[6]
Il est intéressant de noter que divers auteurs (dont
le
Baron de Reinsberg-Düringsfeld) citent un Jean de Hermalle,
né en 600. Il aurait été
propriétaire-agriculteur et aurait reçu la
visite, dans
son champ, d'un pèlerin qui l'ui aurait annoncé
qu'il
deviendrait évêque.
Incrédule, Jean aurait
répondu, en fichant en terre un bâton qu'il tenait
«
Ce bois sec portera fruits plus tôt que ne s'accompliront tes
paroles. » Aussitôt le bâton
se couvrit de feuilles, de fleurs qui se transformèrent en
fruits (les pommes de
Saint-Jean bien connues dans la région).
Jean fut donc nommé par le roi Dagobert
évêque de
Tongres (après Saint Ébrégise et avant
Saint
Amand), et fut appelé Jean l'Agneau en raison de la
douceur
de son caractère et malgré sa grande taille (un
de ses
tibias de 53 cm de long constitue
une relique de l'église de Nassogne). Il mourut le 25
juillet 637 et est toujours vénéré par
la
population huttoise qui le fête le 25 juillet. La
tradition dit aussi que la mère de Jean de Hermalle aurait
fondé le monastère des Dames blanches
à
Maastricht. La vie de Jean de Hermalle a
été
relatée par l'historien et mathématicien
Hériger
de Lobbes (vers 925-1007) ; Heriger précise qu'il emprunte
l'histoire du saint à la tradition : « cujus
vitam et gesta, ut auditu tantum et relatione a majoribus et aetale
provectioribus accepimus, nos quoque perpaucis absolvamus
». (Gesta, chap. XXIX).
Pour mémoire, le VIIe
siècle est nommé
le siècle
des saints, même si le culte de certains et
certaines fut promu par des membres de leur famille soucieux de
renforcer les droits d'un sang noble par la
légitimité d'un patronage spirituel. Chrodoara, par exemple : elle fut
probablement la grand-mère de la
célèbre abbesse d'Oeren. Issue d'un
célèbre lignage, devenue veuve après
avoir eu des enfants, elle se retira dans une fondation pieuse pour y
achever ses jours. Peut-être en fut-elle abbesse…
Elle
mourut en 634 et fut élevée au rang de sainte au
VIIIe
siècle. On peut admirer son superbe sarcophage,
découvert en janvier 1977, dans la collégiale
Saint-Georges d'Amay,
ville que selon la
légende elle fonda sous le nom de Sainte-Ode.
[7]
Plus de détails sur les
fouilles du Thier d'Olne.
[8]
Voir la Guerre des Awans et des Waroux,
lire le Traité
des guerres d'Awans et des Waroux de Jacques de Hemricourt.
[9]
Document réalisé à partir
d'une plaque photographique du début du XXe
s. par suppression des dépendances ajoutées aux
XVIIIe et XIXe
s. et qui sont actuellement visibles, en perspective, entre la
tour-porche et la tour du XIIe
s. Les arbres qui ont été
plantés au XIXe
et XXe
siècles le long des douves ne permettent plus de
réaliser cette prise de vue.
[9-1]
Baie : en architecture, ouverture pratiquée dans
les murs ou la charpente d'un édifice pour y mettre une
porte ou une fenêtre. (Définition du CNRTL)
[10]
Article sur l'Abbaye de Flône.
[11]
Information sur Pierre-Lambert de Saumery.
[12]
La maison sert aujourd'hui de presbytère ; elle est
classée « monument historique » comme
d'ailleurs la maison de la Héna, rue Camille
Lecrenier).
[13]
Informations plus détaillées.
[14]
Dans http://www.soumagne.be.
[15]
Mallieue
du latin leuca mala,
mauvaise portion de
chemin. Ce nom est déjà
cité dans le Cantatorium
de Saint-Hubert
(première moitié du XIIe
siècle) : In
leuga quae dicitur Mala inter Hoïum et
Leodium.
[16]
Marc Vanesse, Deux
trains en collision frontale, dans Le Soir, quotidien
belge, jeudi 3 juillet 2008, 22:47 Archive en ligne
[17] Nouvel Obs.com, 3
juillet 2008 – Cyberpress.ca, 3 juillet 2008
– Swissinfo.ch, 3 juillet 2008
– Wprost.pl, 3 juillet 2008
– Mediafax.ro, 3 juillet 2008
– TurkishPress.com, 3 juillet 2008
– Nyhederne.tv2.dk, 3 juillet
2008…
Folklore
La tradition orale rapporte qu'au Moyen Âge, un manant
reconnu coupable d'un grave délit fut condamné
à mort par le Seigneur de Hermalle, qui avait droit de haute
et basse justice.
Le bourreau allait lui passer la corde au cou devant la population
assemblée lorsque surgit un cavalier annonçant la
grâce du condamné. Le Seigneur lui-même
vint préciser qu'il pardonnait en raison d'un heureux
évènement qui venait de se produire au
château, et qu'il y aurait fête le dimanche suivant
pour en remercier Dieu. Il ajouta qu'en souvenir de ce jour, les
festivités se répèteraient
d'année en année, le dimanche qui suivrait le 16
juillet.
Légende ? Crédible toutefois, puisque Hermalle
eut sa Cour de Justice…
Quoi qu'il en soit, la Fête du Grand Pardon d'Hermalle
respecte la tradition et se tient le weekend qui suit le 16 juillet.
Voyez l'agenda!
Vous pourrez assister à « la corrida
», une
course à pied fort prisée des amateurs, et le 21
juillet
au feu d'artifice qui rassemble un millier de personnes.
La corrida : pour enfants et adultes
– Stands
associatifs sur la place
– Photos A. Pirotte
En février, on brûle la Macråle
près du Centre culturel qui a recréé
cette tradition.
En décembre, Saint Nicolas parcourt les rues principales du
village dans un petit train précédé
d'une fanfare.
En 2008
Bibliographie
Pour
Hermalle :
Laurent
Melart, L'histoire de
la
ville et chasteau de Huy et de ses antiquitez avec une chronologie des
ses Comtes, et Evesques, Jean Tournay, Liège,
1641.
[Recueil-Bourguemestres]
Recueil héraldique des Bourguemestres de la noble
cité de
liège où l'on voit la
généalogie des
évêques et princes, de la noblesse & des
principales
Familles de ce Païs avec leurs inscriptions et
épitaphes,
Jean-Philipe Gramme, Liège, 1720, p. 186.
[Bouille]
Théodose Bouille, Histoire
de la ville et pays de Liège, T. I, Guillaume
Barnabé, Liège, 1725, p. 331 (Saint-Trond) ,
p. 340 (échafaud)
Saumery, le
château de Hermal dans Les
Délices du
Païs de Liège, Liège, 1738.
[Hemricourt]
Jacques de Hemricourt, Miroir
des Nobles de Hesbaye, 1398 - nouvelle éd. de
Charles-François Jalheau, Bassompierre, Liège,
1741.
; pour Lambert de Haultepenne :
[AE T30/14 -
766] Archives de l'État, Archives du Val Saint-Lambert, 1764, consulté le 4 octobre 2012.
Procès-verbal
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Hermalle-sous-Huy & de
sa Division en Sections, 3 avril 1810, (consultable
à la
Direction régionale du Cadastre de Liège, Service
du Plan).
[Villenfagne]
Hilarion Noël de Villenfagne D'Ingihoul, Recherches sur
l'histoire de la ci-devant principauté de Liège,
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géographique de Bruxelles,
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[AR P1/48 -
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p. 183 (ravages par la garnison d'hermalle) ,
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partie, A. Jeunehomme, Liège, 1841.
Exposé
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la Députation permanente au Conseil provincial,
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Égide-Rodolphe-Nicolas Arntz et A.
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étrangers, 16e
année, Vanderslaghmolen, Bruxelles, 1858, col. 1179
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1181.
Exposé
de la situation administrative de la province de Liège, fait
par
la Députation permanente au Conseil provincial,
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1859, p. 144.
Torfs (Louis), Fastes
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particulièrement en Belgique depuis les temps les plus
reculés jusqu’à nos jours,
1859.
Pasinomie.
Collection des lois, décrets, arrêtés
et
règlements généraux qui peuvent
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invoqués en Belgique. Table de 1814 à 1820, Administration
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Procès-verbaux
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[Pasicrisie]
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commerciale,
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http://www.archive.org/stream/commroyalesartet02belg/commroyalesartet02belg_djvu.txt
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dans Le Patrimoine
monumental de la Belgique, Pierre Mardaga,
Liège, 1992, T. 16/2, p. 616.
Nathalie de Harlez de Deulin, Serge Delsemme, Catherine Guisset-Lemoine
et Marie-Hélène Sohet, Parcs et
jardins historiques de Wallonie, T. I
Liège, Arrondissement de Huy-Waremme, Ministère
de la Région wallonne,
Division des Monuments, Sites et Fouilles, 1993.
Nicole Hanot, « Engis » dans Histoire & Patrimoine
des communes de Belgique. Province de Liège,
Racine, 2010, p. 162 à 167.
« Un mois après sa disparition, le corps d'Alison
a été retrouvé » dans Le
Vif, 18 février 2011.
Points d'arrêts de la SNCB
Ligne
125 de la SNCB
Site
des Terres rouges
Pour
Clermont :
Henri
Joseph
Barthélemi Del Vaux, Dictionnaire
géographique et statistique de la province de
Liège, Jeunehomme
frères, Liège, 1835.
Henri Joseph Barthélemi Del Vaux, Dictionnaire
géographique de la province de Liège,
1ère
partie, A. Jeunehomme, Liège, 1841.
Gilles Joseph Nautet, Notices
historiques sur le pays de Liège, Typ. G.
Nautet-Hans, Verviers,
1853.
Jean-Louis Kupper, Liège
et l'église
impériale, XIe-XIIe siècles, Les
Belles Lettres, Paris, 1981.
Jacques Witvrouw, La
villa romaine
d'Arvy à Clermont-sous-Huy, in Bulletin
du Cercle archéologique Hesbaye-Condroz asbl - Amay, T. XX -
1987-1988,
p. 27 à 54.
Collectif, Hermalle-sous-Huy
dans Le Patrimoine
monumental de la Belgique, Pierre Mardaga,
Liège, 1992, T. 16/1, pp. 343 à 346, 354, 372
à 376.
Nathalie de Harlez de Deulin, Serge Delsemme, Catherine Guisset-Lemoine
et Marie-Hélène Sohet, Parcs et
jardins historiques de Wallonie,
T. I Liège, Arrondissement de Huy-Waremme,
Ministère de
la Région wallonne, Division des Monuments, Sites et
Fouilles,
1993.
Flagothier (Jean), Hermalle-sous-Huy
dans Si
Clermont était conté…,
Ed. Jean
Flagothier, 1995.
Susan B. Edgington (trad.), Albert
de Aachen. Historia
Ierosolimitana. History of the journey to Jerusalem,
Oxford
university press, 2007.
http://www.grip.org/fr/siteweb/images/RAPPORTS/2007/2007-4.pdf
Plan communal d'aménagement, 2002.
Clément Dumas et Luc Mampaey,
Radiographie de
l'industrie d'armements en Belgique, GRIP, 2007.
www.pb-clermont.be
Les 12 heures de Huy
Nicole Hanot, « Engis » dans Histoire & Patrimoine
des communes de Belgique. Province de Liège,
Racine, 2010, p. 162 à 167.
Remerciements
Nos chaleureux remerciements vont à l'asbl Cercle
archéologique Hesbaye-Condroz et, surtout, à
Virginie Delvaux et Paul Renoir †, Georges Plumier
†, Emile Desmet, Jules Feron, Léon Verdin,
Cyrille Meunier † le 29/4/2007, Patrick Hoyoux †,
François Delchambre, Robert Streel et Jacques Berten pour
les documents
qu'ils ont bien voulu nous offrir ou nous prêter, et pour les
souvenirs qu'ils nous ont confiés.
Étant donné la disparition d'une grande partie
des archives communales dans les années 1980, nous n'aurions
pu, sans leur aide, reconstituer certains
éléments de l'histoire récente du
village.
Nous remercions également madame Cécile Medaets,
du
Centre de documentation ferroviaire de la SNCB, pour les recherches
qu'elle a faites et qui nous ont servi de base pour les paragraphes sur
la ligne 125 et les gares de Hermalle et Engis.
Il va de soi que nous sommes toujours à la recherche de
documents anciens sur Hermalle.
Contact : info[arobase]hermalle-sous-huy.be
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