Économie
- Industries
Pendant des siècles, Hermalle-sous-Huy, situé
dans une
plaine fertile d'une vallée riche en argile, schiste
alunifère, pierre calcaire, zinc et houille, aux versants
boisés, a vécu de l'industrie comme de
l'agriculture.
Dès la seconde moitié du IIe
siècle et au début du IIIe,
les artisans y produisent des tuiles, gérant tout le
processus de
fabrication de l'extraction de l'argile à
la
cuisson des produits. Plusieurs tuiles retrouvées lors
des fouilles
archéologiques portent les marques NEH, QVA et
GFP.
Deux
tegulae
(tuiles plates à bords relevés) et un fragment d'imbrex (tuile
faitière posée sur les tuiles plates) de cette
époque – coll. BMG
Plus d'information dans cette section de la page Histoire.
Au XVIe
et XVIIe
siècle, les forgerons de Hermalle
étirent le fer pour les sidérurgies
liégeoise et huttoise [1]
; certains Hermalliens sont bucherons et
charbonniers, fabriquant un charbon de bois indispensable à
la
sidérurgie et à l'industrie armurière.
[2]
D'autres villageois travaillent dans les mines de plomb de la rive
gauche qui appartiennent au riche bourgeois liégeois
Guillaume
Leuwrixht le Jeune, et dans les deux alunières dites de
Hermalle-sous-Huy [3]
(à la Mallieue) où l'on extrait l'alun, un
sulfate double
d’aluminium et de potassium utilisé
depuis l'Antiquité en médecine pour ses
propriétés antiseptique et astringente, en
teinturerie et
en tannerie comme mordant. L'alun extrait dans le pays de
Liège est dit de
fabrique ; il est supérieur à celui
de Rome, du Levant et d'Angleterre pour les teintures fines.
L'Encyclopédie
ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des
métiers, dir. Diderot et d'Alembert, Paris,
1751 à 1772, donne à
l'entrée « Alun » une très
précise
description du travail dans l'alunière de «
Dange », entre Liège et
Huy.
Il s'agit en fait de l'alunière d'Engis qui a
été
exploitée près du plateau des Fagnes au lieu dit
Terres
rouges que les gens de la région appelaient encore au XXe
siècle l'alunière
« d'Enge » -
notons que l'orthographe des noms n'a été que
fort
tardivement fixée à l'écrit et a
encore
évolué ensuite à l'oral ; il n'est
donc pas plus
étonnant de lire dans l'Encyclopédie «
Dange » pour «
d'Engis » que Liege pour
Liége (Liège aujourd'hui) et Hui pour Huy. [Lire
la description illustrée de l'Encyclopédie]
Le site des
Terres rouges d'Engis
L'obtention
de
l'alun nécessitait la combustion du minerai qui se colorait
en
rouge. Après l'extraction de l'alun, les déchets
étaient stockés en tas, formant des terrils
ressemblant
à de la terre rouge ; ils ont donné ce nom au
site d'une surface de 7,4 ha.
Terre rouge apparente en 2011,
suite aux passages de VTT du plateau des Fagnes vers un chemin creux
qui le longe au sud-est.
Ces amas de terre rouge pouvaient également provenir des
résidus de minerais employés à la
fabrication de
la couperose - ancien nom donné jusqu'au XIX e
siècle aux sulfates de fer, de zinc ou de cuivre - et
pouvaient
garder une valeur industrielle car renfermant encore des
quantités plus ou moins importantes de zinc et de plomb.
Pour la petite histoire, les terres rouges firent l'objet d'un
jusgement rendu le 12 mars 1859 par le Tribunal
de Liège :
La famille d'Oultremont, propriétaire du terrain avait
autorisé la veuve Dumont à exploiter l'amas de
terre
rouge ; « mais
ce terrain étant compris dans le
périmètre d'une
concession de mines de plomb et de zinc, octroyée
à la
Société de la Nouvelle-Montagne, celle-ci
prétendit que l'amas de terres rouges, à cause
des
matières plombifères et zincifères
qu'il
renfermait, tombait sous les effets de son titre de concession.
» Le Tribunal, se référant au droit
civil et au
sens du mot mine dans le langage vulgaire comme dans le langage
juridique, jugea que les remblais de terres rouges ne
représentaient ni une mine ni un effleurement ni un nouveau
sol,
même s'ils étaient jusqu'à
l'intérieur du gite minéral
car les déchets avaient parfois été
rejetés
dans les cavités produites par les travaux d'exploitation,
et
débouta la demanderesse. [3c]
Ces dépôts de terre ne comportaient pas une
pollution
supérieure aux valeurs référentielles
actuelles,
mais les scories provenant de la fusion des minerais
métalliques
et les remblais comportaient effectivement des métaux lourds
sur 1,7 ha, ce qui
pouvait polluer la nappe aquifère.
Le site, d'autre part, a
servi au fil du temps de dépotoir sauvage pour les
déchets ménagers et a accueilli des
déchets de
construction.
La réhabilitation, envisagée dès la
fin des
années 1990, est confiée à la SPAQuE.
Elle
s'effectue en 60 jours ouvrables, fin 2001 et début 2002, et
coute 520 500 €.
Une surveillance active continue à s'exercer par
des
campagnes de prélèvement annuelles permettant de
vérifier la qualité des eaux.
En 2012, les Terres rouges voient se réaliser le
début de
travaux prévus par la commune pour une
réaffectation
en zone récréative, juste au sud de la
cité des
Fagnes : deux terrains de football, dont l'un synthétique
pour
pouvoir être utilisé toute l'année, une
buvette et
des vestiaires y
sont aménagés.
Dix ans plus tard, on reparle des Terres rouges dans la presse : le quotidien L'Avenir
du 14 janvier 2023 titre « Les Terres Rouges bientôt
assainies pour un nouveau parking et du logement » et cite
Philippe Lhomme, directeur de la Régie Communale Autonome :
« (…)
le nouveau Décret sols a renforcé les critères et
la Spaque a estimé que l'assainissement déjà
effectué n'était pas suffisant. ». Le
type de ré-assainissement n'est pas encore établi
(enlèvement d'une sérieuse couche de terre et
remplacement par de la terre saine ? ou simple ajout d'une couche saine
?) mais on l'estime à ±
400 000 €…
La RCA, propriétaire du terrain à l'angle de la rue des
Fagnes et de la rue des Alunières, envisage déjà
l'après-travaux : installation du parking le long des terrains
de foot pour libérer une zone permettant la construction de
trois immeubles pour une trentaine de logements au total, l'un des
édifices étant dédié et adapté aux
personnes âgées et Personnes à Mobilité
Réduite.
|
L’industrie des alunières, commencée en
1650 va continuer
jusqu'à la première partie du XIXe
siècle où elle ne parvient pas à faire
face
à la concurrence des produits étrangers
moins
couteux. L'alunière
de Vivegnis par exemple, qui employait encore 88 ouvriers au
début du XIXe
siècle, n’en n'utilise plus que 4,
aidés par quelques femmes, en 1834.
Une nouvelle industrie surgit en 1850…
Une histoire de poudres
En
1850, la
société Hilgers & Cie obtient
l'autorisation par
arrêté royal de construire à
Clermont-sous-Huy une
usine de poudre noire, produit connu depuis le VII e
siècle en Chine et utilisé dans l'artillerie
européenne dès le XIV e
siècle. Cette industrie va jouer un rôle important
tant au
niveau local, sur le plan de l'emploi, national puisque qu'elle a
été le deuxième fabriquant d'armement
en Belgique
à une certaine époque qu'international
puisqu'elle a
compté jusqu'à 73 usines (en 1979) dans le monde,
son
siège étant alors à Bruxelles.
En 1872, le site de Clermont devient propriété de
la société Muller.
En 1919, la poudrerie Muller est fusionnée avec
d'autres
entreprises du même secteur comme l'usine royale Gunpowder
fondée à Wetteren en 1778, dans la
« société anonyme Poudreries
Réunies de
Belgique » - une filiale de la Société
Générale de Belgique ; en 1969 la
dénomination est
S.A. PRB.
L'actionnaire majoritaire de PRB-SGB forme en 1985 le groupe Gechem qui
vend PRB, quatre ans plus tard, au Holding Astra. Celui-ci met PRB en
faillite la même année.
En 1990, la poudrerie de Clermont, renommée PB-Clermont,
passe
dans le giron du groupe SNPE qui appartient à European
Energetics Corporation en 2013.
En matière de produits, Clermont s'est diversifié
au fil
des ans : poudre noire (1850-1962), mèches et cables de
sécurité et de déminage (1860-1969),
poudre sans
fumée à base de nitrocellulose poudres en
granulés
et flocons pour munitions (1894-1964), fabrication de
munitions
(1899-1936), fabrication de nitrocellulose (1901-1940)
En 1952, l'usine acquiert une licence de la firme
étasunienne
Olin ce qui lui permet d'installer à Clermont la
première
unité de fabrication européenne de poudres
à
grains sphériques.
En décembre 1960, la Belgique connait une grève
générale suite à la proposition d'une
Loi
d'expansion économique, de progrès social et de
redressement financier dite Loi unique ; sa durée est courte
en
Flandre mais dure six semaines en Wallonie, avec des manifestations,
des affrontements, des saccages et…quatre morts.
Le
gouvernement, dirigé par Gastoin Eyskens, fait appel
à
l'armée.
Voici un fragment des souvenirs du soldat Jean-Louis Fiems,
né
à Carnières en 1943, fils d'un porion (mineur
contremaitre), diplômé comme ajusteur-outilleur de
l'École Technique provinciale de Huy, étudiant
à
l'École Technique Secondaire Supérieure de
Saffraenberg -
nous respectons l'orthographe du scripteur :
Le
mardi 20 décembre [1960],
les cours furent suspendus et nous devions rester habillés
dans
nos chambres car nous nous avions étés
réquisitionnés pour assurer le Maintien de
l'Ordre suite
aux troubles provoquées par
une grève générale qui avait
débuté
le 16 contre la « loi unique ».
Cependant les vacances de Noël furent coupées en
deux et je
fis partie de la première période, mais nous
devions
être à l'écoute de la radio en cas de
rappel par le
mot code
« Sébastopol » qui fut
prononcé le 27 décembre.
Dès le lendemain du retour à Saffraenberg, le
groupe dont
je fis partie fut envoyé à la
poudrière de Hermalle-sous-Huy pour assurer la garde des
produits très
dangereux et nous ne disposions que de cinq cartouches à
demi-charge dans le chargeur qui ne pouvait pas être sur
l'arme,
le fusil « Lee and Field» , par
peur de bavure vu
notre inexpérience.
Pendant ce transfert, nous sommes passés devant la gare de
Liège Guillemin complètement
ravagé ,
dont il ne restait plus aucunes vitres
et
de nombreuses routes étaient dépavées.
Un responsable de l'usine nous l'avait fait visiter pour nous informer
des risques que l'on encourait.
Il y avait notamment des citernes de poudre noire où l'eau
doit
empêcher tout échauffement afin
d'éviter
l'explosion. Dans les hangars se trouvait
des bâtons de dynamite et des détonateurs, qu'il
qualifiait de moins dangereux. À l'orée du bois,
il y
avait une immense cuve de nitroglycérine sur
d'énormes
amortisseurs et avec, tout autour, des lances d'incendie en batterie
qui pouvaient se déclencher à la moindre
surchauffe.
Tout cela ne nous rassurait pas du tout, ni les gens du village qui
nous avaient apportés quelques gâteaux pour le
nouvel-an
en espérant que nous serions très vigilant. Nous
y avions
aussi fêté l'anniversaire d'un de nos compagnons
d'infortune. [Fiems]
En 1979, on construit un complexe pour
la production de munitions et d'accessoires à destination de
l'artillerie et des tanks avec extension du laboratoire de
métrologie. S'ajoute en 1991
l'édification d'un
parc de production pour la nitroglycérine d'après
un
procédé développé en
Suède et qui
assure l'autonomie de l'entreprise dans ce domaine.
Le site de la poudrerie couvre une zone boisée, en pente, de
quelque
100 ha de la commune d'Engis, dans le secteur de Clermont-sous-Huy
coincé entre Éhein-bas et Hermalle-sous-Huy.
Dans le bas du site
se situent les services généraux, les services de
production, les
laboratoires de chimie, physique et métrologie, les ateliers
de
fabrication des poudres et de la nitroglycérine ; le
laboratoire
d'essais balistiques et les couloirs de tir
sont à mi-hauteur de la pente tandis qu'au sommet se
trouvent les
ateliers d'homogénéisation de la poudre, de
tamisage, de
conditionnement et de stockage des produits finis.
Depuis 2009, la
poudrerie dispose sur le site de trois nouveaux
dépôts de poudre ou de
nitrocellulose humectée ce qui lui évite de
devoir gérer une partie de
ses stocks dans les dépôts militaires.
Vue aérienne du site -
Crédit d'image : Google maps, avril 2013
PB-Clermont est actuellement spécialisée dans la
fabrication de la poudre propulsive pour armes et occupe quelque 90
personnes pour une production 200 kg de nitroglycérine et de
poudre sphérique allant jusqu'à 2 000
T par an.
Cette poudre sphérique concerne tant l'usage militaire
(munitions de 4,6 mm à 25 mm), charges secondaires pour
mortiers
de 60 mm et 81 mm, et charges explosives), que l'usage civil (toutes
sortes de munitions sportives et cartouches de chasse 12 mm, 16 et 20
mm) et l'usage industriel (tous types de cartouches pour outils,
cartouches d'abattage des bovins, etc.)
Disposant de l'une des plus grandes capacités de production
au
monde en munitions de petits et moyens calibres, elle fournit la
plupart des plus grands fabricants internationaux de munitions.
Classée SEVESO en Belgique, PB-Clermont a
développé un système de
qualité conforme
aux normes internationales ISO 9001 et AQAP 120, qui
établissent
par des règles et des procédures les
tâches de
chaque membre du personnel. [8]
Ces mesures n'abolissent pas totalement les risques d'accidents : le 7
février 2013, un début d'incendie est rapidement
maitrisé à la
Poudrerie Belge de Clermont-sous-Huy, sans faire de
blessé. Le 2 aout se produit une fuite d'acide sans
conséquence autre qu'un confinement momentané des
riverains. Il en est autrement le 26 mars 2013 quand 500 kg de
poudre
noire s'embrasent dans l'atelier de tamisage de la SA Poudrerie. Deux
ouvriers, Patrice Ramakers et Kevin Mahy, sont gravement
brûlés. Kevin
décède au centre des grands brulés de
Loverval
huit jours plus tard, Patrice le 28 avril suivant.
En avril 2024, sous le nom "Eurenco", l'entreprise annonce un nouvel
investissement de 80 millions d'euros sur le site hermallien.
À cette époque, ce site est le plus grand au niveau
européen pour la production de poudre pour fabrication de
munitions de petit calibre, et le deuxième plus important au
niveau mondial.
|
Dès le XVIIIe
siècle,
Hermalle-sous-Huy a connu une activité industrielle
importante
par l'extraction de la pierre et la fabrication de chaux.
Avou des
pîres al tchås, on fêt del
tchås…
èt li
« Groupe Lhoist »
Une
évidence
: avec des pierres à chaux, on fait de la chaux !
Et la fortune
d'un groupe industriel mondial né à
Hermalle-sous-Huy :
LHOIST.
Employée
dès l’Antiquité égyptienne,
la chaux
résulte de la pyrolyse des pierres calcaires (pîres al
tchås
en wallon) — composées de calcite, ou de dolomie
lorsque l’eau
circulant dans les roches avait apporté du
magnésium — qu’on calcinait
dans des fours chauffés au bois ou aux fagots de
bruyères.
Ces
fours ont évolués jusqu’à
devenir
de hauts ouvrages en maçonnerie, garnis de briques
réfractaires, que
les chaufourniers remplissaient, par le haut, de couches
alternées de
pierres et d’un charbon qui, pour Engis, provint parfois des
mines de
Charleroi.
Le feu, allumé au bas du four, permettait
d’atteindre la
température de ± 1000 °C
nécessaire à la cuisson et la crote di
tchås’,
la chaux vive, était recueillie ensuite dans une autre
bouche au bas du
fôr sur des grilles qui la séparaient des
cendrées du charbon. Elle
pouvait être utilisée telle quelle ou pouvait
être « éteinte » par
arrosage ou immersion dans l’eau ; on l’appelait
alors simplement tchås’
— d’où
l’expression courante en wallon : Avou des pîres al
tchås, on fêt del tchås’.
On l’employait — on l’emploie encore
— pour combattre l’acidité des terres
cultivables, pour plafonner,
blanchir et désinfecter, pour préparer la
pâte à papier, pour épurer
l’eau, raffiner le sucre, etc. Mais les fours et
les méthodes de
production ont fort changé…
À
Hermalle, la grande industrie mondiale commence par un mariage :
En 1889, Hippolyte-Joseph Dumont, simple ouvrier natif de
Clermont-sous-Huy qui a travaillé dans les
carrières
d’Ampsin, épouse Caroline Wautier [4].
Hippolyte Dumont et sa famille
Auteur inconnu : nous vous remercions de
nous donner des indications pour le crédit photographique.
Un an plus tard, reprenant l’exploitation des
carrières et
les deux petits chaufours de la commune d’Ampsin, il
débute l’histoire d’une firme qui a
acquis une
envergure internationale au XX e siècle
par le travail de son gendre, Léon Lhoist.
Celui-ci a fondé d'abord les
Établissements Léon Lhoist à Jemelle,
racheté des usines en Belgique et en France, et
créé le
groupe Lhoist qui entre sur le marché américain
dans les
années 1980 puis s'étend au Brésil et
à
l'Asie au XXI e
siècle.
Cela s'est évidemment produit petit à
petit…
Hyppolite et Caroline ont donné leurs noms de famille
à la société Carrières
et Fours à Chaux Dumont-Wautier qui
achète en 1910 des
terrains à Saint-Georges et à Hermalle-sous-Huy
où
elle installe son siège social.
L’importance des
gisements comme la proximité du chemin de fer, de la Meuse,
du
bassin industriel liégeois promettaient un
développement
considérable — la carrière de la
Mallieue, en face du pont de Hermalle, a
atteint de nos jours le site de la Kérité
modifiant intégralement collines, rochers
et même friches industrielles bordant le fleuve.
En octobre 1945, le député Demoitelle
évoquera
à la Chambre la difficulté de se fournir en
matérieux pour réparer les logements
sinitrés par
les bombes ; il citera la production de chaux à Amay et
Engis : bien qu'il y ait là
énormément de petits
industriels qui fabriquent la chaux, il leur est impossible d'en
fournir car leur production est exportée au
Grand-Duché
(en avril de l'année suivante, un autre
député se
plaindra du départ de trains d'engrais d'une usine d'Engis
pour
la Hongrie sur invitation d'une nation alliée).
Dumont-Wautier n'était donc pas seule à
travailler la
chaux mais elle était la plus importante : dans sa
première décennie, l'entreprise a fait construire
sur la
rive
gauche d’Hermalle d’immenses fours qui sont alors
parmi les
plus performants d’Europe, un groupe de 6 chaufours tout
près de la gare et un autre de 3 près de la
chapelle
dédiée à Sainte-Barbe.
Carte
postale : Les 6 fours à
chaux de Hermalle dans les années 1920.
Les 6 fours près de la gare,
en juillet 2010
Les 3 fours près de la
chapelle, en juillet 2010.
Ces fours sont
restés en
service jusqu’en 1957 où ils furent
remplacés par
les tout premiers fours rotatifs européens,
placés parmi
les plus grands du monde, chauffés au charbon
jusqu’en
1959 où le combustible devint le fuel.
En 1969, deux fours
verticaux au gaz naturel ont été mis en
service,
deux semblables s’y sont ajouté en 1971 et un
nouveau four
rotatif est entré en action en 1975. Le
développement des installations et des carrières
a
continué après la fusion des communes de 1977 qui
a
ôté la Mallieue à Hermalle, et donc la
majorité des installations de la firme.…
Au 15 janvier 2020,
le site web de l'entreprise, Lhoist.be, indique à sa page Historique :
« Aujourd'hui,
nous sommes un des leaders mondiaux en production de chaux, dolomie et
autres minéraux. Nous continuons notre croissance par
l'acquisition et l'entrée sur de nouveaux territoires. En
misant
sur les attentes des clients existants et nouveaux, nous investissons
également dans de nouvelles installations et dans le
développement de notre portefeuille de solutions et de
produits
innovants.
Ces
dernières décennies, la production du Groupe a
été multipliée par dix et son chiffre
d'affaires
par 40. Lhoist exploite 100 sites répartis dans plus de 25
pays
et compte 6 400 employés de plus de 40
nationalités
différentes. »
En 2019, ce panneau, installé à la Mallieue, au niveau 0
au croisement de la voirie (en beige) et de la voie ferrée de la
firme (en bleu foncé), donne une idée de l'importance des
installations :
Et cependant, le 9 septembre de cette année-là, le groupe décide de
mettre
fin à la production de chaux sur le site hermallien. 117
emplois
vont être supprimés en Wallonie, dont 64
à Hermalle.
Les réunions de négociations se sont
succédées, des piquets de grève ont
été installés, on a encore
négocié
et, finalement, un accord social a été obtenu
à la
mi-janvier 2020 : il n'y aura que 100 départs en Wallonie.
Le 11 janvier 2023, les quotidiens L'Avenir, La Meuse, la
Dernière Heure annoncent que Hermalle-sous-Huy va devenir la
capitale mondiale du bloc de maçonnerie écologique
à l'horizon 2025 !
Avec la société Prefer d'engis, avec Fluxys
Belgium et Orbix (Farciennes), Lhoist a mis au point le projet CO 2ncrEAT
(« Manger du CO 2 ») qui implique d'utiliser une
partie des fumées produites lors de la fabrication de la
chaux par Lhoist et de les mettre en contact avec le produit du lavage
et du concassage de déchets de fabrication de l'acier
inoxydable, le Carbinox ®,
qui a la particularité d'absorber le CO 2.
On peut résumer en un schéma :
La motivation de ces entreprises est claire : aider la
décarbonatation de l'industrie belge.
Elles vont en effet récupérer et valoriser des
résidus de fabrication pour fabriquer des blocs de
maçonnerie à empreinte cabone négative
puisqu'ils renfermeront plus de CO 2 qu'il n'en
aura fallu pour les produire.
|
Des Blocs Bertrand à Prefer
Armand Pirotte, qui fut directeur de l'école fondamentale de Hermalle-sous-Huy et échevin d'Engis raconte :
L'entreprise a été fondée en 1951 par Joseph Bertrand.
Il acheta les prés du Thier des Vaches
pour y installer son chantier. Il y monta une petite cabane en planches
pour y remiser quelques sacs de ciment, pelles, brouettes en bois et le
moule à blocs de fabrication artisanale.
C'était en 1952, le CHANTIER BERTRAND était né.
L'entreprise CHANTIER
BERTRAND sprl
nait donc à Hermalle-sous-Huy, au n° 1 de la rue Magotte.
Elle profite, dans les années 1980, de la création du
parc d'activités
économiques pour s'y installer et bénéficier d'une
plus grande superficie. Les
blocs Bertrand ont une bonne réputation dans le monde de la
construction et de
la rénovation, auprès des entreprises et des particuliers
comme, bien
évidemment, des négociants en matériaux,
même si, au niveau des villageois,
l'estime qu'on porte à l'entreprise va se teinter de peur :
En 2008, Jacqueline et Jean Werpin tirent la sonnette d'alarme : tous deux
atteints d'un cancer, ils s'interrogent sur la cause de la maladie qui les
frappe car ils constatent que dans les cinq dernières années, 21 personnes
souffrant de cancer sont comptabilisées dans le quartier des rues Magotte et
Lepage… La pollution du sol de l’ancienne usine ne pourrait-elle en être
responsable ? Presse comme administration communale sont alertées et
l'université de Liège lance une enquête avec prises de sang. En octobre
2009, ses résultats sont livrés : aucune épidémie n'est liée à la pollution du
sol hermallien.
En 2016, les Chantiers Bertrand sont repris par le groupe Portier qui, via sa
filiale Prefer, possède son propre chantier de production aux Awirs (Flémalle)
et souhaite s'agrandir. Les trois emplois de Hermalle sont préservés, la
surface de stockage est étendue, de nouveaux moules permettent la
fabrication d'une gamme de produits plus diversifiée, pour passer d'une
production de 3,5 millions de blocs en un an à 6 millions annuels. Portier fait
tester quotidiennement sa production et réutilise les déchets pour le coffrage
des voiries.
En 2021, Prefer se met à tester la production de blocs avec du CO2 pur
mais, devant le prix de revient du bloc écologique obtenu, doit changer son
fusil d'épaule. La décision d'utiliser une partie des fumées produites
par Lhoist va permettre la production de blocs sans aucun ciment à un prix
sensiblement pareil à celui du matériau traditionnel.
Cette production devrait
démarrer en 2025, le temps d'obtenir tous les permis indispensables, de
construire le dispositif d'extraction et de refroidissement des fumées et
d'installer le pipeline de 2 km qui, passant sous le pont de Hermalle-sous-Huy,
reliera le site de Lhoist en rive gauche de la Meuse à l'usine de Prefer qui se
trouve sur la rive droite. - Information donnée le 11 janvier 2023 par les quotidiens L'Avenir, La Meuse, la
Dernière Heure.
|
Au
XIXe
siècle, même si J.J.P. Paquo &
consorts ont obtenu en décembre 1829, une concession
pour l’exploitation de la calamine et du plomb sur le
territoire
hermallien, maçons et charpentiers sont les
professions les mieux
représentées à Hermalle
même, sur la rive
droite où se développe la production de betterave
sucrière et l'élevage bovin et chevalin.
La construction navale à Ombret, la briqueterie
à Amay,
les charbonnages de Saint-Georges et d'Engis constituent
d’autres
pôles industriels de la rive
gauche qui fournissent des emplois aux Hermalliens.
Les gisements de zinc offrent aussi des débouchés
dans la
vallée, et notamment à Engis
où est
créée, en 1828, la Société
Métallurgique d’Engis - lire
l'article de Pierre Jadot sur cette société.
Prayon
En
1845, la Société
Métallurgique d’Engis et d’autres
entreprises fondent la société
de la Nouvelle Montagne - lire l'article très
détaillé de Pierre Jadot - qui,
après la
découverte de gisement de phosphate en Hesbaye, se met
à
fabriquer aussi des engrais chimiques.
En 1882, elle devient la
Société Métallurgique de Prayon et
va concentrer, au XX e
siècle, ses
activités sur la chimie.
Le groupe Prayon
est
mondialement connu pour sa production et sa commercialisation de
produits phosphatés et fluorés -
destinés aux
applications industrielles et alimentaires (20%) et qui interviennent
également dans l'élaboration de
fertilisants.
Prayon
SA a reçu en février 2004 une triple
certification
pour son Système de Management Intégré
en
matière de Qualité (ISO 9001:2000),
d'Environnement (ISO
14001) et de Santé et Sécurité (OHSAS
18001) sur
ses sites d'Engis et de Puurs (Anvers).
En 2009, Prayon investit 50
millions d’euros dans une nouvelle unité,
dénommée Sulfine, pour la
production de 345 000 tonnes d’acide sulfurique par an
à Engis, avec
cogénération de vapeur et
d’électricité, construite pour
réduire
fortement l’empreinte écologique du site :
- la récupération de vapeur
générée par la production
d’acide sulfurique donne une nouvelle source
énergétique qui permet la suppression
d’emploi de fuel,
- la diminution
d’achat de gaz naturel et la turbine-vapeur couvre 70 % des
besoins en
électricité de l’usine.
L’installation permet une réduction de 43 % des
émissions de CO 2 du site
d’Engis. [4-1]
La même année,
Prayon aborde la
nutrition en devenant l’actionnaire majoritaire de THT, une
société qui développe et produit des
ferments
lactiques tant pour les probiotiques
que pour les industries de la boucherie-charcuterie et de la
boulangerie.
En 2013, Prayon-Engis reçoit l'honorifique
« Prix
belge de l'énergie et de
l'environnement » pour un
projet d'optimalisation de son réseau vapeur indispensable
au
séchage de l'acide phosphorique
réalisé en
collaboration avec la spin-off liégeoise PEPITe ; 60
opérateurs, spécialement formés,
utilisent un
outil de pilotage qui permet d'observer la consommation de vapeur en
temps réel et d'effectuer les corrections
nécessaires
pour retrouver le niveau optimal recherché. Outre une
diminution
de la facture de gaz, le processus permet une réduction de
30
tonnes par an du rejet de CO2. [4-3]
Le 3 janvier 2023, le journal lavenir.net
annonce : « Prayon, à Engis, renforce sa
position
dans la chimie du phosphore. La société
engissoise Prayon
achève le rachat de parts dans Febex, leader
européen de
l’acide phosphorique à usage
électronique. »
Febex, société suisse installée
à Bex,
employant près de 60 personnes, a enregistré un
chiffre
d’affaires de 32 millions d’euros en 2021. Avec 97%
des
parts, Prayon devient l’actionnaire majoritaire et entre tant
dans le marché de l’électronique
à fort
potentiel de croissance en Europe et aux États-Unis que dans
le
secteur pharmaceutique, et élargit sa palette de solutions
industrielles en aval de la production d’acide phosphorique
purifié dont elle est le leader européen.
|
Quand on se rappelle que les usines de zinc diffusaient de telles
fumées au
début du XXe siècle
qu'il était impossible
d'élever des chevaux au Sart Lombard de Hermalle…
[4-2]
Le petit commerce, florissant dans la première
moitié du XXe
siècle au centre du village, décline fortement suite à la
construction,
au début des années 1980, de la voie express N90
à
quatre bandes de circulation, qui
allège fortement le charroi automobile mais prive de
chalands
les commerçants ; l'installation des
magasins à «
grandes surfaces » d'Amay, Engis, Huy, Jemeppe et la
modification des habitudes de consommation entraine de plus la
clientèle locale à délaisser les
petits
fournisseurs.
En
italique : les entreprises qui se sont installées juste
après la Deuxième Guerre mondiale
En gras, colorés en bordeaux : les commerces
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13 |
Épicerie
Victor Daxelet
Chaussures
Stenbeck
Menuiserie Victor Deleuze
Mercerie
Pirotte
Cordonnerie Julien Dardenne
Crème
glacée Martin Simon
Charbons Jean Davin + Essence BP
Couture Angèle Pirard
Marie Davin : Essence Texaco + Taxi Emile Lacroix
Boucherie Sacré
Café et Salle Viatour + Coiffure Albine Viatour
Tapis & peintures Albert Arnoldy
Couture Jeanne Riga |
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28 |
Café
des Sports
Boulangerie Victor Plumier
Coopérative (alimentation générale,
droguerie, quincaillerie...)
Épicerie Sacré
Pharmacie
Épicerie
« Bien être »
Garage
Grandmaison
Café du Centre Marcel Neuville
Café Mossoux
Épicerie Hennuy
Épicerie Herman
Boulangerie des Frères Dumont
Épicerie Polard
Crème glacée Alphonsine Dardenne
Vélos & Bonbonnes de gaz Praillet |
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44 |
Épicerie
Madeleine Obrié
Vélos & Bonbonnes de gaz Rosier
Épicerie Blanche Feron
Menuis./cercueils
Léonard Focant
Quincaillerie Bertho
Couture Lecrenier
Charbons Jules Dirick
Épicerie Albine Vanderbelle
Taxi Tombeur
Jardinage Joseph Lantier
Épicerie Dessel-Hougardy
Épicerie Jules Sacré
Blocs
de construction Bertrand
Coiffure
Désiré Streel
Taxi Gaston Biettelot
Cordonnerie |
Informations
recueillies en 1996 auprès d'anciens villageois par Nicole
Hanot,
et publiées dans la page
Association VABA du mensuel du
Centre culturel.
1
2
3
4
5 |
Menuiserie
Delhalle
Menuiserie Plastifen
Menuiserie Ateliers de la Colonne sans fin
Boucherie Laurent
Boulangerie Aux délices de Marie-Lou |
6
7
8
9
10
11
12 |
Carosserie
Voué
Friterie de la place
Épicerie Benoît & Isabelle Verhulst-Doyen
Pharmacie
Garage Hermalle Motor
Café du Centre
Coiffure Sylviane |
13
14
15
16
17
18 |
Café
de la Tour
Les Antiquaires aux champs
Pommes de terre et épicerie
Ferme D'Haeyère
Pêcherie du Val d'Oxhe
Horticulture Les Coccinelles
Chris Ambulance |
1
2
3
4
5
6
7
|
parc d'activités industrielles au nord de la RN90
Menuiserie Plastifen
Équicoaching
Pompes funèbres Grevesse
Menuiserie Ateliers de la Colonne sans fin
Carosserie
Voué
Spar (ex-épicerie Verhulst-Doyen) |
8
9
10
11
12
|
Pharmacie
Garage Hermalle Motor
Kiné M. Cop
Soins esthétiques « À l'essence
des sens »
Syndicat d'initiative
Brocante Livres & objets (ex Antiquaires aux champs) + cafétéria
|
13
14
15
16
17
18
19 |
Location de box pour chevaux
Rest. épisodique Val d'Oxhe
Production pommes de terre
Casa del Mio Nonno (vins le weekend)
J-Luc Lacroix, fasciath., kiné
C. Libert, médecin généraliste
Fiduciaire Welliquet
|
Et
comme il n'est pas toujours évident de distinguer
« commerce » et « service »,
voici un autre tableau comparatif :
|
1946 |
1996 |
2023 |
|
|
1946 |
1996 |
2023 |
commerces |
40 |
12 |
9 |
|
coopérative / supérette |
1 |
0 |
1 |
épiceries |
11 |
1 |
0 |
|
couture |
2 |
0 |
0 |
boucherie |
1 |
1 |
0 |
|
coiffure |
2 |
1 |
1 |
boulangerie |
2 |
1 |
0 |
|
tapis / peinture |
1 |
0 |
0 |
crème glacée |
2 |
0 |
0 |
|
quincaillerie |
1 |
0 |
0 |
café / taverne |
4 |
2 |
1/2* |
|
entreprise d'électricité |
0 |
1 |
0 |
combustible charbon & gaz |
4 |
0 |
1 |
|
entreprise de jardin |
1 |
0 |
0 |
pharmacie |
1 |
1 |
1 |
|
entreprise de mécanique |
0 |
1 |
1 |
médecin |
1 |
2 |
1 |
|
entreprise de construction |
1 |
1 |
0 |
ambulance |
0 |
1 |
0 |
|
entreprise de menuiserie
|
0 |
3 |
2** |
taxi |
3 |
0 |
0 |
|
kinésithérapeute |
0 |
2 |
2 |
vélo |
2 |
0 |
0 |
|
esthétique |
0 |
0 |
1 |
essence |
2 |
0 |
0 |
|
coaching |
0 |
0 |
1 |
garage / carrosserie |
1 |
2 |
2 |
|
salle de fête |
2 |
2 |
0 |
cercueils |
1 |
0 |
0 |
|
exploitations agricoles |
11 |
2 |
2 |
pompes funèbres |
0 |
0 |
1 |
|
comptable |
0 |
2 |
1 |
cordonnerie |
1 |
0 |
0 |
|
Brocante/bouquinerie |
0 |
1 |
1 |
mercerie
|
1 |
0 |
0 |
|
friterie |
0 |
1 |
0 |
chaussures |
1 |
0 |
0 |
|
pêcherie |
0 |
1 |
0 |
|
|
|
|
|
horticulture |
0 |
1 |
0 |
* ouvert 1 jour et demi / semaine
** hors parc industriel
Le déclin de l'activité agricole,
libérant des
terres, permet la création d'un parc d'activités
industrielles de 301,25 ha par le Service Promotion Initiatives (à l'époque «
Société
Provinciale d'Industrialisation »).
Le début des procédures
nécessaires
découle de l'arrêté
ministériel du 26
novembre 1968. L'acquisition des terrains se fait en 3
phases,
entre 1968 et 1973.
La société allemande Knauf, qui produit des
plâtres pour la construction, s'y installe en 1974.
Knauf
En
1932, les deux
frères Karl et Alfons Knauf fondent en Allemagne une
société pour l'exploitation du gypse et
développent la production de plaques de plâtre
dès
1958. Cette activité connait une importante croissance et la
Gebrüder Knauf s'installe à Engis en 1974 pour se
rapprocher de son partenaire Prayon.
Les années 1990 voient son extension en Europe de l'Est
(où elle est la première entre prises de l'Ouest
à
s'implanter), aux U.S.A., en Asie, en Amérique du Sud,
diversifiant ses activités et investissant dans la
recherche.
Knauf est aujourd'hui un leader mondial dans le
parachèvement
des revêtements. Si elle est davantage connue des bricoleurs
et
des maçons belges pour son « Goldband
», un
enduit de plâtre prêt à l'emploi, elle
produit aussi
des isolants – comme la laine de verre –, des
enduits
extérieurs, des plafonds en fibre minérale, des
mortiers
et produits de jointoyage pour pavements…
La gestion du groupe est restée aux mains de la famille qui
veille à ce qu'un haut niveau de qualité soit
toujours
respecté quelles que soient les innovations.
Avec quelques 240 employés à Engis, une flotte de
près de 100 camions et trois bateaux, un stock de plus de
400
articles, un laboratoire reconnu comme centre de compétence
pour
l'£Europe de l'Ouest et l'Amérique du Sud, Knauf
s'implique dans le projet d'Eco-zoning engissois et tente de
réduire ses émissions de particules fines mais
n'a pas
encore résolu le problème du
soulèvement des
poussières blanches que le vent balaie souvent au-dessus de
la
nationale 90 vers les habitations de Éhein-Bas...
|
Parc
industriel de Hermalle-sous-Huy, entre la Meuse et la N90 qui serpente
à droite.
À droite de cette route, le village de Hermalle.
Sur la
rive gauche, les carrières de Dumont-Wautier bordent la
Mallieue
qui relèvent depuis 1977 de Saint-Georges-sur-Meuse.
Viennent ensuite, juste
avant le village d'Engis, les installations
de Prayon auxquelles font face celles de Knauf.
Photo aimablement communiquée par la SPI+
On trouve aujourd'hui dans ce parc des entrepôts, des firmes
traitant la chaux, les matières premières de
carrière, le béton ou les peintures, mais aussi
scierie et
menuiseries, une ferronnerie d'art, etc. [5]
Ce parc bénéficie de voies de transport
multimodales :
route N90, chemin de fer (ligne Val Saint-Lambert-Hermalle-sous-Huy
n° 285 reliée à la 125 permettant une
vitesse de 40
km/h sur 1 voie de 7,9 km) et port fluvial.
Un port industriel a en effet été
recréé à Hermalle, couvrant 50 a sur
une longueur de
rive de 192 m, avec 2 quais de déchargement et 2 dalles de
stockage ; par arrêté
ministériel du 18 juin 2001, il est
geré par le Port autonome de Liège.
Le tonnage carrier manipulé au port
d’Hermalle-sous-Huy dépasse actuellement les
1 600 000 tonnes [6] dont
la majeure partie dépend de l’entreprise
Lhoist qui, à partir de 1998, a progressivement
transféré de la route vers la voie
d’eau son trafic de pierres dolomitiques. [7]
«
En Wallonie, nos usines de Marche-les-Dames et de
Saint-Georges-sur-Meuse, toutes deux implantées en bordure
de
Meuse, produisent un total de quelque 5,3 millions de tonnes par an de
pierres dolomitiques et de chaux. Chaque année,
notre site
de
production de Marche-les-Dames doit expédier vers nos fours
à chaux de Saint-Georges-sur-Meuse 1 200 000 tonnes de
pierres
dolomitiques. À partir de l’automne
2004, la
totalité de ce flux a été
confiée au
transport fluvial ! Depuis, quatre bateaux suffisent à
transporter quotidiennement
5.500 tonnes sur 33 kilomètres de Meuse. Pour le
Groupe Lhoist,
le choix du transport fluvial représente, chaque
année,
le retrait de près de 85 000 mouvements de camions entre les
deux sites. Nous avons résolument mené
cette politique de transfert
modal de la route vers la voie d’eau en raison de son impact
sur
l’environnement – réduction des
nuisances sonores,
des poussières, des émissions de gaz à
effet de
serre – , sur la mobilité et sur la
sécurité, de son coût
économique, mais aussi
de sa valeur stratégique. Pour le Groupe Lhoist,
comme pour ses
clients, la voie d’eau offre un avantage concurrentiel
stratégique : elle sécurise ses
expéditions
à forts volumes sur le long terme, en raison de
l’importante réserve de capacité dont
elle dispose
actuellement. »
François-Xavier
DUROY, Responsable Logistique et Administration des Ventes
Lhoist Europe de l'Ouest – dans la page Transport fluvial du site sur
les voies hydrauliques de la Région
wallonne.
Au début des années 2010,
deux nouvelles voiries sont créées de part et d'autre de
la rue du Pont pour permettre l'installation de nouvelles entreprises :
vers l'est, la rue Malakof rappelle l'existence
(et la disparition) d'une tour emblématique de la victoire des
Français sur les Russes en 1855, bâtiment qui avait
été construit par la famille de Potesta tandis que serpentant à l'ouest, bordée par la section hermallienne du RAVeL n°1, la rue des Tuiliers célèbre l'importante industrie tuilière hermallienne de l'époque gallo-romaine.
C'est par cette rue des Tuiliers qu'on accède notamment
à l'« entreprise de traitement de voitures », Belgian Scrap terminal (BST) qui va s'intaller en bord de
Meuse : « De
l'aveu même du bourgmestre d'Engis, il était temps que le
dénouement intervienne. Cela fait deux ans en effet que la
commune et la direction de BST collaborent sur un projet d'usine de
traitement des voitures sur le zoning industriel d'Engis. C'est
que le bourgmestre s'est montré intransigeant sur certains
aspects, avant d'octroyer le précieux permis. « Cette usine va s'implanter non loin d'une zone urbaine, nous
devions donc avoir des garanties pour les habitants »,
relève Serge Manzato. Résultat : le permis
délivré à l'entreprise anversoise est un
modèle du genre, le bourgmestre l'assure. Il faut dire que
les deux parties auront mis du temps à tomber d'accord. «
L'usine comptera notamment un broyeur à métaux, une
machine qui fait énormément de bruit, explique le
bourgmestre. L'entreprise a donc promis de construire un capotage
autour du broyage, pour l'isoler un peu. ». L'avenir
engissois s'annonce donc plutôt rose, pour BST. » Sophie Lejoly, « Engis : BST s'installe dans le zoning », in Le jour, 11 janvier 2006.
L'avenir se révèlera moins rose pour les habitants :
Le
23 janvier 2024, l'émission Investigation de la Radio-télévision belge francophone (RTBF) met en
évidence une importante pollution générée
par les sept broyeurs à métaux de Wallonie – dont
celui d'Engis/Hermalle-sous-Huy : «
Les recycleurs de métaux présents en Wallonie ne
respectent toujours pas l’ensemble des critères
fixés dans leur permis. Dans les retombées
atmosphériques, on voit des dépassements de polluants
cancérogènes pouvant aller jusqu’à 600 fois
au-dessus des normes. »
Depuis 1986, les polychlorobiphényles (PCB), composés
chimiques inventés comme isolant électrique mais qu'on
retrouve aussi dans des peintures, des huiles et des lubrifiants, sont
interdits car, reconnus cancérigènes et perturbateurs
endocriniens, ils ont une durée de vie dans
l’environnement qui peut aller jusqu’à plusieurs
centaines milliers d’années. On les retrouve pourtant dans
des vieux déchets voués au recyclage et le
déplacement de la mitraille comme son broyage créent des
poussières toxiques qui contaminent l’environnement proche
des usines.
L'installation de filtres à charbon actif sur les
cheminées des usines de recyclage des métaux a
limité réellement la diffusion des polluants mais « le
va-et-vient des camions, le déchargement de la matière
première et la manutention de la mitraille par
d’énormes engins de chantier génèrent
également beaucoup de poussières. C’est ce que
l’on appelle les émissions diffuses. Ces poussières
toxiques qui s’envolent contiennent des PCB, des dioxines et bien
d’autres substances dangereuses pour la santé.»
L'enquête de la RTBF, qui a consulté au Service public de
Wallonie (SPW) les rapports des émissions diffuses des 7
broyeurs à métaux wallons pour 2021 et 2022, montre que
les dépassements des normes autorisées sont colossaux, et
que pour le PCB 126, le plus dangereux, ils étaient de 12
à 597 fois au-dessus de la norme de 10 ng/kg.
Cette émission de la RTBF secoue tant les habitants que les politiques et que le reste de la presse !
Engis/Hermalle-sous-Huy est le deuxième plus mauvais des sept
broyeurs… [Site de la RTBF #Investigation]
BST, qui avait prévu une séance d'information
annonçant son désir de poursuivre son installation
(ci-contre), se voit dans l'obligation de l'annuler. une réunion se fera
finalement le 10 avril suivant dans les locaux du Centre culturel avant
la réalisation d'une étude d'incidence.
Grues prélevant des ferrailles pour les déposer sur le
tapis roulant qui les transporte dans le bâtiment (13 mai 2024)
|
|
Vue, depuis la rive gauche de la Meuse, des ferrailles et de la poussière, mai 2024.
Une firme née en 1958 à Hottine, aux confins ouest
d'Hermalle et Clermont, par la volonté d'Émile Deville et
son épouse, et qui a connu un important développement
s'est installée rue des Tuiliers : nommée SA Marchandise
depuis 2008, elle distribue les marques Manitou, Case IH & Steyr,
Pottinger, Rolland, Mustang & Gehl, Avant Tecno et Toyota tant en
vente qu'en location de plus de 550 machines ; son volume d'affaires
dépassait les 17.000.000 € en 2018.
Juste à côté d'elle, un nouveau volume s'ouvre
officiellement à la mi-mars 2023 : c'est le centre de tri Sitel
de l'intercommunale de traitement des déchets liégeois
Intradel. L'augmentation de la masse des emballages en plastique,
métaux et cartons à boissons collectés a
effectivement rendu difficile le travail dans les locaux de Seraing et
indispensable la construction à Hermalle d'un nouveau centre de
tri d'une capacité de 38 000 tonnes (dont 12 000 seront
apportées par une intercommunale de la province du Luxembourg).
Cela a demandé un investissement d'une cinquantaine de
millions d'euros avec automatisation de nombreuses étapes du tri
tout en préservant une cinquantaine d'emplois, le tri
manuel restant partiellement en vigueur Kandilaptis.
Notes :
[1]
En 1525,
par
exemple, Hermalle livre par bateaux 45,4 tonnes de fer
étiré au
débarquadère de Huy. (Marc Suttor, Vie et dynamique d'un fleuve :
La Meuse de Sedan à Maastricht (des origines à
1600), De Boeck Université, 2006, p.
365.)
[2]
En 1576, on
charge 598 tonnes
de charbon de bois à Hermalle, et 997 tonnes
l'année
suivante. (Marc Suttor, op.
cit. p. 502.)
[3]
Pour Leuwrixht le Jeune, voir « La vie à
Liège
sous Ernest de Bavière (1581-1612). Études
archéologiques (1) » dans
Bulletin de l'Institut
archéologique liégeois, Tome LX,
Liège, Maison
Curtius, 1936, p. 12.
Pour les deux alunières, elles sont citées dans
Constans fils
de Paris, Tableau
politique du département de l'Ourte en 1800,
M. Lemaire, Bruxelles, nivôse an IX (janvier 1801)
–
aimablement communiqué par la Commission historique de
Flémalle. Étant donné la
géologie de la
région, ces alunières devaient être en
fait sur
Saint-Georges.
[3b]
L'indication de l'utilisation de l'appellation d'Enge au XXe
siècle nous a été donnée le
13 juillet 2013
par Monsieur Marcel Fréson, Engissois d'origine et qui a
toujours vécu au village.
Voici la description de l'alunière dans L'Encyclopédie
ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des
métiers, dir. Diderot et d'Alembert, Paris,
1751 à 1772 :
«
Nous nous contenterons de donner ici la maniere de faire l'alun qu'on
suit à Dange, à trois lieues de Liege, &
deux lieues d'Hui,
l'appliquant à des planches que nous avons
dessinées sur des plans
exécutés en relief par les ordres de M. le comte
d'Herouville,
lieutenant-général, qui a eu la bonté
de nous les communiquer. Ces
plans ont été pris sur les lieux. Mais avant que
d'entrer dans la
manufacture de l'alun, le lecteur ne sera pas
fâché sans doute de
descendre dans la mine & de suivre les préparations
que l'on donne
à la matiere qu'on en tire sur le chemin de la mine
à la manufacture ;
c'est ce que nous allons expliquer, & appliquer en
même-tems à des
planches sur l'exactitude desquelles on peut compter.
Les
montagnes des environs de la mine de Dange sont couvertes de bois de
plusieurs sortes : mais on n'y trouve que des plantes ordinaires, des
genievres, des fougeres, & autres. Les terres rapportent des
grains
de plusieurs especes & donnent des vins. L'eau des fontaines
est
legere, la pierre des rochers est d'un gris bleu céleste,
elle a le
grain dur & fin ; on en fait de la chaux. C'est derriere ces
rochers qu'on trouve les bures [galerie] pour le
soufre, l'alun, le vitriol, le
plomb & le cuivre. Plus on s'enfonce dans les profondeurs de la
terre, plus les matieres sont belles. On y descend quelquefois de 80
toises [±
150 m.] ; on suit
les veines de rochers en rochers ; on rencontre de
très-beaux minéraux, quelquefois du crystal. Il
sort de ces mines une
vapeur qui produit des effets surprenans : une fille qui se trouva
à
l'entrée de la mine fut frappée d'une de ces
vapeurs, & elle
changea de couleur d'un côté seulement. On trouve
dans les bois sous
les hauteurs à dix piés de profondeur, plusieurs
sortes de sable dont
on fait du verre, du crystal, & de la fayance. Trois hommes
commencent une bure ; ils tirent les terres, les autres les
étançonnent
avec des perches coupées en deux. Quand le percement est
poussé à une
certaine profondeur, on place à son entrée un
tour avec lequel on tire
les terres dans un panier qui a trois piés de diametre sur
un pié &
demi de profondeur. Six femmes sont occupées à
tirer le panier, trois
d'un côté du tour, trois de l'autre. Un
broüetteur reçoit les terres au
sortir du panier & les emmene. On conçoit que plus
la bure avance,
plus il faut de monde. Il y a quelquefois sept personnes dedans
&
sept au-dehors. De ceux du dedans les uns minent, les autres chargent
le panier, quelques-uns étançonnent. Les hommes
ont 20 sols du pays par
jour, ou 28 sols de France ; les femmes 10 sols de France. Quand on est
parvenu à 50 piés de profondeur, les femmes du
tour tirent jusqu'à 200
paniers par huit heures. A dix piés on commence à
rencontrer de la mine
qu'on néglige. On ne commence à recueillir
qu'à vingt à vingt-cinq
piés. Quand on la trouve bonne, on la suit par des chemins
soûterrains
qu'on se fraye en la tirant ; on étançonne tous
ces chemins avec des
morceaux de bois qui ont six pouces d'équarrissage sur six
piés de haut
; on place ces étais à deux piés les
uns des autres sur les côtés ; on
garnit le haut de petits morceaux de bois & de fascines ; quand
les
ouvriers craignent de rencontrer l'eau, ils remontent leur chemin.
Mais
s'il arrive qu'on ne puisse éviter l'eau, on pratique un
petit canal
soûterrain qui conduise les eaux dans une bure qui a 90
piés de
profondeur, & qui est au niveau des eaux : là il y a
dix pompes sur
quatre bassins, quatre au niveau de l'eau, trois au second
étage, &
trois au troisieme. Des canaux de ces pompes, les uns ont deux
piés de
hauteur, les autres quatre ou même cinq. Ces pompes vont par
le moyen
de deux grandes roues qui ont 46 piés de diametre, &
qui sont mises
en mouvement par des eaux qui se trouvent plus hautes qu'elles,
&
qui sont dans les environs. Cette machine qui meut les pompes s'appelle
engin. La premiere pompe a 10 toises, la seconde 10, & celle du
fond 10. Les trois verges de fer qui tiennent le piston ont 50
piés,
& le reste est d'aspiration. La largeur de la bure a huit
piés en
quarré. L'engin & les pompes font le même
effet que la machine de
Marly, mais ils sont plus simples.
Haut
de la planche Minéralogie de l'Encyclopédie
qui illustre le texte descriptif ci-dessous
«
On jette le minéral qui
contient l'alun dans de gros tas qui ont vingt piés de haut,
sur
soixante en quarré. A, A, A, sont ces tas. On le
laisse dans cet état pendant deux ans, pour qu'il jette son
feu, disent
les ouvriers. Au bout de deux ans, on en fait, pour le
brûler, de
nouveaux amas, qu'on voit même Planche en B, B, B, B. Ces
amas sont par
lits de fagots & lits de minéral, les uns
élevés au-dessus des
autres, au nombre de vingt, en forme de banquettes, comme on les voit.
On a soin de donner de l'air à ces amas dans les endroits
où l'on
s'apperçoit qu'ils ne brûlent pas
également ; c'est ce que fait avec
son pic la fig. 1. Pour donner de l'air, l'ouvrier travaille ou pioche,
comme s'il vouloit faire un trou d'un pié quarré
: mais ce trou fait,
il le rebouche tout de suite. On laisse brûler le
minéral pendant huit
à neuf jours, veillant à ce qu'il ne soit ni trop
cuit ni pas assez
cuit ; dans l'un & l'autre cas on n'en tireroit rien. Quand on
s'apperçoit que la matiere est rougeâtre,
& qu'elle sonne ; on s'en
sert d'un côté (celui où l'on a
commencé de mettre le feu) tandis que
de l'autre côté on continue d'ajoûter
à-peu-près la même quantité,
ensorte que l'amas se reforme à mesure qu'il se
détruit : c'est ce que
font les deux fig. 2. & 3. l'une, 2. emporte la matiere
brûlée avec
sa broüette ; l'autre, 3. continue un lit avec sa hotte. Les
Fêtes
& les Dimanches n'interrompent point ce travail, qu'on pousse
pendant 8 heures par jour. Deux hommes prennent la matiere
brûlée pour
la jetter dans les baquets d'eau ; & une douzaine de petits
garçons
& de petites filles refont le tas à l'autre
extrémité. C, C, C, C,
&c. D, D, D, D, &c. sont ces baquets. Les hommes ont
trente
sols de France par jour, & les enfans cinq sols.
On
remarque que les arbres qui sont aux environs des tas du
minéral en feu
meurent, & que la fumée qui les tue ne fait point de
mal aux
hommes. Les baquets sont au nombre de douze, comme on les voit sur deux
rangées C, C, C, C, C, C ; D, D, D, D, D, D ; six d'un
côté, six d'un
autre : ils ont chacun seize piés en quarré, sur
un pié de profondeur.
Ces douze baquets sont séparés par un espace,
dans lequel on en a
distribué trois petits E, E, E, qui ont chacun, sur trois
piés de long,
un pié & demi de large, & deux
piés de profondeur. Il y a un
petit baquet pour quatre grands ; quatre des grands, deux d'un
côté C,
C, & deux de l'autre D, D, communiquent avec un petit E.
L'ouverture par laquelle les grands baquets communiquent avec les
petits, est fermée d'un tampon, qu'on peut ôter
quand on veut. Les
broüetteurs portent sans cesse de la matiere du tas dans les
grands
baquets : ces grands baquets sont pleins d'eau ; ils
reçoivent l'eau
par le canal F ; le canal F prolongé en G, G, G, &c.
fait le tour
des douze grands baquets : ces grands baquets ont des ouvertures en H,
H, H, &c. par lesquelles ils peuvent recevoir l'eau qui coule
dans
le canal G, G, G, qui les environne. Quand la matiere a
trempé pendant
vingt-quatre heures dans un grand baquet C 1, on laisse couler l'eau
chargée de particules alumineuses dissoutes dans le petit
baquet E,
& on la jette de ce petit baquet E, dans le grand D 1,
où elle
reste encore à s'éclaircir : on continue ainsi
à remplir les baquets C
1, C 2, C 3, &c. & les baquets D 1, D 2, D 3,
&c. d'eau
chargée de parties alumineuses, par le moyen des petits
baquets E, E,
E. Ces baquets sont tous faits de bois, de madriers & de
planches,
& le fond en est plancheyé. Quand on
présume que l'eau est assez
éclaircie dans les grands baquets C 1, C 2, C 3, &c.
D 1, D 2, D 3,
&c. on en ôte les bouchons, & on la laisse
couler par le long
canal E, E, E, &c. dans un réservoir F, qui est
à 50 toises de-là :
elle demeure deux à trois heures dans ce
réservoir, puis on la laisse
aller dans un autre réservoir I, qui est à deux
cens toises du
réservoir F, mais de sa même grandeur : ce dernier
réservoir I est derriere les chaudieres. Quand l'eau du
réservoir I est claire, on s'en sert ; si elle ne l'est pas,
on la
laisse reposer.
Bas
de la planche Minéralogie de l'Encyclopédie
qui illustre la suite du texte descriptif (ci-dessous)
Quand elle est suffisamment reposée, on la laisse
couler dans les deux chaudieres G, G ; ces chaudieres sont de plomb,
& sont assises sur les fourneaux H, H, H. K, K, escaliers qui
conduisent sur les fourneaux vers les chaudieres. L, L, cendriers. M, M
; portes des fourneaux par lesquelles on jette la houille. L'eau qu'on
a introduite dans les chaudieres G, G, y reste vingt-quatre heures ; on
les remplit à mesure que l'eau y diminue, non de l'eau du
réservoir I,
qui est derriere elles, mais d'une autre dont nous parlerons tout
à
l'heure. Quand on s'apperçoit que la matiere contenue dans
les
chaudieres G, G, est cuite, ce que l'on reconnoît
à sa transparence
& à son écume blanche, on la renvoye,
soit par un canal, soit
autrement, des chaudieres G, G, dans huit cuves M, M, M, M, &c.
où
elle reste pendant trois jours : au bout de trois jours on prend avec
des écopes l'eau qui lui surnage dans les cuves M, M, M, M,
&c. on
la jette sur les canaux r, r, r, r, qui la conduisent dans les cuves p,
p, où il ne reste plus qu'un sédiment qu'on prend
avec des seaux, &
qu'on remet dans les deux chaudieres du milieu ou d'affinage n, n. A
mesure que la matiere diminue dans les chaudieres n, n, on les remplit
avec d'autre eau claire. Quand la matiere tirée des
chaudieres M, M, M,
en une espece de pâte, & portée dans les
chaudieres d'affinage n,
n, est entierement fondue ou dissoute, on la décharge par un
petit
canal dans les tonneaux o, o, o, o, où elle crystallise. Les
chaudieres
G, G, ont cinq piés de largeur, deux & demi de
hauteur du côté du
bouchon ; de l'autre côté deux piés,
& neuf piés de longueur. Les
tonneaux o, o, o, ont trois piés de diametre sur six de
hauteur. On
laisse la matiere dans les tonneaux pendant neuf jours en automne,
& pendant douze jours en hyver, sans y toucher, crainte de tout
gâter. Le tonneau tient 2500. Quant aux chaudieres G, G,
qu'on appelle
chaudieres à éclaircir, on les remplit
à mesure que l'eau y diminue
avec de l'eau-mere : on entend par eau-mere, celle qui
s'éleve à la
surface des cuves M, M, M, &c. pendant que l'eau y
séjourne ; on
prend cette eau dans les cuves p, p, avec des seaux, & on la
renvoye, selon le besoin, des cuves p, p, dans les chaudieres
à
éclaircir G, G. C'est ce que font les deux fig. 1. 2. dont
l'une prend
dans la cuve p, & l'autre jette sur les canaux de renvoi q, q,
qui
se rendent aux deux chaudieres à éclaircir G, G,
qu'on entretient
toûjours avec moitié de l'eau des cuves p, p,
& moitié de l'eau du
réservoir I. Les fours sont de la longueur de la chaudiere ;
leur
hauteur est coupée en deux par un grillage dont les barres
ont trois
pouces d'équarrissage, & cinq piés de
longueur ; il y en a cinq en
longueur, & trois en travers. Ce grillage ne s'étend
qu'à la moitié
de la capacité du four ; c'est sur lui qu'on met la houille
; il faut
toutes les 24 heures deux tombereaux de houille pour les quatre
fourneaux : ces tombereaux ont six piés de long, sur trois
de large
& trois de haut.
Il
est bon d'observer que les
chaudieres étant de plomb, il faut qu'elles soient garanties
de
l'action du feu par quelque rempart : ce rempart, c'est une grande
plaque de fonte d'un pouce d'épaisseur H, H, H, qui couvre
le dessus
des fourneaux. »
[3c]
Auguste Bury, Traité
de la Législation des mines, des minières, des
usines et
des carrières en Belgique et en France, T. II,
F. Renard, Liège, 1859, p. 290 à 293.
[4]
Dumont-Wautier, 1889.
1924-1974, Éd. Marcel Vanhove, Waremme, 1974.
[4-1]
Sulfine-dossier-presse,
consulté le 21 septembre 2010.
[4-2]
Information donnée en mars 2009 par Monsieur Roger Collet,
Hermallien.
[4-3]
Frédéric Renson, « Prayon rejette
beaucoup moins de CO2 » dans www.lavenir.net,
consulté le 12 juin 2013.
[5] Coordonnées
des entreprises.
[6] Logistics in Wallonia.
[7] Les infos de l'OPVN, juin 2006.
[8]
Sources : Site internet de PB-Clermont
consulté le 9/4/2013, Demande
de permis unique relative à l'extension de la
capacité de
stockage d'explosifs de PB Clermont à Engis,
consulté le 9/4/2013.
[Fiems]
Source : http://myspace.voo.be/jeafiems/divers_fichiers/Temps1vie_fichiers/4.1-Saffraenberg.htm
[Kandilaptis]Ariane
Kandilaptis, « Bilan 2022 d'intradel : le centre de tri
d'Engis traitera 36000 tonnes de déchets », dans L'Avenir HW, quotidien belge, 1er avril 2023.
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